Camélia, outre les séquelles qu'il vous reste au pied, cette "opération" vous a marquée pour la vie ; d'ailleurs elle me fait penser à une petite mésaventure qui m'est arrivée.
En septembre 2014, alors que je devais retrouver une amie pour la visite d'une exposition, je me cogne la tête dans l'angle d'une fenêtre, je frotte pour atténuer la douleur et là… plein de sang dans les cheveux !! visite à la pharmacie qui me dit qu'elle ne peut rien faire que je dois aller aux urgences pour me faire recoudre. Après divers interrogatoires et de l'attente un médecin/interne m'examine et me dit "je ne sais pas si je vais recoudre ou poser des agrafes" ; j'attends quelques instants et tout d'un coup "crac, crac"... l'agrafeuse était en marche !! cri de stupeur mais j'ai eu trois agrafes ! heureusement que pour les enlever l'infirmière a été soft mais je n'étais pas tranquille...
Je suis née à la campagne et mes parents étaient agriculteurs mais à l'époque on disait cultivateurs ( aujourd'hui c'est plutôt: Entreprise Agricole ! ) La mécanisation n'était pas encore très développée . De toute façon , l'environnement ne le permettait pas car les champs n'étaients pas très grands , ils étaient entourés de haies , de talus , ainsi que de beaux et grands arbres surtout des chênes.( mon arbre préféré) Pour y accéder il y avait parfois des chemins creux ( qui m'ont toujours intrigués) qui ne pouvaient pas être empruntés par de grosses machines. Dans les années 1954 , Le paysage n'avait pas encore été défiguré par l'horrible remembrement . L es foins et la moisson du blé étaient donc faits au moyen de faucheuses traditionnelles équipées d'une grande lame qui était régulièrement affutée au moyen d'une meule à eau. qu'il fallait tourner manuellement.Pendant les vacances , nos parents ne nous laissaient jamais à rien faire nous devions participer à toutes sortes de tâches pendant les vacances. Ce jour de Juillet j'ai donc été désignée par mon papa pour tourner la meule pendant qu'il affutait chaque pointe . Je n'aimais pas celà du tout mais pas question de se rebeller. Nous faisions celà sous une grange lorsque le facteur est arrivé .. A l'époque il n'y avait pas de boite aux lettres mon papa s'est donc déplacé jusqu'à la maison posant debout à l'intérieur de la grange la lame de faucheuse. Comme il mettait un peu de temps à revenir je me suis déplacée maladroitement faisant tomber la lame sur mon pied gauche qui a fait une profonde entaille au niveau de l'articulation de la jambe et du pied ( niveau cheville gauche et dessus du pied) . Je crie , le sang coule abondamment, maman accourt effarée de voir ce qui est arrivé. Papa enfourche son vélo pour aller téléphoner au médecin ( une entreprise de bois est la seule dans le coin à avoir le téléphone) Il revient affolé le médecin fait la " tournée" des malades à domicile. .....Maman est en larmes mais elle me serre fort la cheville avec une une serviette éponge pour arrêter le saignement. C'est la panique dans la maison et je ne cesse de demander si je vais mourir.....Enfin plus de 3 heures après le médecin arrive. Les chairs de la plaie se sont écartées.....Il observe la situation et dit à mes parents " votre fille à beaucoup de chance le tendon n'est pas coupé elle ne boitera pas et marchera normalement " Le plus dur reste à venir pour moi car sur ce le médecin rajoute " et bien nous allons recoudre de suite mais je n'ais pas sur moi de produit anesthésiant.....alors Monsieur vous allez mettre les bras de votre fille au dos de la chaise et les tenir solidement pendant que je fais le nécessaire" Imaginez je hurle de douleur, maman pleure de plus en plus fort, puis se bouche les oreilles et sort de la pièce sur le point de défaillir, papa fait le brave mais trouve que le docteur ne va pas assez vite.......Avec un peu de temps tout rentré dans l'ordre mais ce pied est néanmoins resté fragile ce qui m'a valu, entorses, déchirures musculaires, rupture du tendon d'Achille.....A l'époque, quand on vivait à la campagne on n'allait pas tous les " quatre matins" chez le médecin !!!!! il y avait aussi la médecine naturelle...........
Ce retour en arrière me fait mesurer l'évolution technologique et médicale qui s'est opérée depuis toutes ces années .
