L'ange du silence

L'ange du silence

Quand l'astre du jour agonise,
jetant l'or des derniers soupirs,
aux lits des rivières endormies,
l'oiseau replie sa panoplie.

Comme meurent les vagues,
sur le bord des rivages,
nos paroles se brisent
sur le mur du silence.

Il est plus d'un silence,
il est plus d'une nuit...
Dans l'ombre, les messages
vibrent, immobiles et sans bruit,

Pour une offrande des étoiles,
parmi les rires des nuages,
les rêves bleus, des enfants sages,
la voix tremblante de l'âme.

Silence ! un ange passe...
Et si c'était un démon ?
Eux aussi ont leurs silences,
en de mauvaises vibrations.

Dans les coeurs les plus ingénus,
sournoisement ils s'insinuent,
clouant le mot sur les lèvres,
celui que tant d'autres espèrent !

Chut ! j'entends comme un bruit d'ailes,
celui de l'ange qui cisèle
le moindre murmure du vent,
et musèle la parole d'argent...


Oderay