La dame aux fleurs
Publié le 8 mai 2019
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LA DAME AUX FLEURS
Derrière les immeubles, véritables tours de béton où j’habite
est restée une toute petite rue, souvenir du temps passé.
Les maisons qui la bordent sont anciennes et très petites,
le patronat les faisait autrefois pour loger ses ouvriers.
Sur le devant une courette les éloigne de la circulation.
Seules continuent à les habiter de vieilles personnes
que la retraite versée chichement oblige à faire attention.
Toutefois,l’une d’elle attire l’œil,du Printemps à l’Automne
elle est toujours fleurie, la dame qui l’occupe, à longueur de saison
plante,arrose, taille, bouture, on la voit toute la journée
occupée à ces humbles tâches qui font de sa maison
un véritable petit paradis. Le oiseaux viennent y chanter
tout à leurs aises, elle leur parle, leur jette des miettes de pain
et chose étrange, semble la comprendre. Ils vont de ci
delà, mais vraiment peu farouches, ne s’éloignent jamais loin
d’elle.Les passants, du trottoir opposé, regardent ébahis
ce spectacle étonnant. Quand vient la sortie de l’école proche
les enfants s’arrêtent, charmés La vieille dame les connaît
tous par leurs prénoms, et de son tablier à grande poche
elle sort pour eux des bonbons, et eux rient.Elle connaissait
déjà leurs parents. Il y a quelque vingt ans, c’était à eux
qu’elle faisait ces menus cadeaux. Ils savent qu’elle reste seule, âgée
alors de temps en temps, le Dimanche ils viennent à deux
la chercher, l’inviter, se souvenant du temps passé.
Ainsi,la vie continue, pour elle la pendule semble arrêtée
Quand vient l’hiver on la voit peu, les adolescents du quartier
passent la voir, lui font ses courses, c’est loin le supermarché.
Mais dès que le temps devient plus doux, elle est dans ses allées
et de nouveau la rue devient moins triste,plus jolie
Sous sa gouttière les oiseaux revenus construisent leurs nids
ils semblent lui dire, tu vois nous sommes là et c’est reparti.
Et elle, avec un grand sourire, leur tend son pauvre cœur flétri.
Quand je passe, je taille avec elle une petite causette
elle en est contente, mais je me dis avec tristesse
comme la rue sera monotone et triste sans elle !
Maurice
Derrière les immeubles, véritables tours de béton où j’habite
est restée une toute petite rue, souvenir du temps passé.
Les maisons qui la bordent sont anciennes et très petites,
le patronat les faisait autrefois pour loger ses ouvriers.
Sur le devant une courette les éloigne de la circulation.
Seules continuent à les habiter de vieilles personnes
que la retraite versée chichement oblige à faire attention.
Toutefois,l’une d’elle attire l’œil,du Printemps à l’Automne
elle est toujours fleurie, la dame qui l’occupe, à longueur de saison
plante,arrose, taille, bouture, on la voit toute la journée
occupée à ces humbles tâches qui font de sa maison
un véritable petit paradis. Le oiseaux viennent y chanter
tout à leurs aises, elle leur parle, leur jette des miettes de pain
et chose étrange, semble la comprendre. Ils vont de ci
delà, mais vraiment peu farouches, ne s’éloignent jamais loin
d’elle.Les passants, du trottoir opposé, regardent ébahis
ce spectacle étonnant. Quand vient la sortie de l’école proche
les enfants s’arrêtent, charmés La vieille dame les connaît
tous par leurs prénoms, et de son tablier à grande poche
elle sort pour eux des bonbons, et eux rient.Elle connaissait
déjà leurs parents. Il y a quelque vingt ans, c’était à eux
qu’elle faisait ces menus cadeaux. Ils savent qu’elle reste seule, âgée
alors de temps en temps, le Dimanche ils viennent à deux
la chercher, l’inviter, se souvenant du temps passé.
Ainsi,la vie continue, pour elle la pendule semble arrêtée
Quand vient l’hiver on la voit peu, les adolescents du quartier
passent la voir, lui font ses courses, c’est loin le supermarché.
Mais dès que le temps devient plus doux, elle est dans ses allées
et de nouveau la rue devient moins triste,plus jolie
Sous sa gouttière les oiseaux revenus construisent leurs nids
ils semblent lui dire, tu vois nous sommes là et c’est reparti.
Et elle, avec un grand sourire, leur tend son pauvre cœur flétri.
Quand je passe, je taille avec elle une petite causette
elle en est contente, mais je me dis avec tristesse
comme la rue sera monotone et triste sans elle !
Maurice