PÂQUES EST ENFIN LÀ Pâques est une belle fête Pour les petits et pour les grands Tous, la vivent à leur manière Les enfants se réveillent tôt Pour chercher les oeufs de Pâques! Ils partent tous de bon coeur Pour cette récolte du bonheur Avec leur joli panier d'osier Qu'ils rempliront d'oeufs en chocolat très colorés Allez, faites courir vos petits pieds 1-2-3- Et passez une belle journée Joyeuses Fêtes de Pâques à tous @copyright Théma
Lapin gourmand, friandises et même usine en chocolat... Une histoire à raconter à vos petits-enfants le week-end de Pâques... mais pas seulement!
Bien au chaud au fond de son terrier, Pinou lève une paupière et s’étire longuement. - Qu’est-ce qu’il y a? demande-t-il. - Vous avez déjà oublié? répond-elle. Nous avons des œufs à préparer! Demain, c’est le dimanche de Pâques, et les enfants d’ici comptent sur nous! En quelques secondes, Pinou et ses deux frères sont sur pattes. Trois boules de poils suivent leur maman et sortent sous le frais soleild’avril, direction la fabrique de chocolat, en même temps que des dizaines d’autres lapins. Pinou est grognon. - C’est la tradition, mon mignon. - N’empêche que, du coup, des œufs en chocolat, on n’en a pas! marmonne Pinou. Bientôt, les lapins sont au travail dans une immense clairière où bouillonnent des chaudrons.
Soudain, le ciel semble s’obscurcir. Tous lèvent la tête et voient une nuée de cloches ailées traverser le ciel et disparaître à l’horizon. Pinou reste un moment le museau au ciel, rêveur. Juste assez longtemps pour apercevoir une dernière cloche,toute petite, qui voyage à la traîne.
- Vas-y, tu peux les rattraper! l’encourage-t-il de plus belle. Il lui semble que dans le ciel, la petite cloche a ralenti, comme si elle l’avait entendu, puis elle disparaît à son tour. Ensuite, toute la journée, Pinou verse du bon chocolat chaud dans des moules de tailles variées tandis que, plus loin, ses frères emballent les œufs. Le soir venu, les lapins chargés d’œufs descendent vers les villages de la vallée. Pinou, fatigué, laisse les autres partir devant lui. Lorsqu’il soulève enfin sa brouette, les autres sont des taches minuscules sur la montagne. Il arrive bientôt dans le jardin qu’on lui a désigné. Il repère le nid qui l’attend, y dépose ses œufs, les contemple une minute, quand même tenté d’en goûter un, mais il résiste à la tentation.
Plus tard, avant de se glisser dans son terrier, il regarde une dernière fois le ciel, étoilé maintenant. Un petit point noir le traverse lentement, comme un oiseau. Le lendemain, au réveil, il passe un poil de museau dehors. Mais, foulant ensuite l’entrée du terrier, il se fige: qui a construit ce nid d’herbe tendre posé devant lui? Il s’approche. Au milieu, serrées l’une contre l’autre, il découvre trois carottes d’une couleur étrange. En se penchant, il comprend. Les carottes sont en chocolat… A côté du nid, abandonnée, repose une plume. Pinou lève les yeux au ciel. - Merci pour ce cadeau, petite cloche perdue! lance-t-il au ciel bleu. Puis, en criant de joie, il court réveiller ses frères.
La plume, piètre témoin ! Il est là, allongé près d’elle, Après plusieurs étreintes Passionnées de cette nuit D’amour qui n’en finit pas. Si l’amour est une douce Arme pour rendre l’âme, Engageons nos dernières Forces pour vivre ces Moments comme si le Monde devait s’arrêter. Ils sont deux ce soir ; Deux corps unis ensemble, Deux corps affamés d’amour, Au-delà de la passion charnelle, Deux corps affamés de baisers, De caresses tendres, de mots Qui font résonner le cœur. Elle pose sa belle tête blonde Sur son épaule, se blottissant Comme une chatte câline Dans ce doux nid douillet. Le langage des mots est Parfois trop éphémère Pour exprimer la passion ; Un seul regard ou une seule Caresse sont suffisantes Pour sceller une flamme, Le désir, l’un pour l’autre. D’écrire la passion de deux êtres Qui s’aiment, les sentiments qui Font vibrer leur cœur, une tâche Bien difficile et ardue pour un Ecrivain ou un poète ; la plume Est un piètre témoin ! Patrick Etienne
N’aurait-il pas été plus respectable, plus acceptable, pour Jésus, le Roi des rois, de naître dans un palais, entouré des membres illustres de la cour, jouissant des honneurs et des éloges de la société ?
Mais au lieu de cela, Il naquit sur la terre battue d’une étable, enveloppé de chiffons et couché dans une mangeoire à bestiaux, avec, pour seul entourage, une troupe bigarrée de pauvres bergers agenouillés auprès de Lui, à même le sol.
