L'amour à mille temps
Publié le 25 août 2017
(726 lectures)
La construction des pyramides.
Deux détails sur lesquels tout le monde s'accorde : le choix du lieu d'implantation, le plateau de GIZEH.
Voulu par les architectes, le jugeant à l'abri des crues du Nil.
Les pharaons : KHÉOPS, KHÉPHREN, MYKÉRINOS - chacun, rassuré, donne en son temps son accord.
Khéphren, fils de Khéops, dut se résoudre à une construction plus modeste pour ne pas faire d'ombre à son père ; souhaitant l'égaler, il eut l'idée de faire ériger sur le flanc EST de son tombeau, face au soleil levant, le fameux SPHINX.
Sculpture monolithique pesant 20.000 tonnes.
(pour l'anecdote, son nez fut mutilé bien avant l'arrivée de Napoléon Bonaparte en Égypte, qu'on se le dise !)
En second lieu, ce dont nous sommes à peu près certains, les dates de construction, qui se situeraient environ vers 2.600 ans avant notre ère, soit il y a approximativement 4.600 ans.
_______________________________________________________________
Quant à la construction proprement dite des pyramides, deux théories se contredisent.
Mon propos n'est pas de prendre parti, mais de les exposer succinctement.
Chacun en tirera ses conclusions...
Hypothèse "A" : les blocs bruts sont tracés à la chaux dans une carrière.
On enfonce des rondins de bois bien sec suivant le tracé et, on les mouille abondamment.
Le bois, en se dilatant, fait exploser la pierre.
On fait ensuite glisser ces blocs bruts sur une rampe préalablement enduite de glaise du Nil, pour les charger sur des felouques (petits bateaux à voiles, en moyenne de 13 m) afin de les transporter par le fleuve, jusqu'à proximité du plateau de Gizeh.
La même méthode est utilisée pour les déposer au pied de l'édifice en construction, où attendent les tailleurs de pierres chargés de les mettre aux cotes.
Hypothèse "B" : des moulages en planches dépourvues de fond sont réalisés, placés directement à l'endroit précis de la suite logique de la construction.
On étale dans le moule, en les superposant successivement, plusieurs couches d'un mélange de poudres (calcaire argileux, chaux, natron) bien arrosées et tassées.
Après séchage, le cube obtenu est aussi dur que la pierre.
Il a l'avantage d'être placé avec précision, sans manipulation ni transport à l'endroit voulu.
______________________________________________________________
J'ai conscience d'être un peu long, mais, s'agissant de l'Égypte, je ne peux éluder l'évocation de LA PIERRE DE ROSETTE.
Cette stèle de granit fut découverte en Juillet 1799 par un officier de l'armée napoléonienne.
Trois versions d'un même texte y sont gravées : en grec, en démotique, et en hiéroglyphes.
J.F Champollion (égyptologue français, 1790/1832) en fait un moulage, ce qui lui permet de déchiffrer l'écriture égyptienne que personne ne sait lire depuis plus de 14 siècles.
Napoléon, défait par les anglais, doit leur céder ce trésor, exposé depuis au British Museum de Londres.
Qu'importe, c'est à un français que l'on doit le décryptage des hiéroglyphes... (cocoricoooo !)
)
______________________________________________________________
Il faut aussi que j'évoque brièvement la fabrication des feuilles à base de papyrus.
Une plante d'une hauteur d'environ 3 m, issue des régions humides. Ses tiges, d'un diamètre variant de 3 à 5 cm, sont écorcées à l'aide d'un outil type économe pour en faire un matériau homogène, puis découpées en fines lamelles, disposées en deux couches verticales/horizontales, placées entre deux plaques d'ardoises, elles-mêmes assujetties de poids.
Elles expurgent leur sève, et après séchage et découpage à la mesure souhaitée, deviennent une sorte de papier grossier, support dont se servent les scribes.
______________________________________________________________
PLACE MAINTENANT À MON HISTOIRE D'AMOUR...
