Vingt-quatre champions du jeu national Sur le pré lumineux se sont formés en ligne ; Coup de sifflet : la joute encore que bénigne Accuse à chaque instant un effort plus brutal.
Les fronts sont empourprés, les crosses font du mal. Sur les bancs de l'estrade une foule trépigne, S'exalte, acclame, rit, vocifère, s'indigne, Et quand tombe un jouteur, lance un cri guttural.
Les athlètes rivaux se poursuivent, s'évitent, Le sang s'échauffe et bout, les bras levés s'excitent. — Sous un coup traître, un des hommes s'est écrasé.
Du sport ? Tous les aïeux rugissent face à face. Et sur les durs gradins et sur le champ rasé Flotte l'acre senteur d'une haine de race. Alphonse Beauregard.
Avec l'âge vient la sagesse Quelle sagesse ? Qui pourrait me le dire ? J'ai maintenant des cheveux blancs Et ne suis pas plus sage pour autant J'aime m'amuser et rire. Puisque les années me sont comptées Je veux au maximum en profiter.
Je n'ai peut-être plus autant D'allant qu'à vingt ans, Mais sais encore faire la ronde Avec mes petits enfants, Cache-cache et chat perché Pour moi, n'ont pas de secret.
Mes neurones ralentissant, Je cherche mes mots de temps en temps, Mes mains qui étaient fines et longues Se sont beaucoup déformées, Et de taches brunes sont parsemées Celles que l'on nomme "fleur de l'âge" !
La jeunesse d'un visage Peu à peu se fane, Mais celle du coeur et de l'esprit Se garde toute la vie.
Finie l'époque de la vieillesse austère Vêtements sombres, visages sévères, Allure très digne pour les grand'mères Cheveux sagement coiffés D'un joli chignon bien fait. Osons rire et danser, Sans oublier de chanter Si nous en avons envie.
Nos enfants seront peut-être surpris Et nommeront cela "gamineries", Mais les plus jeunes seront ravis Et s'exclameront - "Eh, Mamy, tu es 'In' "!
A notre âge tout est permis, Alors pas d'hésitation : Si nous en avons envie Chantons, dansons, rions, Et vive la vie !!!
Cynthia,je découvre votre sujet "île d'Ys",je viens de poster le même dans "De tout"Je vais l'enlever.Les grands esprits......
****************************************************************************************************************** Poésie...Le Chemin De La Vie...Par Arsène Houssaye...
La vie est le chemin de la mort. Le chemin N'est d'abord qu'un sentier fuyant par la prairie, Où la mère conduit son enfant par la main, En priant la Vierge Marie.
Aux abords du vallon, le sentier des enfants Passe dans un jardin. Rêveur et solitaire, L'adolescent effeuille et jette à tous les vents Les roses blanches du parterre.
Quand l'amoureux s'égare en ce bosquet charmant, Il voit s'évanouir ses chimères lointaines, Et le démon du mal l'entraîne indolemment Au bord des impures fontaines.
Plus loin, c'est l'arbre noir — détourne-toi toujours, L'arbre de la science où flottent les mensonges : Garde que ses rameaux ne voilent tes beaux jours, Et n'effarouchent tes beaux songes.
En quittant le jardin, la fleur et la chanson, La Jeunesse et l'Amour qui s'endorment sur l'herbe, Le voyageur aborde au champ de la moisson, Où son bras étreint une gerbe.
De sa moisson il va bientôt se reposer Sur la blonde colline où les raisins mûrissent ; Pour la coupe enivrante il retrouve un baiser À ses lèvres qui se flétrissent.
Plus loin, c'est le désert, le désert nébuleux, Parsemé de cyprès et de bouquets funèbres ; Enfin, c'est la montagne aux rochers anguleux, D'où vont descendre les ténèbres.
Pour la gravir, passant, Dieu te laissera seul. Un ami te restait, mais le voilà qui tombe ; Adieu ; l'oubli de tous t'a couvert du linceul, Et tes enfants creusent ta tombe !
Ô pauvre pèlerin ! il s'arrête en montant ; Et, se voyant si loin du sentier où sa mère L'endormait tous les soirs sur son sein palpitant, Il essuie une larme amère.
