Le vieillard et l'enfant (écrit par Doris)

LE VIEILLARD ET L'ENFANT

Sur le chemin qui va, parcourant la campagne,
un vieil homme voûté s'avance d'un pas lent,
tandis qu'à l'horizon au-dessus des montagnes,
le soleil s'amenuise, se couche lentement.
L'aïeul, le dos courbé par le poids des années,
paraît souffrir un peu en ce jour qui s'éteint,
s'arrêtant quelques fois au détour d'un chemin,
s'asseyant un instant sur une roche usée.

Les cloches d'un village résonnent dans le silence,
se mêlant au murmure du vent dans les buissons,
d'où s'échappe un ballet de papillons qui dansent,
éternelle farandole de la vie qui se fond.
Sept heures sonnent déjà, annonçant l'angelus
lorsqu'un petit enfant au sourire malicieux
s'avance à la rencontre du vieil homme chenu
allumant un éclat dans le bleu de ses yeux.

Le bambin tendrement s'approche de l'aïeul
qui se penche un peu plus pour caresser son front,
heureux en cet instant de ne plus être seul,
dans les lueurs mouvantes, leurs coeurs à l'unisson.
Une petite main, potelée, rose et tendre,
vient se lover dans la sienne, prudente,
et dans le clair obscur de ce jour finissant,
l'homme et l'enfant s'en vont, à pas lents et comptés,
le printemps de la vie accompagnant l'hiver,
majestueuse image dans le soleil couchant.
Témoignage vivant sur ce fond d'univers
d'un grand-père usé, guidé par cet enfant
accroché à son pas, garde sa main serrée,
paraissant rechercher dans cette âme candide,
les forces dont ses veines peu à peu se vident...

(D.H / Doris, épreuve de français, St Nazaire 1962 )