Poésies,contes et légendes.

Par Yannick Fondin - 1 il y a 10 années 4 mois
27/03/2016 - 08:26

PÂQUES EST ENFIN LÀ
Pâques est une belle fête
Pour les petits et pour les grands
Tous, la vivent à leur  manière
Les enfants se réveillent tôt
Pour chercher les oeufs de Pâques!
Ils partent tous de bon coeur
Pour cette récolte du bonheur
Avec  leur joli panier d'osier
Qu'ils rempliront d'oeufs en chocolat très colorés
Allez, faites courir vos petits pieds 1-2-3-
Et passez une belle journée
Joyeuses Fêtes de Pâques à tous

@copyright Théma
 

27/03/2016 - 07:49
                                Les Lapins de Pâques

Par Stéphane Daniel (Enfant magazine)


Lapin gourmand, friandises et même usine en chocolat... Une histoire à
raconter à vos petits-enfants le week-end de Pâques... mais pas seulement!

Bien au chaud au fond de son terrier, Pinou lève une paupière et s’étire longuement. 
- Qu’est-ce qu’il y a? demande-t-il.
- Vous avez déjà oublié? répond-elle. Nous avons des œufs à préparer! Demain, c’est le dimanche de Pâques,
et les enfants d’ici comptent sur nous! En quelques secondes, Pinou et ses deux frères sont sur pattes.
Trois boules de poils suivent leur maman et sortent sous le frais soleild’avril, direction la fabrique de chocolat,
en même temps que des dizaines d’autres lapins. Pinou est grognon.
- C’est la tradition, mon mignon.
- N’empêche que, du coup, des œufs en chocolat, on n’en a pas! marmonne Pinou. Bientôt, les lapins sont au travail
dans une immense clairière où bouillonnent des chaudrons.

Soudain, le ciel semble s’obscurcir. Tous lèvent la tête et voient une nuée de cloches ailées traverser le
ciel et disparaître à l’horizon. Pinou reste un moment le museau au ciel, rêveur.
Juste assez longtemps pour apercevoir une dernière cloche,toute petite, qui voyage à la traîne.

- Vas-y, tu peux les rattraper! l’encourage-t-il de plus belle. Il lui semble que dans le ciel, la petite cloche a
ralenti, comme si elle l’avait entendu, puis elle disparaît à son tour. 
Ensuite, toute la journée, Pinou verse du bon chocolat chaud dans des moules de tailles variées tandis que,
plus loin, ses frères emballent les œufs.

Le soir venu, les lapins chargés d’œufs descendent vers les villages de la vallée. 

Pinou, fatigué, laisse les autres partir devant lui. Lorsqu’il soulève enfin
sa brouette, les autres sont des taches minuscules sur la montagne.
Il arrive bientôt dans le jardin qu’on lui a désigné. Il repère le nid qui
l’attend, y dépose ses œufs, les contemple une minute, quand même tenté
d’en goûter un, mais il résiste à la tentation.

Plus tard, avant de se glisser dans son terrier, il regarde une dernière fois le ciel, étoilé maintenant.
Un petit point noir le traverse lentement, comme un oiseau.
Le lendemain, au réveil, il passe un poil de museau dehors.
Mais, foulant ensuite l’entrée du terrier, il se fige: qui a construit
ce nid d’herbe tendre posé devant lui?
Il s’approche. Au milieu, serrées l’une contre l’autre, il découvre trois carottes d’une couleur étrange. 
En se penchant, il comprend. Les carottes sont en chocolat… A côté du nid, abandonnée, repose une plume.
Pinou lève les yeux au ciel.
- Merci pour ce cadeau, petite cloche perdue! lance-t-il au ciel bleu.
Puis, en criant de joie, il court réveiller ses frères.
26/03/2016 - 07:43

 
La plume, piètre témoin !
 
