Dressons l’arbre de Noël Comme nous approchons de Noël, Je pense que c’est une bonne idée Que nous dressions notre arbre De Noël ensemble ; allons-y ! J’ai amené un magnifique sapin vert Qui représente la force dans notre vie, Qui domine et surmonte les difficultés. (Je sais que les écolos vont protester, mais Jésus n’a-t-il pas donné sa vie pour nous ?) Au sommet, mettons l’étoile de Bethléem Qui brille toujours de sa lumière et qui nous Montre la direction de l’humble demeure De notre sauveur et Roi ; une étoile brillante, Qui ne cesse de scintiller, pour donner l’espoir. Passons à la décoration, en enroulant autour De l’arbre, ces guirlandes de lumières qui Enveloppent nos vies et nous donnent leurs Chaleurs. Décorons l’arbre aussi avec toutes les Bonnes choses agréables qui les parsèment. Au pied de l’arbre, déposons nos offrandes, Toutes les intentions que nous donnons à Nos bien-aimés et ceux qui croisent nos vies. Soyons généreux avec ces cadeaux et ne Ne regardons pas à la dépense et au coût. Pour terminer, remplissons notre demeure De la joie de notre Seigneur, afin que tous Voient ce jour sacré et béni et se réjouissent. N’oublions pas de déposer la crèche et ses Personnages, acteurs vivants de Noël ! Alors, notre Noël sera inoubliable et cet arbre Aura une vraie signification et résonance Dans nos vies ; un Noël qui restera marqué Pour toujours dans nos mémoires d’enfants ! Patrick Etienne
Zorica Sentic 03/01/2012 Une Histoire Vraie: Noël 66
A Ma Mère Grand Katarina* Le 11 décembre 2002. 01h17. Fance Inter. La musique me fige et des frissons soufflent sur ma peau. Un air magique comme cette voix lointaine qui m'avait promis, autrefois , une belle destinée. Je demande les références du CD. Une petite voix, nommée Romane, répond à mon attente. Mais, à ma surprise, Romane me demande si je veux bien parler de Noël, comme ça, sur France Inter. Interloquée, je veux d’abord refuser… mais, elle insiste. "Je ne sais pas pourquoi, mais je suis sûre que vous le ferez très bien", dit-elle. J’accepte. Je ne sais pas dire non. Bien qu’au fond j’attends depuis… depuis quand au juste ? Un signe du ciel ou une réponse à une question lancée dans le désespoir du silence qui m’emprisonne. Parce que ce que je vais vous lire là. C’est une histoire vraie ! Interloquée, je veux d’abord refuser… mais, elle insiste. "Je ne sais pas pourquoi, mais je suis sûre que vous le ferez très bien", dit-elle. J’accepte. Je ne sais pas dire non. Bien qu’au fond j’attends depuis… depuis quand au juste ? Un signe du ciel ou une réponse à une question lancée dans le désespoir du silence qui m’emprisonne. Parce que ce que je vais vous lire là. C’est une histoire vraie !
Un Noël dans mon Village, là-bas, en Yougoslavie. Maintenant, il faut dire Serbie. Mais pas trop fort. Ça fait encore mauvais genre. Chut ! C’est au sud de Belgrade à vingt kilomètres de la frontière macédonienne. Ceux qui ont traversé la Yougoslavie pour aller en Grèce ont aussi traversé mon village. Son nom? LEVOSOJE.
Chaque semaine précédant Noël, deux marchands ambulants, cahotant à dos d’âne sur les chemins boueux, débarquaient au village. Ils élisaient domicile chez les villageois. Chacun son tour, en principe. Ma grand-mère s’acquittait souvent de cette mission charitable - o ! Pas bien difficile au fond - avec cette spontanéité propre aux femmes de la Méditerranée qui mêlent tous les folklores, toutes les langues et toutes les religions dans le même chaudron de l’hospitalité. Ça m’a valu d’obtenir plus de breloques que mes petites camarades. Les jalouses !
Jugez des cadeaux: un bracelet, un collier, une broche, des crayons, un cahier… Que sais-je encore? C’était aussi leur façon de payer le gîte et le couvert et la seule de dire merci à la mamie. Ils l’appelaient BABA, ce qui veut dire MAMIE en serbe. La générosité et la bonne cuisine de Baba étaient connus et reconnus. Mais ils choisissaient BABA comme aubergiste surtout pour les histoires qu’elle contait les soirs de veillées. Ils disaient que c’était la meilleure conteuse à 500 km à la ronde. Et que des histoires inédites !
