Avant Coluche et ses restos du Coeur....

S d f

Avant Coluche et ses restos du Coeur....

Ecrit par l'Ordissinaute Paule Husson - 1

En ville, dans l'ombre de la nuit
Des silhouettes silencieuses
Hantent les ruelles crasseuses
A la recherche de leur survie.
Avec les rats, ils traquent en silence
Le moindre relief de repas, la moindre croûte de pain
Prêts à tout pour défendre leur maigre butin
Puis disparaissent, tels fantômes en déshérence.
Le jour se lève et ses prémices
Ouvrent la porte aux bruits :
Klaxons des voitures, travaux, cris
Vrillent les tympans, vous assourdissent.
Pourtant dans leurs logis de carton,
Malgré le vacarme environnant,
Les pauvres hères de la nuit, c'est étonnant,
Dorment et rêvent de boeuf Miroton.
Pour eux, le silence est angoissant
Car tout peut arriver par surprise
Quand aucun avertissement ne vous avise
Qu'un danger vers vous se dirige.
Pauvres diables abandonnés par la Société
Acharnés à subsister malgré la misère.
De la boue, du caniveau, douloureux locataires,
L'instinct de conservation est à votre corps chevillé.
Vient le bout du chemin, jour ultime de votre destinée.
Ce jour-là, paix et silence pour vous réunis
Ne serons plus jamais vos ennemis
Car, à la rue, vous ne serez plus jamais condamnés.
Quand nous rêverons sous le ciel d'été
Et que les nuages dessineront de flous visage
Vite effacés par un alizée en voyage
Nous penserons à Vous, pauvres âmes oubliés.

Paule Husson