Marie-France bravo pour votre réponse à cette espèce de gourde!! honteux de dévaloriser quelq'un à ce point!et que reprocher à votre visage?. moi je le trouve très beau. et comme on dit à la télé ( vous le valez bien)
J'avais à peu près 10 ans et le médecin devait venir ausculter mon grand père après être allé voir mon père (mes grands parents occupant la moitié d'une longère et mes parents l'autre moitié). Pendant que le médecin examinait mon père, j'ai saupoudré la table de ma grand mère de poivre et ce qui devait arrivé arriva… le médecin n'a pas cessé d'éternuer le temps de rédiger l'ordonnance !! J'étais derrière une porte et j'ai bien ri mais pas ma grand mère !
en 2000, mon pere vivait encore à Savenay (loire atlantique ) avec son épouse ,,,j'etais allée passer quelques jours avec eux ,,nous avions pris des photos que j'avais fait developper plus tard à Paris,, suite à une conversation telephonnique ,,je devais envoyer les photos à mon père.pour ce faire j'ai dû improviser pour les expedier et leur trouver un emballage adequat ,, je ne sais si vous vous souvenez des cofferts plastiques dans lesquels etaient vendus les films (k7 video )qui necessitaient un lecteur video ... donc ,je prends 2 ou 3 coffrets ,,je range les photos dans l'un d'eux et l'expedie ....
quelques jours apres ,mon père m'appelle et me dit "" que m'as tu envoyé ??? j'etais etonnée ..."pourquoi les photos sont abimées ?? mon pere en colere ,me passe sa femme qui me dit ,,'denise nosu avions visionné la cassette,,, c'etait à coup sûr tres interessant ,mais es tu si pressée de voir ton pere mourir ?? je ne comprenais pas ...et ma belle mere ajoute ,,,le documentaire sur l'euthanasie en belgique chez un particulier a vraiment "plombé l'ambiance "!!!
je ne savais plus où me mettre ...j'ai attrappé un fou rire à perdre le souffle ...par erreur j'avais enveloppé un coffret posé sur la table ,,et le comble envoyé à mon pere avec lequel les rapports n'etaient pas toujours simples ,,,"mr le directeur " en a eu le verbe coupé... et n'a pas du tout apprecié ....
pendant ce temps ma mère et mon beau pere etaient en voyage au portugal ...je les appelle et là -bas on leur avait volé leurs papiers dans un bus ... apres qu'ils m'aient expliqué leur mesaventure je leur raconte la mienne ,,du coup ils ont eté pris d'un fou rire en pensant à la tete de mon père et m'ont dit que j'avais reussi à les decontractert,,,,tant ils ont ri ...
mon pere a mis du temps à avaler la pilule ...ma belle mere n'osait pas rire franchement ,,,,
comme disait ma maman ..ma fille est une vraie pochette surprise ...
voila j'en ris encore ..mon pere etait tellement severe !! et pas tres enclin à ce genre d'humour (bien involontaire )
Comment je me suis retrouvée dans un fourgon de police...
Cette histoire m'est arrivée dans ma jeunesse...
Un matin, en me rendant à mon travail avec ma 2 CV, j'ai eu la malchance d'avoir une crevaison. J'ai donc changé la roue et j'ai déposé la roue crevée chez un garagiste en lui disant que je passerai la prendre dans la soirée, après mon travail. Le soir venu, sur le chemin du retour, j' ai eu une nouvelle crevaison pratiquement au même endroit. J'étais vraiment embarrassée car je n'avais plus de roue de secours et à cette époque, il n'existait pas de bombe anti crevaison. Je me suis résolue à faire rapidement à pieds les 3 kms qui me restaient pour rejoindre le garage où se trouvait la roue que j'avais déposée le matin même. Un fourgon de police qui passait par là, s'est arrêté et l'un des policiers m'a demandé si j'avais besoin d'aide. Lorsque je leur ai expliqué la situation, ils m'ont proposé de me conduire jusqu'au garage afin de récupérer ma roue avant que celui-ci ne ferme. N'ayant pas le choix, j'ai accepté mais je n'étais pas très fière car je me demandais ce que diraient les gens s'ils me voyaient dans ce fourgon. Ils penseraient sûrement que je m'étais fait arrêter pour un délit quelconque. Il faut dire qu'à cette époque, dans les villages, tout le monde se connaissait et tout se savait... Heureusement pour moi, personne ne m'a vu ! J'ai pu ainsi récupérer ma roue et le garagiste m'a raccompagnée jusqu'à l'endroit où j'avais laissé ma voiture.
