La lettre que je n'ai pas Écrite

Ecrit par l'Ordissinaute Maurice Masson - 3

LA LETTRE QUE JE N'AI PAS ÉCRITE






Cet après-midi, le jardin semble soudain comme endormi,
il fait une chaleur moite et troublant le silence qui s'est installé
le chant des grillons,obstinant, fait comme une symphonie.
Je pense à toi qui dort sous le rideau de tulle que j'ai posé
comme une moustiquaire. sur la feuille blanche posée devant moi
je dessine ton visage, mon aimée.J 'avais décidé de t'envoyer
une lettre pour te dire mon amour, mais mon cœur plein de toi
est en panne d'inspiration.Sous le tilleul feuillu, reste allongée.


Quand tu te réveillera,j'irais couvrir ton corps de baisers
et tu rira, disant que que mes moustaches de gaulois
te chatouillent, et moi,amoureux, tous mes sens affolés
mes mains chercheront en te caressant à calmer mon émoi.
Depuis que nos vies se sont rencontrées, deux vies blessées
chaque jour qui passe est un émerveillement. Comment fait tu 
de quel pouvoir mystérieux dispose tu. Je ne veux que t'aimer
à chaque moment de mon existence, je n'en demande pas plus.


Tout à coup, la clochette de l'entrée fait entendre son bruit cristallin
c'est notre vieux facteur,quand il fait chaud sa tournée s'allonge
il vient nous dire un petit bonjour.Il ne nous apporte rien,
il passe par habitude, par amitié. Il s'assoit, de son front éponge
la sueur qui coule, il s'excuse de t'avoir réveillée. C'est un sage,
qui connaît tout son monde, il rend service aux personnes âgées
il refuse un verre, puis le prend,en un mot, il fait partie du paysage
Il nous regarde tour à tour,s'excusant de nous avoir importunés


Malgré sa gentillesse, il dérange mes projets et toi, moqueuse
qui devine mes intentions,continue et entretient la conversation.
Enfin, il s'en va, tu l'accompagne et revient toute heureuse
te jeter dans mes bras. Je te soulève et te conduit à la maison.
Dans notre chambre aux volets clos, la chaleur est tombée
mes mains dénudent ton corps charmant, tu frissonne de plaisir
tu savais bien, coquine que notre facteur par sa présence prolongée
m'impatientait et toi, tu faisait tout pour exciter mes désirs.


Finalement, cette lettre, je ne l'ai pas écrite, j'étais occupé !
Mais je te le dis et le le redis, je t'aime


Maurice Masson