Le jour de Noël, le 6 janvier là-bas, grand-père allait chercher de la paille dans la grange. Il vidait la cuisine qui faisait habituellement office de salle à manger, et rangeait la table et les chaises dans la cave. Il ne laissait que le poêle à bois. Il prenait plaisir à disposer un tapis de paille en forme de cercle, à même le sol, au milieu de la cuisine. Il était fier de son tapis et répétait sans cesse: "Vous avez vu, c’est de la belle paille… celle qui ne pique pas!" Après avoir répété la même phrase à l’envi et de plus en plus fort pour que grand-mère entende, il lui renvoyait un sourire et un petit clin d’œil plein de malice. À l’époque, je ne comprenais pas trop pourquoi. Maintenant, je crois savoir pourquoi ils aimaient tellement la paille et pourquoi il prétendait qu’elle ne piquait pas. Ma grand-mère n’avait pas les yeux bleus, mais j’ai souvent entendu mon grand-père lui dire: "T’as de beaux yeux tu sais." Et ma grand-mère répondait: "Je sais, je sais. Mais on ne le saura jamais assez." Et mon grand-père souriait.
Puis grand-père creusait aussi un trou d’environ 15 centimètres de diamètre dans un angle de la cuisine. Le sol n’était pas carrelé, mais en terre. Le trou, c’était pour le jeu des Noix, en fin du repas. Grand-mère préparait le repas dès le matin de très bonne heure.
Le cassoulet, la pita, de la pâte feuilletée, des œufs, du fromage et des poireaux, le poisson, des gâteaux au chocolat et enfin le fameux pain avec la pièce de monnaie. Ah ! Ce pain ! Un pain béni que le patriarche de la maison rompait avant d’en distribuer un morceau à chaque membre de la famille, présent ou absent, après que grand-mère se fût signée et fait sa prière pour les présents, les absents et les pauvres. Celui ou celle qui découvrait la pièce devait acheter du sel et ainsi, la chance pour l’année lui serait garantie. Je ne me rappelle pas l’avoir gagné, cette petite pièce. Ma grand-mère me rassurait: "Le Petit Jésus a plus d’un tour de magie pour te donner la chance, et ça, toute l’année. La plus belle chance, c’est la santé, le sourire et ça, il te l’a donné. Le reste, c’est simple. Il suffit d’imaginer."
C’est ainsi qu’est né mon AMIGENI, un petit garçon sorti de mon imagination, puis une héroïne du nom de VREMIA et d’autres encore, mais tout ça, à dire vrai, c’est rien que des mensonges que je me raconte à moi-même, comme on dit, des histoires inventées que j’écris à longueur de journée sur le clavier d’un ordinateur. Modernité oblige.
Il y avait aussi une assiette vide au cas où quelqu’un arriverait à l’improviste. On l’appelait l’assiette du pauvre. Au centre du tapis reposaient tous les plats. Après le cérémonial de la distribution du pain, venait celui de l’assiette du Bon Dieu. Mamie-Baba prenait une assiette vide et y mettait un peu de tout, de la pita, quelques noix, du poisson et des haricots et une part de gâteau. Elle remplissait l’assiette. Le salé et le sucré mélangés, immangeable ! Elle portait l’assiette dehors sur la terrasse. Elle disait: "C’est la part du Bon Dieu." J’ai compris bien plus tard que le Bon Dieu revêtait aussi la peau des petits chats, puisque le lendemain, l’assiette était vide.
Après le dîner, chacun s’armait de son paquet de noix. La bataille pouvait commencer. Celui qui mettait sa noix dans le trou empochait les autres noix. Un jeu de billes de chez nous, en somme. Puis Grand-mère racontait des histoires toute la soirée et grand-père s’occupait du poêle à bois. Les histoires de Baba avaient toujours une morale bien à elle. Celle de l’année 1966 m’est restée à jamais gravée dans la mémoire de petite immigrée serbe. Sans doute parce que ce fut la dernière fois que je fêtais Noël un 6 janvier, et aussi le dernier avec ma grand-mère. Car les années suivantes j’ai fêté NOËL le 24 décembre et le 6 janvier. Mais je ne recevais pas des cadeaux deux fois. Je suis arrivée en France à treize ans. Je ne parlais pas un mot de français.
