Triste vieillard, depuis que pour tes cheveux blancs Il n’est plus de soutien de tes jours chancelants, Que ton fils orphelin n’est plus à son vieux père, Renfermé sous ton toit et fuyant la lumière, Un sombre ennui t’opprime et dévore ton sein. Sur ton siège de hêtre, ouvrage de ma main, Sourd à tes serviteurs, à tes amis eux-même, Le front baissé, l’oeil sec et le visage blême, Tout le jour en silence à ton foyer assis, Tu restes pour attendre ou la mort ou ton fils. Et toi, toi, que fais-tu, seule et désespérée, De ton faon dans les fers lionne séparée ? J’entends ton abandon lugubre et gémissant ; Sous tes mains en fureur ton sein retentissant, Toit deuil pâle, éploré, promené par la ville, Tes cris, tes longs sanglots remplissent toute l’île. Les citoyens de loin reconnaissent tes pleurs. » La voici, disent-ils, la femme de douleurs ! « L’étranger, te voyant mourante, échevelée, Demande : » Qu’as-tu donc, ô femme désolée ! « – Ce qu’elle a ? Tous les dieux contre elle sont unis La femme désolée, elle a perdu son fils !
C'était la veille de Noël. Tout au fond de l'église, Lola, une petite mexicaine, tout en larmes, priait : "S'il-te-plaît, mon Dieu, aide-moi! Comment pourrais-je montrer à l'Enfant Jésus que je l'aime, je n'ai pas la plus petite fleur à lui offrir pour mettre au pied de sa crèche!"
Soudain, il y eut un éclair brillant, et Lola vit à côté d'elle son ange gardien. "Jésus sait que tu l'aimes, Lola, il voit tout ce que tu fais pour les autres. Ramasse seulement ces plantes qui poussent sur le bord de la route". "Mais ce sont des mauvaises herbes!" s'écria Lola. "Les herbes qu'on appelle mauvaises sont seulement des plantes dont l'homme n'a pas encore découvert ce que Dieu veut qu'il en fasse" répondit l'ange dans un sourire.
Lola entra dans l'église les bras chargés de cette verdure disparate et la déposa respectueusement parmi les autres fleurs qu'avaient apportées les habitants du village. Soudain, un murmure d’ébahissement parcourut la chapelle : les «mauvaises herbes» de Lola étaient transformées en superbes fleurs rouges comme des langues de feu! C'est depuis ce jour que les poinsettia s'appellent au Mexique «Flores de la Noche Buena», fleurs de la Sainte Nuit.
En 1825, Joël Poinsett, un ambassadeur des États-Unis au Mexique, rapporta des boutures de cette plante et la fit connaître aux Américains et aux Canadiens. On l'offre en cadeau à Noël.
Ce commentaire a été modifié le 12/12/2020 à 14:59
Petit bonhomme où t'en vas-tu Courant ainsi sur tes pieds nus Je cours après le Paradis Car c'est Noël à ce qu'on dit...
Le Noël de la rue C'est la neige et le vent Et le vent de la rue Fait pleurer les enfants La lumière et la joie Sont derrière les vitrines Ni pour toi, ni pour moi C'est pour notre voisine Mon petit, amuse-toi bien En regardant, en regardant Mais surtout, ne touche à rien En regardant de loin...
Le Noël de la rue C'est le froid de l'hiver Dans les yeux grands ouverts Des enfants de la rue
Collant aux vitres leurs museaux Tous les petits font le gros dos Ils sont blottis comme des Jésus Que Sainte Marie aurait perdus...
Le Noël de la rue C'est la neige et le vent Et le vent de la rue Fait pleurer les enfants Ils s'en vont reniflant, Ils s'en vont les mains vides Nez en l'air et cherchant Une étoile splendide Mon petit, si tu la vois Tout en marchant bien droit
Le Noël de la rue C'est au ciel de leur vie Une étoile endormie Qui n'est pas descendue...
Un jour lointain, les Rois Mages traversaient la ville de Strasbourg. L'un d'eux vit une jeune fille douce et belle et se dirigea vers elle. Il lui tendit un coffret serti de pierres précieuses qui lançait une lumière vive en lui recommandant d'allumer la chandelle pour la préserver des tentations qui pouvaient être sa perdition.
Hélas, un peu plus tard, elle succomba sous les baisers d'un beau chevalier et comprit qu'elle allait devenir mère. Son père pour éviter le déshonneur, la fit exiler dans un pays lointain.
