On grelotte ! Et alors ? La Provence est si belle Sous son ciel bleu marine et scintillant du gel Des étoiles transies ! Le jour se lève à peine, Et son souffle glacé transforme notre haleine
En un léger brouillard qui givre nos lunettes. Le sol est si gelé ce matin qu’il craquète Dès qu’on pose le pied sur une vieille flaque Oubliée par la pluie. Le grand pin crisse et craque :
Son écorce a gelé ! Le Midi a très froid, Mais n’est pas encor prêt : c’est la première fois En cet hiver tout neuf qu’il se sent concerné Par la male saison qui s’en vient le narguer.
Tout recroquevillé, patiemment il s’essaie A être raisonnable ; et même s’il s’effraie En pensant que son ciel va peut-être neiger, Il sait bien que ce temps sera très passager.
D’ici là sur les toits des paillettes-étoiles Cliquettent au soleil, qui peu à peu dévoile Ses froids rayons d’argent sur l’horizon glacé. Le ciel d’un bleu très dur est comme verglacé.
Vette de Fonclare.
Ce commentaire a été modifié le 27/09/2020 à 08:20
Matins frileux Le vent se vêt de brume ; Le vent retrousse au cou des pigeons bleus Les plumes. La poule appelle Le pépiant fretin de ses poussins Sous l’aile. Panache au clair et glaive nu Les lansquenets des girouettes Pirouettent. L’air est rugueux et cru ; Un chat près du foyer se pelotonne ; Et tout à coup, du coin du bois résonne, Monotone et discord, L’appel tintamarrant des cors D’automne.
Merci de votre petit mot, cela fait plaisir , bonne semaine à vous et à tous les ordissinautes.
On grelotte ! Et alors ? La Provence est si belle
Sous son ciel bleu marine et scintillant du gel
Des étoiles transies ! Le jour se lève à peine,
Et son souffle glacé transforme notre haleine
En un léger brouillard qui givre nos lunettes.
Le sol est si gelé ce matin qu’il craquète
Dès qu’on pose le pied sur une vieille flaque
Oubliée par la pluie. Le grand pin crisse et craque :
Son écorce a gelé ! Le Midi a très froid,
Mais n’est pas encor prêt : c’est la première fois
En cet hiver tout neuf qu’il se sent concerné
Par la male saison qui s’en vient le narguer.
Tout recroquevillé, patiemment il s’essaie
A être raisonnable ; et même s’il s’effraie
En pensant que son ciel va peut-être neiger,
Il sait bien que ce temps sera très passager.
D’ici là sur les toits des paillettes-étoiles
Cliquettent au soleil, qui peu à peu dévoile
Ses froids rayons d’argent sur l’horizon glacé.
Le ciel d’un bleu très dur est comme verglacé.
Vette de Fonclare.
La vie quoiqu'il arrive
Ne nous offrira jamais
Tout ce qui dans les livres
Ont pu nous faire rêver
Elle est couleur soleil
Quand on est amoureux
Elle est couleur bouteille
Quand on est malheureux
Elle n'est pas toujours bonne
Et bien qu'on lui doive tout
Je connais bien des personnes
Qui lui tordraient le cou
Il faut savoir descendre
Là où ce n'est pas beau
Renaître de ses cendres
Et la regarder de haut
La vie c'est l'océan
Et qu'on soit matelot
Pirate ou commandant
On est sur un bateau
Il faut la laisser vivre
La laisser vivre sa vie
Faire semblant de la poursuivre
Dans ses jours bleus ses jours gris
Moins elle nous sent derrière
Plus elle nous sourit
Il faut savoir défaire
Et non pas faire sa vie
La vie c'est un mystère
On s'en doutait un peu
Mais c'est là son affaire
Redevenons sérieux
Elle n'est pas aussi grise
Elle n'est pas aussi bleu
Que ce que les gens disent
Elle est entre les deux
Chanson de Georges Chelon.
Il pleure dans mon cœur
Comme il pleut sur la ville ;
Quelle est cette langueur
Qui pénètre mon cœur ?
Ô bruit doux de la pluie
Par terre et sur les toits !
Pour un cœur qui s’ennuie,
Ô le chant de la pluie !
Il pleure sans raison
Dans ce cœur qui s’écœure.
Quoi ! nulle trahison ?…
Ce deuil est sans raison.
C’est bien la pire peine
De ne savoir pourquoi
Sans amour et sans haine
Mon cœur a tant de peine !
Paul Verlaine
Matins frileux
Le vent se vêt de brume ;
Le vent retrousse au cou des pigeons bleus
Les plumes.
La poule appelle
Le pépiant fretin de ses poussins
Sous l’aile.
Panache au clair et glaive nu
Les lansquenets des girouettes
Pirouettent.
L’air est rugueux et cru ;
Un chat près du foyer se pelotonne ;
Et tout à coup, du coin du bois résonne,
Monotone et discord,
L’appel tintamarrant des cors
D’automne.
Emile Verhaeren, 1895
Près de la blanche maison
la petite verte rue
tourner à gauche
puis retrouver la bleue tour
seule son ombre demeure
tourner encore
la route se déhanche
la plate-becque sinue
le chemin est ivre
au perron du carrefour
yeux de verre grands ouverts
attend la maison
la porte est invitation
entre donc dit un sourire
jailli du dedans
(Malices)
31/08/2020
Cliquez sur Télécharger pour regarder le PPS poésie.