Le chalet de Montagne
En haut de la montagne était un beau chalet,
Entouré de verdure au bord d’un ruisselet,
Protégé du grand froid et même du brouillard
Des sapins en couronne l’abritaient du regard ;
Son toit de chaume brun, ses poutres vernissées,
Ses murs de pierres blondes, ses volets ajourés,
En faisaient à nos yeux l’idéale maison
Nous nous y réfugions ; il y faisait si bon ;
Dans la pièce commune l’immense cheminée,
Imposait dès l’entrée sa chaleur bienfaisante
Les bûches enflammées, savaient nous réchauffer
Les flammes qui dansaient en étaient fascinantes,
Depuis ce doux refuge des sommets enneigés
Nous admirions alors l’isard des Pyrénées,
Des marmottes en couple, s’aventuraient parfois
Nos regards extasiés révélaient notre joie ;
Et puis le nez rougis et les doigts engourdis
Nous rentrions bien vite le regard ébloui ;
Près du feu, nous frottions bruyamment et bien fort
Nos deux mains trop glacées, en gestes réconforts ;
Dans ce havre de paix, au parfum de résine,
La mère s’affairait dans la grande cuisine ;
Elle mitonnait pour nous des soupes odorantes,
Agrémentées parfois d’un peu d’ail, de coriandre,
D’un morceau de jambon ou d’un cou de poulet,
Et cette bonne odeur nous faisait saliver ;
Nous mettions promptement le couvert sur la table
Et sur le banc de bois, des coussins confortables ;
Nous dégustions alors sans un mot ces délices
En rêvant éveillés qu’un jour ce beau chalet
Deviendrait château-fort ou même grand palais
A l’abri de ses murs, plus aucun maléfice ;
Quand je te retrouvai chalet de mon enfance
Tu seras toujours mon bonheur et ma chance
Mon paradis, mon asile et même mon soleil,
Tu resteras pour moi la plus belle des merveilles.
Agate/LnG/Mai 2016