Poésies,contes et légendes.

Par Yannick Fondin - 1 il y a 10 années 4 mois
24/02/2018 - 08:35
Le Poème Du Samedi 24 Février 2018 -
L'Âme Rêvée...


Titre : L'âme rêvée. Poète : François-Marie Robert-Dutertre  (1815-1898) Recueil : Les loisirs lyriques (1866)

Il est une âme enfin que comprend et devine
Mon âme ranimée, échappant aux ennuis ;
Car mes regards ont vu cette femme divine
Que j'avais tant rêvée en mes plus belles nuits.

 
Petits oiseaux, venez près d'elle
Et par vos chants et vos baisers,
Par vos doux frémissements d'aile
Et vos désirs inapaisés,
Petits oiseaux, couple fidèle,
Portez le trouble en ses pensers.

Ses yeux purs et charmants ont un éclat si tendre
Et sa voix pénétrante a des accents si doux,
Que les anges du ciel, pour la voir et l'entendre,
Descendent empressés et remontent jaloux.
Étoile qui fuis dans l'espace,
Si tu la surprends quelque soir,
Plus rêveuse suivant ta trace
De son œil langoureux et noir,
Dis-lui que je l'aime, et de grâce
Pour moi demande un peu d'espoir.

Pour avoir contemplé sa pâleur éclatante
Mon front en gardera le reflet désormais ;
Et pourtant je sais bien, languissant dans l'attente,
Que son cœur tout à Dieu ne m'aimera jamais.


Ô cher objet de mon envie,
Au nom si doux à révéler
Qu'il est sur ma bouche ravie
Sans cesse prêt à s'envoler,
Je me tairai toute ma vie,
Mais laisse mes yeux te parler.

23/02/2018 - 15:58


OUVRE GRAND TON COEUR.

Ouvre grand ton coeur
Pour apprécier les beautés de la vie
Ouvre grand ton coeur
Pour chasser la tristesse
Ouvre grand ton coeur
Pour laisser place au bonheur
Ouvre grand ton coeur
Ne te renferme pas dans une coquille
Ouvre grand ton coeur
Ne désespère jamais
Ouvre grand ton coeur
Et ne crois plus qu’on t'aime par pitié
Ouvre grand ton coeur
Oublie les douleurs de ton coeur brisé
Ouvre grand ton coeur
Laisse toutes tes peines de côté
Ouvre grand ton coeur
Oublie les chagrins de ton passé
Ouvre grand ton coeur
Et laisse- toi aimer et apprécier
Ouvre grand ton coeur
Et admire toutes les beautés de la vie
Ouvre grand ton coeur
Et la vie te comblera en ouvrant son coeur

@copyright Théma
23/02/2018 - 14:34
Carnaval


Venise pour le bal s'habille.
De paillettes tout étoilé,
Scintille, fourmille et babille
Le carnaval bariolé.

Arlequin, nègre par son masque,
Serpent par ses mille couleurs,
Rosse d'une note fantasque
Cassandre son souffre-douleurs.

Battant de l'aile avec sa manche
Comme un pingouin sur un écueil,
Le blanc Pierrot, par une blanche,
Passe la tête et cligne l'oeil.

Le Docteur bolonais rabâche
Avec la basse aux sons traînés ;
Polichinelle, qui se fâche,
Se trouve une croche pour nez.

Heurtant Trivelin qui se mouche
Avec un trille extravagant,
A Colombine Scaramouche
Rend son éventail ou son gant.

Sur une cadence se glisse
Un domino ne laissant voir
Qu'un malin regard en coulisse
Aux paupières de satin noir.

Ah ! fine barbe de dentelle,
Que fait voler un souffle pur,
Cet arpège m'a dit : C'est elle !
Malgré tes réseaux, j'en suis sûr,

Et j'ai reconnu, rose et fraîche,
Sous l'affreux profil de carton,
Sa lèvre au fin duvet de pêche,
Et la mouche de son menton.


Théophile Gautier
22/02/2018 - 10:41

L'amitié se dit sincère.

