Poésies,contes et légendes.

Par Yannick Fondin - 1 il y a 10 années 4 mois
01/12/2020 - 13:33
Décembre



Le hibou parmi les décombres
Hurle, et Décembre va finir ;
Et le douloureux souvenir
Sur ton coeur jette encor ses ombres.

Le vol de ces jours que tu nombres,
L’aurais-tu voulu retenir ?
Combien seront, dans l’avenir,
Brillants et purs ; et combien, sombres ?

Laisse donc les ans s’épuiser.
Que de larmes pour un baiser,
Que d’épines pour une rose !

Le temps qui s’écoule fait bien ;
Et mourir ne doit être rien,
Puisque vivre est si peu de chose.





François Coppée (1842-1908)
Ce commentaire a été modifié le 01/12/2020 à 13:38
30/11/2020 - 13:47
Poésie urbaine



Paris, fierté de la nation,
Un million d’appartements,
Trop peu pour les pauvres.

Les temps sont tristes -
Dans le gobelet du mendiant
Plus de pluie que de pièces.

Malheureusement en hiver
Nous manquons de chaleur,
Même les cœurs sont froids.

Stéphen Moysan
29/11/2020 - 14:38
Maintenant je sais.

Quand j'étais gosse, haut comme trois pommes
J'parlais bien fort pour être un homme
J'disais : je sais, je sais, je sais
C'était l'début, c'était l'printemps

Mais quand j'ai eu mes dix-huit ans

J'ai dit : je sais, ça y est, cette fois je sais


Et aujourd'hui, les jours où je me retourne
J'regarde la terre où j'ai quand même fait les cents pas

Et je n'sais toujours pas comment elle tourne
Vers vingt-cinq ans j'savais tout
L'amoure, les roses, la vie, les sous

Tiens oui l'amour ! j'en avais fait tout le tour


Et heureusement, comme les copains 
J'avais mangé tout mon pain

Au milieu de ma vie, j'ai encore appris

C'que j'ai appris, ça tient en trois, quatre mots

Le jour où quelqu'un vous aime, il fait très beau
J'peux pas mieux dire, il fait très beau


C'est encore ce qui m'étonne dans la vie
Moi je suis à l'automne de ma vie

On oublie tant de soirs de tristesse
Mais jamais un matin de tendresse !

Toute ma jeunesse, j'ai voulu dire je sais

Seulement, plus je cherchais et puis moins je savais


Il y a soixante coups qui ont sonné à l'horloge
Je suis encore à ma fenêtre, je regarde et j'm'interroge...

Maintenant je sais....qu'on n'sait jamais !
La vie, l'amour, l'argent, les amis et les roses
On ne sait jamais le bruit ni la couleur des choses

C'est tout c'que j'sais ! mais ça, j'le sais....!


Chanson interprétée par Jean Gabin en 1974
Ce commentaire a été modifié le 29/11/2020 à 14:42
28/11/2020 - 14:24
Le Pont Mirabeau



Sous le pont Mirabeau coule la Seine
Et nos amours
Faut-il qu’il m’en souvienne
La joie venait toujours après la peine.

Vienne la nuit sonne l’heure
Les jours s’en vont je demeure

Les mains dans les mains restons face à face
Tandis que sous
Le pont de nos bras passe
Des éternels regards l’onde si lasse

Vienne la nuit sonne l’heure
Les jours s’en vont je demeure

L’amour s’en va comme cette eau courante
L’amour s’en va
Comme la vie est lente
Et comme l’Espérance est violente

Vienne la nuit sonne l’heure
Les jours s’en vont je demeure

Passent les jours et passent les semaines
Ni temps passé
Ni les amours reviennent
Sous le pont Mirabeau coule la Seine

Vienne la nuit sonne l’heure
Les jours s’en vont je demeure


Guillaume Apollinaire (1880-1918)
27/11/2020 - 13:33
Soir d'automne.




Il est doux, ô mes yeux, lorsque le vent d'automne
Cesse de s'acharner à l'arbre dont frissonne
Le spectre dépouillé qui craque et tremble encor,
De voir, dans l'air muet, où son vol se balance,
Tomber en tournoyant à travers le silence,
Une dernière feuille d'or.

Quand au jour éclatant qui se voile succède
Le crépuscule lent, humide, mol et tiède,
Qui fait perler la mousse au dos des bancs velus,
Il est doux, au jardin mystérieux, d'entendre
Résonner dans le soir le rire obscur et tendre
Des visages qu'on ne voit plus.


Henri de Régnier (1864-1936) Le Miroir des heures
Ce commentaire a été modifié le 27/11/2020 à 13:34
26/11/2020 - 14:20


25/11/2020 - 13:10
Poème écrit par des élèves très émouvant et beau, c'est leur institutrice qui l'a publiée sur Facebook .
23/11/2020 - 11:06
       Il fait froid

    

L’hiver blanchit le dur chemin
Tes jours aux méchants sont en proie.
La bise mord ta douce main ;
La haine souffle sur ta joie.

La neige emplit le noir sillon.
La lumière est diminuée…
Ferme ta porte à l’aquilon !
Ferme ta vitre à la nuée !

Et puis laisse ton coeur ouvert !
Le coeur, c’est la sainte fenêtre.
Le soleil de brume est couvert ;
Mais Dieu va rayonner peut-être !

Doute du bonheur, fruit mortel ;
Doute de l’homme plein d’envie ;
Doute du prêtre et de l’autel ;
Mais crois à l’amour, ô ma vie !

Crois à l’amour, toujours entier,
Toujours brillant sous tous les voiles !
A l’amour, tison du foyer !
A l’amour, rayon des étoiles !

Aime, et ne désespère pas.
Dans ton âme, où parfois je passe,
Où mes vers chuchotent tout bas,
Laisse chaque chose à sa place.

La fidélité sans ennui,
La paix des vertus élevées,
Et l’indulgence pour autrui,
Eponge des fautes lavées.

Dans ta pensée où tout est beau,
Que rien ne tombe ou ne recule.
Fais de ton amour ton flambeau.
On s’éclaire de ce qui brûle.

A ces démons d’inimitié
Oppose ta douceur sereine,
Et reverse leur en pitié
Tout ce qu’ils t’ont vomi de haine.

La haine, c’est l’hiver du coeur.
Plains-les ! mais garde ton courage.
Garde ton sourire vainqueur ;
Bel arc-en-ciel, sors de l’orage !

Garde ton amour éternel.
L’hiver, l’astre éteint-il sa flamme ?
Dieu ne retire rien du ciel ;
Ne retire rien de ton âme !

Victor Hugo (1802-1885) Les contemplations
22/11/2020 - 14:52
Poème au temps qui passe



Déjà s’en sont allées les saisons, les années,
Déjà ont disparu les semaines les mois,
Déjà se sont enfuies les heures surannées,
Déjà sont confondus hier et autrefois.

Déjà s’est envolée l’insouciante jeunesse,
Déjà sont oubliés les erreurs, les conflits,
Déjà sont adoucies les anciennes tristesses,
Déjà sont consolés les peines les soucis.

Déjà passe le temps. Dans ma mémoire vaine,
Déjà gisent les pleurs, les regrets, les soupirs ;
Déjà le jour se meurt, déjà la nuit ramène 
Sa grande ombre étoilée de lointains souvenirs.
 
Isabelle CALLIS-SABOT
Ce commentaire a été modifié le 22/11/2020 à 14:52
21/11/2020 - 15:39