Pour paraphraser St Exupery et, le petit Prince, dont la première phrase commence par : "- Lorsque j'avais six ans.", pour moi, c'est : "- Lorsque j"avais vingt ans."
Oui mais c'était il y a près de 5.000 ans !
Avec mon ami Rahal, nous faisons équipe en qualité de tailleurs de pierres.
RA... darde ses rayons, nous brûle la peau, nous assoiffe.
Nos outils : des burins en bronze et de gros maillets.
Malouda, la porteuse d'eau, est une princesse éthiopienne, prisonnière des Égyptiens.
Les tailleurs se servent à la louche dans la jarre qu'elle porte sur sa hanche ; quand elle arrive à mon niveau, je suis ébloui par sa beauté, sa grâce naturelle, ses yeux étrangement bleus, maquillés au charbon.
Une robe longue de fin tissus laisse deviner des formes pleines, ses pieds sanglés de fines lanières de cuir semblent ne pas toucher terre, tant elle parait légère.
Avec moi, elle porte la louche remplie du précieux breuvage à mes lèvres, elle se penche, me chuchote à l'oreille : "- Ce soir, je t'attendrai sous le grand figuier près de la rive."
Un doux bonheur me submerge.
Rahal et toute la bande me taquinent avec humour.
Cloti est amoureux !!!
Cloti est amoureux !!!
Un incident vient ternir ma joie : notre chef d'équipe, un colosse d'ébène, s'adresse à Malouda.
"- Passe me voir, moi aussi, j'ai soif." Elle comprend ce qu'il veut, son corps est parcouru de frémissements de dégoût, elle pâlit, et monte, résignée, l'escalier de bois qui mène à la guérite du monstre.
Un événement unique se produit alors.
Comme un seul homme, tous les tailleurs lui emboitent le pas, et restent soudés, immobiles.
Le chef fait claquer son fouet : "- Retournez à vos blocs."
Personne ne bouge, le fouet claque à nouveau, sans résultat.
Déconfit, il abandonne...
Nous avons gagné, et tiré Malouda d'une mauvaise situation.
La première grève de l'histoire vient d'être inventée.
Ce jour là, dans l'esprit de certains de mes "camarades", une petite graine vient de germer, elle portera ses fruits, 5.000 ans plus tard, sous les "doux noms" de : CGT, CFDT, FO...
Cette même nuit, Malouda et moi nous nous retrouvons comme prévu sous le grand figuier... Tirons un voile pudique...
En 1871, un grand compositeur italien s'inspire de notre histoire pour écrire son opéra AÏDA (en lieu et place de Malouda) ; il lui garde son titre de princesse éthiopienne, prisonnière des Égyptiens ; elle n'est plus porteuse d'eau mais au service de la fille du Pharaon.
Elle n'est pas amoureuse de Cloti mais d'un officier de l'armée égyptienne.
Enfin, tout cela, pour se terminer en trompettes !!!
______________________________________________________________
"- Mon chéri, tu dormais si bien, avec un sourire béat, je n'ai pas osé te réveiller."
Nous sommes arrivés dans un car climatisé qui nous a transportés du musée du Caire, jusqu'au plateau de Gizeh.
Un calendrier près du chauffeur indique 15/08/2017.
C'est la sainte Marie, la fête de Marilou.
J'entends vaguement la voix de notre guide qui nous parle de la pyramide de Khéops, je la vois, elle est là devant moi.
Dans mes rêves les plus fous, jamais je n'aurais pu imaginer une telle magnificence.
Me revient alors en mémoire une phrase prononcée par Napoléon.
"- Songez que du haut de ces pyramides 40 siècles vous contemplent."
La seule des sept merveilles du monde qui existe encore.
Marilou se penche vers sa voisine et lui dit tout bas : "- Mon mari est un doux rêveur, je l'aime tant mon Cloti."
Avons-nous traversé les millénaires, de réincarnation en réincarnation, sans jamais être séparés ?