Se voyant loin de vous, paradis regrettés, Dans un doux souvenir son cœur se réfugie : Se voyant loin de vous, ô jeunes voluptés ! Il chante une vieille élégie.
En vain il tend les bras vers la belle saison, Il jette des sanglots au vent d'hiver qui brame ; Il a vu près de lui le dernier horizon, Déjà Dieu rappelle son âme.
Quand il s'est épuisé dans le mauvais chemin, Quand ses pieds ont laissé du sang à chaque pierre, La mort passe à propos pour lui tendre la main Et pour lui clore la paupière.
Pour situer la ville d’Ys, on a évoqué la baie du Mont-Saint-Michel mais aussi la baie des Trépassés, la baie d’Audierne, les environs de Penmarc’h. Autant de localisations où une ville importante aurait pu exister et… disparaître, engloutie par un violent raz-de-marée.
Dévalez la route plongeant vers la baie des Trépassés. Vous rencontrerez, le crépuscule venu, des âmes errantes – les Krierien (les crieurs) – rôdant dans les solitudes venteuses des grèves et des landes… Ils processionnent par groupes de sept de chapelle en chapelle, avec à leur tête saint Jean-des-Grèves, criant désespérément.
Depuis le phare de la Vieille, un face-à-face avec la « marmite de l’enfer » de la baie des Trépassés : les courants violents forment un passage d'une extrême dangerosité entre la pointe duRaz à l’ouest et la pointe de Van au nord-ouest. Un lieu terrifiant où s’enracine la légende de la ville maudite d’Ys. La tradition orale y situe également la figure du Passeur et de la barque de la nuit (Bag-Noz ou ar Vag-Noz). La Légende :
Ys était le lieu de résidence du roi Gradlon et de sa fille Dahud. C’est cette dernière qui aurait attiré les foudres divines à cause de ses péchés. Saint Guénolé avertit le roi que sa ville était condamnée et qu’il devait sacrifier sa fille, ce qu’il fit en fuyant en compagnie du saint. En 1756, 1824, 1896 et 1929, l'île de Sein se trouva recouverte par les flôts. Ce n'est pas une légende, mais la vérité historique. On sait aussi qu'en 709 (semble-t-il) la baie du Mont-saint-Michel et les parages de Saint-Malo furent complètement transformés par un raz de marée, ou par une succession de tempêtes.
Penmarc’h, port autrefois florissant du pays bigouden, est connu pour son phare d’Eckmühl. Mais savez-vous que là vivait March, le roi de Poulmarch, que Dahud aux cheveux d’or (ou Ahès) affubla des oreilles et de la crinière de son cheval Morvarch, pour le punir de l’avoir poursuivie arcen main ?
A l’embouchure de l’Aulne, les ruines de l’ancienne abbaye de Landévennec rappellent la légende dorée de saint Guénolé. Sur les ordres de l’apôtre saint Patrick, qui lui apparaît en songe, il part fonder son abbaye. En 490, Guénolé, tel un nouveau Moïse, ouvre miraculeusement le bras de mer séparant l’Hôpital-Camfrout et Landévennec, sur la rive opposée de l’estuaire. Saint Guénolé apparaît dans la légende de la ville d’Ys.
Entre les pointes du Raz et du Van, la « Bae an Anaon », la baie des âmes en peine, ou des Trépassés, voit déambuler sur la lande pelée, brûlée par le sel marin, le peuple des « Krierien »…
Légende : l'arbre qui voulait vivre pour l'éternité
Un petit arbre poussait en forêt. Et plus il poussait et prenait de la force plus il admirait l'étendue infinie du ciel au-dessus de ses branches.
Ce ciel et ces nuages semblaient lui parler un langage lointain. Et l'arbre se prit à imaginer que le vent lui rapportait des nouvelles de l'infini. Plus il grandissait et plus il avait envie de vivre pour toujours. De s'arracher à sa terre pour partir loin, très loin.