N’aurait-il pas été préférable de Lui donner pour père terrestre un puissant monarque, plutôt qu’un humble charpentier comme Joseph?
L’appui et le soutien de l’ordre établi n’auraient-ils pas quelque peu facilité les choses pour Jésus et Ses disciples ?
Par ailleurs, n’était-il pas humiliant, totalement injuste, que Ses parents aient dû fuir leur pays, comme des réfugiés ou de vulgaires criminels, pour avoir donné naissance au chef d’un nouveau gouvernement révolutionnaire, le Royaume de Dieu.
Et n’aurait-il pas été préférable que Jésus adopte une façon de vivre un peu plus décente, plus convenable, au lieu de vivre aux crochets des autres, en allant glaner sa nourriture dans les champs ou en dormant chez l’habitant (entre autres, chez les deux jeunes et jolies sœurs célibataires, Marthe et Marie); et au lieu d’être enterré dans une tombe qui n’était pas la Sienne ?
Fallait-il vraiment qu’Il provoque toujours la religion établie, qu’Il défie les conventions, qu’Il s’attaque aux traditions et menace le statu quo ? Ce qui lui valut d’être exécuté en compagnie de vulgaires criminels, et d’être affublé de la mauvaise réputation qu’on Lui connaît : l’ami des collecteurs d’impôts, le compagnon des ivrognes et des prostituées, un amateur de bonne chère, un hors-la-loi, un fauteur de troubles, un fanatique possédé du démon, un faux prophète de la pire espèce ? C’est ce qu’on disait de Lui !
Dieu n’aurait-Il pas pu user de tactiques un peu moins sujettes à controverse, ce qui Lui aurait permis d’atteindre Son but d’une façon plus pacifique, plus acceptable, plus respectable ? Et pourquoi toujours vouloir braver l’ordre établi de façon aussi délibérée ?
Pourquoi faire exprès de choisir comme disciples une bande de pêcheurs sans le sou, et un collecteur d’impôts détesté de tous ?
Le Roi des rois n’aurait-Il pas pu assurer un meilleur départ à Son nouveau mouvement et progresser plus vite s’Il avait fait les choses à la manière des hommes, s’Il avait choisi Ses disciples parmi les membres de l’éminent Sanhédrin, qu’Il avait gagné le soutien des synagogues et avait obtenu la permission du grand prêtre, sans oublier une autorisation de Rome ?
Dieu se serait-Il trompé ?
Jésus, Tu as chassé à coup de fouet les changeurs du Temple : mais si seulement Tu t’étais contenté de le faire une seule fois, les autorités auraient pu Te le pardonner. Mais Tu as récidivé, et en plus, Tu as cassé leurs tables et renversé leur argent ! C’en était trop, Tu le savais bien ! Tu savais bien qu’on finirait par vouloir Ta peau !
On peut comprendre que Tu aies commis quelques erreurs de parcours, mais n’était-ce pas une attitude irresponsable de Ta part ? Ne crois-Tu pas, Seigneur, que Tu aurais pu légèrement améliorer Tes tactiques ?
Tu aurais pu sûrement peaufiner quelque peu Tes méthodes et Ton message, pour que les choses ne soient pas trop dures à avaler. Comme le jour où Tu as demandé à Tes disciples de manger Ta chair et de boire Ton sang. Allons, Tu devais bien te douter qu’ils allaient penser que Tu voulais les initier au cannibalisme !
On dirait que Tu as tout fait pour qu’on Te rejette : une grande part de Tes méthodes et de Ton message est extrêmement difficile à avaler pour ceux qui respectent un tant soit peu les traditions! Tu as rendu les choses très difficiles à expliquer à la bonne société. Pourquoi défier à ce point les conventions et prêter le flanc aux critiques ? Pourquoi t’es-Tu conduit en iconoclaste et d’une façon aussi saugrenue?
On ne peut pas dire que Tu nous facilites la tâche !
N’étais-Tu pas le moins du monde soucieux du qu’en-dira-t-on ? Te moquais-Tu complètement de ce qu’on pensait de Toi et de Tes disciples? Étais-Tu à ce point insensible à tous les commérages qui circulaient sur Toi et sur les hommes et les femmes qui T’accompagnaient ? Comment pouvais-Tu nous faire une chose pareille, Seigneur ?
Pourquoi t’acharner à être aussi difficile à expliquer au grand public ? Que crois-Tu que les gens vont penser d’un comportement aussi inexcusable ? Ils ne peuvent se fier qu’à ce qu’ils voient et ce qu’ils entendent. Ce qui, en l’occurrence, n’est pas fait pour arranger les choses !
