Poésies,contes et légendes.

Par Yannick Fondin - 1 il y a 10 années 4 mois
21/04/2018 - 09:05
Primevère de printemps
Veillés par une primevère solitaire
nous nous sommes retrouvés à la lisière du monde.
Les pétales nous regardaient surpris
la terre encore blanche de neige
les rayons du soleil embrumés.
L’hiver est parti, tu l’as senti.
Nous avons osé le désir éphémère
ensemble
nous nous sommes laissés éblouir.
La chaleur de tes mains m’a caressée sans me toucher
pétale primitif
Ton regard m’a modelée
neige de printemps
Ton souffle a enluminé mon âme
rayon de certitudes
Tes mots ont su, pour un instant, orner notre futur
Eternellement embrumé.

Sybille Rembard,
Beauté Fractionnée, 2002

21/04/2018 - 07:42



Un arbre cassé ( haïku )
 

Le destin cadenassé.
 
Un arbre cassé
 
S’évanouit dans le passé.
 

Thierry Petibon
« Sur les routes de mon pays »


Ce commentaire a été modifié le 21/04/2018 à 10:05
20/04/2018 - 10:09



La nuit...

La nuit pleure des étoiles du fond de son histoire
Mais en touchant le sol ses pleurs se changent en fées.
On dirait que le temps devient le grand miroir
De nos idées perdues, de nos rêves égarés.
La nuit est une fille qui arpente les rues,
Ses longs cheveux brillants parfumés de silence.
A tous les sans-abri, elle offre sa vertu,
Elle a plus de mille ans passés dans son errance.
La nuit, tendre secret, recèle des trésors,
Les mots du crépuscule deviennent des messages,
Et de grands Albatros aux longues plumes d'or
Traversent l'infini comme un livre d'images.
La nuit est une femme aux pupilles d'argent,
Au doux visage en fleurs tout écumant d'étoiles.
Elle est un univers, elle est un océan
Qui s'étend sur la terre en y jetant son voile.
La nuit peint des lucioles, des cristaux de lune,
Elle est sein maternel de tous les Lorialets,
Des buveurs d'illusions, des vagabonds des dunes,
Des roses desséchées de tous les mal aimés.
La nuit est mystérieuse comme une dame blanche
Qui a, pour ses enfants, tant d'histoires à conter.
Les pensées s'enveniment, les rêves s'endimanchent,
Elle est une sirène dévoilant ses secrets.
Elle fait naître en nous tant d'imagination,
De toute galaxie, elle devient maîtresse.
Dans sa robe de deuil, elle fait les moissons
Des vieillards rendus et des mamies tendresse.
La nuit est une dame aux larmes nostalgiques
Qui se métamorphose en cygne au point du jour.
C'est une walkyrie aux armes magnifiques
Qui est douce et fidèle à son hymne à l'amour.

Fabrice Devesa

20/04/2018 - 09:17
Le narcisse .



Fleur de printemps par excellence, le narcisse fleurit au jardin aux mois de mars et avril. Sa floraison blanche, jaune, orange, rose ou saumon se remarque alors au milieu d’une nature qui peine à sortir de l’hiver. 
Symbolique 

La légende est dramatique : l’on dit en effet que cette fleur porte le nom de Narcisse (ou Narkissos en grec), un superbe jeune homme de la mythologie grecque. Tellement absorbé par la chasse, Narcisse ne remarqua pas la nymphe Echo, qui était amoureuse de lui.
Echo ne lui pardonna pas son indifférence : elle fit en sorte que lorsqu’il s’arrêta au bord d’un ruisseau pour se désaltérer, Narcisse s’éprit de lui-même en contemplant son reflet dans l’eau des jours durant. Épuisé par sa contemplation, il tomba finalement dans l’eau et se noya.
Une fleur, qui égalait la beauté de Narcisse, poussa alors à l’endroit de la noyade. Cette fleur - le narcisse - devint le symbole de l’égoïsme et de la vanité.
De nos jours, les narcisses, qui annoncent la venue de la nouvelle saison, symbolisent les nouveaux départs et les nouveaux commencements.