Un jour, le forestier passa près de l'arbre. Comme c'était un homme bon, il sentit que l'arbre n'était pas complètement heureux. Il lui demanda :
- Que t'arrive-t-il ? Qu'est ce qui te trouble ?
Le petit arbre hésita mais lui répondit :
- Je désire plus que tout vivre pour l'éternité !
- Peut être que ce sera possible, peut être... répondit le forestier de manière énigmatique.
Le temps passa et l'arbre était maintenant grand et fort. Le forestier qui passait par là lui demanda pour la seconde fois :
- Et maintenant, veux-tu toujours vivre pour l'éternité ?
- Oh oui répondit l'arbre, j'en rêve !
- Je pense que je peux t'aider mais il va falloir me faire confiance : je vais devoir te couper.
L'arbre était surpris : "Je voulais vivre pour toujours et toi tu me dis que tu vas me tuer. Comment pourrai-je te faire confiance ?"
- Je sais que cela paraît étrange, mais c'est pourtant la solution. Je te promets que, si tu te laisses faire, tu vivras pour toujours."
Après avoir longuement réfléchi, l'arbre accepta la proposition du forestier et bientôt la scie fit son office. L'arbre souffrit en silence et tomba dans un grand fracas de branches cassées...
Son tronc fut débité en planches et les planches en planches encore plus fines jusqu'à ce qu'il ne reste de l'arbre que le meilleur de son coeur.
Puis l'arbre atterrit dans les mains d'un violoniste réputé, qui le laissa dans sa boîte à violon pendant des années. L'arbre souffrait beaucoup et désespérait de son sort en se reprochant d'avoir fait confiance au forestier.
Un jour cependant, la boîte s'ouvrit et le violoniste, en caressant l'arbre, le prit délicatement entre ses mains. "Le moment est parfait : ton bois a gentiment travaillé et le son que tu vas rendre sera un enchantement" dit l'artiste en commençant à frotter l'archer sur le corps du violon.
Alors les cordes vibrèrent et le corps du bois résonna d'une pure mélodie. Les notes rappelèrent à l'arbre la vision d'infini qui l'avait ému en regardant le ciel. Il songea aux oiseaux et aux nuages, à ce désir d'éternité qui l'avait animé pendant toute sa vie. Et il comprit : un pur son, une pure musique, une musique pour l'éternité...
Un village écoute désolé Le chant d’un oiseau blessé C'est le seul oiseau du village Et c’est le seul chat du village Qui l'a à moitié dévoré
Et l'oiseau cesse de chanter Le chat cesse de ronronner Et de se lécher le museau
Et le village fait à l'oiseau De merveilleuses funérailles
Et le chat qui est invité Marche derrière le petit cercueil de paille Où l’oiseau mort est allongé
Porté par une petite fille Qui n’arrête pas de pleurer Si j’avais su que cela te fasse tant de peine
Lui dit le chat Je l’aurais mangé tout entier Et puis je t’aurais raconté Que je l’avais vu s'envoler S'envoler jusqu’au bout du monde Là-bas où c'est tellement loin Que jamais on n'en revient
Tu aurais eu moins de chagrin Simplement de la tristesse et des regrets. Il ne faut jamais faire les choses à moitié.
Jacques Prévert (1900-1977) __________________________ Présentation de salix44
-Hé ! bonjour monsieur l'Hiver ! Ça faisait longtemps... Bienvenue sur notre terre, Magicien tout blanc. - Les montagnes t'espéraient ; Les sapins pleuraient ; Les marmottes s'indignaient ; Reviendra-t-il jamais ? - Mes patins s'ennuyaient ; Mes petits skis aussi ; On était tous inquiets ; Reviendra-t-il jamais ? - Hé ! bonjour monsieur l'Hiver ! Ça faisaient longtemps... Bienvenue sur notre terre, Magicien tout blanc.
PARLEZ-MOI D'AMOUR paroles et musique: Jean Lenoir
Parlez-moi d'amour, Redites-moi des choses tendres. Votre beau discours, Mon coeur n'est pas las de l'entendre. Pourvu que toujours Vous répétiez ces mots suprêmes: Je vous aime.