À La Fin De L’Histoire, Mamie M’a Dit:
"Tu vois Zoritza, mon cadeau n’est pas celui que tu crois. Ce n’est pas celui-là le plus beau. Les chaussures seront bientôt trop petites pour toi, la jupette sera un mouchoir de poche avant que tu ne sois grande, le bracelet, tu pourras le perdre, le collier, on te le volera un jour et la broche, tu t’en lasseras. Alors que les histoires que je t’ai racontées, elles seront toujours en toi, dans ton cœur et dans ta tête. Un jour, à ton tour, tu les raconteras à tes enfants et petits-enfants. Et si tu fais un vœu ce soir, tu pourras raconter ton Noël au monde entier. Un jour, une petite voix te demandera de parler de Noël."
- Dis Romane, tu connais ma grand-mère ?
- Où l'as-tu rencontrée ?
* Cette histoire vraie a été écrite dans la nuit du 11/12/2002, et enregistrée pour France Inter le 24/12/2002.
Fêtons Noël dignement ! Où sont nos belles crèches Qui ornaient les vitrines De nos magasins ? Sommes-nous devenus Improductifs, paralysés Par la gangrène de la laïcité? N’est-ce pas Mr Xmas, Qui vient sonner aux portes, Pour offrir un Noël travesti, Dépourvu de sens de vérité ? Avec de belles paroles Et sa hotte, remplie de Joujoux électroniques, Il leurre et déçoit les gens !
« Faisons ripaille ; buvons, Amusons-nous, laissons Le monde dans sa perdition ; Oublions nos problèmes…»
Mais le sacré bougre, a oublié De dire à ses convives, le prix Qu’ils devront payer… Fêtons un Noël qui restera Gravé dans nos mémoires. Donnons un sens plus fort, Qu’une simple fête triviale. Illuminons nos vies avec La lumière de son amour ; Partageons-le généreusement Avec ceux qui ne l’ont pas ! Patrick Etienne
16 idées de sapins de Noël originaux que vous aurez envie de piquer.
Oubliez les sapins classiques et ennuyeux.
Voici les plus cool des plus cool des sapins de Noël.
1. Cet arbre en livres célèbre Noël intelligemment.
2. La magie de Disney + l’esprit de Noël = c’est génial.
3. Ce sapin décoré de photos d’Ariana Grande n’a besoin de rien d’autre pour être parfait.
4. Ce sapin Barbie se fiche pas mal que le violet ne soit pas une couleur typique de Noël.
5. Cet arbre mural supprime la corvée de devoir jeter le sapin à la fin du mois de décembre.
6. Le sapin One Direction: meilleur sapin.
7. Si vous n’avez pas d’idées, faites un sapin en papier cadeau.
8. Un sapin multicolore complètement génial.
9. Le sapin des trois jeunes tambours, pas mal…
10. Un arbre composé de bougies.
11. On a cherché ici à retrouver l’atmosphère d’un chalet perdu dans la neige, avec ses flocons.
12. Le sapin du Magicien d’Oz montre bien qu’en vacances, «On n’est jamais aussi bien que chez soi.»
13. Ce sapin de Noël déguisé en bonhomme de neige…
14. Ce sapin est vraiment macabre mais cool quand même.
15. Le génie consiste parfois à se débrouiller avec ce qu’on a.
16. Et enfin, ce sapin a largement gagné la course.
Dressons l’arbre de Noël
Comme nous approchons de Noël,
Je pense que c’est une bonne idée
Que nous dressions notre arbre
De Noël ensemble ; allons-y !
J’ai amené un magnifique sapin vert
Qui représente la force dans notre vie,
Qui domine et surmonte les difficultés.
(Je sais que les écolos vont protester, mais
Jésus n’a-t-il pas donné sa vie pour nous ?)
Au sommet, mettons l’étoile de Bethléem
Qui brille toujours de sa lumière et qui nous
Montre la direction de l’humble demeure
De notre sauveur et Roi ; une étoile brillante,
Qui ne cesse de scintiller, pour donner l’espoir.
Passons à la décoration, en enroulant autour
De l’arbre, ces guirlandes de lumières qui
Enveloppent nos vies et nous donnent leurs
Chaleurs. Décorons l’arbre aussi avec toutes les
Bonnes choses agréables qui les parsèment.
Au pied de l’arbre, déposons nos offrandes,
Toutes les intentions que nous donnons à
Nos bien-aimés et ceux qui croisent nos vies.
Soyons généreux avec ces cadeaux et ne
Ne regardons pas à la dépense et au coût.