Permets-nous, Seigneur, d’améliorer Tes méthodes, d’affiner un peu Ton message, et de passer sous silence certains aspects controversés de Ton ministère ! Nous ne voulons pas refaire Tes erreurs ! Autrement, si Tes disciples continuent de suivre l’exemple d’un non-conformiste tel que Toi, ils courent au devant de sérieux ennuis.
Permets-nous d’apparaître un peu plus respectables aux yeux du monde !
Ne pourrais-Tu pas, en ce qui nous concerne, nous permettre d’avoir un comportement un peu plus sociable, pour faire en sorte que nous n’ayons pas à subir le genre de persécution dont Toi et Tes premiers disciples avez souffert ? N’est-il pas normal que nous tirions les leçons de Ton mauvais exemple, de façon à éviter de faire les mêmes erreurs?
Et, Seigneur, Tu aurais pu faire preuve d’un peu plus de respect à l’égard du Temple et des synagogues. Tu n’es pas sans savoir que les édifices constituent le fondement de toute religion. Sans eux, où serait notre religion ? Nous n’aurions nulle part où célébrer nos cérémonies. Et puis, comment expliquer notre appartenance religieuse si nous n’avions pas différentes confessions?
Quant à proclamer que le Temple juif — qui était considéré comme la maison de Dieu — était voué à la destruction, n’était-ce pas là un sacrilège et un blasphème ? Qui, à Ton avis, allons-nous gagner à notre cause, si nous nous mettons à dire des choses pareilles?
Ne te serais-Tu pas trompé, Seigneur ?
N’y aurait-il pas une meilleure façon de procéder ? Tu aurais pu viser une classe sociale un peu plus distinguée, choisir des méthodes plus acceptables, et un message un peu moins choquant qui ne rebuterait pas le public au point de le dresser contre Toi.
N’est-il pas normal de vouloir que les gens pensent du bien de nous, et d’aspirer à un minimum de respectabilité au sein de la communauté ? Nous ne demandons nullement à faire la une des journaux, surtout pas de manière aussi déplaisante. Nous ne cherchons pas à nous faire traiter de fanatiques religieux.
Faut-il, Seigneur, que pour nous garder séparés du monde, et par refus des concessions, nous soyons à ce point mis au ban de la société — pour prévenir toute tentation de retour en arrière ? Faut-il que nous soyons totalement rejetés pour que Tu puisses demeurer notre seul et unique refuge ?
Faut-il que nous coupions tous les ponts pour rendre toute retraite impossible ?
N’est-ce pas trop demander ? Tu as fait de nous des réprouvés de la société, à l’instar de Paul, et des apôtres — que ce dernier appelait les déchets de l’humanité ; comme l’étaient Tes premiers disciples : des inadaptés, des originaux, des fanatiques, d’étranges personnages.
Si nous Te suivons dans cette voie, nous risquons d’atteindre un point de non-retour!
Nous serons à jamais bannis de la société. Cela pourrait donner des idées de division et de trahison à ceux dont la loyauté est douteuse, comme Judas qui T’a trahi.
Ta façon de procéder serait une telle pierre d’achoppement pour ceux d’entre nous dont l’engagement est faible, que notre nombre irait en s’amenuisant, et qu’il deviendrait extrêmement difficile de convaincre quiconque d’accepter un tel extrémisme et de telles exigences de loyauté, d’engagement et de doctrine. Souviens-toi de ce qu’il T’est arrivé après Ton fameux « sermon sur le sang et la chair » !
*** Une manière « plus correcte, plus convenable », dites-vous ? Vous n’y pensez pas ! En règle générale, ce sont les hommes qui ont inventé ça.
Mais la manière dont Dieu opère est souvent inattendue, incorrecte et peu convenable ! Il va à l’encontre des conventions, des traditions, de l’orthodoxie, des grandes pompes, et de ce qu’on appelle le bon sens.
« Car vos pensées ne sont pas Mes pensées, et vos voies ne sont pas Mes voies, déclare l’Eternel ; autant le ciel est élevé au-dessus de la terre, autant Mes voies sont élevées au-dessus de vos voies, et autant Mes pensées sont élevées au-dessus des vôtres. » « Qui peut connaître la pensée du Seigneur, et qui peut L’instruire ? »
C’est peine perdue de vouloir comprendre les plans de Dieu par notre seule intelligence naturelle, parce qu’il est hautement improbable que les choses se passent comme nous l’avons imaginé. De peur que nous ne puissions nous vanter en disant : « C’est la force de mon bras qui m’a sauvé ! »
Pour qui nous prenons-nous de vouloir dire à Dieu quoi faire et comment faire ? Dieu sait ce qu’Il fait, et Ses méthodes ne sont pas notre affaire ! Gardons-nous de vouloir dire à Dieu comment Il doit s’y prendre. « Seigneur, Tu dois suivre telle ou telle méthode, pour que nous soyons mieux acceptés, mieux compris. »
Laissez tomber ceux qui ne veulent pas comprendre ! Soyez assuré que Dieu sait ce qu’Il fait ! « Mets ta confiance dans l’Éternel de tout ton cœur, et ne te repose pas sur ta propre intelligence. Cherche à connaître Sa volonté pour tout ce que tu entreprends, et Il te conduira sur le droit chemin. »
Dieu ne se trompe pas ! Même la « folie » de Dieu est plus sage que la sagesse des hommes, et la faiblesse de Dieu est plus forte que la force des hommes. Il n’est pas de meilleure voie que celle de Dieu.