Vous savez bien Que dans le fond je n'en crois rien Mais cependant je veux encore Écouter ce mot que j'adore. Votre voix aux sons caressants Qui le murmure en frémissant Me berce de sa belle histoire Et malgré moi je veux y croire.
Il est si doux, Mon cher trésor, d'être un peu fou. La vie est parfois trop amère Si l'on ne croit pas aux chimères. Le chagrin est vite apaisé Et se console d'un baiser. Du coeur on guérit la blessure Par un serment qui le rassure..
CRÉATION: * Lucienne Boyer (1931)
INTERPRÉTATION: * Renée Claude: L'enamour, le désamour - London LFS.9019
Le mot "amour", dans l'histoire de la littérature comme dans notre quotidien, concerne de multiples réalités : de la 'Carte du Tendre' de Mlle de Scudéry à 'Twilight' , parle-t-on de la mêm chose lorsqu'on parle d'amour ? Comment retrouver aujourd'hui le sens de ce mot, dans une société où la rapidité des rencontres et de la séduction prime souvent sur le temps nécessaire au développement des sentiments ? L'amour naît-il de lui-même ou peut-il être le fruit de notre volonté ? Avec la participation de : Fabrice Hadjadj, écrivain, professeur de philosophie et de littérature ; Michela Marzano, philosophe, chargée de recherche au CERSES du CNRS ; Fabrice Midal, philosophe. "Parlez-moi d'amour", demande Roxane à Christian, dans la pièce d'Edmond Rostand. Parce que l'amour se déploie aussi dans l'espace du langage, les trois intervenants de cette table ronde débattront sur la définition de l'amour, ses modes d'existence et ses contrefaçons.
Le papillon
Naître avec le printemps, mourir avec les roses,
Sur l’aile du zéphyr nager dans un ciel pur,
Balancé sur le sein des fleurs à peine écloses,
S’enivrer de parfums, de lumière et d’azur,
Secouant, jeune encor, la poudre de ses ailes,
S’envoler comme un souffle aux voûtes éternelles,
Voilà du papillon le destin enchanté!
Il ressemble au désir, qui jamais ne se pose,
Et sans se satisfaire, effleurant toute chose,
Retourne enfin au ciel chercher la volupté!
Vingt-quatre champions du jeu national
Sur le pré lumineux se sont formés en ligne ;
Coup de sifflet : la joute encore que bénigne
Accuse à chaque instant un effort plus brutal.
Les fronts sont empourprés, les crosses font du mal.
Sur les bancs de l'estrade une foule trépigne,
S'exalte, acclame, rit, vocifère, s'indigne,
Et quand tombe un jouteur, lance un cri guttural.
Les athlètes rivaux se poursuivent, s'évitent,
Le sang s'échauffe et bout, les bras levés s'excitent.
— Sous un coup traître, un des hommes s'est écrasé.
Du sport ? Tous les aïeux rugissent face à face.
Et sur les durs gradins et sur le champ rasé
Flotte l'acre senteur d'une haine de race.
Alphonse Beauregard.
Avec l'âge vient la sagesse
Quelle sagesse ?
Qui pourrait me le dire ?
J'ai maintenant des cheveux blancs
Et ne suis pas plus sage pour autant
J'aime m'amuser et rire.
Puisque les années me sont comptées
Je veux au maximum en profiter.
Je n'ai peut-être plus autant
D'allant qu'à vingt ans,
Mais sais encore faire la ronde
Avec mes petits enfants,
Cache-cache et chat perché
Pour moi, n'ont pas de secret.
Mes neurones ralentissant,
Je cherche mes mots de temps en temps,
Mes mains qui étaient fines et longues
Se sont beaucoup déformées,
Et de taches brunes sont parsemées
Celles que l'on nomme "fleur de l'âge" !
La jeunesse d'un visage
Peu à peu se fane,
Mais celle du coeur et de l'esprit
Se garde toute la vie.
Finie l'époque de la vieillesse austère
Vêtements sombres, visages sévères,
Allure très digne pour les grand'mères
Cheveux sagement coiffés
D'un joli chignon bien fait.
Osons rire et danser,
Sans oublier de chanter
Si nous en avons envie.