Il est là, allongé près d’elle,
Après plusieurs étreintes
Passionnées de cette nuit
D’amour qui n’en finit pas.
Si l’amour est une douce
Arme pour rendre l’âme,
Engageons nos dernières
Forces pour vivre ces
Moments comme si le
Monde devait s’arrêter.
 
Ils sont deux ce soir ;
Deux corps unis ensemble,
Deux corps affamés d’amour,
Au-delà de la passion charnelle,
Deux corps affamés de baisers,
De caresses tendres, de mots
Qui font résonner le cœur.
 
Elle pose sa belle tête blonde
Sur son épaule, se blottissant
Comme une chatte câline
Dans ce doux nid douillet.
Le langage des mots est
Parfois trop éphémère
Pour exprimer la passion ;
Un seul regard ou une seule
Caresse sont suffisantes
Pour sceller une flamme,
Le désir, l’un pour l’autre.
 
D’écrire la passion de deux êtres
Qui s’aiment, les sentiments qui
Font vibrer leur cœur, une tâche
Bien difficile et ardue pour un
Ecrivain ou un poète ; la plume
Est un piètre témoin !
 
Patrick Etienne
26/03/2016 - 07:24
DIEU SE SERAIT-IL TROMPÉ ?

DIEU SE SERAIT-IL TROMPÉ ?

N’aurait-il pas été plus respectable,
plus acceptable, pour Jésus, le Roi
des rois, de naître dans un palais,
entouré des membres illustres de la
cour, jouissant des honneurs et des
éloges de la société ?  

Mais au lieu de cela, Il naquit sur
la terre battue d’une étable,
enveloppé de chiffons et couché dans
une mangeoire à bestiaux, avec, pour
seul entourage, une troupe bigarrée
de pauvres bergers agenouillés auprès
de Lui, à même le sol.

N’aurait-il pas été préférable de Lui
donner pour père terrestre un puissant
monarque, plutôt qu’un humble
charpentier comme Joseph?  

L’appui et le soutien de l’ordre établi
n’auraient-ils pas quelque peu facilité
les choses pour Jésus et Ses disciples ?  

Par ailleurs, n’était-il pas humiliant,
totalement injuste, que Ses parents
aient dû fuir leur pays, comme des
réfugiés ou de vulgaires criminels,
pour avoir donné naissance au chef
d’un nouveau gouvernement
révolutionnaire, le Royaume de Dieu.

Et n’aurait-il pas été préférable que
Jésus adopte une façon de vivre un peu
plus décente, plus convenable, au lieu
de vivre aux crochets des autres, en
allant glaner sa nourriture dans les
champs ou en dormant chez  l’habitant
(entre autres, chez les deux jeunes et
jolies sœurs célibataires, Marthe et
Marie); et au lieu d’être enterré dans
une tombe qui n’était pas la Sienne ?

Fallait-il vraiment qu’Il provoque
toujours la religion établie, qu’Il
défie les conventions, qu’Il s’attaque
aux traditions et menace le statu quo ?
Ce qui lui valut d’être exécuté en
compagnie de vulgaires criminels, et
d’être affublé de la mauvaise réputation
qu’on Lui connaît : l’ami des collecteurs
d’impôts, le compagnon des ivrognes et
des prostituées, un amateur de bonne
chère, un hors-la-loi, un fauteur de
troubles, un fanatique possédé du démon,
un faux prophète de la pire espèce ?  
C’est ce qu’on disait de Lui !

Dieu n’aurait-Il pas pu user de tactiques
un peu moins sujettes à controverse, ce
qui Lui aurait permis d’atteindre Son but
d’une façon plus pacifique, plus
acceptable, plus respectable ? Et pourquoi
toujours vouloir braver l’ordre établi de
façon aussi délibérée ?

Pourquoi faire exprès de choisir comme
disciples une bande de pêcheurs sans le sou,
et un collecteur d’impôts détesté de tous ?  