Les voies de Dieu ne sont pas celles des hommes, nous dit la Bible.
Dieu est différent. Ses enfants sont censés être différents eux aussi. Et ils sont censés faire une différence dans le monde qui les entoure.
La nuit tombe comme une larme Sur la détresse de l’humanité Le silence se répand dans les cœurs Muets à jamais de tous nos aimés La nuit vient comme une prière Tenter de conjurer la haine De quelques forcenés abjects Qui refusent simplement d’aimer La nuit est comme une mère Éplorée dont on a tué l’enfant Elle demeurera inconsolable Jusqu’au dernier de ses soupirs La nuit est triste comme un père Démuni devant tant de violence Il se voile les yeux pour pleurer Jusqu’au crépuscule de ses jours La nuit tombe comme une larme Dit la souffrance infinie de ceux Qui restent au bord de la route Et qui font face à l’abomination La nuit vient pour nous consoler Comme fait une tendre caresse Dont la sombre et tiède douceur Donne la force invincible d’aimer (Malices) 24/03/2016 **************************************************************************************************** Une nuit Dans vos bras je viendrai me blottir Pour aimer votre peau votre corps, Je vous offrirai de douces caresses Recherchant vos envies et vos désirs, Vos baisers et tendresses et plus encore, Je glisserai vers vous jusqu'à l'ivresse. Je me ferai belle et tendre et gourmande, Je changerai les automnes en printemps, Je mélangerai lenteur et ardeur, Nos corps courbés au vent de la lande, Nos gestes désordonnés et envoûtants Uniront nos corps dans le bonheur. Dans vos bras je vivrai l'envie de vous Aux empreintes laissées dans le lit défait Parfumé de nos ébats de la nuit, Images froissées de notre amour fou, Amour si doux si beau et si parfait, Nous rejoindrons nos baisers en délices ...
Frère Jacques, frère Jacques, Réveille-toi de ton sommeil d'hiver Les fins taillis sont déjà verts Et nous voici au temps de Pâques, Frère Jacques.
Au coin du bois morne et blêmi Où ton grand corps s'est endormi Depuis l'automne, L'aveugle et vacillant brouillard, Sur les grand-routes du hasard, S'est promené, longtemps, par les champs monotones ; Et les chênes aux rameaux noirs Tordus de vent farouche Ont laissé choir, De soir en soir, Leur feuillage d'or mort sur les bords de ta couche.
Frère Jacques, Il a neigé durant des mois Et sur tes mains, et sur tes doigts Pleins de gerçures ; Il a neigé, il a givré, Sur ton chef pâle et tonsuré Et dans les plis décolorés De ta robe de bure.
La torpide saison est comme entrée en toi Avec son deuil et son effroi, Et sa bise sournoise et son gel volontaire ; Et telle est la lourdeur de ton vieux front lassé Et l'immobilité de tes deux bras croisés, Qu'on les dirait d'un mort qui repose sous terre.
Frère Jacques, Hier au matin, malgré le froid, Deux jonquilles, trois anémones Ont soulevé leurs pétales roses ou jaunes Vers toi, Et la mésange à tête blanche, Fragile et preste, a sautillé Sur la branche de cornouiller Qui vers ton large lit de feuillages mouillés Se penche.
Et tu dors, et tu dors toujours, Au coin du bois profond et sourd, Bien que s'en viennent les abeilles Bourdonner jusqu'au soir à tes closes oreilles Et que l'on voie en tourbillons Rôder sur ta barbe rigide Un couple clair et rapide De papillons.
Pourtant, voici qu'à travers ton somme Tu as surpris, dès l'aube, s'en aller Le cortège bariolé Des cent cloches qui vont à Rome ; Et, leurs clochers restant Muets et hésitants Durant ces trois longs jours et d'angoisse et d'absence, Tu t'éveilles en écoutant Régner de l'un à l'autre bout des champs Le silence.
Et secouant alors De ton pesant manteau que les ronces festonnent Les glaçons de l'hiver et les brumes d'automne, Frère Jacques, tu sonnes D'un bras si rude et fort Que tout se hâte aux prés et s'enfièvre aux collines A l'appel clair de tes matines.