Pour terminer, remplissons notre demeure
De la joie de notre Seigneur, afin que tous
Voient ce jour sacré et béni et se réjouissent.
N’oublions pas de déposer la crèche et ses
Personnages, acteurs vivants de Noël !
Alors, notre Noël sera inoubliable et cet arbre
Aura une vraie signification et résonance
Dans nos vies ; un Noël qui restera marqué
Pour toujours dans nos mémoires d’enfants !
Patrick Etienne
03/01/2012
Une Histoire Vraie: Noël 66
A Ma Mère Grand Katarina*
Le 11 décembre 2002. 01h17.
Fance Inter.
La musique me fige et des frissons soufflent sur ma peau. Un air magique
comme cette voix lointaine qui m'avait promis, autrefois , une belle
destinée.
Je demande les références du CD. Une petite voix, nommée Romane, répond à
mon attente. Mais, à ma surprise, Romane me demande si je veux bien
parler de Noël, comme ça, sur France Inter. Interloquée, je veux d’abord
refuser… mais, elle insiste. "Je ne sais pas pourquoi, mais je suis
sûre que vous le ferez très bien", dit-elle. J’accepte. Je ne sais pas
dire non.
Bien qu’au fond j’attends depuis… depuis quand au juste ? Un signe du ciel
ou une réponse à une question lancée dans le désespoir du silence qui
m’emprisonne. Parce que ce que je vais vous lire là.
C’est une histoire vraie !
Interloquée, je veux d’abord refuser… mais, elle insiste. "Je ne sais pas pourquoi,
mais je suis sûre que vous le ferez très bien", dit-elle. J’accepte. Je
ne sais pas dire non. Bien qu’au fond j’attends depuis… depuis quand au
juste ? Un signe du ciel ou une réponse à une question lancée dans le
désespoir du silence qui m’emprisonne. Parce que ce que je vais vous
lire là. C’est une histoire vraie !
Un Noël dans mon Village, là-bas, en Yougoslavie. Maintenant, il faut dire
Serbie. Mais pas trop fort. Ça fait encore mauvais genre. Chut ! C’est
au sud de Belgrade à vingt kilomètres de la frontière macédonienne. Ceux
qui ont traversé la Yougoslavie pour aller en Grèce ont aussi traversé
mon village. Son nom? LEVOSOJE.
Chaque semaine précédant Noël, deux marchands ambulants, cahotant à dos d’âne sur les
chemins boueux, débarquaient au village. Ils élisaient domicile chez les
villageois. Chacun son tour, en principe. Ma grand-mère s’acquittait
souvent de cette mission charitable - o !
Pas bien difficile au fond - avec cette spontanéité propre aux femmes de la
Méditerranée qui mêlent tous les folklores, toutes les langues et
toutes les religions dans le même chaudron de l’hospitalité. Ça m’a valu
d’obtenir plus de breloques que mes petites camarades. Les jalouses !
Jugez des cadeaux: un bracelet, un collier, une broche, des crayons, un
cahier… Que sais-je encore? C’était aussi leur façon de payer le gîte
et le couvert et la seule de dire merci à la mamie. Ils l’appelaient
BABA, ce qui veut dire MAMIE en serbe.
La générosité et la bonne cuisine de Baba étaient connus et reconnus.
Mais ils choisissaient BABA comme aubergiste surtout pour les histoires
qu’elle contait les soirs de veillées. Ils disaient que c’était la
meilleure conteuse à 500 km à la ronde. Et que des histoires inédites !
Le jour de Noël, le 6 janvier là-bas, grand-père allait chercher de la
paille dans la grange. Il vidait la cuisine qui faisait habituellement
office de salle à manger, et rangeait la table et les chaises dans la
cave. Il ne laissait que le poêle à bois. Il prenait plaisir à disposer
un tapis de paille en forme de cercle, à même le sol, au milieu de la
cuisine.
Il était fier de son tapis et répétait sans cesse: "Vous avez vu, c’est de
la belle paille… celle qui ne pique pas!" Après avoir répété la même
phrase à l’envi et de plus en plus fort pour que grand-mère entende, il
lui renvoyait un sourire et un petit clin d’œil plein de malice.
À l’époque, je ne comprenais pas trop pourquoi. Maintenant, je crois
savoir pourquoi ils aimaient tellement la paille et pourquoi il
prétendait qu’elle ne piquait pas. Ma grand-mère n’avait pas les yeux
bleus, mais j’ai souvent entendu mon grand-père lui dire: "T’as de beaux
yeux tu sais." Et ma grand-mère répondait: "Je sais, je sais. Mais on
ne le saura jamais assez." Et mon grand-père souriait.
