Dure retraite
Publié le 4 juillet 2017
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Dure retraite
La retraite est dit-on un temps béni des dieux
Donnant en quelque sorte un avant goût des cieux ;
C'est du moins ce que chantent jusqu'à la dernière page
Ceux qui enrégimentent les clubs du troisième âge ;
Et de faire miroiter des séjours mirifiques,
Des plages de sable fin, des hôtesses magnifiques,
Des neiges immaculées, des ruines médiévales,
Des circuits touristiques, des balades à cheval,
Bref ce qui constitue les saines distractions
Du retraité moyen en mal d'occupation.
Tout autrement cruelle est la réalité,
Qu'il lui faut affronter avec lucidité.
Quel supplice de courir la campagne, la forêt,
D'escalader les dunes, d'arpenter les genêts,
Quand pour ses déplacements toujours s'offrait l'option
RER, TGV, voiture ou bien avion.
Quel drame d'user ses mains en œuvrant dans ses terres
Pour planter ses radis ou fleurir ses parterres,
C'était si reposant d'accomplir son métier,
Ne maniant qu'un stylo et des feuilles de papier.
Quelle tristesse d'être seul, tout de sérénité,
De supporter le calme et la tranquillité,
Alors qu'était si bon, aigrement grelotté,
L'appel du téléphone à longueur de journée.
Quelle corvée fastidieuse, quel ennui garanti
De recevoir souvent, la famille, les amis.
Et de perdre en échange le plaisir délicat
Des réunions mondaines avec les syndicats.
Quelle misère d'être libre, maître de ses pensées,
D'être seul à choisir quel air on va danser,
Quand on avait toujours soit dessus, soit dessous,
Un âme charitable pour décider pour vous.
Arrêtons le massacre ! Oublions gymnastique
Ping-pong, pêche, chasse, yoga, philatélie, musique,
Bateau, golf, moto verte, ski, tennis, équitation,
Bricolage et peinture, modélisme et lecture...
Bref la vie en retraite n'est pas une sinécure.
Le message est fort clair : si tu as le bonheur
De n'abattre par mois que deux cent cinquante heures,
Profites-en bien vite, car pointe déjà l'orage
D'un retraite active promise au surmenage.
Le 1er juillet 2017
La retraite est dit-on un temps béni des dieux
Donnant en quelque sorte un avant goût des cieux ;
C'est du moins ce que chantent jusqu'à la dernière page
Ceux qui enrégimentent les clubs du troisième âge ;
Et de faire miroiter des séjours mirifiques,
Des plages de sable fin, des hôtesses magnifiques,
Des neiges immaculées, des ruines médiévales,
Des circuits touristiques, des balades à cheval,
Bref ce qui constitue les saines distractions
Du retraité moyen en mal d'occupation.
Tout autrement cruelle est la réalité,
Qu'il lui faut affronter avec lucidité.
Quel supplice de courir la campagne, la forêt,
D'escalader les dunes, d'arpenter les genêts,
Quand pour ses déplacements toujours s'offrait l'option
RER, TGV, voiture ou bien avion.
Quel drame d'user ses mains en œuvrant dans ses terres
Pour planter ses radis ou fleurir ses parterres,
C'était si reposant d'accomplir son métier,
Ne maniant qu'un stylo et des feuilles de papier.
Quelle tristesse d'être seul, tout de sérénité,
De supporter le calme et la tranquillité,
Alors qu'était si bon, aigrement grelotté,
L'appel du téléphone à longueur de journée.
Quelle corvée fastidieuse, quel ennui garanti
De recevoir souvent, la famille, les amis.
Et de perdre en échange le plaisir délicat
Des réunions mondaines avec les syndicats.
Quelle misère d'être libre, maître de ses pensées,
D'être seul à choisir quel air on va danser,
Quand on avait toujours soit dessus, soit dessous,
Un âme charitable pour décider pour vous.
Arrêtons le massacre ! Oublions gymnastique
Ping-pong, pêche, chasse, yoga, philatélie, musique,
Bateau, golf, moto verte, ski, tennis, équitation,
Bricolage et peinture, modélisme et lecture...
Bref la vie en retraite n'est pas une sinécure.
Le message est fort clair : si tu as le bonheur
De n'abattre par mois que deux cent cinquante heures,
Profites-en bien vite, car pointe déjà l'orage
D'un retraite active promise au surmenage.
Le 1er juillet 2017