L'arbre de mon enfance ( texte)
Publié le 25 janvier 2020
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Il en a connu des étés et des hivers, mais il a toujours fière allure.
Majestueux, il porte avec beaucoup de grâce une jolie ramure.
Tel un phare sur son rocher, il veille sur un bel océan de verdure,
qui sous l'effet d'un souffle de vent forme de gracieuses plissures.
Il puise dans la terre de mes ancêtres, la force de se hisser vers le ciel.
Ses racines bien ancrées dans le sol breton sont aussi mes racines.
Son tronc bien droit porte avec fierté, le flambeau de mes origines.
Ces générations qui ont su me transmettre les valeurs essentielles.
Au fil du temps, mon chêne a vu de nombreux changements.
Il a vécu des peurs,entendu les cris d'effroi et d'agonies de ses frères,
que l'on abattait sans état d'âme, dénaturant la campagne champêtre.
Modifiant les cartes du sol à des fins d'un meilleur rendement.
Que sont devenus ces chemins creux, à la paroi couleur de glaise ?
bordés de hêtres, noisetiers, châtaigniers et autres feuillus ?
Broyés dans un grand fracas, les souches sont devenues remblais.
Disparus aussi les sentiers bucoliques et les prés bordés de talus.
Sous son regard, le souvenir de la ruralité piétonne disparaissait.
Ne croyant plus au pays de Cocagne, les hommes s'entredéchiraient.
De leurs ancêtres, ils n'allaient plus cultiver les lopins de terre.
Ayant perdu leurs repères, il ne leur restait plus que la colère.
Inquiet et fébrile, mon chêne allait-il résister ou périr ?
Peu éloigné de la vieille maison de pierre qui l'a vu grandir,
il a espéré face au désastre qu'elle en serait son rempart.
Mes parents ont su le sauver avant qu'il ne soit trop tard.
Les années ont passé et s'il n'entend plus les rires d'autrefois,
il y a de la vie sur chaque branche et je suis comblée de joie.
J'aime quand il m'offre son ombre, mon regard se fait rêveur,
et du haut de sa cime, s'élève un concert d'oiseaux moqueurs.
Les soirs d'été, le ciel flamboyant perce sa canopée d'un rouge vermeil.
La douceur crépusculaire empreinte de magie m'incite au recueil.
Bercée par le bruissement de ses feuilles, je retourne en enfance,
quand le cri d'une effraie , met fin à mon rêve en troublant le silence.
Il est temps de rejoindre la maison où des voix chères dorment en elle.
Dans la cheminée noire de suie, j'entends résonner un souffle d' âme.
Sont-ce des petits lutins espiègles venus s'y loger avec audace?
ou le souffle prophétique d'un antique paladin en quête de nouvelles?
Je chasse ces pensées légendaires révolues mais encore tenaces.
Au petit matin, merles siffleurs et passereaux me jouent une aubade.
Un rayon de soleil par la fente d'un volet me fait un clin d'oeil.
Dans la fraicheur, je vais saluer mon arbre d'où vient des roucoulades.
De tendres caresses font frémir ses feuilles alourdies de sommeil.
Une fleur s'étire sur sa tige fragile, offrant sa timidité au soleil.
Dans l'herbe verte semée de perles de rosée, je chante Dame Nature,
évitant une belle araignée qui répare sa toile d'un drame nocturne.
Sereine, le coeur léger, je savoure la mélodie de la vie et ses parures.
Qu'il fait bon vivre " au pied de mon chêne" sous sa coupole verte,
Il me transmet ses bienfaits et sait aussi parfois me mettre en verve.
Camélia Juin 2019
Majestueux, il porte avec beaucoup de grâce une jolie ramure.
Tel un phare sur son rocher, il veille sur un bel océan de verdure,
qui sous l'effet d'un souffle de vent forme de gracieuses plissures.
Il puise dans la terre de mes ancêtres, la force de se hisser vers le ciel.
Ses racines bien ancrées dans le sol breton sont aussi mes racines.
Son tronc bien droit porte avec fierté, le flambeau de mes origines.
Ces générations qui ont su me transmettre les valeurs essentielles.
Au fil du temps, mon chêne a vu de nombreux changements.
Il a vécu des peurs,entendu les cris d'effroi et d'agonies de ses frères,
que l'on abattait sans état d'âme, dénaturant la campagne champêtre.
Modifiant les cartes du sol à des fins d'un meilleur rendement.
Que sont devenus ces chemins creux, à la paroi couleur de glaise ?
bordés de hêtres, noisetiers, châtaigniers et autres feuillus ?
Broyés dans un grand fracas, les souches sont devenues remblais.
Disparus aussi les sentiers bucoliques et les prés bordés de talus.
Sous son regard, le souvenir de la ruralité piétonne disparaissait.
Ne croyant plus au pays de Cocagne, les hommes s'entredéchiraient.
De leurs ancêtres, ils n'allaient plus cultiver les lopins de terre.
Ayant perdu leurs repères, il ne leur restait plus que la colère.
Inquiet et fébrile, mon chêne allait-il résister ou périr ?
Peu éloigné de la vieille maison de pierre qui l'a vu grandir,
il a espéré face au désastre qu'elle en serait son rempart.
Mes parents ont su le sauver avant qu'il ne soit trop tard.
Les années ont passé et s'il n'entend plus les rires d'autrefois,
il y a de la vie sur chaque branche et je suis comblée de joie.
J'aime quand il m'offre son ombre, mon regard se fait rêveur,
et du haut de sa cime, s'élève un concert d'oiseaux moqueurs.
Les soirs d'été, le ciel flamboyant perce sa canopée d'un rouge vermeil.
La douceur crépusculaire empreinte de magie m'incite au recueil.
Bercée par le bruissement de ses feuilles, je retourne en enfance,
quand le cri d'une effraie , met fin à mon rêve en troublant le silence.
Il est temps de rejoindre la maison où des voix chères dorment en elle.
Dans la cheminée noire de suie, j'entends résonner un souffle d' âme.
Sont-ce des petits lutins espiègles venus s'y loger avec audace?
ou le souffle prophétique d'un antique paladin en quête de nouvelles?
Je chasse ces pensées légendaires révolues mais encore tenaces.
Au petit matin, merles siffleurs et passereaux me jouent une aubade.
Un rayon de soleil par la fente d'un volet me fait un clin d'oeil.
Dans la fraicheur, je vais saluer mon arbre d'où vient des roucoulades.
De tendres caresses font frémir ses feuilles alourdies de sommeil.
Une fleur s'étire sur sa tige fragile, offrant sa timidité au soleil.
Dans l'herbe verte semée de perles de rosée, je chante Dame Nature,
évitant une belle araignée qui répare sa toile d'un drame nocturne.
Sereine, le coeur léger, je savoure la mélodie de la vie et ses parures.
Qu'il fait bon vivre " au pied de mon chêne" sous sa coupole verte,
Il me transmet ses bienfaits et sait aussi parfois me mettre en verve.
Camélia Juin 2019