L'amitié est une preuve de confiance,
Où naissent nos plus belles confidences,
À l'ami des secrets ainsi dévoilés,
De peines enfouies restées inavouées.

Une épaule amie sur laquelle se reposent,
Nos peines, nos chagrins qui explosent,
Partager ensemble nos joies, nos douleurs,
Cet arc-en-ciel de toutes les couleurs.

Un ami se doit d'être loyal, fidèle,
Au fil du temps, au cours des ans,
Notre amitié n'en sera que plus belle,
Comme un jardin secret fleurissant.

L'amitié se dit sincère, de toute confiance,
Sans nul désir de reconnaissance.
Douce écoute réchauffant un coeur,
D'une âme en détresse qui conte malheur.

L'amitié raisonne nos idées folles,
Et l'ami vient ainsi vous conseiller,
De la sagesse dans ses paroles,
Et ce désir noble de vous aider.
22/02/2018 - 10:36
Mayyan, ce merci venant de vous , c'est tout simplement génial , ( les commentaires sont rares chez moi , je déteste y répondre .... pour diverses raisons .)
21/02/2018 - 17:27
La folle histoire du diable de Vauvert.


Un diable vert dans Paris ? Beaucoup l’ont cru du XIIIe au XVIe siècle.
Comment tour à tour l’histoire d’un roi, d’une demeure et d’un canular ont contribué à alimenter l’imagination débordante des Parisiens, jusqu’au point même d’en créer une expression ?

Le roi contre l’église Tout commence au XIXe siècle sous le règne de Robert le Pieux. Le roi décide d’implanter sa résidence à l’emplacement actuel du jardin du Luxembourg, situé hors de Paris à l’époque. Roi de France de 996 à 1031,Robert II dit le Pieux, descendant direct de Hugues Capet, a été excommunié par le pape, Grégoire V pour un mariage jugé impropre par
l’église. On lui reproche d’avoir épousé Berthe de Bourgogne, sa cousine au deuxième degré. Pour ne rien arranger cette dernière avait un enfantde son premier lit.

Se sentant harcelé et acculé par ses ennemis, notre bon roi emménage hors de Paris dans un vallon où poussent des vignes. On nomme cet endroit Vauvert (le val vert). Alors que le couple est en pleine tourmente, une première histoire surnaturelle les touche. On la doit à un certain Abbon, l’Abbé de Fleury. L’ecclésiastique peu scrupuleux présente au monarque son soi-disant enfant mort-né. Fruit d’une relation incestueuse donc, l’enfant serait né avec un cou et une tête de canard. Ce montage odieux a été fait dans le seul but de pousser le roi à renouer avec l’église.
Pour protéger sa femme, pour qui il éprouve un grand amour, il décide de s’en séparer et de se remarier. Le roi Robert reste tout de même dans son domaine de Vauvert jusqu’à sa mort. Laissé à l’abandon par la suite,la somptueuse demeure devient vite délabrée et tombe en ruine. C’est le début des rumeurs à son sujet, repaire des malfrats et brigands, la bâtisse est dite hantée par les gens du quartier. De plus, aux alentoursse trouve des carrières dans lesquelles le vent produit des sons
inquiétants.


Au XIIIe siècle la mauvaise réputation de la demeure est intacte et a mêmetendance à s’amplifier. On y entend les rumeurs d’un diable de couleur verte, avec une longue barbe et un trident, circulant dans le château parmi d’autres fantômes et bêtes diverses.
Louis IX, roi de l’époque, décide de céder le domaine aux moines chartreux de Gentilly célèbre pour leur talent d’horticulture. La nouvelle est bien accueillie dans le quartier, le château étant encore le repère de quelques brigands perdus. Cependant, un bourgeois du nom de Aloys Pierrafeu est particulièrement mécontent du sort du domaine. Voisin, il n’a pas hésité à s’accaparer une partie du jardin pour y installer un poulailler et un grand potager, les deux voués à disparaître si les
moines venaient à s’installer. Il monte alors un plan machiavélique avec Thomas Gidouin, l’épicier du coin qu’il fait chanter. Aloys Pierrafeu demande au commerçant de se faire passer pour un fantôme dans la demeureabandonné, en échange, il ne le dénoncera pas de truquer sa balance lors de ses ventes.

