ce n'est pas une poésie, mais un pan de travail de 30 années que j'ai effectué durant les années 1968 à 1970 alors que je sortais de la ville pour allez à la campagne après mon mariage       
amour que fais-tu nous faire !!!

avant de croquer la fraise

ce n'est pas une poésie, mais un pan de travail de 30 années que j'ai effectué durant les années 1968 à 1970 alors que je sortais de la ville pour allez à la campagne après mon mariage amour que fais-tu nous faire !!!

Ecrit par l'Ordissinaute Mousse

Qui n'aime pas les fraises ?
Un des premiers fruits rouges du printemps, mais, la coquine demande travail avant et après.
La cueillette des fraises en lorraine et bien d'autres régions ce fait bien avant celles du midi.
En ce temps des années 68/70, pas de serres ou si peu, pas de fraises cueillies à l'échelle mais en plein champs.
La terre y étant propice : elle est labourée et fumée au fumier de cheval, pas d'engrais ou de pesticide en ces temps ( que du naturel).
A l'automne, il faut repiquer les solens, au printemps piocher au moins 3 fois en ne laissant aucune mauvaise herbe sur terre, puis, avant la floraison pailler à la petite paille portée sous un bras. De l'autre, il fallait mettre dans les rangs en ayant soin de ne toucher aucune fleur si déjà il y en avaient car la fraise serait déformée ou terreuse en cas de pluie.
Enfin il faut attendre et les voici.
Et c'est le travail contre la montre, la fraise n'attend pas! Il faut la cueillir durant 6 bonnes semaines (même le dimanche, sous la pluie ou le soleil).
Les taons énervants et piqueurs.
Les geais sont passés faisant des trous en les picorant et les rendant invendables.
Le matin, on était trempé par la rosée puis on faisait une petite pause casse croûte/café pour remettre ça. 
Les midis, on s'arrêtaient de nouveau pour le casse croûte au champs, à moins qu'une bonne âme nous porte une bonne gamelle.
Et ce jusque 17 heures.
On cueillait pour les confituriers kinel de l'époque, on les équeutait qu'elles soient propres et prêtes à cuire.
Quel travail ! 
Le matin, mon mari avait ces commerçants au marché dès 3h puis son travail.
Nous avons fait en une saison 5 tonnes seulement car les bonnes âmes en laissaient la moitié pourries.
Mon mari m'aidait après son travail à réaliser des barquettes de 2kg500 puis de 1 kg difficile à calibrer car c'était une variété de tomates, des Marie France, le panier était cacheté à notre nom.
C'était du boulot mais à l'air libre et sans contrainte.
Notre maison embaumait avec les stockages de nuit dans le garage. Elle s'appelait la fraisière. Le temps était harassant mais heureux.
De ce temps, on aimait travailler. les mains d'un ou d'une travailleuse même terreuse n'étaient jamais vu comme sales.
Hélas... que de souvenirs !
Mon époux se repose enfin et moi j'attends et revis ces moments de travail et de bonheur.
Après mes mains ont continué à travailler : non dans la terre mais dans la farine et le font encore bien souvent.
                                      votre amie minou