Et du bout d'un verger le coucou te répond ; Et l'insecte reluit de broussaille en broussaille ; Et les sèves sous terre immensément tressaillent ; Et les frondaisons d'or se propagent et font Que leur ombre s'incline aux vieux murs des chaumières ; Et le travail surgit innombrable et puissant ; Et le vent semble fait de mouvante lumière Pour frôler le bouton d'une rose trémière Et le front hérissé d'un pâle épi naissant.
Frère Jacques, frère Jacques Combien la vie entière à confiance en toi ; Et comme l'oiseau chante au faîte de mon toit ; Frère Jacques, frère Jacques, Rude et vaillant carillonneur de Pâques Émile Adolphe Gustave Verhaeren,
Titre : Le Printemps Et L'automnePoète : Pierre-Jean Béranger (1780-1857)
Deux saisons règlent toutes choses, Pour qui sait vivre en s'amusant : Au printemps nous avons les roses, A l'automne un jus bienfaisant. Les jours croissent, le cœur s'éveille ; On fait le vin quand ils sont courts. Au printemps, adieu la bouteille ! En automne, adieu les amours !
Mieux il vaudrait unir sans doute Ces deux penchants faits pour charmer Mais pour ma santé je redoute De trop boire et de trop aimer. Or, la sagesse me conseille De partager ainsi mes jours : Au printemps, adieu la bouteille ! En automne, adieu les amours !
Au mois de mai, j'ai vu Rosette, Et mon cœur a subi ses lois. Que de caprices la coquette M'a fait essuyer en six mois ! Pour lui rendre enfin la pareille, J'appelle octobre à mon secours. Au printemps, adieu la bouteille ! En automne, adieu les amours !
Je prends, quitte et reprends Adèle, Sans façons comme sans regrets. Au revoir, un jour me dit-elle ; Elle revient longtemps après. J'étais à chanter sous la treille : Ah ! dis-je l'année a son cours. Au printemps, adieu la bouteille ! En automne, adieu les amours !
Mais il est une enchanteresse Qui change à son gré mes plaisirs. Du vin elle excite l'ivresse, Et maîtrise jusqu'aux désirs. Pour elle ce n'est pas merveille De troubler l'ordre de mes jours, Au printemps avec la bouteille, En automne avec les amours.
Depuis déjà quelque temps Il y a quelque chose de différent C’est la verdure, c’est le beau temps La neige fond, c’est le printemps
Il ne fait pas encore bien chaud Mais on entend quand même les oiseaux Et l’on voit déjà quelques fleurs On a le goût, d’être à l’extérieur
Au printemps, notre sourire renaît Même que l’enfant en nous réapparaît Notre vie je le pense vraiment Devrait être faite, uniquement de printemps
On est si heureux, on est bien joyeux Même que le soleil est radieux L’hiver s’éloigne et cède sa place On voit ressurgir les terrasses
On veut être plus beau, plus belle On pense alors aux kilos qu’on a à perdre C’est autrement qu’on voudrait manger Puis on prendra du temps pour nous chouchouter
Nos goûts, nous reviennent par milliers On a partout, envie de flâner Avant, on ne voulait pas être dehors souvent Mais aujourd’hui c’est différent, c’est le printemps
Je le dédie à tout les opprimés du monde entier,Roxanne Liberté
Sur mes cahiers d’écolier Sur mon pupitre et les arbres Sur le sable sur la neige J’écris ton nom Sur toutes les pages lues Sur toutes les pages blanches Pierre sang papier ou cendre J’écris ton nom Sur les images dorées Sur les armes des guerriers Sur la couronne des rois J’écris ton nom Sur la jungle et le désert Sur les nids sur les genêts Sur l’écho de mon enfance J’écris ton nom Sur les merveilles des nuits Sur le pain blanc des journées Sur les saisons fiancées J’écris ton nom Sur tous mes chiffons d’azur Sur l’étang soleil moisi Sur le lac lune vivante J’écris ton nom Sur les champs sur l’horizon Sur les ailes des oiseaux Et sur le moulin des ombres J’écris ton nom Sur chaque bouffée d’aurore Sur la mer sur les bateaux Sur la montagne démente J’écris ton nom Sur la mousse des nuages Sur les sueurs de l’orage Sur la pluie épaisse et fade J’écris ton nom Sur les formes scintillantes Sur les cloches des couleurs Sur la vérité physique J’écris ton nom Sur les sentiers éveillés Sur les routes déployées Sur les places qui débordent J’écris ton nom Sur la lampe qui s’allume Sur la lampe qui s’éteint Sur mes maisons réunies J’écris ton nom Sur le fruit coupé en deux Du miroir et de ma chambre Sur mon lit coquille vide J’écris ton nom Sur mon chien gourmand et tendre Sur ses oreilles dressées Sur sa patte maladroite J’écris ton nom Sur le tremplin de ma porte Sur les objets familiers Sur le flot du feu béni J’écris ton nom Sur toute chair accordée Sur le front de mes amis Sur chaque main qui se tend J’écris ton nom Sur la vitre des surprises Sur les lèvres attentives Bien au-dessus du silence J’écris ton nom Sur mes refuges détruits Sur mes phares écroulés Sur les murs de mon ennui J’écris ton nom Sur l’absence sans désir Sur la solitude nue Sur les marches de la mort J’écris ton nom Sur la santé revenue Sur le risque disparu Sur l’espoir sans souvenir J’écris ton nom Et par le pouvoir d’un mot Je recommence ma vie Je suis né pour te connaître Pour te nommer Liberté. Paul Eluard
PÂQUES EST ENFIN LÀ
Pâques est une belle fête
Pour les petits et pour les grands
Tous, la vivent à leur manière
Les enfants se réveillent tôt
Pour chercher les oeufs de Pâques!