Voici une petite anecdote extraite du livre : "Au petit café" de Claude Jean, paru en 2017, aux éditions Yello Concept. Mes parents officiaient en effet dans un de ces modestes établissements situés à la périphérie de Vitré, une petite ville immergée dans le monde rural des années 50/60, en Bretagne. Ma mère était une femme joviale, qui aimait avant tout le contact et exhalait dans le même temps une telle joie de vivre, un tel enthousiasme non dénué d'humour, humour naïf et tendre à la fois, qu'elle ne pouvait que s'attirer la sympathie des clients. Ainsi, lorsqu'elles les accueillaient, elle leur lançaient, à sa façon et non sans taquinerie, un : « Bonjour, mon p'tit lapin, comment ça va ? » ou un : « Bonjour mon p'tit minet. » Passé l'effet de surprise, du moins pour certains individus peu habitués à ce genre de réflexions, cette expression donnait le ton à adopter et suffisait amplement à créer une ambiance. Une ambiance un peu folle parfois, exubérante, mais sincère et joyeuse, car l'homme était heureux ! Du moins le paraissait-il. Un jour, elle avait éveillé la curiosité de deux ou trois clients parmi les plus fidèles du café. Ces derniers avaient l'habitude de la taquiner en lui demandant régulièrement comment se portait son « p'tit minet ». « Alors, tu nous le montres ton p'tit minet ? », insistèrent-ils ce jour-là. -- Chiche ! leur avait-elle répondu, non sans avoir engagé un pari. Pari aussitôt accepté, bien entendu. Elle descendit donc séance tenante à la cave pour en remonter quelques instants plus tard, tenant une petite boule de poils dans le creux de ses mains. Elle s'était exclamée : « Tenez, vous vouliez voir mon p'tit minet ? Le voilà ! » Il s'agissait d'un charmant petit chaton que notre fidèle chatte noire avait mis bas quelques jours plus tôt. Puis elle avait ajouté, riant sous cape : « Mais vous pouvez le caresser... allez, j'insiste ! » Bien qu'un peu déçus, nos trois amis en furent quittes pour honorer leur pari, mais ils gagnèrent une bonne crise d'hilarité, je vous le certifie.
Ce commentaire a été modifié le 21/07/2018 à 10:34
un petit bonheur simple pour des papies en maison de retraite.Ce soir là, il y avait un match de foot au moment du repas, aucun homme voulait venir à table, et par manque de personnel impossible de mener les repas en chambre. J'ai donc proposé à ces messieurs de diner dans une petite salle , j'ai amené le repas sur un charriot et leur ai demandé de se débrouiller, ils ont regardé le match en soupant, puis débarrasser et ranger la salle et ont même mis la vaisselle dans le lave vaisselle. Ils ont passé une très bonne soirée et ça les a aidé à créer des liens. Les personnes agées ont besoin de bonheur simple, . La maison de retraite ce n'est pas très gai
En septembre 2014, alors que je devais retrouver une amie pour la visite d'une exposition, je me cogne la tête dans l'angle d'une fenêtre, je frotte pour atténuer la douleur et là… plein de sang dans les cheveux !! visite à la pharmacie qui me dit qu'elle ne peut rien faire que je dois aller aux urgences pour me faire recoudre.
Après divers interrogatoires et de l'attente un médecin/interne m'examine et me dit "je ne sais pas si je vais recoudre ou poser des agrafes" ; j'attends quelques instants et tout d'un coup "crac, crac"... l'agrafeuse était en marche !! cri de stupeur mais j'ai eu trois agrafes ! heureusement que pour les enlever l'infirmière a été soft mais je n'étais pas tranquille...
