Quand longtemps a grondé la bouche du Vésuve, Quand sa lave écumant comme un vin dans la cuve, Apparaît toute rouge au bord,
Naples s’émeut ; pleurante, effarée et lascive, Elle accourt, elle étreint la terre convulsive ; Elle demande grâce au volcan courroucé; Point de grâce ! Un long jet de cendre et de fumée Grandit incessamment sur la cime enflammée, Comme un cou de vautour hors de l’aire dressé.
Soudain un éclair luit ! Hors du cratère immense La sombre éruption bondit comme en démence. Adieu, le fronton grec et le temple toscan ! La flamme des vaisseaux empourpre la voilure. La lave se répand comme une chevelure Sur les épaules du volcan.
Elle vient, elle vient, cette lave profonde Qui féconde les champs et fait des ports dans l’onde. Plage, mers, archipels, tout tressaille à la fois. Ses flots roulent vermeils, fumants, inexorables, Et Naples et ses palais tremblent plus misérables Qu’au souffle de l’orage une feuille des bois !
Chaos prodigieux ! La cendre emplit les rues, La terre revomit des maisons disparues, Chaque toit éperdu se heurte au toit voisin, La mer bout dans le golfe et la plaine s’embrase, Et les clochers géants, chancelant sur leur base, Sonnent d’eux-mêmes le tocsin !
Les Chants du crépuscule,
Quand longtemps a grondé la bouche du Vésuve,
Quand sa lave écumant comme un vin dans la cuve,
Apparaît toute rouge au bord,
Naples s’émeut ; pleurante, effarée et lascive,
Elle accourt, elle étreint la terre convulsive ;
Elle demande grâce au volcan courroucé;
Point de grâce ! Un long jet de cendre et de fumée
Grandit incessamment sur la cime enflammée,
Comme un cou de vautour hors de l’aire dressé.
Soudain un éclair luit ! Hors du cratère immense
La sombre éruption bondit comme en démence.
Adieu, le fronton grec et le temple toscan !
La flamme des vaisseaux empourpre la voilure.
La lave se répand comme une chevelure
Sur les épaules du volcan.
Elle vient, elle vient, cette lave profonde
Qui féconde les champs et fait des ports dans l’onde.
Plage, mers, archipels, tout tressaille à la fois.
Ses flots roulent vermeils, fumants, inexorables,
Et Naples et ses palais tremblent plus misérables
Qu’au souffle de l’orage une feuille des bois !
Chaos prodigieux ! La cendre emplit les rues,
La terre revomit des maisons disparues,
Chaque toit éperdu se heurte au toit voisin,
La mer bout dans le golfe et la plaine s’embrase,
Et les clochers géants, chancelant sur leur base,
Sonnent d’eux-mêmes le tocsin !
Victor Hugo
C'est l'automne,
Les feuilles vont mourir,
Moi je pense à vous,
Sur l'eau de ma vie monotone,
Le vent met son souffle doux,
Et je viens ici vous écrire.
Coucher les mots mélancoliques,
D'un amour qui devient si fort,
Sur le papier je m'applique,
Croyez-vous que j'aie tort ?
Le froid arrive et me dépose,
Comme une réponse sur mes doigts,
Mais si je n'écris pas, si je n'ose,
Personne ne sera là pour moi.
Ouvrir pour vous mon coeur,
Vous dire que l'absence est une amie,
Pour oublier, rarement je ris,
Qu'elle emporte tout dans son malheur,
Qu'il me manque vos bras,
Même si je ne les connais pas.
Vous décrire mes peurs,
De ne jamais vous voir,
Car près de moi vous ne serez pas.
Je vous aime, voilà l'automne,
Les feuilles vont mourir,
Faut-il que je donne,
Ou bien que j'abandonne,
Dans l'agonie de mon soupir,
Ai-je l'encre de la raison,
Sur la feuille de votre horizon.
La pluie se moque chaque jour de moi,
Et se mêle au long cours de mes larmes,
Je vais vous écrire, oui, encore une fois,
Quelques mots d'amour qui désarment.
Je n'ai qu'un regard,
Pour offrir ma tendresse,
Figé sur l'écran chaque soir,
Je le cherche sans cesse.
C'est l'auomne,
Les feuilles viennent mourir,
Doucement, là sur ma vie,
Je pense à vous si loin de moi,
Et je reste seule à vous écrire.
Caroll RIQUET