Le Roi des rois n’aurait-Il pas pu assurer
un meilleur départ à Son nouveau mouvement
et progresser plus vite s’Il avait fait les
choses à la manière des hommes, s’Il avait
choisi Ses disciples parmi les membres de
l’éminent Sanhédrin, qu’Il avait gagné le
soutien des synagogues et avait obtenu la
permission du grand prêtre, sans oublier
une autorisation de Rome ?

Dieu se serait-Il trompé ?

Jésus, Tu as chassé à coup de fouet les
changeurs du Temple : mais si seulement Tu
t’étais contenté de le faire une seule fois,
les autorités auraient pu Te le pardonner.
Mais Tu as récidivé, et en plus, Tu as cassé
leurs tables et renversé leur argent ! C’en
était trop, Tu le savais bien ! Tu savais
bien qu’on finirait par vouloir Ta peau !

On peut comprendre que Tu aies commis
quelques erreurs de parcours, mais n’était-ce
pas une attitude irresponsable de Ta part ?
Ne crois-Tu pas, Seigneur, que Tu aurais pu
légèrement améliorer Tes tactiques ?

Tu aurais pu sûrement peaufiner quelque peu
Tes méthodes et Ton message, pour que les
choses ne soient pas trop dures à avaler.
Comme le jour où Tu as demandé à Tes
disciples de manger Ta chair et de boire
Ton sang. Allons, Tu devais bien te douter
qu’ils allaient penser que Tu voulais les
initier au cannibalisme !

On dirait que Tu as tout fait pour qu’on
Te rejette : une grande part de Tes
méthodes et de Ton message est extrêmement
difficile à avaler pour ceux qui respectent
un tant soit peu les traditions! Tu as
rendu les choses très difficiles à expliquer
à la bonne société. Pourquoi défier à ce
point les conventions et prêter le flanc
aux critiques ? Pourquoi t’es-Tu conduit
en iconoclaste et d’une façon aussi saugrenue?  

On ne peut pas dire que Tu nous facilites la
tâche !

N’étais-Tu pas le moins du monde soucieux du
qu’en-dira-t-on ? Te moquais-Tu complètement
de ce qu’on pensait de Toi et de Tes disciples?
Étais-Tu à ce point insensible à tous les
commérages qui circulaient sur Toi et sur les
hommes et les femmes qui T’accompagnaient ?
Comment pouvais-Tu nous faire une chose
pareille, Seigneur ?

Pourquoi t’acharner à être aussi difficile à
expliquer au grand public ? Que crois-Tu que
les gens vont  penser d’un comportement aussi
inexcusable ? Ils ne peuvent se fier qu’à ce
qu’ils voient et ce qu’ils entendent. Ce qui,
en l’occurrence, n’est pas fait pour arranger
les choses !

Permets-nous, Seigneur, d’améliorer Tes
méthodes, d’affiner un peu Ton message, et
de passer sous silence certains aspects
controversés de Ton ministère ! Nous ne
voulons pas refaire Tes erreurs !  Autrement,
si Tes disciples continuent de suivre
l’exemple d’un non-conformiste tel que Toi,
ils courent au devant de sérieux ennuis.

Permets-nous d’apparaître un peu plus
respectables aux yeux du monde !

Ne pourrais-Tu pas, en ce qui nous concerne,
nous permettre d’avoir un comportement un peu
plus sociable, pour faire en sorte que nous
n’ayons pas à subir le genre de persécution
dont Toi et Tes premiers disciples avez
souffert ? N’est-il pas normal que nous
tirions les leçons de Ton mauvais exemple,
de façon à éviter de faire les mêmes erreurs?  

Et, Seigneur, Tu aurais pu faire preuve d’un
peu plus de respect à l’égard du Temple et
des synagogues. Tu n’es pas sans savoir que
les édifices constituent le fondement de
toute religion. Sans eux, où serait notre
religion ? Nous n’aurions nulle part où
célébrer nos cérémonies. Et puis, comment
expliquer notre appartenance religieuse si
nous n’avions pas différentes confessions?

