Paris en couleurs
Publié le 13 octobre 2016
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Voici un long poème écrit par mon père Jean Philippe sur sa ville natale, Paris.
Paris en couleurs
À Paris noir un peuple fleuve
Le soir venant se désoeuvre
Au hasard sur les boulevards
Un lac de pierres l'emprisonne
La ville vierge s'empoisonne
Un masque habille ses regards
Il marche depuis l'an quarante
Cherchant les maisons où s'inventent
Les bonheurs au coeur de l'hiver
Mais les doigts griffus des boutiques
Jouent sur des orgues maléfiques
Dans les passages découverts
Dans Paris vert je fais la chasse
À un passé aux yeux de glace
Enfants perdus où êtes-vous
Sous les grands arbres de Vincennes
J'ai perdu mes chansons anciennes
Elles ne sont plus au rendez-vous
Sous les hôtels luisent des torches
Des cavaliers sortent des porches
La galerie au bord de l'eau
Se transforme en théâtre d'ombres
Des voix assourdies se répondent
Dans le cimetière aux tableaux
Guignols, musées, sombres théâtres
Où s'agitent de vieux bellâtres
Et des dames enrubannées
Images floues des vieilles Frances
Qui s'éparpillent en silence
En pirouettes surannées
Les pavés recouvrent des tombes
Et le métro des catacombes
Éclaire d'étranges tunnels
Le silence suinte des caves
Passez, mortels, pauvres esclaves
Du grand tumulte obsessionnel
Ville chagrin de solitaires
Aie pitié de ta fourmilière
Où vont les passants quand le soir
Les yeux fous des géants de verre
Avec violence les éclairent
Sur les dalles du promenoir
Fleurs des quais, boutiques de livres
Nos doigts légers les font revivre
Papiers jaunis tant caressés
Bistrots dîneurs à toute allure
Cocons fumeux qui ne rassurent
Pas les amants déjà lassés
Au creux des jardins se blottissent
Des amoureux en pain d'épices
Et les flâneurs à crève-coeur
Des rêveuses en robes courtes
Et des vieux couples qui écoutent
Pérorer des gamins rieurs
Dans Paris jaune aux bords de Seine
Le vent de l'Océan nous baigne
Les îles sombrent sous nos pas
Les ponts attirent les poètes
Les baisers perdus les pénètrent
D'un regret qu'ils ne cherchent pas
Dans Paris rouge les cerises
Illuminent les pierres grises
Barricades à Saint Merri
Le sang a jailli sous les bottes
Chansons de mai ne sont pas mortes
Les cerisiers ont refleuri
Jean PHILIPPE
Paris en couleurs
À Paris noir un peuple fleuve
Le soir venant se désoeuvre
Au hasard sur les boulevards
Un lac de pierres l'emprisonne
La ville vierge s'empoisonne
Un masque habille ses regards
Il marche depuis l'an quarante
Cherchant les maisons où s'inventent
Les bonheurs au coeur de l'hiver
Mais les doigts griffus des boutiques
Jouent sur des orgues maléfiques
Dans les passages découverts
Dans Paris vert je fais la chasse
À un passé aux yeux de glace
Enfants perdus où êtes-vous
Sous les grands arbres de Vincennes
J'ai perdu mes chansons anciennes
Elles ne sont plus au rendez-vous
Sous les hôtels luisent des torches
Des cavaliers sortent des porches
La galerie au bord de l'eau
Se transforme en théâtre d'ombres
Des voix assourdies se répondent
Dans le cimetière aux tableaux
Guignols, musées, sombres théâtres
Où s'agitent de vieux bellâtres
Et des dames enrubannées
Images floues des vieilles Frances
Qui s'éparpillent en silence
En pirouettes surannées
Les pavés recouvrent des tombes
Et le métro des catacombes
Éclaire d'étranges tunnels
Le silence suinte des caves
Passez, mortels, pauvres esclaves
Du grand tumulte obsessionnel
Ville chagrin de solitaires
Aie pitié de ta fourmilière
Où vont les passants quand le soir
Les yeux fous des géants de verre
Avec violence les éclairent
Sur les dalles du promenoir
Fleurs des quais, boutiques de livres
Nos doigts légers les font revivre
Papiers jaunis tant caressés
Bistrots dîneurs à toute allure
Cocons fumeux qui ne rassurent
Pas les amants déjà lassés
Au creux des jardins se blottissent
Des amoureux en pain d'épices
Et les flâneurs à crève-coeur
Des rêveuses en robes courtes
Et des vieux couples qui écoutent
Pérorer des gamins rieurs
Dans Paris jaune aux bords de Seine
Le vent de l'Océan nous baigne
Les îles sombrent sous nos pas
Les ponts attirent les poètes
Les baisers perdus les pénètrent
D'un regret qu'ils ne cherchent pas
Dans Paris rouge les cerises
Illuminent les pierres grises
Barricades à Saint Merri
Le sang a jailli sous les bottes
Chansons de mai ne sont pas mortes
Les cerisiers ont refleuri
Jean PHILIPPE