Je dédie ce poème à Hugo, mon petit-fils, qui a souffert pendant 7 ans de sa scolarité de discrimination de la part de ses enseignants! Je pense qu'un de mes amis se reconnaîtra également dans ce poème.
L'enfant précoce (surdoué). Son esprit affûté, ses remarques ironiques, Dès l'enfance, l'ont mis hors des groupes ordinaires. Il s'exprime sur tout, il ne sait pas se taire, Et aux autres gamins, voilà qu'il fait la nique! Ses compagnons de classe l'excluent et le rejettent. Lui qui veut avant tout se faire des amis, Souffre au fond de son coeur, des marques de mépris! Alors furieux soudain, le voilà qui se jette Sur celui qui osa le désigner du doigt. Mais toujours c'est à lui que vont les remontrances, Les professeurs aussi renient la différence! Il est ce trublion, il est ce hors-la-loi! De s'intégrer au groupe, il n'a aucune chance!
Poème Du Jour Ô nostalgie des lieux qui n'étaient point assez aimés à l'heure passagère, que je voudrais leur rendre de loin le geste oublié, l'action supplémentaire ! Revenir sur mes pas, refaire doucement - et cette fois, seul - tel voyage, rester à la fontaine davantage, toucher cet arbre, caresser ce banc ...
Monter à la chapelle solitaire que tout le monde dit sans intérêt ; pousser la grille de ce cimetière, se taire avec lui qui tant se tait. Car n'est-ce pas le temps où il importe de prendre un contact subtil et pieux ?
Tel était fort, c'est que la terre est forte ; et tel se plaint : c'est qu'on la connaît peu.
La Légende De La Mariée Du Cimetière – Irlande Cette légende est reliée avec le cimetière d’Errigal dans le Comté de Monaghan, et aurait surement disparue comme beaucoup d’autres légendes si elle n’avait pas été retranscrite dans une ballade portant le nom de « The Churchyard Bride » (la mariée du cimetière). Il y a une centaine d’années, les gens du voisinage pensaient que le cimetière d’Errigal était hanté par un esprit amoureux qui pouvait apparaitre sous la forme des jeunes gens dont les proches parents étaient enterrés dans le cimetière. Son apparition était tout le temps un présage de mort pour ceux qui avait le malheur de le croiser son chemin. Quand des funérailles avaient lieu, l’esprit accostait la dernière personne à quitter les lieux et exerçait sur elle une attirance inexplicable. Si cette personne était un jeune homme, l’esprit prenait la forme d’une jolie jeune fille qui lui faisait promettre de se retrouver au même endroit, le même jour du mois suivant. À l’inverse, si la dernière personne à se trouver dans le cimetière était une femme, l’esprit prenait la forme d’un beau jeune homme lui demandant la même promesse. Cette promesse était toujours sellée par un baisé par lequel le poison mortel était transmis. Puis les amoureux se séparaient et une fois sortit du cimetière, la victime se rendait compte de ce qui lui était arrivé et pouvait abandonner tout espoir de vie. La mort emportait systématiquement toutes les personnes qui avaient été pris au piège dans le cimetière. La ballade sur cette histoire à été écrit par un auteur nommée Carleton et ce dernier raconte qu’un jour, on lui a montré la tombe d’un jeune homme âgé de dix-huit ans dont on disait qu’il avait été victime de cet esprit. Il avait attrapé de la fièvre, mourut et fut enterré le jour où il était censé retrouvé l’esprit c'est-à-dire exactement un mois après la première rencontre. Le prêtre local aurait essayé de l’exorcisé pour sortir la victime des griffes de l’esprit mais il aurait évidemment échoué.
La Chambre Des Demoiselles Les Plus Belles Légendes De Normandie - 1932 - Eugène Anne
Etretat
La grande falaise blanche d’Étretat tombe à pic sur la mer ; la crête gazonnée domine d’une centaine de mètres les galets et les mas de cailloux qui s’étalent à son pied sur le rivage.