Ils partent tous de bon coeur
Pour cette récolte du bonheur
Avec leur joli panier d'osier
Qu'ils rempliront d'oeufs en chocolat très colorés
Allez, faites courir vos petits pieds 1-2-3-
Et passez une belle journée
Joyeuses Fêtes de Pâques à tous
@copyright Théma
Par Stéphane Daniel (Enfant magazine)
Lapin gourmand, friandises et même usine en chocolat... Une histoire à
raconter à vos petits-enfants le week-end de Pâques... mais pas seulement!
Bien au chaud au fond de son terrier, Pinou lève une paupière et s’étire longuement.
- Qu’est-ce qu’il y a? demande-t-il.
- Vous avez déjà oublié? répond-elle. Nous avons des œufs à préparer! Demain, c’est le dimanche de Pâques,
et les enfants d’ici comptent sur nous! En quelques secondes, Pinou et ses deux frères sont sur pattes.
Trois boules de poils suivent leur maman et sortent sous le frais soleild’avril, direction la fabrique de chocolat,
en même temps que des dizaines d’autres lapins. Pinou est grognon.
- C’est la tradition, mon mignon.
- N’empêche que, du coup, des œufs en chocolat, on n’en a pas! marmonne Pinou. Bientôt, les lapins sont au travail
dans une immense clairière où bouillonnent des chaudrons.
Soudain, le ciel semble s’obscurcir. Tous lèvent la tête et voient une nuée de cloches ailées traverser le
ciel et disparaître à l’horizon. Pinou reste un moment le museau au ciel, rêveur.
Juste assez longtemps pour apercevoir une dernière cloche,toute petite, qui voyage à la traîne.
- Vas-y, tu peux les rattraper! l’encourage-t-il de plus belle. Il lui semble que dans le ciel, la petite cloche a
ralenti, comme si elle l’avait entendu, puis elle disparaît à son tour.
Ensuite, toute la journée, Pinou verse du bon chocolat chaud dans des moules de tailles variées tandis que,
plus loin, ses frères emballent les œufs.
Le soir venu, les lapins chargés d’œufs descendent vers les villages de la vallée.
Pinou, fatigué, laisse les autres partir devant lui. Lorsqu’il soulève enfin
sa brouette, les autres sont des taches minuscules sur la montagne.
Il arrive bientôt dans le jardin qu’on lui a désigné. Il repère le nid qui
l’attend, y dépose ses œufs, les contemple une minute, quand même tenté
d’en goûter un, mais il résiste à la tentation.
Plus tard, avant de se glisser dans son terrier, il regarde une dernière fois le ciel, étoilé maintenant.
Un petit point noir le traverse lentement, comme un oiseau.
Le lendemain, au réveil, il passe un poil de museau dehors.
Mais, foulant ensuite l’entrée du terrier, il se fige: qui a construit
ce nid d’herbe tendre posé devant lui?
Il s’approche. Au milieu, serrées l’une contre l’autre, il découvre trois carottes d’une couleur étrange.
En se penchant, il comprend. Les carottes sont en chocolat… A côté du nid, abandonnée, repose une plume.
Pinou lève les yeux au ciel.
- Merci pour ce cadeau, petite cloche perdue! lance-t-il au ciel bleu.
Puis, en criant de joie, il court réveiller ses frères.
La nuit tombe comme une larme
Sur la détresse de l’humanité
Le silence se répand dans les cœurs
Muets à jamais de tous nos aimés
La nuit vient comme une prière
Tenter de conjurer la haine
De quelques forcenés abjects
Qui refusent simplement d’aimer
La nuit est comme une mère
Éplorée dont on a tué l’enfant
Elle demeurera inconsolable
Jusqu’au dernier de ses soupirs
La nuit est triste comme un père
Démuni devant tant de violence
Il se voile les yeux pour pleurer
Jusqu’au crépuscule de ses jours
La nuit tombe comme une larme
Dit la souffrance infinie de ceux
Qui restent au bord de la route
Et qui font face à l’abomination
La nuit vient pour nous consoler
Comme fait une tendre caresse
Dont la sombre et tiède douceur
Donne la force invincible d’aimer
(Malices)
24/03/2016
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Une nuit
Dans vos bras je viendrai me blottir
Pour aimer votre peau votre corps,
Je vous offrirai de douces caresses
Recherchant vos envies et vos désirs,
Vos baisers et tendresses et plus encore,
Je glisserai vers vous jusqu'à l'ivresse.