Puis grand-père creusait aussi un trou d’environ 15 centimètres de diamètre
dans un angle de la cuisine. Le sol n’était pas carrelé, mais en terre.
Le trou, c’était pour le jeu des Noix, en fin du repas. Grand-mère
préparait le repas dès le matin de très bonne heure.
Le cassoulet, la pita, de la pâte feuilletée, des œufs, du fromage et des
poireaux, le poisson, des gâteaux au chocolat et enfin le fameux pain
avec la pièce de monnaie. Ah ! Ce pain !
Un pain béni que le patriarche de la maison rompait avant d’en distribuer
un morceau à chaque membre de la famille, présent ou absent, après que
grand-mère se fût signée et fait sa prière pour les présents, les
absents et les pauvres.
Celui ou celle qui découvrait la pièce devait acheter du sel et ainsi, la
chance pour l’année lui serait garantie. Je ne me rappelle pas l’avoir
gagné, cette petite pièce. Ma grand-mère me rassurait:
"Le Petit Jésus a plus d’un tour de magie pour te donner la chance, et ça,
toute l’année. La plus belle chance, c’est la santé, le sourire et ça,
il te l’a donné. Le reste, c’est simple. Il suffit d’imaginer."
C’est ainsi qu’est né mon AMIGENI, un petit garçon sorti de mon
imagination, puis une héroïne du nom de VREMIA et d’autres encore, mais
tout ça, à dire vrai, c’est rien que des mensonges que je me raconte à
moi-même, comme on dit, des histoires inventées que j’écris à longueur
de journée sur le clavier d’un ordinateur. Modernité oblige.
Il y avait aussi une assiette vide au cas où quelqu’un arriverait à
l’improviste. On l’appelait l’assiette du pauvre. Au centre du tapis
reposaient tous les plats. Après le cérémonial de la distribution du
pain, venait celui de l’assiette du Bon Dieu.
Mamie-Baba prenait une assiette vide et y mettait un peu de tout, de la pita,
quelques noix, du poisson et des haricots et une part de gâteau. Elle
remplissait l’assiette. Le salé et le sucré mélangés, immangeable ! Elle
portait l’assiette dehors sur la terrasse. Elle disait: "C’est la part
du Bon Dieu." J’ai compris bien plus tard que le Bon Dieu revêtait aussi
la peau des petits chats, puisque le lendemain, l’assiette était vide.
Après le dîner, chacun s’armait de son paquet de noix. La bataille
pouvait commencer. Celui qui mettait sa noix dans le trou empochait les
autres noix. Un jeu de billes de chez nous, en somme. Puis Grand-mère
racontait des histoires toute la soirée et grand-père s’occupait du
poêle à bois. Les histoires de Baba avaient toujours une morale bien à
elle. Celle de l’année 1966 m’est restée à jamais gravée dans la mémoire
de petite immigrée serbe.
Sans doute parce que ce fut la dernière fois que je fêtais Noël un 6 janvier,
et aussi le dernier avec ma grand-mère. Car les années
suivantes j’ai fêté NOËL le 24 décembre et le 6 janvier. Mais je ne
recevais pas des cadeaux deux fois. Je suis arrivée en France à treize
ans. Je ne parlais pas un mot de français.
À La Fin De L’Histoire, Mamie M’a Dit:
"Tu vois Zoritza, mon cadeau n’est pas celui que tu crois. Ce n’est pas
celui-là le plus beau. Les chaussures seront bientôt trop petites pour
toi, la jupette sera un mouchoir de poche avant que tu ne sois grande,
le bracelet, tu pourras le perdre, le collier, on te le volera un jour
et la broche, tu t’en lasseras.
Alors que les histoires que je t’ai racontées, elles seront toujours en toi,
dans ton cœur et dans ta tête. Un jour, à ton tour, tu les raconteras à
tes enfants et petits-enfants. Et si tu fais un vœu ce soir, tu pourras
raconter ton Noël au monde entier. Un jour, une petite voix te demandera
de parler de Noël."
- Dis Romane, tu connais ma grand-mère ?
- Où l'as-tu rencontrée ?
* Cette histoire vraie a été écrite dans la nuit du 11/12/2002, et enregistrée pour France Inter le 24/12/2002.
Bonnes fêtes à tous
http://www.chezmaya.com/xmas/05/rennes.htm