La nuit est proche. Le vent se lève. La mer mugit. Les nuées livides passent dans le ciel sombre. Par instants, la lune se montre dans une éclaircie. Deux pêcheurs attardés s’en reviennent à la ville, sur le sentier qui, là-haut, longe le bord de la falaise. L’endroit est lugubre et solitaire. Soudain, des gémissements se font entendre. Les deux pêcheurs s’arrêtent et regardent autour d’eux. A quelques pas, dans un vallonnement, trois formes blanches se dressent , éclairées par la lune blafarde ; Elles lèvent leurs bras au ciel dans un geste de supplication ; leurs longs cheveux dénoués flottent épars sur leurs épaules ; elles sanglotent, et les larmes ruissellent sur leurs visages.
« Les Demoiselles ! Ce sont les Demoiselles ! » crient les pêcheurs effrayés. « Prions pour elles ! » Ils font un grand signe de croix, pressent le pas, et murmurent une courte prière, tandis que la lune se cache à nouveau derrière les nuées, et que les fantômes des trois jeunes filles s’estompent, s’atténuent, et disparaissent dans la brume ... Voici, maintenant, à peu près, ce qui se passa, il y a longtemps , en cet endroit même. Maître Jolivet, un brave marchand d’Étretat, avait trois filles, Éléonor, Jacinthe et Catherinette, connues à dix lieux à la ronde pour leur grâce et leur joliesse. Leurs fiancés, trois jeunes hommes du voisinage, étaient soldats et partis pour la guerre. Dès leur retour qui ne pouvait tarder, le triple mariage devait avoir lieu.
Or, un riche seigneur du Pays de Caux, le Baron de Fréfossé, avait remarqué les trois sœurs. Soudard, brutal et violent, il n’admettait aucune résistance à sa volonté. La fantaisie lui était venue de prendre les jeunes filles à son service ; Il ne voulait ; disait-il, avoir près de lui, pour tenir sa maison et servir la Baronne, que des visages frais et rieurs. Mais, Catherinette, Éléonor et Jacinthe connaissaient l’humeur méchante et les terribles colères du Baron de Fréfossé, et, voulant rester libres, elles avaient refusé, à plusieurs reprises, d’accepter ses propositions.
Furieux de cette résistance inattendue, le châtelain s’était juré d’amener les trois sœurs dans son manoir, et d’employer la force s’il le fallait : en ce temps là, contre la volonté d’un puissant seigneur, les gens du peuple n’avaient guère de recours.
Par un soir d’été, elles se promenaient sur la crête des falaises, tendrement enlacées, et devisant gaiement. Elles s’étaient écartées, imprudemment, de tout lieu habité. Comme elles descendaient dans un vallonnement plus sombre, une grande ombre à cheval surgit devant elles. C’était le Baron redouté, suivi d’un fidèle serviteur.
« Ah ! mes belles, cria-t-il, je vous tiens ! Vous ne m’échapperez pas ! En croupe, et suivez-nous ! » Les trois demoiselles, à sa vue, poussent un cri d’épouvante, et prennent la fuite.
Près de là s’ouvre un sentier abrupt, qui dévale vers un ravin, puis vers la mer. Elles s’y engagent, au risque d’être précipitées dans les flots, qui déferlent à trois cent pieds au-dessous d’elles. Elles descendent de roc en roc, se soutenant aux aspérités. Le seigneur a mis pied à terre et les suit, mais il est lourd et gros et ne peut les rejoindre. Oh bonheur ! Derrière une roche pointue, presque au sommet d’une sorte d’aiguille de pierre, les trois fugitives aperçoivent par hasard une crevasse très étroite.
« Cachons-nous là ! » disent-elles. Et, résolument, elles se glissent dans l’étroite ouverture, juste assez large pour qu’elles y pénètrent. Elles se trouvent à l’intérieur d’une toute petite grotte, où elles ont de la peine à se tenir debout. Elles entendent le seigneur qui continue ses recherches : plusieurs fois il passe sans la voir devant l’entrée de la grotte. Il jure, il appelle, il menace ... Personne ne lui répond. Fatigué, et pris de vertige devant le précipice qui, béant, s’ouvre devant lui, il remonte sur le plateau. Les trois sœurs, hélas ! n’étaient point sauvées. La nuit se passa ; au matin, elles essayèrent de sortir de leur abri, mais, ô douleur ! elles virent avec effroi que la porte était murée. Un éboulement s’était produit, sans doute, comme cela est fréquent dans ces rocs calcaires ; à la grotte il n’y avait plus aucune issue !