Nos enfants seront peut-être surpris
Et nommeront cela "gamineries",
Mais les plus jeunes seront ravis
Et s'exclameront - "Eh, Mamy, tu es 'In' "!
A notre âge tout est permis,
Alors pas d'hésitation :
Si nous en avons envie
Chantons, dansons, rions,
Et vive la vie !!!
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Poésie...Le Chemin De La Vie...Par Arsène Houssaye...
Poète : Arsène Houssaye (1815-1896) Recueil : La poésie dans les bois (1845).
Dédié à Saint Augustin...
La vie est le chemin de la mort. Le chemin
N'est d'abord qu'un sentier fuyant par la prairie,
Où la mère conduit son enfant par la main,
En priant la Vierge Marie.
Aux abords du vallon, le sentier des enfants
Passe dans un jardin. Rêveur et solitaire,
L'adolescent effeuille et jette à tous les vents
Les roses blanches du parterre.
Quand l'amoureux s'égare en ce bosquet charmant,
Il voit s'évanouir ses chimères lointaines,
Et le démon du mal l'entraîne indolemment
Au bord des impures fontaines.
Plus loin, c'est l'arbre noir — détourne-toi toujours,
L'arbre de la science où flottent les mensonges :
Garde que ses rameaux ne voilent tes beaux jours,
Et n'effarouchent tes beaux songes.
En quittant le jardin, la fleur et la chanson,
La Jeunesse et l'Amour qui s'endorment sur l'herbe,
Le voyageur aborde au champ de la moisson,
Où son bras étreint une gerbe.
De sa moisson il va bientôt se reposer
Sur la blonde colline où les raisins mûrissent ;
Pour la coupe enivrante il retrouve un baiser
À ses lèvres qui se flétrissent.
Plus loin, c'est le désert, le désert nébuleux,
Parsemé de cyprès et de bouquets funèbres ;
Enfin, c'est la montagne aux rochers anguleux,
D'où vont descendre les ténèbres.
Pour la gravir, passant, Dieu te laissera seul.
Un ami te restait, mais le voilà qui tombe ;
Adieu ; l'oubli de tous t'a couvert du linceul,
Et tes enfants creusent ta tombe !
Ô pauvre pèlerin ! il s'arrête en montant ;
Et, se voyant si loin du sentier où sa mère
L'endormait tous les soirs sur son sein palpitant,
Il essuie une larme amère.
Se voyant loin de vous, paradis regrettés,
Dans un doux souvenir son cœur se réfugie :
Se voyant loin de vous, ô jeunes voluptés !
Il chante une vieille élégie.
En vain il tend les bras vers la belle saison,
Il jette des sanglots au vent d'hiver qui brame ;
Il a vu près de lui le dernier horizon,
Déjà Dieu rappelle son âme.
Quand il s'est épuisé dans le mauvais chemin,
Quand ses pieds ont laissé du sang à chaque pierre,
La mort passe à propos pour lui tendre la main
Et pour lui clore la paupière.
Arsène Houssaye
Pour situer la ville d’Ys, on a évoqué la baie du Mont-Saint-Michel mais aussi la baie des Trépassés, la baie d’Audierne, les environs de Penmarc’h.
Autant de localisations où une ville importante aurait pu exister et… disparaître, engloutie par un violent raz-de-marée.
Dévalez la route plongeant vers la baie des Trépassés. Vous rencontrerez, le crépuscule venu, des âmes errantes – les Krierien (les crieurs) – rôdant dans les solitudes venteuses des grèves et des landes…
Ils processionnent par groupes de sept de chapelle en chapelle, avec à leur tête saint Jean-des-Grèves, criant désespérément.
Depuis le phare de la Vieille, un face-à-face avec la « marmite de l’enfer » de la baie des Trépassés : les courants violents forment un passage d'une extrême dangerosité entre la pointe duRaz à l’ouest et la pointe de Van au nord-ouest.
Un lieu terrifiant où s’enracine la légende de la ville maudite d’Ys. La tradition orale y situe également la figure du Passeur et de la barque de la nuit (Bag-Noz ou ar Vag-Noz).