Quant à proclamer que le Temple juif — qui
était considéré comme la maison de Dieu —
était voué à la destruction, n’était-ce pas
là un sacrilège et un blasphème ? Qui, à Ton
avis, allons-nous gagner à notre cause, si
nous nous mettons à dire des choses pareilles?

Ne te serais-Tu pas trompé, Seigneur ?

N’y aurait-il pas une meilleure façon de
procéder ? Tu aurais pu viser une classe
sociale un peu plus distinguée, choisir des
méthodes plus acceptables, et un message un
peu moins choquant qui ne rebuterait pas le
public au point de le dresser contre Toi.

N’est-il pas normal de vouloir que les gens
pensent du bien de nous, et d’aspirer à un
minimum de respectabilité au sein de la
communauté ? Nous ne demandons nullement à
faire la une des journaux, surtout pas de
manière aussi déplaisante. Nous ne cherchons
pas à nous faire traiter de fanatiques
religieux.

Faut-il, Seigneur, que pour nous garder
séparés du monde, et par refus des
concessions, nous soyons à ce point mis
au ban de la société — pour prévenir
toute tentation de retour en arrière ?
Faut-il que nous soyons totalement rejetés
pour que Tu puisses demeurer notre seul et
unique refuge ?  

Faut-il que nous coupions tous les ponts
pour rendre toute retraite impossible ?

N’est-ce pas trop demander ? Tu as fait de
nous des réprouvés de la société, à l’instar
de Paul, et des apôtres  — que ce dernier
appelait les déchets de l’humanité ; comme
l’étaient Tes premiers disciples : des
inadaptés, des originaux, des fanatiques,
d’étranges personnages.

Si nous Te suivons dans cette voie, nous
risquons d’atteindre un point de non-retour!

Nous serons à jamais bannis de la société.
Cela pourrait donner des idées de division
et de trahison à ceux dont la loyauté est
douteuse, comme Judas qui T’a trahi.

Ta façon de procéder serait une telle pierre
d’achoppement pour ceux d’entre nous dont
l’engagement est faible, que notre nombre
irait en s’amenuisant, et qu’il deviendrait
extrêmement difficile de convaincre quiconque
d’accepter un tel extrémisme et de telles
exigences de loyauté, d’engagement et de
doctrine. Souviens-toi de ce qu’il T’est
arrivé après Ton fameux « sermon sur le sang
et la chair » !
 
***
Une manière « plus correcte, plus convenable »,
dites-vous ? Vous n’y pensez pas ! En règle
générale, ce sont les hommes qui ont inventé ça.

Mais la manière dont Dieu opère est souvent
inattendue, incorrecte et peu convenable ! Il
va à l’encontre des conventions, des traditions,
de l’orthodoxie, des grandes pompes, et de ce
qu’on appelle le bon sens.

« Car vos pensées ne sont pas Mes pensées, et
vos voies ne sont pas Mes voies, déclare
l’Eternel ; autant le ciel est élevé au-dessus
de la terre, autant Mes voies sont élevées
au-dessus de vos voies, et autant Mes pensées
sont élevées au-dessus des vôtres. »
« Qui peut connaître la pensée du Seigneur,
et qui peut L’instruire ? »

C’est peine perdue de vouloir comprendre les
plans de Dieu par notre seule intelligence
naturelle, parce qu’il est hautement improbable
que les choses se passent comme nous l’avons
imaginé. De peur que nous ne puissions nous
vanter en disant : « C’est la force de mon
bras qui m’a sauvé ! »

Pour qui nous prenons-nous de vouloir dire à
Dieu quoi faire et comment faire ? Dieu sait
ce qu’Il fait, et Ses méthodes ne sont pas
notre affaire ! Gardons-nous de vouloir dire
à Dieu comment Il doit s’y prendre.
« Seigneur, Tu dois suivre telle ou telle
méthode, pour que nous soyons mieux acceptés,
mieux compris. »