Les captives demeurèrent en ce lieu trois nuits et trois jours. On les chercha, mais sans succès. Le soir du troisième jour, une vielle femme qui ramassait des coquillages sur le grève vit s’élever du haut de la falaise trois blanches colombes ; c’étaient les âmes des trois sœurs qui s’envolaient vers le ciel. Longtemps après, de hardis chasseurs découvrirent la fracture du rocher. Ils enlevèrent les pierres qui l’encombraient , et, munis d’une lanterne, explorèrent l’intérieur. Là, sur le sol recouvert de sable, ils trouvèrent les restes des trois jeunes filles, mortes de faim, de fatigue et de douleur.
Aussi longtemps qu’il vécut, le Baron de Fréfossé eut le remord du malheur qu’il avait causé. Continuellement d’ailleurs il fut poursuivi par les fantômes de ses innocentes victimes. Jour et nuit, elles lui apparaissaient. Qu’il fût en promenade dans les champs, à la chasse dans les bois, ou qu’il traversât les grandes salles du château, elles surgissaient près de lui, et l’accompagnaient, muettes et vengeresses.
Aujourd’hui, la grotte tragique existe toujours : on l’appelle la chambre des Demoiselles. Et parfois, dit-on, les soirs de brouillard, Catherinette, Éléonor et Jacinthe reviennent encore, tout de blanc vêtues, implorer la pitié et la prière des âmes compatissantes.
LE HÏKU Le HAÏKU est d'origine japonnaise et représente un poème qui tente de capter l'instant présent en seulement trois vers. La BaNQ, Bibliothèque nationale du Québec situé à Montréal - Qc. à l'intersection des rues Berri et Demaisonneuve vient d'exposer une instalation non loin de la porte d'entrée principale et qui représente la passage du soleil par de minuscules petites ouvertures qui caractérise également le passage du temps. Cette instalation est inspirée de l'exposition ONE DAY PAVILLION . « Le Poème Pavilion est une journée qui exploite la rotation de la terre pour créer des "poèmes d'ombre" projetées à travers des centaines de perforations dans l'abri en forme de dôme. » * C'est un projet de thèse d'études supérieures de Jiyeon chanson dans la conception des programmes des médias à l'Art Center College of Design de Pasadena.
je trouve vos poemes excellent et vos "reportages"très instructifs (surtout sur les animaux disparus). continuez j'adore je passerai des heures à vous lire bravo à vous
Le jour commence à peine à blanchir les collines, Dans la plaine qui dort encore, Au long des prés bordés de sureau et d'épines, Le soleil aux traits d'or N'a pas encore changé la brume en perles fines. Et déjà, secouant dans les sillons de blé Tes ailes engourdies, Alouette, tu pars, le gosier tout gonflé De jeunes mélodies, Et tu vas saluer le jour renouvelé. Dans l'air te balançant, tu montes et tu chantes, Et tu montes toujours. Le soleil luit, les eaux frissonnent blanchissantes ; Il semble qu'aux alentours Ton chant ajoute encor(e) des clartés plus puissantes. Plus haut, toujours plus haut, dans le bleu calme et pur, Tu fuis allègre et libre, Tu n'es plus pour mes yeux déjà qu'un point obscur, Mais toujours ta voix vibre ; On dirait la chanson lointaine de l'azur... O charme aérien !... Alouette, alouette, Est-ce du souffle heureux Qui remue en Avril les fleurs de violettes Ou du rythme amoureux Des mondes étoilés, que ta musique est faite ? Tout s'éveille à ta voix : le rude laboureur Qui pousse sa charrue, Le vieux berger courbé qui traverse rêveur La grande friche nue, Se sentent rajeunis et retrouvent du coeur. Sur tes ailes tu prends les larmes de la terre A chaque aube du jour, Et des hauteurs du ciel par un joyeux mystère, Tu nous rends en retour Des perles de gaieté pleuvant dans ta lumière.
