Le châtaignier
Le Châtaignier
Oh ! Châtaignier, de mes Pyrénées natales,
Tu aimes les coins d’ombre et craint le trop grand froid.
Protégée de tes branches pendant les soirs d’orage,
Je te garde en mon cœur une place de choix.
Tu sais me réchauffer quand dans la cheminée,
Tes bûches de bois s’enflamment et puis crépitent,
Tu es parfois charpente, tonneau, simples piquets ;
C’est avec ton tanin que ma lettre est écrite.
J’ai goûté à tes fruits, sous la braise, grillés.
S’ils sont bien protégés dans des bogues d’épines,
Ils savent se défendre et combien me piquer,
Ils savent aussi s’offrir à mes mains plus agiles.
Mon arbre à châtaignes, on t’appelle l’arbre à pain,
C’est au menu des pauvres en farine, en purée,
Qu’elles ont longtemps nourri la veuve et l’orphelin !
Mais deviennent « marrons » lorsqu’on les sert glacés.
J’ai habillé jadis mes poupons, mes poupées,
De tes feuilles effilées, crantées toutes en dentelle.
Je les ai aussi couchées dans un précieux herbier
Pour qu’elles soient à jamais les plus douces, les plus belles.
Oh, toi mon châtaignier, je forme encore le souhait,
De venir simplement sous tes branches, reposer,
Quand enfin viendra l’heure où je serai trépassée,
Ayant toujours su t’aimer et mieux : te protéger.
Agate/LnG
7ème prix national, 4ème prix départemental en 2009 au concours de poésie organisé par "Générations Mouvement".