À ma tatie

   Le 2 novembre, tu aurais eu 90 ans... et je me souviens avec  tendresse...


Je regarde son visage si pâle

je cherche son regard bleu comme la mer.

Des vagues de tristesse viennent s'échouer

sur son îlot de détresse.

Que sont devenus ses rires,

ses espoirs, ses devenirs,

ses lendemains, ses soleils,

ses amours, ses gais matins ?

Sur son visage des larmes se hasardent

fiévreuses, emportant les armes du temps

qui la vit heureuse.

Son esprit perd sa mesure,

plus rien ne la rassure

et l'angoisse se fait grande

pour demain qu'elle appréhende.

Alors son cœur se ride,

sa mémoire se vide.

Cette recherche dans le temps....

où il n'y a plus d'histoire

plus de printemps, plus d'espoir.

Son âme s'est refermée

son esprit enchaîné.

Où est-elle ? M'entend-elle ?

Me reconnaît-elle quelques fois ?

Elle n'entend que des voix...

Que disent-elles, qui sont-elles ?

Mais ces voix vont se perdre,

la laissant sur la rive,

égarée dans ce monde parallèle,

perdue parmi les ombres

qui voyagent avec elle.

Son être est à la dérive,

nous laissant impuissants,

malheureux de ne plus exister

dans ce regard bleu si doux, si rieur,

qui un jour s'est voilé jusqu'à s'éteindre.

Elle voyage au bout du monde,

enfin libre...

- D.H (Frontignan ; 2012 )


Mon soutien à toutes les familles qui souffrent...

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