La supercherie.
L’épicier vole un drap à sa femme et s’exécute, vagabondant dans le château lanterne à la main. Ce qui avait pour but de faire fuir les religieux produit l’effet contraire. Une fois le quartier stupéfait par cette rumeur, le responsable du couvent de Gentilly tente de tirer cetteaffaire au clair. Il se cache dans le château attendant le passage du dit fantôme qu’il corrige à coup de bâton. L’épicier démasqué prend ses jambes à son cou. Craignant la potence, il s’appuie sur la clémence du
Roi ou plutôt l’humour du souverain qui trouve l’histoire particulièrement drôle.

Cette histoire mémorable est restée dans la mémoire des Parisiens qui commence, dès lors, à employer l’expression « aller au diable de vauvert ». Elle est encore utilisée aujourd’hui et signifie : « se rendre dans un endroit très lointain ».



21/02/2018 - 17:19


Désenchanté
 
La balançoire
Sans Pierrot
Encore ce soir
Attend son héros
 
L’ange s’ennuie
Le jour la nuit
Le chaos domine
La honte fulmine
 
Il ne joue plus, lassé
Le ressort est cassé
L’imaginaire cadenassé
Le futur dans le passé
 
Ses rêves hantés
Il erre désabusé
La vie l’a usé
Il est désenchanté
 

Poème de Thierry Petibon
sur toile de Nathalie Mauresmo
« Désenchanté »



21/02/2018 - 17:17
Merci Cynthia et Marie Jeanne pour ces belles légendes.
21/02/2018 - 14:29
Le loup médecin des Cariboux ....   une légende Inuit
 

 
Au commencement, il y avait la Femme et l’Homme, et rien d’autre ne marchait sur la terre,
ne nageait dans l’eau ou ne volait dans l’air. Jusqu’au jour où la Femme creusa un grand
trou dans la terre et se mit à pêcher.

 
L’un après l’autre, elle tira du trou tous les animaux. Le dernier qu’elle sortit du trou était
le caribou.

 

 
Alors Kaïla, qui est le Dieu du Ciel, dit à la Femme que le caribou était le plus grand
cadeau qu’il lui faisait, parce que le caribou servirait à faire vivre l’Homme.

 
La Femme libéra le caribou et lui ordonna d’aller partout sur la terre et
de se multiplier. Et le caribou fit ce que la Femme  lui ordonnait.

 
Et, rapidement, le pays fut rempli de caribous de sorte que les Fils de la femme chassèrent
bien, furent bien nourris et vêtus et qu’ils eurent de bonnes tentes de peau pour y vivre, tout
cela grâce au caribou.

 
Les Fils de la Femme ne chassaient que les caribous gros et gras, car ils ne souhaitaient pas
tuer les faibles, les petits et les malades, parce qu’ils n’étaient pas bon à manger et que leurs peaux
n’étaient pas bonnes.

 
Et après un certain temps, il arriva qu’il y eu davantage de caribous faibles et malades que
de caribous gros et gras. Et quand les Fils de la Femme virent cela, ils furent mécontents
et ils se plaignirent à la Femme .

 

 
Alors la femme fit des incantations magiques et elle parla à Kaïla et lui dit : « Ton travail
n’est pas bon car les caribous deviennent faibles et malades et si nous les mangeons,
nous deviendront faibles et malades aussi. »

 
Kaïla l’entendit et il dit : « Mon travail est bon. Je vais parler à Amarok qui est l’esprit du
Loup et il parlera à ses enfants. Et ils mangeront les caribous malades, les faibles et les
petits, afin que le pays soit réservé aux caribous gros et gras. »

 
Et il en fut comme Kaïla l’avait voulu.
 
