Qu’y a-t-il derrière une chanson de quelques minutes? Les paroles cachent quelquefois une histoire très personnelle.
"Chanson pour l'Auvergnat" de Georges Brassens (1954) 28 octobre 1954. Georges Brassens, 33 ans, enregistre "Chanson pour l’Auvergnat". Après "Le Gorille" qui lui vaut d’être interdit d’antenne, Brassens prouve qu’il sait aussi raconter une histoire… qui est peut être la sienne. Car, ses débuts n’ont pas été faciles. Il avouait avec pudeur qu’il devait beaucoup à Jeanne et Marcel qui le prirent sous leur aile à son retour du STO. Ils le nourirent et l’hébergèrent à Paris, impasse Florimont, dès 1944. Brassens y partageait le gîte aux côtés des chiens, chats, canaris, tortues, buse et la célèbre cane qu'il immortalisera dans une autre chanson...
"Göttingen" de Barbara: pionnière de la réconciliation franco-allemande (1964) En 1964, Barbara chante dans un cabaret à Paris. Dans le public, un jeune homme l’écoute puis vient la voir après le spectacle. Il est Allemand, se prénomme Hans (le Hans de la chanson) et dirige le Junges Theater de Göttingen. Il l’invite à venir chanter en Allemagne. Réticente, Barbara qui a dû se cacher pour échapper aux rafles durant la Seconde Guerre mondiale, cède devant l’insistance du garçon. Quelques mois après, la chanteuse arrive à Göttingen où son tour de chant, au piano, connaît un vrai succès. Les étudiants lui font découvrir la ville et en retour, elle écrit ce texte pour les remercier. Un chant contre la guerre qu’elle enregistra trois ans plus tard en allemand.
Comme d’habitude de Claude François (1967) Écrite à quatre mains par Gilles Thibaut et Claude François sur une musique de Jacques Revaux, "Comme d’habitude" est une adaptation d’une chanson anglo-saxonne à laquelle Claude François a ajouté des ingrédients très personnels: le texte fait référence au délitement du couple qu’il formait alors avec France Gall après trois années de passion. Le disque sort en 1967 sur le label Flèche qu'il vient de créer. Un succès tranquille, qui va se transformer en immense tube grâce à Paul Anka. De passage à Paris, la star entend la chanson à la radio et décide illico de l'adapter en anglais. Elle deviendra "My Way"... immortalisée par Franck Sinatra.
"Seras-tu là?" de Michel Berger (1974) En 1972, Véronique Sanson a le coup de foudre pour l’Américain Stephen Stills, du groupe Cosby Stills and Nash. Elle abandonne du jour au lendemain son compagnon, le compositeur Michel Berger qu’elle ne reverra qu’à de très rares occasions. Elle s’envole, toute à sa passion, pour les États-Unis. En 1975, Michel Berger transcrit sa douleur dans une composition pour Véronique "Seras-tu là?". Les deux musiciens vont alors entamer une longue correspondance musicale, par chansons interposées: la chanteuse, de l’autre côté de l’Atlantique lui répond en 1976 par "Je serai là".
"Mistral Gagnant" de Renaud (1985) Juin 1985. Renaud travaille à Los Angeles à son septième album et écrit pour sa fille Lola un texte qui parle de son enfance, une période de très grand bonheur aux côtés de ses six frères et sœurs et de sa mèreSolange. La jugeant très personnelle, il décide de ne pas la mettre dans son album mais le soir, la fait écouter au téléphone à sa femme Dominique. Pour le convaincre de l’enregistrer, elle lui dit que s’il ne la met pas, elle le quitte. "Mistral Gagnant", trente ans après, est devenue, selon un sondage de 2015 la "chanson française de tous les temps" devant "Ne me quitte pas" de Jacques Brel et "L'Aigle noir" de Barbara.
Source Notre Temps. Par Isabelle Duranton le 30 novembre 2015
Qu’y a-t-il derrière une chanson de quelques minutes? Les paroles cachent quelquefois une histoire très personnelle.
