Poésies,contes et légendes.

Par Yannick Fondin - 1 il y a 10 années 4 mois
13/03/2018 - 14:17
La Forêt  
François-René de Chateaubriand

Forêt silencieuse, aimable solitude,
Que j’aime à parcourir votre ombrage ignoré !
Dans vos sombres détours, en rêvant égaré,
J’éprouve un sentiment libre d’inquiétude !
Prestiges de mon cœur ! je crois voir s’exhaler
Des arbres, des gazons une douce tristesse :
Cette onde que j’entends murmure avec mollesse,
Et dans le fond des bois semble encor m’appeler.
Oh ! que ne puis-je, heureux, passer ma vie entière
Ici, loin des humains !… Au bruit de ces ruisseaux,
Sur un tapis de fleurs, sur l’herbe printanière,
Qu’ignoré je sommeille à l’ombre des ormeaux !
Tout parle, tout me plaît sous ces voûtes tranquilles ;
Ces genêts, ornements d’un sauvage réduit,
Ce chèvrefeuille atteint d’un vent léger qui fuit,
Balancent tour à tour leurs guirlandes mobiles.
Forêts, dans vos abris gardez mes vœux offerts !
A quel amant jamais serez-vous aussi chères ?
D’autres vous rediront des amours étrangères ;
Moi de vos charmes seuls j’entretiens les déserts.

François-René de Chateaubriand, Tableaux de la nature
13/03/2018 - 10:53
Le Collier de Perles Noires  ...    


 
Il était une fois une jeune fille très belle qui s'appelait Hina.
Toutes les fées du ciel s'étaient penchées sur son berceau et l'avaient
dotée de toutes les qualités : la grâce, la beauté, l'intelligence, la
gentillesse. Jamais l'île de Raiatea n'avait connu de reine qui
rassemblât autant de qualités.

A vingt ans, son cœur n'était pas encore pris, malgré la cour assidue que
lui faisaient de nombreux prétendants. Un jour vint pourtant où Hina
rencontra le jeune homme qui fit battre son cœur. Elle se fiança sans
attendre et annonça la date prochaine de son mariage.                    
                                                                
En gage d'amour, le fiancé,
très épris, lui offrit le cadeau le plus extraordinaire qui n'avait
d'égal que les sentiments très purs qu'il lui portait. En découvrant son
présent, Hina fut émerveillée.                                          
 
Ni tout l'or de son palais, ni les diamants de sa couronne, ni la splendeur
de ses maisons, n'égalaient une telle merveille. De toute la Polynésie,
nul pêcheur n'avait jamais imaginé que des perles d'une telle taille,
d'une telle perfection pussent exister. Noires, elles étincelaient de
mille éclats au cou de la reine, qui jura ne jamais plus se séparer de
ce collier que tout l'or du monde n'aurait pu lui arracher.

Bien qu'elle en mourût d'envie, Hina, en accord avec son fiancé, décida
cependant de ne porter ce collier qu'à partir du jour où leur mariage
serait célébré. En attendant, ce collier inestimable serait gardé par
des hommes en armes, qui le veilleraient jour et nuit.

Un jour, alors que Hina donnait audience à ses sujets, elle refusa la
requête d'un homme, comme cela arrivait lorsque la demande ne lui
paraissait pas justifiée. Or, cet homme n'était autre que Hiro, le roi
des voleurs.                                                            
                                       
Après avoir été un prétendant éconduit de la jeune reine, Hiro subissait ici
un second affront, qu'il ne pût supporter. Se sentant humilié, sa
jalousie se transforma rapidement en haine, et Hiro résolut de se venger
en s'attaquant à ce que la reine avait de plus cher : son collier de
perles. Maître en matière de vols, après avoir déjoué tous les pièges et
trompé la surveillance des gardes armés, il parvint par mille ruses à
s'emparer du précieux bijou.                                            
      
Tenant sa vengeance en main, et avant même que l'alerte ne fût donnée, Hiro
gagnait déjà l'île voisine de Huahine, en pirogue.                      
                          
Sur Raiatea, dès que le vol fut découvert et annoncé à la reine, Hina
s'effondra, terrassée par une tristesse infinie. Avec le vol de son
collier, c'est une partie de son cœur qu'on venait de lui prendre… et le
voleur le savait !
 