Un soir où elle se sentait très seule, elle ouvrit l'écrin, la chandelle était presque entièrement consumée.
Elle se regarda dans le miroir accroché au mur et découvrit une vieille femme toute ridée. Elle eut alors envie de revoir la maison de son enfance et son père. Son désir fut exaucé et elle y fut transportée dans la seconde. Hélas son père n'était plus et personne dans la maison ne la reconnut.
De désespoir elle se coucha ce soir-là en laissant l'écrin ouvert et le bout de chandelle finit de se consumer.On la trouva au matin toute blanche et froide. On l'enveloppa dans un manteau pour la coucher dans une carrière proche.On dit que c'est de cette même carrière qu'on tira les pierres pour construire la cathédrale de Strasbourg.
Ce commentaire a été modifié le 07/12/2020 à 13:28
Ils étaient trois petits enfants qui s’en allaient glaner aux champs. Ils sont allés et tant venus que sur le soir se sont perdus. Ils sont allés chez le boucher : – boucher, voudrais-tu nous loger ?
– Entrez, entrez, petits enfants, Il y a de la place assurément. Ils n’étaient pas sitôt entrés que le boucher les a tués. les a coupés en petits morceaux et puis salés dans un tonneau.
Saint Nicolas au bout de sept ans vint à passer dedans ce champ, alla frapper chez le boucher : – boucher, voudrais-tu me loger ? – entrez, entrez Saint Nicolas. Il y a de la place, il n’en manque pas.
– Du petit salé je veux avoir qu’il y a sept ans est au saloir. Quand le boucher entendit ça, bien vivement il se sauva. – Petits enfants qui dormez là, je suis le grand Saint Nicolas.
Le grand Saint étendit trois doigts, les trois enfants ressuscita. Le premier dit : » j’ai bien dormi. » Le second dit : » et moi aussi. » » Je me croyais au paradis » A ajouté le plus petit.
Il pleut. J’entends le bruit égal des eaux ; Le feuillage, humble et que nul vent ne berce, Se penche et brille en pleurant sous l’averse ; Le deuil de l’air afflige les oiseaux.
La bourbe monte et trouble la fontaine, Et le sentier montre à nu ses cailloux. Le sable fume, embaume et devient roux ; L’onde à grands flots le sillonne et l’entraîne.
Tout l’horizon n’est qu’un blême rideau ; La vitre tinte et ruisselle de gouttes ; Sur le pavé sonore et bleu des routes Il saute et luit des étincelles d’eau.
Le long d’un mur, un chien morne à leur piste, Trottent, mouillés, de grands boeufs en retard ; La terre est boue et le ciel est brouillard ; L’homme s’ennuie : oh ! que la pluie est triste !
René-François Sully Prudhomme
Ce commentaire a été modifié le 05/12/2020 à 14:52
Décembre vient de pointer le bout de son nez. La ville pour lui, s'est illuminée, Et l'on a décoré toute la maisonnée. Comme il est doux de se pelotonner Les jambes repliées, sur le canapé Dans une chaude couverture, drapée. De se laisser emporter, somnolent Sans résistance dans ses songes d'enfant, Par le sapin clignotant, juste éclairé. Et les souvenirs, remontent enfin libérés Qu'il était beau ce Noël tout blanc Dans ce triste pays , camouflant La grisaille des usines et des paysages Pour créer un décor de rêve pour enfant sage.Dominique Sagne
Triste vieillard, depuis que pour tes cheveux blancs
Il n’est plus de soutien de tes jours chancelants,
Que ton fils orphelin n’est plus à son vieux père,
Renfermé sous ton toit et fuyant la lumière,
Un sombre ennui t’opprime et dévore ton sein.
Sur ton siège de hêtre, ouvrage de ma main,
Sourd à tes serviteurs, à tes amis eux-même,
Le front baissé, l’oeil sec et le visage blême,
Tout le jour en silence à ton foyer assis,
Tu restes pour attendre ou la mort ou ton fils.
Et toi, toi, que fais-tu, seule et désespérée,
De ton faon dans les fers lionne séparée ?
J’entends ton abandon lugubre et gémissant ;
Sous tes mains en fureur ton sein retentissant,
Toit deuil pâle, éploré, promené par la ville,
Tes cris, tes longs sanglots remplissent toute l’île.
Les citoyens de loin reconnaissent tes pleurs.
