mes souvenirs reviennent, tristesse et tendresse... les nuits se font plus froides, quelque part...

SOUVENIRS... (texte déjà paru)

mes souvenirs reviennent, tristesse et tendresse... les nuits se font plus froides, quelque part...

Ecrit par l'Ordissinaute doris.

À Yannick ! )


C'est l'histoire d'une jeune infirmière, qui, un jour, a croisé le chemin d'un enfant aux yeux bien tristes...
Ils ont discuté et partagé ainsi des moments de vie.



Un soir d'hiver, sortant de l’hôpital St Jacques,
dans le crachin nantais, je l'ai vu. . Et j'ai écrit :


Il a de grands yeux bien tristes l'enfant du désespoir,

son pâle sourire fait peine à voir.

De son manteau râpé aux couleurs délavées

seule sa main, pour mendier, se risque à dépasser.

Les gens sur le trottoir se hâtent pour rentrer,

ils ne semblent pas voir cette âme esseulée

perdue dans la nuit sombre, cachée parmi les ombres.

Une larme brillante perle sous les paupières

peine cachée et fuyante, frissonnant dans l'hiver.

Nos regards se croisent, je m'avance vers lui

me penche et lui souris, lui tendant quelques pièces.



"Merci" me dit-il d'une voix étouffée.

Je continue ma route, émue,

me retourne et reviens sur mes pas.

20H30 ont sonné à St Jacques...


comment t'appelles tu ?
..... "Yannick"...

Moi c'est D.....

As-tu faim, as-tu soif, il fait froid...

Son regard en dit long.

"Viens." Je lui tends la main et l'emmène avec moi

dans un café voisin.


Un bol de chocolat, des tartines beurrées bien au chaud,

il raconte ; plus de parents, une vieille grand-mère pauvre

et la vie de cet enfant complètement déchirée

entre l'école la journée et ce coin de rue le soir ;

puis il rentrait non loin de là, chez sa grand-mère,

il n'a jamais voulu que je l'y accompagne !!!

Avait-il honte, avait-il peur ?

Mais il était toujours propre

et je n'ai pas osé imposer ma présence

alors chaque soir, quand je travaillais,

nous avons partagé un repas frugal,

quelques mots, des sourires ;

Cela dura quelques mois... puis il s'est envolé,

ce petit oiseau perdu...

Je ne l'ai jamais revu, mais jamais oublié.

J'espère qu'il a bien grandi et réussi sa vie.

(histoire vraie - 1970)

- Doris (2014)



La misère peut nous rattraper,

personne n'est à l'abri...

Le malheur est vicieux,

cet enfant a grandi

j’espère qu'il a gardé

de notre rencontre

une leçon pour la vie...

Encore je pense à lui...

caché parmi les ombres

dans la ruelle sombre.


- Doris (2017)