Va faire ta vie Va t'en d'ici Disait mon père Et puis reviens Si t'as besoin Disait ma mère
Monte tes manches Même le dimanche Disait mon père Ménage toi Prends garde à toi Disait ma mère
Petits rideaux à la fenêtre du salon Deux trois faïences quelques pigeons Sur le balcon
On ne prend pas le temps d'aimer On ne prend pas le temps de dire On croit qu'ils ont l'éternité Et qu'ils font semblant de vieillir On leur reproche d'être vieux D'avoir toujours les larmes aux yeux Pour dire au revoir ils disent adieu Parfois ça nous dérange un peu Alors on y va quand on peut
Est-ce que chanter C'est un métier Disait mon père
Laisse le donc Faire ses chansons Disait ma mère
Près du plafond La suspension En bois verni En aura vu Et entendu Toute une vie
Dans les fauteuils posés sur un linoléum Tous deux attendent un téléphone Qui ne sonne pas
On ne prend pas le temps d'aimer On ne prend pas le temps de voir On est dit qu'on est si mal garé On dit qu'on reviendra plus tard On leur dit tellement peu de choses Que c'est le silence qui cause On leur raconte des histoires Pour dire adieu on dit au revoir Et eux font semblant de nous croire
On ne prend pas le temps d'aimer On ne prend pas le temps de dire On a tellement peur du passé Ils craignent si fort l'avenir On voudrait mentir un peu mieux Quand ils nous parlent du bout des yeux De cet invité qu'ils redoutent Qui doit être chemin sans doute Et qui devra croiser leur route Pierre Bachelet
Je dédie ce poème à Hugo, mon petit-fils, qui a souffert pendant 7 ans de sa scolarité
de discrimination de la part de ses enseignants!
Je pense qu'un de mes amis se reconnaîtra également dans ce poème.
L'enfant précoce (surdoué).
Son esprit affûté, ses remarques ironiques,
Dès l'enfance, l'ont mis hors des groupes ordinaires.
Il s'exprime sur tout, il ne sait pas se taire,
Et aux autres gamins, voilà qu'il fait la nique!
Ses compagnons de classe l'excluent et le rejettent.
Lui qui veut avant tout se faire des amis,
Souffre au fond de son coeur, des marques de mépris!
Alors furieux soudain, le voilà qui se jette
Sur celui qui osa le désigner du doigt.
Mais toujours c'est à lui que vont les remontrances,
Les professeurs aussi renient la différence!
Il est ce trublion, il est ce hors-la-loi!
De s'intégrer au groupe, il n'a aucune chance!
Nicole Larrue
Ô nostalgie des lieux qui n'étaient point
assez aimés à l'heure passagère,
que je voudrais leur rendre de loin
le geste oublié, l'action supplémentaire !
Revenir sur mes pas, refaire doucement
- et cette fois, seul - tel voyage,
rester à la fontaine davantage,
toucher cet arbre, caresser ce banc ...
Monter à la chapelle solitaire
que tout le monde dit sans intérêt ;
pousser la grille de ce cimetière,
se taire avec lui qui tant se tait.
Car n'est-ce pas le temps où il importe
de prendre un contact subtil et pieux ?
Tel était fort, c'est que la terre est forte ;
et tel se plaint : c'est qu'on la connaît peu.
Rainer Maria Rilke, Vergers
Cette légende est reliée avec le cimetière d’Errigal dans le Comté de
Monaghan, et aurait surement disparue comme beaucoup d’autres légendes
si elle n’avait pas été retranscrite dans une ballade portant le nom de
« The Churchyard Bride » (la mariée du cimetière).
Il y a une centaine d’années, les gens du voisinage pensaient que le
cimetière d’Errigal était hanté par un esprit amoureux qui pouvait
apparaitre sous la forme des jeunes gens dont les proches parents
étaient enterrés dans le cimetière. Son apparition était tout le temps
un présage de mort pour ceux qui avait le malheur de le croiser son
chemin.
Quand des funérailles avaient lieu, l’esprit accostait la dernière personne à
quitter les lieux et exerçait sur elle une attirance inexplicable.
Si cette personne était un jeune homme, l’esprit prenait la forme d’une
jolie jeune fille qui lui faisait promettre de se retrouver au même
endroit, le même jour du mois suivant.
À l’inverse, si la dernière personne à se trouver dans le cimetière était
une femme, l’esprit prenait la forme d’un beau jeune homme lui
demandant la même promesse.
Cette promesse était toujours sellée par un baisé par lequel le poison mortel
était transmis. Puis les amoureux se séparaient et une fois sortit du
cimetière, la victime se rendait compte de ce qui lui était arrivé et
pouvait abandonner tout espoir de vie.