» La voici, disent-ils, la femme de douleurs ! «
L’étranger, te voyant mourante, échevelée,
Demande : » Qu’as-tu donc, ô femme désolée ! «
– Ce qu’elle a ? Tous les dieux contre elle sont unis
La femme désolée, elle a perdu son fils !
André Chénier, Dernières poésies
C'était la veille de Noël. Tout au fond de l'église, Lola, une petite mexicaine, tout en larmes, priait :
"S'il-te-plaît, mon Dieu, aide-moi! Comment pourrais-je montrer à l'Enfant Jésus que je l'aime, je n'ai pas la plus petite fleur à lui offrir pour mettre au pied de sa crèche!"
Soudain, il y eut un éclair brillant, et Lola vit à côté d'elle son ange gardien. "Jésus sait que tu l'aimes, Lola, il voit tout ce que tu fais pour les autres. Ramasse seulement ces plantes qui poussent sur le bord de la route".
"Mais ce sont des mauvaises herbes!" s'écria Lola.
"Les herbes qu'on appelle mauvaises sont seulement des plantes dont l'homme n'a pas encore découvert ce que Dieu veut qu'il en fasse" répondit l'ange dans un sourire.
Lola entra dans l'église les bras chargés de cette verdure disparate et la déposa respectueusement parmi les autres fleurs qu'avaient apportées les habitants du village. Soudain, un murmure d’ébahissement parcourut la chapelle : les «mauvaises herbes» de Lola étaient transformées en superbes fleurs rouges comme des langues de feu! C'est depuis ce jour que les poinsettia s'appellent au Mexique «Flores de la Noche Buena», fleurs de la Sainte Nuit.
En 1825, Joël Poinsett, un ambassadeur des États-Unis au Mexique, rapporta des boutures de cette plante et la fit connaître aux Américains et aux Canadiens. On l'offre en cadeau à Noël.
Dans Venise la rouge,
Pas un bateau qui bouge,
Pas un pêcheur dans l’eau,
Pas un falot.
Seul, assis à la grève,
Le grand lion soulève,
Sur l’horizon serein,
Son pied d’airain.
Autour de lui, par groupes,
Navires et chaloupes,
Pareils à des hérons
Couchés en ronds,
Dorment sur l’eau qui fume,
Et croisent dans la brume,
En légers tourbillons,
Leurs pavillons.
La lune qui s’efface
Couvre son front qui passe
D’un nuage étoilé
Demi-voilé.
Ainsi, la dame abbesse
De Sainte-Croix rabaisse
Sa cape aux larges plis
Sur son surplis.
Et les palais antiques,
Et les graves portiques,
Et les blancs escaliers
Des chevaliers,
Et les ponts, et les rues,
Et les mornes statues,
Et le golfe mouvant
Qui tremble au vent,
Tout se tait, fors les gardes
Aux longues hallebardes,
Qui veillent aux créneaux
Des arsenaux.
Ah ! maintenant plus d’une
Attend, au clair de lune,
Quelque jeune muguet,
L’oreille au guet.
Pour le bal qu’on prépare,
Plus d’une qui se pare,
Met devant son miroir
Le masque noir.
Sur sa couche embaumée,
La Vanina pâmée
Presse encor son amant,
En s’endormant ;
Et Narcissa, la folle,
Au fond de sa gondole,
S’oublie en un festin
Jusqu’au matin.
Et qui, dans l’Italie,
N’a son grain de folie ?
Qui ne garde aux amours
Ses plus beaux jours ?
Laissons la vieille horloge,
Au palais du vieux doge,
Lui compter de ses nuits
Les longs ennuis.
Comptons plutôt, ma belle,
Sur ta bouche rebelle
Tant de baisers donnés…
Ou pardonnés.
Comptons plutôt tes charmes,
Comptons les douces larmes,
Qu’à nos yeux a coûté
La volupté !
Alfred de Musset
Petit bonhomme où t'en vas-tu
Courant ainsi sur tes pieds nus
Je cours après le Paradis
Car c'est Noël à ce qu'on dit...
Le Noël de la rue
C'est la neige et le vent
Et le vent de la rue
Fait pleurer les enfants
La lumière et la joie
Sont derrière les vitrines
Ni pour toi, ni pour moi
C'est pour notre voisine
Mon petit, amuse-toi bien
En regardant, en regardant
Mais surtout, ne touche à rien
En regardant de loin...
Le Noël de la rue
C'est le froid de l'hiver
Dans les yeux grands ouverts
Des enfants de la rue
Collant aux vitres leurs museaux
Tous les petits font le gros dos
Ils sont blottis comme des Jésus
Que Sainte Marie aurait perdus...