Laissez tomber ceux qui ne veulent pas
comprendre ! Soyez assuré que Dieu sait ce
qu’Il fait ! « Mets ta confiance dans
l’Éternel de tout ton cœur, et ne te repose
pas sur ta propre intelligence. Cherche à
connaître Sa volonté pour tout ce que tu
entreprends, et Il te conduira sur le droit
chemin. »

Dieu ne se trompe pas ! Même la « folie » de
Dieu est plus sage que la sagesse des hommes,
et la faiblesse de Dieu est plus forte que la
force des hommes. Il n’est pas de meilleure
voie que celle de Dieu.

Les voies de Dieu ne sont pas celles des hommes,
nous dit la Bible.

Dieu est différent. Ses enfants sont censés
être différents eux aussi. Et ils sont censés
faire une différence dans le monde qui les
entoure.
25/03/2016 - 07:30
La nuit tombe
 
La nuit tombe comme une larme
Sur la détresse de l’humanité
Le silence se répand dans les cœurs
Muets à jamais de tous nos aimés
 
La nuit vient comme une prière
Tenter de conjurer la haine
De quelques forcenés abjects
Qui refusent simplement d’aimer
 
La nuit est comme une mère
Éplorée dont on a tué l’enfant
Elle demeurera inconsolable
Jusqu’au dernier de ses soupirs
 
La nuit est triste comme un père
Démuni devant tant de violence
Il se voile les yeux pour pleurer
Jusqu’au crépuscule de ses jours
 
La nuit tombe comme une larme
Dit la souffrance infinie de ceux
Qui restent au bord de la route
Et qui font face à l’abomination
 
La nuit vient pour nous consoler
Comme fait une tendre caresse
Dont la sombre et tiède douceur
Donne la force invincible d’aimer

 
 (Malices)
24/03/2016
****************************************************************************************************
                                                           Une nuit
Dans vos bras je viendrai me blottir
Pour aimer votre peau votre corps,
Je vous offrirai de douces caresses
Recherchant vos envies et vos désirs,
Vos baisers et tendresses et plus encore,
Je glisserai vers vous jusqu'à l'ivresse.
          Je me ferai belle et tendre et gourmande,
           Je changerai les automnes en printemps,
           Je mélangerai lenteur et ardeur,
           Nos corps courbés au vent de la lande,
           Nos gestes désordonnés et envoûtants
           Uniront nos corps dans le bonheur.
Dans vos bras je vivrai l'envie de vous
Aux empreintes laissées dans le lit défait
Parfumé de nos ébats de la nuit,
Images froissées de notre amour fou,
Amour si doux si beau et si parfait,
Nous rejoindrons nos baisers en délices ...

 
@copyrightClaudineCottencin
24/03/2016 - 16:57

A Pâques

Frère Jacques, frère Jacques, 
Réveille-toi de ton sommeil d'hiver 
Les fins taillis sont déjà verts 
Et nous voici au temps de Pâques, 
Frère Jacques.


Au coin du bois morne et blêmi 
Où ton grand corps s'est endormi 
Depuis l'automne, 
L'aveugle et vacillant brouillard, 
Sur les grand-routes du hasard, 
S'est promené, longtemps, par les champs monotones ; 
Et les chênes aux rameaux noirs 
Tordus de vent farouche 
Ont laissé choir, 
De soir en soir, 
Leur feuillage d'or mort sur les bords de ta couche.


Frère Jacques, 
Il a neigé durant des mois 
Et sur tes mains, et sur tes doigts 
Pleins de gerçures ; 
Il a neigé, il a givré, 
Sur ton chef pâle et tonsuré 
Et dans les plis décolorés 
De ta robe de bure.


La torpide saison est comme entrée en toi 
Avec son deuil et son effroi, 
Et sa bise sournoise et son gel volontaire ; 
Et telle est la lourdeur de ton vieux front lassé 
Et l'immobilité de tes deux bras croisés, 
Qu'on les dirait d'un mort qui repose sous terre.