Je suis née à la campagne et mes parents étaient agriculteurs mais à l'époque on disait cultivateurs ( aujourd'hui c'est plutôt: Entreprise Agricole ! ) La mécanisation n'était pas encore très développée . De toute façon , l'environnement ne le permettait pas car les champs n'étaients pas très grands , ils étaient entourés de haies , de talus , ainsi que de beaux et grands arbres surtout des chênes.( mon arbre préféré) Pour y accéder il y avait parfois des chemins creux ( qui m'ont toujours intrigués) qui ne pouvaient pas être empruntés par de grosses machines. Dans les années 1954 , Le paysage n'avait pas encore été défiguré par l'horrible remembrement . L es foins et la moisson du blé étaient donc faits au moyen de faucheuses traditionnelles équipées d'une grande lame qui était régulièrement affutée au moyen d'une meule à eau. qu'il fallait tourner manuellement.Pendant les vacances , nos parents ne nous laissaient jamais à rien faire nous devions participer à toutes sortes de tâches pendant les vacances. Ce jour de Juillet j'ai donc été désignée par mon papa pour tourner la meule pendant qu'il affutait chaque pointe . Je n'aimais pas celà du tout mais pas question de se rebeller. Nous faisions celà sous une grange lorsque le facteur est arrivé .. A l'époque il n'y avait pas de boite aux lettres mon papa s'est donc déplacé jusqu'à la maison posant debout à l'intérieur de la grange la lame de faucheuse. Comme il mettait un peu de temps à revenir je me suis déplacée maladroitement faisant tomber la lame sur mon pied gauche qui a fait une profonde entaille au niveau de l'articulation de la jambe et du pied ( niveau cheville gauche et dessus du pied) . Je crie , le sang coule abondamment, maman accourt effarée de voir ce qui est arrivé. Papa enfourche son vélo pour aller téléphoner au médecin ( une entreprise de bois est la seule dans le coin à avoir le téléphone) Il revient affolé le médecin fait la " tournée" des malades à domicile. .....Maman est en larmes mais elle me serre fort la cheville avec une une serviette éponge pour arrêter le saignement. C'est la panique dans la maison et je ne cesse de demander si je vais mourir.....Enfin plus de 3 heures après le médecin arrive. Les chairs de la plaie se sont écartées.....Il observe la situation et dit à mes parents " votre fille à beaucoup de chance le tendon n'est pas coupé elle ne boitera pas et marchera normalement " Le plus dur reste à venir pour moi car sur ce le médecin rajoute " et bien nous allons recoudre de suite mais je n'ais pas sur moi de produit anesthésiant.....alors Monsieur vous allez mettre les bras de votre fille au dos de la chaise et les tenir solidement pendant que je fais le nécessaire" Imaginez je hurle de douleur, maman pleure de plus en plus fort, puis se bouche les oreilles et sort de la pièce sur le point de défaillir, papa fait le brave mais trouve que le docteur ne va pas assez vite.......Avec un peu de temps tout rentré dans l'ordre mais ce pied est néanmoins resté fragile ce qui m'a valu, entorses, déchirures musculaires, rupture du tendon d'Achille.....A l'époque, quand on vivait à la campagne on n'allait pas tous les " quatre matins" chez le médecin !!!!! il y avait aussi la médecine naturelle...........
Ce retour en arrière me fait mesurer l'évolution technologique et médicale qui s'est opérée depuis toutes ces années .
Pendant que le médecin examinait mon père, j'ai saupoudré la table de ma grand mère de poivre et ce qui devait arrivé arriva… le médecin n'a pas cessé d'éternuer le temps de rédiger l'ordonnance !!
J'étais derrière une porte et j'ai bien ri mais pas ma grand mère !
suite à une conversation telephonnique ,,je devais envoyer les photos à mon père.pour ce faire j'ai dû improviser pour les expedier et leur trouver un
emballage adequat ,,
je ne sais si vous vous souvenez des cofferts plastiques dans lesquels etaient vendus les films (k7 video )qui necessitaient un lecteur video ...
donc ,je prends 2 ou 3 coffrets ,,je range les photos dans l'un d'eux et l'expedie ....
quelques jours apres ,mon père m'appelle et me dit "" que m'as tu envoyé ??? j'etais etonnée ..."pourquoi les photos sont abimées ??
mon pere en colere ,me passe sa femme qui me dit ,,'denise nosu avions visionné la cassette,,, c'etait à coup sûr tres interessant ,mais es tu si pressée de voir ton pere mourir ??
je ne comprenais pas ...et ma belle mere ajoute ,,,le documentaire sur l'euthanasie en belgique chez un particulier a vraiment "plombé l'ambiance "!!!