La Légende :
Ys était le lieu de résidence du roi Gradlon et de sa fille Dahud. C’est cette dernière qui aurait attiré les foudres divines à cause de ses péchés. Saint Guénolé avertit le roi que sa ville était condamnée et qu’il devait sacrifier sa fille, ce qu’il fit en fuyant en compagnie du saint.
En 1756, 1824, 1896 et 1929, l'île de Sein se trouva recouverte par les flôts. Ce n'est pas une légende, mais la vérité historique.
On sait aussi qu'en 709 (semble-t-il) la baie du Mont-saint-Michel et les parages de Saint-Malo furent complètement transformés par un raz de marée, ou par une succession de tempêtes.
Penmarc’h, port autrefois florissant du pays bigouden, est connu pour son phare d’Eckmühl.
Mais savez-vous que là vivait March, le roi de Poulmarch, que Dahud aux cheveux d’or (ou Ahès) affubla des oreilles et de la crinière de son cheval Morvarch, pour le punir de l’avoir poursuivie arcen main ?
A l’embouchure de l’Aulne, les ruines de l’ancienne abbaye de Landévennec rappellent la légende dorée de saint Guénolé. Sur les ordres de l’apôtre saint Patrick, qui lui apparaît en songe, il part fonder son abbaye.
En 490, Guénolé, tel un nouveau Moïse, ouvre miraculeusement le bras de mer séparant l’Hôpital-Camfrout et Landévennec, sur la rive opposée de l’estuaire. Saint Guénolé apparaît dans la légende de la ville d’Ys.
Entre les pointes du Raz et du Van, la « Bae an Anaon », la baie des âmes en peine, ou des Trépassés, voit déambuler sur la lande pelée, brûlée par le sel marin, le peuple des « Krierien »…
Un petit arbre poussait en forêt. Et plus il poussait et prenait de la
force plus il admirait l'étendue infinie du ciel au-dessus de ses
branches.
Ce ciel et ces nuages semblaient lui parler un langage lointain. Et l'arbre se prit à imaginer que le vent lui
rapportait des nouvelles de l'infini. Plus il grandissait et plus il
avait envie de vivre pour toujours. De s'arracher à sa terre pour partir loin, très loin.
Un jour, le forestier passa près de l'arbre. Comme c'était un homme
bon, il sentit que l'arbre n'était pas complètement heureux. Il lui
demanda :
- Que t'arrive-t-il ? Qu'est ce qui te trouble ?
Le petit arbre hésita mais lui répondit :
- Je désire plus que tout vivre pour l'éternité !
- Peut être que ce sera possible, peut être... répondit le forestier de manière énigmatique.
Le temps passa et l'arbre était maintenant grand et fort. Le forestier qui passait par là lui demanda pour la seconde fois :
- Et maintenant, veux-tu toujours vivre pour l'éternité ?
- Oh oui répondit l'arbre, j'en rêve !
- Je pense que je peux t'aider mais il va falloir me faire confiance : je vais devoir te couper.
L'arbre était surpris : "Je voulais vivre pour toujours et toi tu me
dis que tu vas me tuer. Comment pourrai-je te faire confiance ?"
- Je sais que cela paraît étrange, mais c'est pourtant la solution. Je
te promets que, si tu te laisses faire, tu vivras pour toujours."
Après avoir longuement réfléchi, l'arbre accepta la proposition du
forestier et bientôt la scie fit son office. L'arbre souffrit en silence
et tomba dans un grand fracas de branches cassées...
Son tronc fut débité en planches et les planches en planches encore plus
fines jusqu'à ce qu'il ne reste de l'arbre que le meilleur de son coeur.
Puis l'arbre atterrit dans les mains d'un violoniste réputé, qui le laissa dans sa boîte à violon pendant des années. L'arbre
souffrait beaucoup et désespérait de son sort en se reprochant d'avoir
fait confiance au forestier.
Un jour cependant, la boîte s'ouvrit et le violoniste, en caressant l'arbre, le prit délicatement
entre ses mains. "Le moment est parfait : ton bois a gentiment travaillé
et le son que tu vas rendre sera un enchantement" dit l'artiste en
commençant à frotter l'archer sur le corps du violon.