Et c’est pourquoi le caribou et le loup sont un, car le loup maintient le caribou en bonne
santé.

 

 
Farley MOWAT  "Mes amis les loups", 1963.
21/02/2018 - 11:53
                                                       

Conte d'Alsace


La légende du myosotis
Il était une fois, près de Brisach, un noble chevalier qui résolut de partir en croisade.

Il prit la route de Spire pour rejoindre Bernard de Clervaux et passa, le soir venu, devant un château près des bords du Rhin.

Il demanda l'hospitalité pour la nuit. Ce qu'on lui accorda avec une grande générosité.

Le châtelain avait une fille d'une exceptionnelle beauté qui répondait au nom de Berthe.

Entre le preux chevalier et la jeune fille au cœur doux et aimant, l'amour fut immédiat .

Et quand sonna l'heure du départ, les adieux touchants furent scellés par des promesses d'amour et de fidélité
Sur la route de Palestine, le chevalier ne songeait qu'à la douce Berthe.

Et quand il arriva, ni le soleil de l'Orient, ni les combats ne purent effacer la fraîcheur bleue des yeux de sa belle.

Pendant le repos, il soupirait douloureusement à l'ombre d'un palmier, tandis
que dans le château paternel, Berthe brodait assise à la fenêtre, les
yeux perdus sur les rives embrumées du Rhin.Conte d'Alsace La légende du
myosotis un peu de bleu dans notre ciel noir
Un jour de sanglante mêlée, le chevalier, blessé, fut capturé par les Infidèles. Dans sa
prison, songeant à la liberté perdue et à sa lointaine adorée, il fit
vœu d' ériger une chapelle en l'honneur de la Vierge Marie, s'il
retournait dans sa patrie.

La Vierge sembla prêter une oreille attentive à son vœu, car, peu de temps
après, le chevalier fut délivré par les croisés qui avaient repris la
ville d'assaut.

Il s'embarqua sur le premier vaisseau en partance pour sa douce France
Dépêche-toi, navire, je veux revoir ma mie qui m'attend sur les bords du Rhin. "
A peine débarqué, il cavale comme un fou, épuisant son fidèle coursier,
bravant tous les dangers, traversant les sombres forêts de nuit,
s'arrêtant à peine quelques heures pour laisser souffler sa monture.

Les bords du Rhin.....enfin....le château, la silhouette de Berthe.
Les amants tombent dans les bras l'un de l'autre. Contre le cœur du chevalier palpite celui de Berthe
Les noces se préparent
La veille de leur mariage, ils sont assis au bord du Rhin, abandonnés à leurs rêveries.
C'est le crépuscule et le soleil, de plus en plus bas, frôle les eaux argentées du fleuve.

On entend parfois un battement d'aile, un rire d'enfant, le bourdonnement des premières abeilles lourdes de pollen.

Avec un sourire, Berthe se tourne vers son fiancé et lui demande, en
souvenir de cette exquise journée, la dernière avant leur mariage,
quelques-unes des ces charmantes fleurs bleues qui poussent au bord de
l'eau.

Le chevalier, heureux de plaire à la belle Berthe, s'approche de l'eau et se penche pour cueillir les fleurettes.
Mais, son pied glisse et perdant l'équilibre, il tombe dans le fleuve qui se referme sur lui.

Par un effort surhumain, il réussit à revenir à la surface et à lancer d'une main déjà raidie par le froid, le fatal bouquet

" Vergiss mich nicht... " " Ne m'oubliez pas " crie-t-il dans un suprême adieu.
Entraîné par les flots, il disparaît pour toujours.

Folle de douleur, Berthe alla ensevelir au fond d'un couvent sa vie brisée et sa rare beauté.

Jusqu'à son dernier soupir, elle conserva contre sa peau le bouquet de fleurs bleues.

Depuis ce temps, on donne à ses fleurs appelées myosotis, le surnom de "
Vergiss mich nicht ", ou vergissmeinnicht, ne m'oubliez pas.