C'est ma dernière diffusion en pataouète et, pour me faire pardonner de vous infliger un tel pensum je vous offre deux perles rares l'illustration de Gustave Doré et,l'épitaphe de la Fontaine.

Li chacail y li pitit moton....par sidi kaddour

C'est ma dernière diffusion en pataouète et, pour me faire pardonner de vous infliger un tel pensum je vous offre deux perles rares l'illustration de Gustave Doré et,l'épitaphe de la Fontaine.

Ecrit par l'Ordissinaute claudLo

LI CHACAIL Y LI PITIT MOTON

__________________________
On jour qui fi chaud, blous qui siroco,

Tot li monde y marchi por sarchi gargolette,

Ç'oui-là qui l'a l'arjan, y son boir l'anisette,

Y si yana pas, bar force ti boir di l'o.


On tot pitit moton qui n'en a pas l'arjan

Y marchi por la rote, afic soif bocoup :

Y son trouvi oued, tot pris di Mazafran,

Osqui yana di l'o qu'il iti friche comme tout.


On chacail qui bassi, y son voir cit moton,

Y trouvi bian joli, bian smin* y bian bon;       *gras

Il pensi qui por boir, bisoin bian manger ;

Alors il s'approchi, y commenci à crier :


"- Di bougre di couchon, salopri, ben hallouf*      *fils de cochon

pouquoi ti salir l'o ?
on bo blous ji m'itouf !"

"- Bardon, m'siou chacail, qui répond li moton,

Ti trompi, ci vos otres qui vous ites on couchon.

Ti boir par en haut, y moi j'y souis en bas,

y ti vian m'enguli encore qui t'y bois pas.


"- quisqui ci, mon zami, qui répond li chacail,

Ti fir la mariol, ti vi fire la bataille ;

ji conni bian ton pire, déja y m'a voli

plous di cinquante pol, y plous di cent polis"


"- Pourquoi fir, mon zami ?
y loui di li moton,

nos otres mangeons l'hirbe y vos otres li moton."

"- Moi ji mange di moton ?
bogre di gran blagor,

pit-itre qui ti pense, qu'on chacail il a por ?"


Li chacail y sorti comme la lion,

Y trape por li cou et y touille li moton,

"- Son fini qu'il a dit : moi ji soui bian content.

j'en a d' lo qui son friche, on moton ixcillent."

                                       °°°°°°°°°°°
                                       MORALITÉ

Ciluila qu'il y plous fort, tojors il a réson.....

                                       °°°°°°°°°°°
                              ÉPITAPHE DE JEAN DE LA FONTAINE

                              Faite par lui-même.


Jean s'en alla comme il étoit venu,

Mangea le fonds avec le revenu,

Tint les trésors chose peu nécessaire,

Quant à son temps, bien sut le dispenser :

Deux parts en fit, dont il souloit passer,

L'une à dormir, et l'autre à ne rien faire.

                                          °°°°°°°°°°°°