Une leçon à méditer
Publié le 5 juin 2017
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Notre histoire commence à la fin du XVème siècle.
Des mercenaires suisses arrivent en France avec dans leurs bagages un petit instrument à vent fabriqué en bois d'ébène, faisant partie de la famille des flûtes traversières, que l'on nomme FIFRE.
Il acquiert rapidement une bonne renommée... Les plus grands compositeurs de musique classique lui réservent une place de choix dans leurs partitions.
François 1er ira jusqu'à créer la charge de Fifre du Roi avec la volonté de le faire participer aux cérémonies officielles.
Les cuirassiers eux mêmes sonnaient du fifre.
Son ascension se poursuivra dans les fanfares militaires sous l'Empire...
Puis nous arrive, on ne sait comment, un petit instrument de la même famille ; son nom sonne bien avec un accent Transalpin (l'Italie, n'en déplaise à Mozart, est le pays par excellence de la musique) : nous parlons bien sûr du PICCOLO.
Peut-être par effet de mode mais, sûrement aussi, parce qu'ayant UNE voire DEUX octaves de plus, il est plus facile à utiliser.
Certains ont bien tenté de le dénigrer, trouvant sa sonorité quelque peu "aigre" au point de l'assimiler par dérision ou ironie, au vin suri... (le piccolo est une vinasse infecte)
Mais rien n'y fit... Notre PICCOLO, flûte traversière en ré, tient bon et s'impose définitivement en 1845 dans la musique militaire, reléguant le fifre aux oubliettes ; il figure encore de nos jours dans les orchestres symphoniques.
Édouard Manet, en 1866, tenta bien de lui porter secours avec sa représentation picturale très connue "le joueur de fifre", sans succès.
Il survit dans le civil : musique traditionnelle et animation de carnavals ; cette mixité a donné naissance aux "ripatoulières" en Gascogne. En Bretagne, il accompagne les processions religieuses du pardon.
En Languedoc, il fait danser dans les remises et participe aux corsos.
En Provence, qui peut imaginer cette province sans fifres ni tambourins... ?
°°°°°°°°°°°°°°°°°
Comme je vous le disais au début, dans la vie, rien n'est jamais acquis... il faut sans cesse se remettre en question.
Suprême déchéance, notre fifre a engendré un "sous-fifre", descendance pas très reluisante !
Qui se hasarderait à confier un travail à un sous-fifre ?
Triste destin que celui du fifre...
PASSÉ DE LA LUMIÈRE À L'OMBRE...
Cl. Lopez le 01/06/2017
Des mercenaires suisses arrivent en France avec dans leurs bagages un petit instrument à vent fabriqué en bois d'ébène, faisant partie de la famille des flûtes traversières, que l'on nomme FIFRE.
Il acquiert rapidement une bonne renommée... Les plus grands compositeurs de musique classique lui réservent une place de choix dans leurs partitions.
François 1er ira jusqu'à créer la charge de Fifre du Roi avec la volonté de le faire participer aux cérémonies officielles.
Les cuirassiers eux mêmes sonnaient du fifre.
Son ascension se poursuivra dans les fanfares militaires sous l'Empire...
Puis nous arrive, on ne sait comment, un petit instrument de la même famille ; son nom sonne bien avec un accent Transalpin (l'Italie, n'en déplaise à Mozart, est le pays par excellence de la musique) : nous parlons bien sûr du PICCOLO.
Peut-être par effet de mode mais, sûrement aussi, parce qu'ayant UNE voire DEUX octaves de plus, il est plus facile à utiliser.
Certains ont bien tenté de le dénigrer, trouvant sa sonorité quelque peu "aigre" au point de l'assimiler par dérision ou ironie, au vin suri... (le piccolo est une vinasse infecte)
Mais rien n'y fit... Notre PICCOLO, flûte traversière en ré, tient bon et s'impose définitivement en 1845 dans la musique militaire, reléguant le fifre aux oubliettes ; il figure encore de nos jours dans les orchestres symphoniques.
Édouard Manet, en 1866, tenta bien de lui porter secours avec sa représentation picturale très connue "le joueur de fifre", sans succès.
Il survit dans le civil : musique traditionnelle et animation de carnavals ; cette mixité a donné naissance aux "ripatoulières" en Gascogne. En Bretagne, il accompagne les processions religieuses du pardon.
En Languedoc, il fait danser dans les remises et participe aux corsos.
En Provence, qui peut imaginer cette province sans fifres ni tambourins... ?
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Comme je vous le disais au début, dans la vie, rien n'est jamais acquis... il faut sans cesse se remettre en question.
Suprême déchéance, notre fifre a engendré un "sous-fifre", descendance pas très reluisante !
Qui se hasarderait à confier un travail à un sous-fifre ?
Triste destin que celui du fifre...
PASSÉ DE LA LUMIÈRE À L'OMBRE...
Cl. Lopez le 01/06/2017