Quelques années avant ma cessation d'activité, nous est arrivé   en Drôme, venant  de sa Lorraine un nouveau Directeur; le sentant perdu Marilou et moi l'avons invité à la maison tout un W-E. Quand j'ai arrêté 5 ans plus tard, il m'a dédié ce poème ( l'ours c'est moi l'oiseau c'est lui) C.Lopez

L'ours et l'oiseau, auteur gérard mahut

Quelques années avant ma cessation d'activité, nous est arrivé en Drôme, venant de sa Lorraine un nouveau Directeur; le sentant perdu Marilou et moi l'avons invité à la maison tout un W-E. Quand j'ai arrêté 5 ans plus tard, il m'a dédié ce poème ( l'ours c'est moi l'oiseau c'est lui) C.Lopez

Ecrit par l'Ordissinaute claudLo

                      L'ours et l'oiseau

Par un matin d'automne chassé de sa maison,
Un vaillant roitelet, glacé non sans raison,
Le plumage en bataille, épuisé par sa course,
Tombe désemparé devant l'antre d'un ours.
L'oiseau, ignorant qui est l'hôte de céans,
Pointe le bout du bec au seuil du trou béant,
La bête s'y repose, couchée à deux trois pas
A côté des reliefs d'un plantureux repas :
Une épaisse toison, quatre pattes griffues
Qui feraient le bonheur de fauves à l'affût,
La truffe vernissée, le regard pétillant,
Et cet air débonnaire si prisé des enfants.
Saisi, on le comprend, tout petit, minuscule,
Lentement, sautillant, le roitelet recule,
Il inspecte alentour, cherchant de son œil rond
Une voie de repli si jamais il fait front,
Mais tandis qu'il s'éloigne, que son cœur se rebelle,
Aimable et chaleureuse une voix l'interpelle :
"Eh l'ami, ne craint rien, quel vent ici t'amène,
En ce piteux état à l'huis de mon domaine ?
Viens donc plutôt chez moi oublier tes misères,
Manger un bon morceau et vider quelques verres"
L'oiseau, peu rassuré, entre dans la tanière
Pour ne pas refuser offre si familière,
Or là le charme opère : l'ours aux plus petits soins,
Lui sert un déjeuner excellent en tous points
Et lui propose même son hospitalité
Pour goûter, détendu, un repos mérité.
Passés deux tours d'horloge, avec grande ferveur,
L'oiseau dit poliment merci à son sauveur
Puis va chercher abri dans un proche sous-bois.
Très vite les compères ensuite se revoient,
Et, de fil en aiguille, bien que tout les sépare,
Leur vie s'épanouit en une amitié rare.

Moralité :

Vraie et noble amitié fait fi des convenances

Pour prendre dans ses rets qui d'aimer à la chance.

Epilogue :

Vous estimez sans doute, ce avec pertinence,
Que notre roitelet a eu beaucoup de chance,
On ne peut le nier, point donc ne faut cacher
Que dans ce monde d'ours d'aucuns sont bien léchés.