Li chacail y li pitit moton....par sidi kaddour
Publié le 29 mai 2017
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LI CHACAIL Y LI PITIT MOTON
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On jour qui fi chaud, blous qui siroco,
Tot li monde y marchi por sarchi gargolette,
Ç'oui-là qui l'a l'arjan, y son boir l'anisette,
Y si yana pas, bar force ti boir di l'o.
On tot pitit moton qui n'en a pas l'arjan
Y marchi por la rote, afic soif bocoup :
Y son trouvi oued, tot pris di Mazafran,
Osqui yana di l'o qu'il iti friche comme tout.
On chacail qui bassi, y son voir cit moton,
Y trouvi bian joli, bian smin* y bian bon; *gras
Il pensi qui por boir, bisoin bian manger ;
Alors il s'approchi, y commenci à crier :
"- Di bougre di couchon, salopri, ben hallouf* *fils de cochon
pouquoi ti salir l'o ?
on bo blous ji m'itouf !"
"- Bardon, m'siou chacail, qui répond li moton,
Ti trompi, ci vos otres qui vous ites on couchon.
Ti boir par en haut, y moi j'y souis en bas,
y ti vian m'enguli encore qui t'y bois pas.
"- quisqui ci, mon zami, qui répond li chacail,
Ti fir la mariol, ti vi fire la bataille ;
ji conni bian ton pire, déja y m'a voli
plous di cinquante pol, y plous di cent polis"
"- Pourquoi fir, mon zami ?
y loui di li moton,
nos otres mangeons l'hirbe y vos otres li moton."
"- Moi ji mange di moton ?
bogre di gran blagor,
pit-itre qui ti pense, qu'on chacail il a por ?"
Li chacail y sorti comme la lion,
Y trape por li cou et y touille li moton,
"- Son fini qu'il a dit : moi ji soui bian content.
j'en a d' lo qui son friche, on moton ixcillent."
°°°°°°°°°°°
MORALITÉ
Ciluila qu'il y plous fort, tojors il a réson.....
°°°°°°°°°°°
ÉPITAPHE DE JEAN DE LA FONTAINE
Faite par lui-même.
Jean s'en alla comme il étoit venu,
Mangea le fonds avec le revenu,
Tint les trésors chose peu nécessaire,
Quant à son temps, bien sut le dispenser :
Deux parts en fit, dont il souloit passer,
L'une à dormir, et l'autre à ne rien faire.
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On jour qui fi chaud, blous qui siroco,
Tot li monde y marchi por sarchi gargolette,
Ç'oui-là qui l'a l'arjan, y son boir l'anisette,
Y si yana pas, bar force ti boir di l'o.
On tot pitit moton qui n'en a pas l'arjan
Y marchi por la rote, afic soif bocoup :
Y son trouvi oued, tot pris di Mazafran,
Osqui yana di l'o qu'il iti friche comme tout.
On chacail qui bassi, y son voir cit moton,
Y trouvi bian joli, bian smin* y bian bon; *gras
Il pensi qui por boir, bisoin bian manger ;
Alors il s'approchi, y commenci à crier :
"- Di bougre di couchon, salopri, ben hallouf* *fils de cochon
pouquoi ti salir l'o ?
on bo blous ji m'itouf !"
"- Bardon, m'siou chacail, qui répond li moton,
Ti trompi, ci vos otres qui vous ites on couchon.
Ti boir par en haut, y moi j'y souis en bas,
y ti vian m'enguli encore qui t'y bois pas.
"- quisqui ci, mon zami, qui répond li chacail,
Ti fir la mariol, ti vi fire la bataille ;
ji conni bian ton pire, déja y m'a voli
plous di cinquante pol, y plous di cent polis"
"- Pourquoi fir, mon zami ?
y loui di li moton,
nos otres mangeons l'hirbe y vos otres li moton."
"- Moi ji mange di moton ?
bogre di gran blagor,
pit-itre qui ti pense, qu'on chacail il a por ?"
Li chacail y sorti comme la lion,
Y trape por li cou et y touille li moton,
"- Son fini qu'il a dit : moi ji soui bian content.
j'en a d' lo qui son friche, on moton ixcillent."
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MORALITÉ
Ciluila qu'il y plous fort, tojors il a réson.....
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ÉPITAPHE DE JEAN DE LA FONTAINE
Faite par lui-même.
Jean s'en alla comme il étoit venu,
Mangea le fonds avec le revenu,
Tint les trésors chose peu nécessaire,
Quant à son temps, bien sut le dispenser :
Deux parts en fit, dont il souloit passer,
L'une à dormir, et l'autre à ne rien faire.
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