"Chanson pour l'Auvergnat" de Georges Brassens (1954)
28 octobre 1954. Georges Brassens, 33 ans, enregistre "Chanson pour l’Auvergnat".
Après "Le Gorille" qui lui vaut d’être interdit d’antenne,
Brassens prouve qu’il sait aussi raconter une histoire… qui est peut
être la sienne. Car, ses débuts n’ont pas été faciles. Il avouait avec
pudeur qu’il devait beaucoup à Jeanne et Marcel qui le prirent sous leur
aile à son retour du STO. Ils le nourirent et l’hébergèrent à Paris,
impasse Florimont, dès 1944. Brassens y partageait le gîte aux côtés
des chiens, chats, canaris, tortues, buse et la célèbre cane qu'il immortalisera dans une autre chanson...
"Göttingen" de Barbara: pionnière de la réconciliation franco-allemande (1964)
En 1964, Barbara chante dans un cabaret à Paris. Dans le public, un jeune homme l’écoute puis
vient la voir après le spectacle. Il est Allemand, se prénomme Hans (le Hans de la chanson) et dirige
le Junges Theater de Göttingen. Il l’invite à venir chanter en Allemagne.
Réticente, Barbara qui a dû se cacher pour échapper aux rafles durant la
Seconde Guerre mondiale, cède devant l’insistance du garçon. Quelques
mois après, la chanteuse arrive à Göttingen où son tour de chant, au piano, connaît un vrai succès.
Les étudiants lui font découvrir la ville et en retour, elle écrit ce texte pour les remercier.
Un chant contre la guerre qu’elle enregistra trois ans plus tard en allemand.
Comme d’habitude de Claude François (1967)
Écrite à quatre mains par Gilles Thibaut et Claude François sur une musique de Jacques Revaux,
"Comme d’habitude" est une adaptation d’une chanson anglo-saxonne à laquelle Claude François
a ajouté des ingrédients très personnels: le texte fait référence au délitement du
couple qu’il formait alors avec France Gall après trois années de passion.
Le disque sort en 1967 sur le label Flèche qu'il vient de créer. Un succès tranquille, qui va se transformer
en immense tube grâce à Paul Anka. De passage à Paris, la star entend la chanson à la radio et décide illico
de l'adapter en anglais. Elle deviendra "My Way"... immortalisée par Franck Sinatra.
"Seras-tu là?" de Michel Berger (1974)
En 1972, Véronique Sanson a le coup de foudre pour
l’Américain Stephen Stills, du groupe Cosby Stills and Nash. Elle abandonne du jour au
lendemain son compagnon, le compositeur Michel Berger qu’elle ne reverra
qu’à de très rares occasions. Elle s’envole, toute à sa passion, pour
les États-Unis. En 1975, Michel Berger transcrit sa douleur dans une
composition pour Véronique "Seras-tu là?". Les deux musiciens vont alors
entamer une longue correspondance musicale, par chansons interposées:
la chanteuse, de l’autre côté de l’Atlantique lui répond en 1976 par "Je serai là".
"Mistral Gagnant" de Renaud (1985)
Juin 1985. Renaud travaille à Los Angeles à son septième album et écrit pour sa fille Lola
un texte qui parle de son enfance, une période de très grand bonheur aux côtés de ses six
frères et sœurs et de sa mèreSolange. La jugeant très personnelle, il décide de ne pas la mettre
dans son album mais le soir, la fait écouter au téléphone à sa femme
Dominique. Pour le convaincre de l’enregistrer, elle lui dit que s’il ne
la met pas, elle le quitte. "Mistral Gagnant", trente ans après, est
devenue, selon un sondage de 2015 la "chanson française de tous les
temps" devant "Ne me quitte pas" de Jacques Brel et "L'Aigle noir" de Barbara.
POUR NOUS METTRE DANS L'AMBIANCE