je ne savais plus où me mettre ...j'ai attrappé un fou rire à perdre le souffle ...par erreur j'avais enveloppé un coffret posé sur la table ,,et le comble envoyé à mon pere avec lequel les rapports n'etaient pas toujours simples ,,,"mr le directeur " en a eu le verbe coupé... et n'a pas du tout apprecié ....
pendant ce temps ma mère et mon beau pere etaient en voyage au portugal ...je les appelle et là -bas on leur avait volé leurs papiers dans un bus ...
apres qu'ils m'aient expliqué leur mesaventure je leur raconte la mienne
,,du coup ils ont eté pris d'un fou rire en pensant à la tete de mon père et m'ont dit que j'avais reussi à les decontractert,,,,tant ils ont ri ...
mon pere a mis du temps à avaler la pilule ...ma belle mere n'osait pas rire franchement ,,,,
comme disait ma maman ..ma fille est une vraie pochette surprise ...
voila j'en ris encore ..mon pere etait tellement severe !! et pas tres enclin à ce genre d'humour (bien involontaire )
Cette histoire m'est arrivée dans ma jeunesse...
Un matin, en me rendant à mon travail avec ma 2 CV, j'ai eu la malchance d'avoir une crevaison. J'ai donc changé la roue et j'ai déposé la roue crevée chez un garagiste en lui disant que je passerai la prendre dans la soirée, après mon travail.
Le soir venu, sur le chemin du retour, j' ai eu une nouvelle crevaison pratiquement au même endroit. J'étais vraiment embarrassée car je n'avais plus de roue de secours et à cette époque, il n'existait pas de bombe anti crevaison. Je me suis résolue à faire rapidement à pieds les 3 kms qui me restaient pour rejoindre le garage où se trouvait la roue que j'avais déposée le matin même.
Un fourgon de police qui passait par là, s'est arrêté et l'un des policiers m'a demandé si j'avais besoin d'aide. Lorsque je leur ai expliqué la situation, ils m'ont proposé de me conduire jusqu'au garage afin de récupérer ma roue avant que celui-ci ne ferme.
N'ayant pas le choix, j'ai accepté mais je n'étais pas très fière car je me demandais ce que diraient les gens s'ils me voyaient dans ce fourgon. Ils penseraient sûrement que je m'étais fait arrêter pour un délit quelconque. Il faut dire qu'à cette époque, dans les villages, tout le monde se connaissait et tout se savait...
Heureusement pour moi, personne ne m'a vu !
Ma mère était une femme joviale, qui aimait avant tout le contact et exhalait dans le même temps une telle joie de vivre, un tel enthousiasme non dénué d'humour, humour naïf et tendre à la fois, qu'elle ne pouvait que s'attirer la sympathie des clients. Ainsi, lorsqu'elles les accueillaient, elle leur lançaient, à sa façon et non sans taquinerie, un :
« Bonjour, mon p'tit lapin, comment ça va ? » ou un : « Bonjour mon p'tit minet. »
Passé l'effet de surprise, du moins pour certains individus peu habitués à ce genre de réflexions, cette expression donnait le ton à adopter et suffisait amplement à créer une ambiance. Une ambiance un peu folle parfois, exubérante, mais sincère et joyeuse, car l'homme était heureux ! Du moins le paraissait-il. Un jour, elle avait éveillé la curiosité de deux ou trois clients parmi les plus fidèles du café. Ces derniers avaient l'habitude de la taquiner en lui demandant régulièrement comment se portait son « p'tit minet ».
« Alors, tu nous le montres ton p'tit minet ? », insistèrent-ils ce jour-là.
-- Chiche ! leur avait-elle répondu, non sans avoir engagé un pari.
Pari aussitôt accepté, bien entendu. Elle descendit donc séance tenante à la cave pour en remonter quelques instants plus tard, tenant une petite boule de poils dans le creux de ses mains. Elle s'était exclamée :
« Tenez, vous vouliez voir mon p'tit minet ? Le voilà ! »
Il s'agissait d'un charmant petit chaton que notre fidèle chatte noire avait mis bas quelques jours plus tôt. Puis elle avait ajouté, riant sous cape :
« Mais vous pouvez le caresser... allez, j'insiste ! »
Bien qu'un peu déçus, nos trois amis en furent quittes pour honorer leur pari, mais ils gagnèrent une bonne crise d'hilarité, je vous le certifie.