Alors les cordes vibrèrent et le corps du bois résonna d'une pure mélodie. Les
notes rappelèrent à l'arbre la vision d'infini qui l'avait ému en
regardant le ciel. Il songea aux oiseaux et aux nuages, à ce désir
d'éternité qui l'avait animé pendant toute sa vie. Et il comprit : un
pur son, une pure musique, une musique pour l'éternité...
LE CHAT ET L'OISEAU
Un village écoute désolé
Le chant d’un oiseau blessé
C'est le seul oiseau du village
Et c’est le seul chat du village
Qui l'a à moitié dévoré
Et l'oiseau cesse de chanter
Le chat cesse de ronronner
Et de se lécher le museau
Et le village fait à l'oiseau
De merveilleuses funérailles
Et le chat qui est invité
Marche derrière le petit cercueil de paille
Où l’oiseau mort est allongé
Porté par une petite fille
Qui n’arrête pas de pleurer
Si j’avais su que cela te fasse tant de peine
Lui dit le chat
Je l’aurais mangé tout entier
Et puis je t’aurais raconté
Que je l’avais vu s'envoler
S'envoler jusqu’au bout du monde
Là-bas où c'est tellement loin
Que jamais on n'en revient
Tu aurais eu moins de chagrin
Simplement de la tristesse et des regrets.
Il ne faut jamais faire les choses à moitié.
Jacques Prévert (1900-1977)
__________________________
Présentation de salix44
-Hé ! bonjour monsieur l'Hiver !
Ça faisait longtemps...
Bienvenue sur notre terre,
Magicien tout blanc.
- Les montagnes t'espéraient ;
Les sapins pleuraient ;
Les marmottes s'indignaient ;
Reviendra-t-il jamais ?
- Mes patins s'ennuyaient ;
Mes petits skis aussi ;
On était tous inquiets ;
Reviendra-t-il jamais ?
- Hé ! bonjour monsieur l'Hiver !
Ça faisaient longtemps...
Bienvenue sur notre terre,
Magicien tout blanc.
paroles et musique: Jean Lenoir
Parlez-moi d'amour,
Redites-moi des choses tendres.
Votre beau discours,
Mon coeur n'est pas las de l'entendre.
Pourvu que toujours
Vous répétiez ces mots suprêmes:
Je vous aime.
Vous savez bien
Que dans le fond je n'en crois rien
Mais cependant je veux encore
Écouter ce mot que j'adore.
Votre voix aux sons caressants
Qui le murmure en frémissant
Me berce de sa belle histoire
Et malgré moi je veux y croire.
Il est si doux,
Mon cher trésor, d'être un peu fou.
La vie est parfois trop amère
Si l'on ne croit pas aux chimères.
Le chagrin est vite apaisé
Et se console d'un baiser.
Du coeur on guérit la blessure
Par un serment qui le rassure..
CRÉATION:
* Lucienne Boyer (1931)
INTERPRÉTATION:
* Renée Claude: L'enamour, le désamour - London LFS.9019
Le mot "amour", dans l'histoire de la littérature comme dans notre quotidien, concerne de multiples réalités : de la 'Carte du Tendre' de Mlle de Scudéry à 'Twilight' , parle-t-on de la mêm chose lorsqu'on parle d'amour ? Comment retrouver aujourd'hui le sens de ce mot, dans une société où la rapidité des rencontres et de la séduction prime souvent sur le temps nécessaire au développement des sentiments ?
L'amour naît-il de lui-même ou peut-il être le fruit de notre volonté ?
Avec la participation de : Fabrice Hadjadj, écrivain, professeur de philosophie et de littérature ; Michela Marzano, philosophe, chargée de recherche au CERSES du CNRS ; Fabrice Midal, philosophe. "Parlez-moi d'amour", demande Roxane à Christian, dans la pièce d'Edmond Rostand.
Parce que l'amour se déploie aussi dans l'espace du langage, les trois intervenants de cette table ronde débattront sur la définition de l'amour, ses modes d'existence et ses contrefaçons.