de 1800 à 2021 : du 19 è. au 21 è. siècle

Par Victoria il y a 6 années 6 mois
14/08/2019 - 01:22
 

Que représentent les années 50 dans la mode ?

À peu près tout. Ou pas loin.
Âge d’or de la haute couture, elles voient les prémices du prêt-à-porter, les silhouettes les plus mythiques
(telles le tailleur Chanel, en 1954).

Elles poursuivent la voie tracée par un certain New Look de Christian Dior en 1947,
assistent à la naissance de futurs dieux de la mode, Yves Saint Laurent en tête.
Yves St.Laurent 1950

     Les années de disette post-guerre s’éloignent enfin et la société de consommation prend ses aises.
Son imaginaire tout en objets aux rondeurs et aux couleurs incroyables,
de la Buick ou de l’Oldsmobile au robot ménager en passant par les pick-up jouant Chuck Berry ou les premiers tubes d’Elvis, célébrés plus tard dans des séries comme Happy Days ou, aujourd’hui, Mad Men.
Ses femmes, forcément belles, la taille cintrée et la poitrine conquérante, parfaites dans leur rôle de housewife docile, aujourd’hui suranné 
Buick

L’histoire commence donc en 1947.
Cette année-là, Christian Dior bouscule l’ordre établi d’une mode encore marquée par la guerre incarnée par l’image de
la « femme-soldat à la carrure de boxeur » par la grâce d’une silhouette glamourissime :
- la poitrine marquée,
- la taille soulignée,
- le ventre creusé et
- les hanches arrondies par une guêpière, cachée sous une immense jupe et une veste enveloppant joliment les épaules.

Dior
New look(Dior)

Si elle fait scandale en France,
Carmel Snow, célèbre papesse de la mode de l’époque (et rédactrice en chef de Harper’s Bazaar), crie au génie et rebaptise illico la collection « New Look ».
Carmel Snow et Chanel

Alors qu’il venait à peine d’ouvrir sa maison, Christian Dior venait, à lui seul, de relancer et sauver la haute couture française, et rendre à Paris sa place de capitale mondiale de la mode.
Les années suivantes confirmeront d’ailleurs son hégémonie :
- à lui seul, l’homme réalise 49% du chiffre d’affaires total des exportations de la couture française.

Balenciaga, Jacques Fath, Jacques Heim, Jean Dessès tracent à leur tour les contours d’une silhouette à l’élégance ultime dont les courbes prennent successivement la forme d’un « 8 », d’un « H », d’un « A » ou d’un « Y ».

Balanciaga (1950)

Heim 1957Fath

Alors qu’elles célèbrent la féminité dans sa forme la plus généreuse et pulpeuse, les années 50 sont marquées par… les hommes.
Aucune couturière parmi les couturiers qui comptent.

À l’exception de Gabrielle Chanel
qui orchestre son grand retour et, avec la fronde qu’on lui connaît, décide de briser les codes établis par ces messieurs
de « la haute. »
Résultat :
- si Dior marqua les esprits en 1947 avec son New Look,
Dior
Coco,
elle, radicalise la mode et, par le biais de son fameux tailleur
(coupé dans le tweed qu’elle vola au dressing du duc de Westminster dans les années 20),
relance l’esprit androgyne, tout au moins plus contemporain et en adéquation avec les aspirations nouvelles de la jeune génération.


Et comme pour Dior, la presse anglo-saxonne applaudira son esprit  visionnaire
alors que les journaux français l’ignoreront dans un premier temps avant d’encenser sa simplicité, son élégante efficacité, accessoirisée en prime d’un sac en cuir matelassé
(l’illustre 2.55, dont le nom reprend la date de naissance)
et de souliers en cuir bicolores, commandés au bottier Massaro.
sac 2.55
Le retour de Chanel,
puis le succès de Madame Carven qui, constatant que ses confrères n’habillaient qu’un certain type de femmes
(le spectre de la taille mannequin, déjà…) ,
décida d’habiller des clientes plus à son image
(un petit gabarit donc)
et devint la couturière fétiche des jeunes filles, préfigurent surtout un autre bouleversement à la fois de mode  et de société. 
:Carven 1950:

Et c’est sans doute aussi là tout l’intérêt des années 50,
décennie à la croisée de deux mondes, rupture et faille modo-temporelle unique en son genre.
-    D’un côté,
la couture, enfermée dans un carcan et enfermant la femme dans une cage dorée, symbolisée par une taille étranglée et
corsetée qui volera bientôt en éclat avec l’arrivée sous les feux de la rampe d’un certain
Yves Saint Laurent,
successeur de Christian Dior avenue Montaigne en 1947.
-    De l’autre,
le prêt-à-porter, balbutiant, soutenu par le réseau des couturières de quartier qui copient les grands modèles et,
surtout, par de nouvelles expériences commerciales,
à l’image des « Couturiers associés »
(Carven, Fath, Paquin, Dessès et Piguet)
qui, dès 1950, s’associent à des confectionneurs pour éditer chaque saison quelques uns de leurs modèles, à prix modestes, dans les magasins de province.

  Par ce mouvement, ils annoncent implicitement une nouvelle génération,
que l’on appelle pas encore baby-boom,
plus libre, avide de faire la fête et de s’émanciper des principes de leurs parents.
-  La jeunesse, la rue, le jean, la minijupe,
 l’audace de Saint Laurent, de Paco Rabanne ou de Pierre Cardin font leur entrée,
Cardin en 1958
Paco Rabanne en 1960

soutenus par des icônes comme :
..  Brigitte Bardot
ou
..  Françoise Sagan.

..   La première BB. fait tourner les têtes en jupon ou pantalon corsaire et chaussée de ballerines Repetto
(créées spécialement pour elle par Rose Repetto en 1956, justement).


..  La seconde Sagan révolutionne le roman français,
et s’affiche en Chanel épuré ou pantalon cigarette et petit pull androgynes.


Sans parler de l’avènement du bikini
(officiellement présenté en 1946 à la piscine Molitor),
.. emmené par les pin-up et plébiscité sur toutes les plages.

1946        
Plus simple à fabriquer, et donc à produire en série, cette mode achèvera de lancer le prêt-à-porter et ouvrira la voie à de nouvelles maisons de mode, de nouvelles manières de porter et d’envisager la mode.

De nouveaux modes de vie, tout simplement.





DIOR

CHANEL en 1950        
 
1954/1955
Ce commentaire a été modifié le 14/08/2019 à 02:36
12/08/2019 - 13:21
07/08/2019 - 17:22
06/08/2019 - 17:12
04/08/2019 - 00:58
Ce commentaire a été modifié le 04/08/2019 à 01:52
04/08/2019 - 00:58
04/08/2019 - 00:58
Ce commentaire a été modifié le 04/08/2019 à 01:50
30/07/2019 - 12:57
21/07/2019 - 19:18


La chatelaine est une petite chaine d'orfèvrerie
supportant une montre, des clés, des instruments de couture ou de beauté que les dames accrochaient à leur ceinture à la fin du 18 eme siècle et à l'époque romantique.


 

Chatelaine de 1880

.
17/07/2019 - 14:57