Frère Jacques, 
Hier au matin, malgré le froid, 
Deux jonquilles, trois anémones 
Ont soulevé leurs pétales roses ou jaunes 
Vers toi, 
Et la mésange à tête blanche, 
Fragile et preste, a sautillé 
Sur la branche de cornouiller 
Qui vers ton large lit de feuillages mouillés 
Se penche.


Et tu dors, et tu dors toujours, 
Au coin du bois profond et sourd, 
Bien que s'en viennent les abeilles 
Bourdonner jusqu'au soir à tes closes oreilles 
Et que l'on voie en tourbillons 
Rôder sur ta barbe rigide 
Un couple clair et rapide 
De papillons.


Pourtant, voici qu'à travers ton somme 
Tu as surpris, dès l'aube, s'en aller 
Le cortège bariolé 
Des cent cloches qui vont à Rome ; 
Et, leurs clochers restant 
Muets et hésitants 
Durant ces trois longs jours et d'angoisse et d'absence, 
Tu t'éveilles en écoutant 
Régner de l'un à l'autre bout des champs 
Le silence.


Et secouant alors 
De ton pesant manteau que les ronces festonnent 
Les glaçons de l'hiver et les brumes d'automne, 
Frère Jacques, tu sonnes 
D'un bras si rude et fort 
Que tout se hâte aux prés et s'enfièvre aux collines 
A l'appel clair de tes matines.


Et du bout d'un verger le coucou te répond ; 
Et l'insecte reluit de broussaille en broussaille ; 
Et les sèves sous terre immensément tressaillent ;
Et les frondaisons d'or se propagent et font
Que leur ombre s'incline aux vieux murs des chaumières ; 
Et le travail surgit innombrable et puissant ; 
Et le vent semble fait de mouvante lumière 
Pour frôler le bouton d'une rose trémière 
Et le front hérissé d'un pâle épi naissant.


Frère Jacques, frère Jacques 
Combien la vie entière à confiance en toi ; 
Et comme l'oiseau chante au faîte de mon toit ; 
Frère Jacques, frère Jacques, 
Rude et vaillant carillonneur de Pâques

 
Émile Adolphe Gustave Verhaeren,
24/03/2016 - 16:53





23/03/2016 - 17:51
Poème du Mercredi Après-Midi



Titre : Le Printemps Et L'automne
Poète : Pierre-Jean Béranger  (1780-1857)

Deux saisons règlent toutes choses,
Pour qui sait vivre en s'amusant :
Au printemps nous avons les roses,
A l'automne un jus bienfaisant.
Les jours croissent, le cœur s'éveille ;
On fait le vin quand ils sont courts.
Au printemps, adieu la bouteille !
En automne, adieu les amours !

Mieux il vaudrait unir sans doute
Ces deux penchants faits pour charmer
Mais pour ma santé je redoute
De trop boire et de trop aimer.
Or, la sagesse me conseille
De partager ainsi mes jours :
Au printemps, adieu la bouteille !
En automne, adieu les amours !

Au mois de mai, j'ai vu Rosette,
Et mon cœur a subi ses lois.
Que de caprices la coquette
M'a fait essuyer en six mois !
Pour lui rendre enfin la pareille,
J'appelle octobre à mon secours.
Au printemps, adieu la bouteille !
En automne, adieu les amours !

Je prends, quitte et reprends Adèle,
Sans façons comme sans regrets.
Au revoir, un jour me dit-elle ;
Elle revient longtemps après.
J'étais à chanter sous la treille :
Ah ! dis-je l'année a son cours.
Au printemps, adieu la bouteille !
En automne, adieu les amours !