Le Noël de la rue
C'est la neige et le vent
Et le vent de la rue
Fait pleurer les enfants
Ils s'en vont reniflant,
Ils s'en vont les mains vides
Nez en l'air et cherchant
Une étoile splendide
Mon petit, si tu la vois
Tout en marchant bien droit
Le Noël de la rue
C'est au ciel de leur vie
Une étoile endormie
Qui n'est pas descendue...
Edith Piaf
Un jour lointain, les Rois Mages traversaient la ville de Strasbourg. L'un d'eux vit une jeune fille douce et belle et se dirigea vers elle. Il lui tendit un coffret serti de pierres précieuses qui lançait une lumière vive en lui recommandant d'allumer la chandelle pour la préserver des tentations qui pouvaient être sa perdition.
Hélas, un peu plus tard, elle succomba sous les baisers d'un beau chevalier et comprit qu'elle allait devenir mère. Son père pour éviter le déshonneur, la fit exiler dans un pays lointain.
Un soir où elle se sentait très seule, elle ouvrit l'écrin, la chandelle était presque entièrement consumée.
Elle se regarda dans le miroir accroché au mur et découvrit une vieille femme toute ridée. Elle eut alors envie de revoir la maison de son enfance et son père. Son désir fut exaucé et elle y fut transportée dans la seconde. Hélas son père n'était plus et personne dans la maison ne la reconnut.
De désespoir elle se coucha ce soir-là en laissant l'écrin ouvert et le bout de chandelle finit de se consumer.On la trouva au matin toute blanche et froide. On l'enveloppa dans un manteau pour la coucher dans une carrière proche.On dit que c'est de cette même carrière qu'on tira les pierres pour construire la cathédrale de Strasbourg.
Ils étaient trois petits enfants
qui s’en allaient glaner aux champs.
Ils sont allés et tant venus
que sur le soir se sont perdus.
Ils sont allés chez le boucher :
– boucher, voudrais-tu nous loger ?
– Entrez, entrez, petits enfants,
Il y a de la place assurément.
Ils n’étaient pas sitôt entrés
que le boucher les a tués.
les a coupés en petits morceaux
et puis salés dans un tonneau.
Saint Nicolas au bout de sept ans
vint à passer dedans ce champ,
alla frapper chez le boucher :
– boucher, voudrais-tu me loger ?
– entrez, entrez Saint Nicolas.
Il y a de la place, il n’en manque pas.
– Du petit salé je veux avoir
qu’il y a sept ans est au saloir.
Quand le boucher entendit ça,
bien vivement il se sauva.
– Petits enfants qui dormez là,
je suis le grand Saint Nicolas.
Le grand Saint étendit trois doigts,
les trois enfants ressuscita.
Le premier dit : » j’ai bien dormi. »
Le second dit : » et moi aussi. »
» Je me croyais au paradis »
A ajouté le plus petit.
Il pleut. J’entends le bruit égal des eaux ;
Le feuillage, humble et que nul vent ne berce,
Se penche et brille en pleurant sous l’averse ;
Le deuil de l’air afflige les oiseaux.
La bourbe monte et trouble la fontaine,
Et le sentier montre à nu ses cailloux.
Le sable fume, embaume et devient roux ;
L’onde à grands flots le sillonne et l’entraîne.
Tout l’horizon n’est qu’un blême rideau ;
La vitre tinte et ruisselle de gouttes ;
Sur le pavé sonore et bleu des routes
Il saute et luit des étincelles d’eau.
Le long d’un mur, un chien morne à leur piste,
Trottent, mouillés, de grands boeufs en retard ;
La terre est boue et le ciel est brouillard ;
L’homme s’ennuie : oh ! que la pluie est triste !
René-François Sully Prudhomme
Décembre vient de pointer le bout de son nez.
La ville pour lui, s'est illuminée,
Et l'on a décoré toute la maisonnée.
Comme il est doux de se pelotonner
Les jambes repliées, sur le canapé
Dans une chaude couverture, drapée.
De se laisser emporter, somnolent
Sans résistance dans ses songes d'enfant,
Par le sapin clignotant, juste éclairé.
Et les souvenirs, remontent enfin libérés
Qu'il était beau ce Noël tout blanc
Dans ce triste pays , camouflant
La grisaille des usines et des paysages
Pour créer un décor de rêve pour enfant sage.Dominique Sagne