En voilà une histoire d'Amour à mille temps !!!
Cl. Lopez le 15/08/2017
Deux détails sur lesquels tout le monde s'accorde : le choix du lieu d'implantation, le plateau de GIZEH.
Voulu par les architectes, le jugeant à l'abri des crues du Nil.
Les pharaons : KHÉOPS, KHÉPHREN, MYKÉRINOS - chacun, rassuré, donne en son temps son accord.
Khéphren, fils de Khéops, dut se résoudre à une construction plus modeste pour ne pas faire d'ombre à son père ; souhaitant l'égaler, il eut l'idée de faire ériger sur le flanc EST de son tombeau, face au soleil levant, le fameux SPHINX.
Sculpture monolithique pesant 20.000 tonnes.
(pour l'anecdote, son nez fut mutilé bien avant l'arrivée de Napoléon Bonaparte en Égypte, qu'on se le dise !)
En second lieu, ce dont nous sommes à peu près certains, les dates de construction, qui se situeraient environ vers 2.600 ans avant notre ère, soit il y a approximativement 4.600 ans.
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Quant à la construction proprement dite des pyramides, deux théories se contredisent.
Mon propos n'est pas de prendre parti, mais de les exposer succinctement.
Chacun en tirera ses conclusions...
Hypothèse "A" : les blocs bruts sont tracés à la chaux dans une carrière.
On enfonce des rondins de bois bien sec suivant le tracé et, on les mouille abondamment.
Le bois, en se dilatant, fait exploser la pierre.
On fait ensuite glisser ces blocs bruts sur une rampe préalablement enduite de glaise du Nil, pour les charger sur des felouques (petits bateaux à voiles, en moyenne de 13 m) afin de les transporter par le fleuve, jusqu'à proximité du plateau de Gizeh.
La même méthode est utilisée pour les déposer au pied de l'édifice en construction, où attendent les tailleurs de pierres chargés de les mettre aux cotes.
Hypothèse "B" : des moulages en planches dépourvues de fond sont réalisés, placés directement à l'endroit précis de la suite logique de la construction.
On étale dans le moule, en les superposant successivement, plusieurs couches d'un mélange de poudres (calcaire argileux, chaux, natron) bien arrosées et tassées.
Après séchage, le cube obtenu est aussi dur que la pierre.
Il a l'avantage d'être placé avec précision, sans manipulation ni transport à l'endroit voulu.
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J'ai conscience d'être un peu long, mais, s'agissant de l'Égypte, je ne peux éluder l'évocation de LA PIERRE DE ROSETTE.
Cette stèle de granit fut découverte en Juillet 1799 par un officier de l'armée napoléonienne.
Trois versions d'un même texte y sont gravées : en grec, en démotique, et en hiéroglyphes.
J.F Champollion (égyptologue français, 1790/1832) en fait un moulage, ce qui lui permet de déchiffrer l'écriture égyptienne que personne ne sait lire depuis plus de 14 siècles.
Napoléon, défait par les anglais, doit leur céder ce trésor, exposé depuis au British Museum de Londres.
Qu'importe, c'est à un français que l'on doit le décryptage des hiéroglyphes... (cocoricoooo !)
)
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Il faut aussi que j'évoque brièvement la fabrication des feuilles à base de papyrus.
Une plante d'une hauteur d'environ 3 m, issue des régions humides. Ses tiges, d'un diamètre variant de 3 à 5 cm, sont écorcées à l'aide d'un outil type économe pour en faire un matériau homogène, puis découpées en fines lamelles, disposées en deux couches verticales/horizontales, placées entre deux plaques d'ardoises, elles-mêmes assujetties de poids.
Elles expurgent leur sève, et après séchage et découpage à la mesure souhaitée, deviennent une sorte de papier grossier, support dont se servent les scribes.
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PLACE MAINTENANT À MON HISTOIRE D'AMOUR...