Aussitôt, elle devina qui se cachait derrière ce méfait. Il n'y avait sur terre
qu'une seule personne aussi audacieuse et capable de braver la
surveillance de la garde royale. C'était bien sûr le terrible Hiro, le
roi des voleurs. Sans plus tarder, Hina prit les recherches en mains et
décida de lancer aux trousses du malfaiteur le plus impressionnant de
ses molosses, une bête dont la force et le flair extraordinaires
n'avaient d'égal que son imposante stature.                              
            
Immédiatement, le superbe animal se dirigea vers le bord de l'eau, pointant déjà le
museau en direction de Huahine.                                          
                                    
Sur cette île, Hiro se croyait à l'abri. Dès son arrivée, il avait
dissimulé son prestigieux butin sous une pierre d'un poids
impressionnant. « A cet endroit, pensa-t-il, nul ne saura jamais
débusquer mon butin. Il n'existe personne sur terre qui soit aussi malin
que Hiro, le roi des voleurs ! » Mais déjà s'approchait des rives de
Huahine le molosse de la reine… La truffe grosse comme une noix de coco
au vent, son travail apporta très rapidement ses fruits. Fuyant dans la
montagne où se tenait son repère, Hiro était loin de se douter d'une
conclusion aussi rapide…                                                
 
Le molosse s'arrêta à l'endroit même où Hiro
avait dissimulé le précieux collier et, comme pour marquer le lieu
précis où se cachait le trésor, il posa sa lourde patte sur la pierre.
Une fois la pierre soulevée, Hina reprit son collier et épousa, comme il
se doit, son fiancé bien aimé…                                          
   
Depuis ce jour, on peut voir, sur l'île de Huahine, l'empreinte d'une patte
d'un animal de taille impressionnante gravée dans cette roche bienconnue.        
12/03/2018 - 20:39
Petit poème  sur :

L'orage

Parmi les pommes d’or que frôle un vent léger
Tu m’apparais là-haut, glissant de branche en branche,
Lorsque soudain l’orage accourt en avalanche
Et lacère le front ramu du vieux verger.
Tu fuis craintive et preste et descends de l’échelle
Et t’abrites sous l’appentis dont le mur clair
Devient livide et blanc aux lueurs de l’éclair
Et dont sonne le toit sous la pluie et la grêle.
Mais voici tout le ciel redevenu vermeil.
Alors, dans l’herbe en fleur qui de nouveau t’accueille,
Tu t’avances et tends, pour qu’il rie au soleil,
Le fruit mouillé que tu cueillis, parmi les feuilles.
12/03/2018 - 17:14


Claude Monet:

En dehors du vent
Il n'y a plus ni ciel ni terre
La cloche se tait
 
Claude Monet
Les nymphéas éclatent
Reflets changeants
 
Une grenouille plonge
Ricochets sur l'eau
Un enfant joue
 
Regard de l'ami
Caresse de brise
Musique intérieure
 
Cacher mon amour
Ne laisser que le bruit des flots
Sanglots étouffés
 
Le jour s'achève
Horizon flamboyant
La paix s'installe
 
@copyright Marie-Hélène

10/03/2018 - 19:16
Après l’hiver


 
Après l’hiver
N’attendez pas de moi que je vais vous donner
Des raisons contre Dieu que je vois rayonner ;
La nuit meurt, l’hiver fuit ; maintenant la lumière,
Dans les champs, dans les bois, est partout la première.
Je suis par le printemps vaguement attendri.
Avril est un enfant, frêle, charmant, fleuri ;
Je sens devant l’enfance et devant le zéphire
Je ne sais quel besoin de pleurer et de rire ;
Mai complète ma joie et s’ajoute à mes pleurs.
Jeanne, George, accourez, puisque voilà des fleurs.
Accourez, la forêt chante, l’azur se dore,
Vous n’avez pas le droit d’être absents de l’aurore.
Je suis un vieux songeur et j’ai besoin de vous,
Venez, je veux aimer, être juste, être doux,
Croire, remercier confusément les choses,
Vivre sans reprocher les épines aux roses,
Être enfin un bonhomme acceptant le bon Dieu.
Ô printemps ! bois sacrés ! ciel profondément bleu !
On sent un souffle d’air vivant qui vous pénètre,
Et l’ouverture au loin d’une blanche fenêtre ;
On mêle sa pensée au clair-obscur des eaux ;
On a le doux bonheur d’être avec les oiseaux
Et de voir, sous l’abri des branches printanières,
Ces messieurs faire avec ces dames des manières.

26 juin 1878  Victor Hugo
10/03/2018 - 10:01
Mots d’amour

Les mots d’amour sont des mots de vie.
Ils vivent à l’intérieur !
Ils sont dans nos mémoires comme des histoires anciennes.
Ils sont des mots de bonheur !
Les mots d’amour sont comme l’hirondelle,
Fragile et fidèle.
Ils brûlent comme une flamme,
Jusque dans la profondeur de l’âme.
Les mots d’amour sont comme une fleur,
Ils me charment comme la douceur d’un parfum,
Comme une nuit étoilée.
Ils ouvrent mon cœur à la douceur et à la beauté…
N’ayons pas peur de donner des mots d’amour à ceux qu’on aime…

©Copyright Lise Gingras


09/03/2018 - 13:57
Hommage à toutes les femmes ......