Je me ferai belle et tendre et gourmande,
Je changerai les automnes en printemps,
Je mélangerai lenteur et ardeur,
Nos corps courbés au vent de la lande,
Nos gestes désordonnés et envoûtants
Uniront nos corps dans le bonheur.
Dans vos bras je vivrai l'envie de vous
Aux empreintes laissées dans le lit défait
Parfumé de nos ébats de la nuit,
Images froissées de notre amour fou,
Amour si doux si beau et si parfait,
Nous rejoindrons nos baisers en délices ...
@copyrightClaudineCottencin
A Pâques
Frère Jacques, frère Jacques,
Réveille-toi de ton sommeil d'hiver
Les fins taillis sont déjà verts
Et nous voici au temps de Pâques,
Frère Jacques.
Au coin du bois morne et blêmi
Où ton grand corps s'est endormi
Depuis l'automne,
L'aveugle et vacillant brouillard,
Sur les grand-routes du hasard,
S'est promené, longtemps, par les champs monotones ;
Et les chênes aux rameaux noirs
Tordus de vent farouche
Ont laissé choir,
De soir en soir,
Leur feuillage d'or mort sur les bords de ta couche.
Frère Jacques,
Il a neigé durant des mois
Et sur tes mains, et sur tes doigts
Pleins de gerçures ;
Il a neigé, il a givré,
Sur ton chef pâle et tonsuré
Et dans les plis décolorés
De ta robe de bure.
La torpide saison est comme entrée en toi
Avec son deuil et son effroi,
Et sa bise sournoise et son gel volontaire ;
Et telle est la lourdeur de ton vieux front lassé
Et l'immobilité de tes deux bras croisés,
Qu'on les dirait d'un mort qui repose sous terre.
Frère Jacques,
Hier au matin, malgré le froid,
Deux jonquilles, trois anémones
Ont soulevé leurs pétales roses ou jaunes
Vers toi,
Et la mésange à tête blanche,
Fragile et preste, a sautillé
Sur la branche de cornouiller
Qui vers ton large lit de feuillages mouillés
Se penche.
Et tu dors, et tu dors toujours,
Au coin du bois profond et sourd,
Bien que s'en viennent les abeilles
Bourdonner jusqu'au soir à tes closes oreilles
Et que l'on voie en tourbillons
Rôder sur ta barbe rigide
Un couple clair et rapide
De papillons.
Pourtant, voici qu'à travers ton somme
Tu as surpris, dès l'aube, s'en aller
Le cortège bariolé
Des cent cloches qui vont à Rome ;
Et, leurs clochers restant
Muets et hésitants
Durant ces trois longs jours et d'angoisse et d'absence,
Tu t'éveilles en écoutant
Régner de l'un à l'autre bout des champs
Le silence.
Et secouant alors
De ton pesant manteau que les ronces festonnent
Les glaçons de l'hiver et les brumes d'automne,
Frère Jacques, tu sonnes
D'un bras si rude et fort
Que tout se hâte aux prés et s'enfièvre aux collines
A l'appel clair de tes matines.
Et du bout d'un verger le coucou te répond ;
Et l'insecte reluit de broussaille en broussaille ;
Et les sèves sous terre immensément tressaillent ;
Et les frondaisons d'or se propagent et font
Que leur ombre s'incline aux vieux murs des chaumières ;
Et le travail surgit innombrable et puissant ;
Et le vent semble fait de mouvante lumière
Pour frôler le bouton d'une rose trémière
Et le front hérissé d'un pâle épi naissant.
Frère Jacques, frère Jacques
Combien la vie entière à confiance en toi ;
Et comme l'oiseau chante au faîte de mon toit ;
Frère Jacques, frère Jacques,
Rude et vaillant carillonneur de Pâques
Émile Adolphe Gustave Verhaeren,
Titre : Le Printemps Et L'automne Poète : Pierre-Jean Béranger (1780-1857)
Deux saisons règlent toutes choses,
Pour qui sait vivre en s'amusant :
Au printemps nous avons les roses,
A l'automne un jus bienfaisant.
Les jours croissent, le cœur s'éveille ;
On fait le vin quand ils sont courts.
Au printemps, adieu la bouteille !
En automne, adieu les amours !
