Le chevalier d'Éon, homme ou femme ?
Né à Tonner le 5 octobre 1728, d'un père noble, avocat au Parlement, conseiller et directeur des Domaines de Roi. C'est à Tonner qu'il commence ses études, jusqu'en 1743. Date où il décide de vivre à Paris chez son oncle, au collège Mazarin.
Il obtient, âgé de 21 ans, un diplôme de droit civil, comme le veut la tradition dans cette famille de noblesse de robe. Puis il s'inscrit en tant qu'avocat au Parlement de Paris en 1748.
Un an plus tard, à la mort de son père, n'étant pas fortuné, c'est à ses relations, dont
Berthier (futur Maréchal) et Conti, (cousin du Roi) qu'il devra d'être nommé Censeur Royal. À ce titre, il fera parti du "cabinet noir" de Louis XV, (Organisme d'espions dirigé par le prince Conti) auquel adhèrent le maréchal de Noailles, Beaumarchais, et de Tercie, entre autres. Il fait la connaissance de la comtesse de Rochefort, jeune veuve qui l'invite à un bal masqué à Versailles. Il y va déguisé en femme, c'est le début de son épopée.
Utilisant ce don du déguisement, Louis XV l'envoie à la
Cour de Russie, en tant que secrétaire d'ambassade pour obtenir de la Tsarine Élisabeth une alliance avec la France, alors que la guerre dite de "7 ans" fait des ravages.
Dans ses mémoires romancés, il avouera avoir été la lectrice de la Tsarine sous le pseudonyme de Lia de Beaumont.
En 1760, de retour de Russie, il est
nommé capitaine des Dragons.
Il participe aux dernières campagnes de la guerre de 7 Ans, où il est blessé. Il quitte l'armée en 1762 pour redevenir agent secret. Il est ensuite envoyé à Londres, où il collabore à la rédaction du traité de paix de Paris qui sera signé le 10 février 1763.
Pour avoir volé ces documents, évitant ainsi à la
France l'invasion anglaise, il est décoré de l'Ordre Royal et Militaire de Saint Louis, la plus haute distinction de l'époque. Il est alors chargé de mettre en place un plan d'invasion de la Grande-Bretagne.
Pour cette mission, il est nommé ambassadeur par
intérim auprès du duc de Nivernais (ambassadeur de France à Londres), mais Nivernais malade, rentre à Paris.
Éon, dans l'attente du nouvel ambassadeur, mène une vie au-dessus de ses moyens, ce qui déplais à Choiseul (ministre des Affaires étrangères), qui ne veut plus payer les factures d'Éon.
Le 4 novembre 1763, Louis XV demande son extradition, l’Angleterre s’y oppose. Par vengeance et provocation, Eon divulgue alors des secrets d'état visant à faire chanter le roi. Plusieurs procès, dont certains en Angleterre, ont été nécessaires à ce conflit, et en septembre 1767, lors de l'ultime procès, le chevalier d'Éon est innocenté.
Lavé de tous soupçons, il reprend sa vie d’espion, mais en 1770 une rumeur se propage laissant entendre que le chevalier d'Éon est vraiment une femme. À l'annonce de cette rumeur, d'Éon garde le secret sur sa véritable identité. Certains pensent, mais cela n'a jamais été prouvé, que d'ÉON lui même serait à l’origine de ces rumeurs.
Louis XVI, devenu roi à la mort de Louis XV (10 mai 1774), le condamne à porter à vie des vêtements féminins. Éon meurt 30 ans plus tard portant toujours des vêtements féminins.Une autre rumeur veut que la Reine Marie-Antoinette elle-même lui offrit
des toilettes (...)
Destitué de ses fonctions militaires, il finira sa vie dans la misère comme saltimbanque ou phénomène de foire.
Deux jours après sa mort, il est autopsié.
Coup de théâtre : le chirurgien chargé de l'autopsie déclare officiellement que le corps comporte tout ce qu'il y a de plus masculin.
Le Chevalier d'Éon était bien un homme.