 Je Suis Femme ... 
avec mes armes,
avec mes larmes,
avec mon âme.  


   Je suis femme,
Animée de flammes,
Le feu me damne,
A perdre mon âme.


    Je suis émotion,
Quand de tendres frissons 
Vibrent à l’unisson 
Plus que de raison.   


   Je suis passion
Prête à l’explosion,
D’une déraison 
Laissée à l’abandon.   


    Je suis désir 
Ivre d’élixir,
Quand votre plaisir 
Rejoint mes soupirs. 
 
 Je suis douceur 
Voile de pudeur,
Quand votre tiédeur 
 Miele ma liqueur. 

Je suis tendresse 
quand d’un geste 
ma main caresse 
votre délicatesse !

(Auteur  inconnu)
09/03/2018 - 10:39


La brume translucide

efface les lointains

où l’horizon s’est noyé

dans la mer disparue

comme si toutes ses écumes

s’étaient dispersées

au travers le paysage

en brouillamini

où les hordes d’arbres

en désordre se fondent

apparaissent disparaissent

en silence pernicieux

d’où surgit parfois

le crissement des roseaux

dansant sur la rive

d’une becque invisible


 (Malices)

05/03/2018
 
09/03/2018 - 10:18
                                                              POEME  TRÈS  ÉMOUVANT

 
  Dans le Silence de ta Mémoire !  

- TOI ... 
 Qui t'éloignes de plus en plus
Dans le silence et dans le noir
Tu deviens ta propre inconnue
Il y a des trous dans ta mémoire
Je me sens seule et perdue
Tu ne me reconnais plus
Je ne fais plus partie de ton histoire
- TOI ...
 Que j'ai connue jadis
En des temps plus heureux
Ton regard n'était jamais triste
Mais aujourd'hui
C'est la mort dans tes yeux
Comment peuvent passer dans l'oubli
Ceux à qui on a donné la vie
- TOI ...
Qui ne me reconnais plus
Souviens-toi pourtant
Tu m'as déjà prise dans tes bras
Et je t'ai appelée maman
Je voudrais revoir ton sourire comme avant
Mais on a volé nos plus beaux souvenirs
Depuis tout est devenu néant
- TOI ...
À qui j'aurais eu tant de choses à dire
Avant qu'on ne tourne tristement la page
Quand je te vois souffrir
J'ai tellement mal
Il n'y a que des ombres sur ton visage
On a volé les souvenirs de ma plus belle image
On a pris ta vie pour la mettre en cage
- TOI ...
Qui connaissais tant de gens
Te voilà désormais seule
Mais déjà ta vie
En a fait le deuil
Petite femme si fragile
Prisonnière d'une maladie
Qui cruellement te plonge dans l'oubli
- TOI ...
Qui semble si seule ce soir
Tu n'as plus de larmes pour pleurer
Tes souvenirs se sont effacés
Je ne vois que les silences dans ta mémoire
Même ton regard m'est devenu étranger
Je voudrais tuer cette maladie
Qui tient ta vie en sursis
- TOI ...
Que je rêve de prendre dans mes bras
Depuis si longtemps déjà
Ce soir, je te fais un cadeau
Pour la première fois
Je laisse tomber les virgules et les mots
Et je te rejoints dans ton monde à toi
Je ferme tendrement les yeux
Et de tout mon coeur je fais le voeu
Qu'un jour dans l'au-delà
Peut-être tu me reconnaîtras ?!!
 

 (J'ai écrit ce texte avec tout mon coeur   
Je comprends ta douleur   
Face à cette terrible maladie   
Qui plonge ceux qu'on aime dans l'oubli ... 
  La Maladie D'ALZHEIMER) 
09/03/2018 - 08:49
  LA  FEMME                                                  
                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                    A la femme, le ciel a presque tout donné
Même un plus grand cœur pour aimer
On débute notre vie dans ses bras
Et l’on souhaite la terminer comme ça

Oui, c’est plein d’amour une femme
Même si parfois, trop plein de larmes
Ses qualités on pourrait les multiplier
Et dire que son amour est désintéressé

Sa beauté n’est pas dans sa façon de s’habiller
Mais dans ses yeux, qui sont la porte d’entrée
Si le ciel lui a donné toute cette beauté
Il voulait qu’elle soit toujours belle à regarder

Du premier coup, il l’avait si bien dessinée
Qu’il avait décidé de ne plus jamais y toucher
Toutes les femmes que je connais sont belles
Elles aiment tout, sauf qu’on ne veuille pas d’elles

Elles nous charment toujours avec leur sourire
Si bien que loin d’elles on ne veuille plus partir
On en a créé au moins une pour chacun de nous
Ceux qui n’en veulent pas c’est tant mieux pour nous

On aime une femme, et souvent toute notre vie
C’est une femme aussi, qui nous avait donné la vie