Ce commentaire a été modifié le 20/04/2018 à 09:18
18/04/2018 - 21:59
LA POMME ET L’ESCARGOT
 

 
Il y avait une pomme
A la cime d'un pommier ;
Un grand coup de vent d'automne
La fit tomber sur le pré !
Pomme, pomme,
T'es-tu fait mal ?
J'ai le menton en marmelade
Le nez fendu
Et l'œil poché !
Elle tomba, quel dommage,
Sur un petit escargot
Qui s'en allait au village
Sa demeure sur le dos
A ! Stupide créature
Gémit l'animal cornu
T'as défoncé ma toiture
Et me voici faible et nu.
Dans la pomme à demi blette
L’escargot, comme un gros ver
Rongea, creusa sa chambrette
Afin d'y passer l'hiver.
Ah ! mange-moi, dit la pomme,
puisque c'est là mon destin ;
par testament je te nomme
héritier de mes pépins.
Tu les mettras dans la terre
Vers le mois de février,
Il en sortira, j’espère,
De jolis petits pommiers.
 
Charles Vildrac
18/04/2018 - 16:38
                                                      Petit poème divertissant
Mon mari

Quand il n'était que mon Amant,
Mon Dieu, comme il était charmant.
Mais depuis qu'il est mon mari,
Il est un peu moins gentil.
Quand il n'était que mon amant,
Il avait des baisers troublants.
De ces baisers pleins de passion,
Qui coupent la respiration.
Qui vous coupent les jambes et les bras,
Qui vous coupent tout. ...Vous voyez ça !
Aujourd'hui, si j'ose tenter
Le plus innocent baiser
Il s'essuie du revers de la main

" Tu m'as mis du rouge... C'est malin."
Ah! Depuis qu'il est mon mari,
Il est un peu moins gentil.
Quand il n'était que mon amant,
Pour m'appeler très tendrement
Il trouvait toujours quelque chose.
Il disait "Mon canard bleu. Mon pigeon rose."
Oui, mais maintenant, il a changé, c'est évident.
Plus de bleu, ni de rose.
Et mon prénom... Je crois bien qu'il l'a oublié.
Quand il veut m'appeler, il fait : Hé !

Ah! Depuis qu'il est mon mari,
Il est un peu moins gentil.
Quand il n'était que mon amant,
Il m'emmenait au restaurant.
Les meilleurs crus, les meilleurs plats,
Rien n'était trop bon pour moi.
Maintenant, je fais la cuisine moi-même
Et je varie les menus à l'extrême.
A chaque nouveau plat succulent,
J'attends qu'il goûte, le cœur battant.
" - Chéri, qu'en dis-tu de ce plat nouveau ?
- J'en dis rien, ce n'est que du veau."
Ah! Depuis qu'il est mon mari,
Il est un peu moins gentil.
Quand il n'était que mon amant,
Ma fête était un événement.
Jamais il n'aurait oublié de me la souhaiter.
Evidemment, c'était trop beau.
Quand je dis "C'est ma fête, tu sais ?"
Il fait "Encore ? Tu exagères,
Ça l'était déjà l'année dernière !"
Ah! Depuis qu'il est mon mari,
Il est un peu moins gentil.
Quand il n'était que mon amant,
Il était tendre et prévenant.
Si, en nous promenant, d'aventure
je tordais un peu ma chaussure,
Sitôt il se précipitait :
" Tu t'es fait mal, mon petit Poulet ?"
Aujourd'hui, le même accident
m'attire ces propos galants :
" Enfin, c'est extraordinaire,
Tu passes ton temps à te foutre par terre !"
Ah! Depuis qu'il est mon mari,
Il est un peu moins gentil.
Quand il n'était que mon amant,
Mon Dieu, qu'il était charmant.
Moi, j'ai cru qu'ça allait durer,
Alors, bien sûr, je l'ai épousé.
Si j'avais su, évidemment...
Mais voilà, on ne sait pas avant.
Si je n'étais certaine que c'est bien lui,
Je ne le reconnaîtrais pas aujourd'hui.
J'aimerais retrouver toutes ces caresses
Et ces petits mots pleins de tendresse.
Enfin .......
....... Je les ai retrouvés ......
..... Sans blague !
Vraiment...........

