Les Pendules

Au fronton des gares ou dans les appartements,
Les pendules, imperturbables,égrainent le temps,
Leurs aiguilles avancent, inexorablement,
Sans état d'âme, elles grignotent nos jours, lentement.
Quelles soient musiciennes avec leur carillon
Ou bucoliques avec leurs coucous énervants
Dans nos mémoires, ces sons exaspérants
Jour après jour ont creusé leur sillon.
Aujourd'hui la pendule moderne
Aux chiffres verts, rouges ou bleus
A détrôné le beau meuble de nos aïeux.
Ce métronome invisible, toujours nous gouverne !
Quel que soit le modèle, montre, horloge, réveil,
Pendulette, ces fidèles auxiliaires du temps
Continuent, avec ou sans tic tac lancinant,
De régenter nos vies, nos jours, notre sommeil.
Inconsciemment dans nos mémoires
Résonnent les battements des pendules d'antan
Et nous courons pour rattraper le temps!
Course inutile, effort épuisant, dérisoire;
Le temps perdu ne se rattrape jamais dit-on;
Pourtant selon la loi des humains à tous appliquée
On ajoute du temps à l'heure d'été
A l'heure d'hiver nous en enlevons!
Ma pendule biologique, elle,
Ne subit pas ces contraintes mathématiques
Qui rendent ce monde despotique.
Elle avance ou retarde, a des retours de manivelle!
Depuis l'aube de nos vies,
La pendule rythme notre existence,
Nous impose sa cadence,
Nous tient à sa merci!!!!

Paule Husson