Mieux il vaudrait unir sans doute
Ces deux penchants faits pour charmer
Mais pour ma santé je redoute
De trop boire et de trop aimer.
Or, la sagesse me conseille
De partager ainsi mes jours :
Au printemps, adieu la bouteille !
En automne, adieu les amours !
Au mois de mai, j'ai vu Rosette,
Et mon cœur a subi ses lois.
Que de caprices la coquette
M'a fait essuyer en six mois !
Pour lui rendre enfin la pareille,
J'appelle octobre à mon secours.
Au printemps, adieu la bouteille !
En automne, adieu les amours !
Je prends, quitte et reprends Adèle,
Sans façons comme sans regrets.
Au revoir, un jour me dit-elle ;
Elle revient longtemps après.
J'étais à chanter sous la treille :
Ah ! dis-je l'année a son cours.
Au printemps, adieu la bouteille !
En automne, adieu les amours !
Mais il est une enchanteresse
Qui change à son gré mes plaisirs.
Du vin elle excite l'ivresse,
Et maîtrise jusqu'aux désirs.
Pour elle ce n'est pas merveille
De troubler l'ordre de mes jours,
Au printemps avec la bouteille,
En automne avec les amours.
Pierre-Jean Béranger
Depuis déjà quelque temps
Il y a quelque chose de différent
C’est la verdure, c’est le beau temps
La neige fond, c’est le printemps
Il ne fait pas encore bien chaud
Mais on entend quand même les oiseaux
Et l’on voit déjà quelques fleurs
On a le goût, d’être à l’extérieur
Au printemps, notre sourire renaît
Même que l’enfant en nous réapparaît
Notre vie je le pense vraiment
Devrait être faite, uniquement de printemps
On est si heureux, on est bien joyeux
Même que le soleil est radieux
L’hiver s’éloigne et cède sa place
On voit ressurgir les terrasses
On veut être plus beau, plus belle
On pense alors aux kilos qu’on a à perdre
C’est autrement qu’on voudrait manger
Puis on prendra du temps pour nous chouchouter
Nos goûts, nous reviennent par milliers
On a partout, envie de flâner
Avant, on ne voulait pas être dehors souvent
Mais aujourd’hui c’est différent, c’est le printemps
Claude Marcel Breault
Je le dédie à tout les opprimés du monde entier,Roxanne
Liberté
Sur mes cahiers d’écolier
Sur mon pupitre et les arbres
Sur le sable sur la neige
J’écris ton nom
Sur toutes les pages lues
Sur toutes les pages blanches
Pierre sang papier ou cendre
J’écris ton nom
Sur les images dorées
Sur les armes des guerriers
Sur la couronne des rois
J’écris ton nom
Sur la jungle et le désert
Sur les nids sur les genêts
Sur l’écho de mon enfance
J’écris ton nom
Sur les merveilles des nuits
Sur le pain blanc des journées
Sur les saisons fiancées
J’écris ton nom
Sur tous mes chiffons d’azur
Sur l’étang soleil moisi
Sur le lac lune vivante
J’écris ton nom
Sur les champs sur l’horizon
Sur les ailes des oiseaux
Et sur le moulin des ombres
J’écris ton nom
Sur chaque bouffée d’aurore
Sur la mer sur les bateaux
Sur la montagne démente
J’écris ton nom
Sur la mousse des nuages
Sur les sueurs de l’orage
Sur la pluie épaisse et fade
J’écris ton nom
Sur les formes scintillantes
Sur les cloches des couleurs
Sur la vérité physique
J’écris ton nom
Sur les sentiers éveillés
Sur les routes déployées
Sur les places qui débordent
J’écris ton nom
Sur la lampe qui s’allume
Sur la lampe qui s’éteint
Sur mes maisons réunies
J’écris ton nom
Sur le fruit coupé en deux
Du miroir et de ma chambre
Sur mon lit coquille vide
J’écris ton nom
Sur mon chien gourmand et tendre
Sur ses oreilles dressées
Sur sa patte maladroite
J’écris ton nom
Sur le tremplin de ma porte
Sur les objets familiers
Sur le flot du feu béni
J’écris ton nom
Sur toute chair accordée
Sur le front de mes amis
Sur chaque main qui se tend
J’écris ton nom
Sur la vitre des surprises
Sur les lèvres attentives
Bien au-dessus du silence
J’écris ton nom
Sur mes refuges détruits
Sur mes phares écroulés
Sur les murs de mon ennui
J’écris ton nom
Sur l’absence sans désir
Sur la solitude nue
Sur les marches de la mort
J’écris ton nom
Sur la santé revenue
Sur le risque disparu
Sur l’espoir sans souvenir
J’écris ton nom
Et par le pouvoir d’un mot
Je recommence ma vie
Je suis né pour te connaître
Pour te nommer
Liberté.
Paul Eluard