Mais il est une enchanteresse
Qui change à son gré mes plaisirs.
Du vin elle excite l'ivresse,
Et maîtrise jusqu'aux désirs.
Pour elle ce n'est pas merveille
De troubler l'ordre de mes jours,
Au printemps avec la bouteille,
En automne avec les amours.

 
Pierre-Jean Béranger
 
23/03/2016 - 08:44
Ça sent bon le printemps


Depuis déjà quelque temps
Il y a quelque chose de différent
C’est la verdure, c’est le beau temps
La neige fond, c’est le printemps

Il ne fait pas encore bien chaud
Mais on entend quand même les oiseaux
Et l’on voit déjà quelques fleurs
On a le goût, d’être à l’extérieur

Au printemps, notre sourire renaît
Même que l’enfant en nous réapparaît
Notre vie je le pense vraiment
Devrait être faite, uniquement de printemps

On est si heureux, on est bien joyeux
Même que le soleil est radieux
L’hiver s’éloigne et cède sa place
On voit ressurgir les terrasses

On veut être plus beau, plus belle
On pense alors aux kilos qu’on a à perdre
C’est autrement qu’on voudrait manger
Puis on prendra du temps pour nous chouchouter

Nos goûts, nous reviennent par milliers
On a partout, envie de flâner
Avant, on ne voulait pas être dehors souvent
Mais aujourd’hui c’est différent, c’est le printemps

Claude Marcel Breault

23/03/2016 - 07:29



Je le dédie à tout les opprimés du monde entier,Roxanne

Liberté
 

Sur mes cahiers d’écolier
Sur mon pupitre et les arbres
Sur le sable sur la neige
J’écris ton nom
Sur toutes les pages lues
Sur toutes les pages blanches
Pierre sang papier ou cendre
J’écris ton nom
Sur les images dorées
Sur les armes des guerriers
Sur la couronne des rois
J’écris ton nom
Sur la jungle et le désert
Sur les nids sur les genêts
Sur l’écho de mon enfance
J’écris ton nom
Sur les merveilles des nuits
Sur le pain blanc des journées
Sur les saisons fiancées
J’écris ton nom
Sur tous mes chiffons d’azur
Sur l’étang soleil moisi
Sur le lac lune vivante
J’écris ton nom
Sur les champs sur l’horizon
Sur les ailes des oiseaux
Et sur le moulin des ombres
J’écris ton nom
Sur chaque bouffée d’aurore
Sur la mer sur les bateaux
Sur la montagne démente
J’écris ton nom
Sur la mousse des nuages
Sur les sueurs de l’orage
Sur la pluie épaisse et fade
J’écris ton nom
Sur les formes scintillantes
Sur les cloches des couleurs
Sur la vérité physique
J’écris ton nom
Sur les sentiers éveillés
Sur les routes déployées
Sur les places qui débordent
J’écris ton nom
Sur la lampe qui s’allume
Sur la lampe qui s’éteint
Sur mes maisons réunies
J’écris ton nom
Sur le fruit coupé en deux
Du miroir et de ma chambre
Sur mon lit coquille vide
J’écris ton nom
Sur mon chien gourmand et tendre
Sur ses oreilles dressées
Sur sa patte maladroite
J’écris ton nom
Sur le tremplin de ma porte
Sur les objets familiers
Sur le flot du feu béni
J’écris ton nom
Sur toute chair accordée
Sur le front de mes amis
Sur chaque main qui se tend
J’écris ton nom
Sur la vitre des surprises
Sur les lèvres attentives
Bien au-dessus du silence
J’écris ton nom
Sur mes refuges détruits
Sur mes phares écroulés
Sur les murs de mon ennui
J’écris ton nom
Sur l’absence sans désir
Sur la solitude nue
Sur les marches de la mort
J’écris ton nom
Sur la santé revenue
Sur le risque disparu
Sur l’espoir sans souvenir
J’écris ton nom
Et par le pouvoir d’un mot
Je recommence ma vie
Je suis né pour te connaître
Pour te nommer
Liberté.
Paul Eluard