Pour paraphraser St Exupery et, le petit Prince, dont la première phrase commence par : "- Lorsque j'avais six ans.", pour moi, c'est : "- Lorsque j"avais vingt ans."
Oui mais c'était il y a près de 5.000 ans !
Avec mon ami Rahal, nous faisons équipe en qualité de tailleurs de pierres.
RA... darde ses rayons, nous brûle la peau, nous assoiffe.
Nos outils : des burins en bronze et de gros maillets.
Malouda, la porteuse d'eau, est une princesse éthiopienne, prisonnière des Égyptiens.
Les tailleurs se servent à la louche dans la jarre qu'elle porte sur sa hanche ; quand elle arrive à mon niveau, je suis ébloui par sa beauté, sa grâce naturelle, ses yeux étrangement bleus, maquillés au charbon.
Une robe longue de fin tissus laisse deviner des formes pleines, ses pieds sanglés de fines lanières de cuir semblent ne pas toucher terre, tant elle parait légère.
Avec moi, elle porte la louche remplie du précieux breuvage à mes lèvres, elle se penche, me chuchote à l'oreille : "- Ce soir, je t'attendrai sous le grand figuier près de la rive."
Un doux bonheur me submerge.
Rahal et toute la bande me taquinent avec humour.
Cloti est amoureux !!!
Cloti est amoureux !!!
Un incident vient ternir ma joie : notre chef d'équipe, un colosse d'ébène, s'adresse à Malouda.
"- Passe me voir, moi aussi, j'ai soif." Elle comprend ce qu'il veut, son corps est parcouru de frémissements de dégoût, elle pâlit, et monte, résignée, l'escalier de bois qui mène à la guérite du monstre.
Un événement unique se produit alors.
Comme un seul homme, tous les tailleurs lui emboitent le pas, et restent soudés, immobiles.
Le chef fait claquer son fouet : "- Retournez à vos blocs."
Personne ne bouge, le fouet claque à nouveau, sans résultat.
Déconfit, il abandonne...
Nous avons gagné, et tiré Malouda d'une mauvaise situation.
La première grève de l'histoire vient d'être inventée.
Ce jour là, dans l'esprit de certains de mes "camarades", une petite graine vient de germer, elle portera ses fruits, 5.000 ans plus tard, sous les "doux noms" de : CGT, CFDT, FO...
Cette même nuit, Malouda et moi nous nous retrouvons comme prévu sous le grand figuier... Tirons un voile pudique...
En 1871, un grand compositeur italien s'inspire de notre histoire pour écrire son opéra AÏDA (en lieu et place de Malouda) ; il lui garde son titre de princesse éthiopienne, prisonnière des Égyptiens ; elle n'est plus porteuse d'eau mais au service de la fille du Pharaon.
Elle n'est pas amoureuse de Cloti mais d'un officier de l'armée égyptienne.
Enfin, tout cela, pour se terminer en trompettes !!!
______________________________________________________________
"- Mon chéri, tu dormais si bien, avec un sourire béat, je n'ai pas osé te réveiller."
Nous sommes arrivés dans un car climatisé qui nous a transportés du musée du Caire, jusqu'au plateau de Gizeh.
Un calendrier près du chauffeur indique 15/08/2017.
C'est la sainte Marie, la fête de Marilou.
J'entends vaguement la voix de notre guide qui nous parle de la pyramide de Khéops, je la vois, elle est là devant moi.
Dans mes rêves les plus fous, jamais je n'aurais pu imaginer une telle magnificence.
Me revient alors en mémoire une phrase prononcée par Napoléon.
"- Songez que du haut de ces pyramides 40 siècles vous contemplent."
La seule des sept merveilles du monde qui existe encore.
Marilou se penche vers sa voisine et lui dit tout bas : "- Mon mari est un doux rêveur, je l'aime tant mon Cloti."
Avons-nous traversé les millénaires, de réincarnation en réincarnation, sans jamais être séparés ?
En voilà une histoire d'Amour à mille temps !!!
Cl. Lopez le 15/08/2017