Depuis hier...... j'ai pris un amant.........
18/04/2018 - 09:07

Au royaume des fleurs !
 
Dans son royaume fleuri et enchanté,
Sa majesté la rose élégamment entourée
De ses Dames d'honneur parfumées;
"La charmante et gracieuse orchidée,
La tulipe élégante et raffinée,
Le mimosa très haut perché,
La timide violette dans le bosquet,
La douce et ravissante pensée,
Le dahlia majestueux et coloré,
La mutine pâquerette charmée,"
Toutes ces graciles fleurettes parées 
De leurs plus beaux atours printaniers,
De précieuses et fines perles de rosée
Se préparent, avec grâce, à embaumer
Cette délicieuse et douce matinée !
Michelle
17/04/2018 - 16:04

L'ÂME RÊVEUSE

L'âme rêveuse illusionne sa vie ...

La nuit 

Se perd dans l'espérance

Le jour luit

Et se fond dans les nuances...

L'esprit brûle les étapes vernies

De cet escalier de pierres

Conduisant au sommet fier

D'une montagne escarpée

Oubliant les moments de fébrilité...

Les expériences négatives qui éveillent

Et d'autres instants de pures merveilles

Qui ont pour conséquences

Un sublime coucher de soleil

Aux finalités de cris et de danses...

A vouloir gravir la mâturité

Avec trop de facilité

L'âme se réfugie dans l'instabilité

D'un sommeil éveillé

Où l'existence 

Se sépare de la volonté

En gardant en bouche ce goût amer...

Vaincus par le temps, les rêves se sont usés !

Foudroyant le bon sens de notre personnalité

Qui n'aura pas su partager ses belles idées

Ni su donner un réel Amour sans compter ...


@ Copyright Onoma Gaïa


17/04/2018 - 14:54
La fleur des poètes
 
Chacun, comme un trésor, garde au fond de son âme
Le parfum préféré de quelque chère fleur,
Et dans tous nos pensers, sur le plus sombre drame
Ce souvenir lointain épanche sa fraîcheur.

Au lilas, confident de sa longue douleur,
Valmore de son chant suspend l'aile de flamme,
Et sur la véronique, image de son cœur,
Tastu laisse tomber le soupir de la femme.

Le chaste amant d'Elvire au pied de l'amandier
S'arrête pour cueillir une branche, et Nodier
D'une grâce rêveuse a doué l'anémone ;

Ah ! si parmi ces fleurs tu t'élevais un jour,
Blanc jasmin qui jadis, par un beau soir d'au tomne,
Reçus les larmes d'or de mon premier amour !

Antoine de Latour
(1808-1881)
16/04/2018 - 16:36
Les deux abeilles 
 


Une abeille se reposait dans le calice d’une fleur.
 Pendant son sommeil, une de ses voisines vient le troubler : 
 
« Ma sœur, lui dit-elle, pourquoi, perdez-vous un temps si précieux ? Ignorez-vous que notre premier devoir est le travail. 
– Moi ? répartit l’abeille encore tout endormie, je ne fais qu’obéir au besoin de la nature. » 
 
L’abeille ouvrière, peu satisfaite de ce langage, quitte notre paresseuse pour se
livrer à sa besogne ordinaire. Celle-ci, après un long repos, pressée
par la faim, vole près de l’abeille industrieuse pour lui demander
quelques provisions ; mais cette dernière lui répond : « Allez, ma mie,
qui dort dîne. »
 
Moralité :
Rarement, le paresseux trouve secours et protection.
(Dans notre société actuelle, ce n'est plus le cas).