La mort emportait systématiquement toutes les personnes qui avaient été pris
au piège dans le cimetière.
La ballade sur cette histoire à été écrit par un auteur nommée Carleton et
ce dernier raconte qu’un jour, on lui a montré la tombe d’un jeune
homme âgé de dix-huit ans dont on disait qu’il avait été victime de cet esprit.
Il avait attrapé de la fièvre, mourut et fut enterré le jour où il était
censé retrouvé l’esprit c'est-à-dire exactement un mois après la
première rencontre.
Le prêtre local aurait essayé de l’exorcisé pour sortir la victime des griffes de
l’esprit mais il aurait évidemment échoué.
Les Plus Belles Légendes De Normandie
- 1932 - Eugène Anne
Etretat
La grande falaise blanche d’Étretat tombe à pic sur la mer ; la crête
gazonnée domine d’une centaine de mètres les galets et les mas de
cailloux qui s’étalent à son pied sur le rivage.
La nuit est proche. Le vent se lève. La mer mugit. Les nuées livides
passent dans le ciel sombre. Par instants, la lune se montre dans une
éclaircie.
Deux pêcheurs attardés s’en reviennent à la ville, sur le sentier qui, là-haut,
longe le bord de la falaise.
L’endroit est lugubre et solitaire. Soudain, des gémissements se font entendre.
Les deux pêcheurs s’arrêtent et regardent autour d’eux. A quelques pas,
dans un vallonnement, trois formes blanches se dressent , éclairées par
la lune blafarde ;
Elles lèvent leurs bras au ciel dans un geste de supplication ; leurs longs
cheveux dénoués flottent épars sur leurs épaules ; elles sanglotent, et
les larmes ruissellent sur leurs visages.
« Les Demoiselles ! Ce sont les Demoiselles ! » crient les pêcheurs effrayés.
« Prions pour elles ! » Ils font un grand signe de croix, pressent le
pas, et murmurent une courte prière, tandis que la lune se cache à
nouveau derrière les nuées, et que les fantômes des trois jeunes filles
s’estompent, s’atténuent, et disparaissent dans la brume ...
Voici, maintenant, à peu près, ce qui se passa, il y a longtemps , en cet endroit même.
Maître Jolivet, un brave marchand d’Étretat, avait trois filles, Éléonor,
Jacinthe et Catherinette, connues à dix lieux à la ronde pour leur grâce
et leur joliesse.
Leurs fiancés, trois jeunes hommes du voisinage, étaient soldats et partis
pour la guerre. Dès leur retour qui ne pouvait tarder, le triple mariage
devait avoir lieu.
Or, un riche seigneur du Pays de Caux, le Baron de Fréfossé, avait remarqué
les trois sœurs. Soudard, brutal et violent, il n’admettait aucune
résistance à sa volonté. La fantaisie lui était venue de prendre les
jeunes filles à son service ;
Il ne voulait ; disait-il, avoir près de lui, pour tenir sa maison et
servir la Baronne, que des visages frais et rieurs. Mais, Catherinette,
Éléonor et Jacinthe connaissaient l’humeur méchante et les terribles
colères du Baron de Fréfossé, et, voulant rester libres, elles avaient
refusé, à plusieurs reprises, d’accepter ses propositions.
Furieux de cette résistance inattendue, le châtelain s’était juré d’amener les
trois sœurs dans son manoir, et d’employer la force s’il le fallait : en
ce temps là, contre la volonté d’un puissant seigneur, les gens du
peuple n’avaient guère de recours.
Par un soir d’été, elles se promenaient sur la crête des falaises,
tendrement enlacées, et devisant gaiement. Elles s’étaient écartées,
imprudemment, de tout lieu habité. Comme elles descendaient dans un
vallonnement plus sombre, une grande ombre à cheval surgit devant elles.
C’était le Baron redouté, suivi d’un fidèle serviteur.
« Ah ! mes belles, cria-t-il, je vous tiens ! Vous ne m’échapperez pas ! En croupe, et suivez-nous ! »
Les trois demoiselles, à sa vue, poussent un cri d’épouvante, et prennent la fuite.
Près de là s’ouvre un sentier abrupt, qui dévale vers un ravin, puis vers la
mer. Elles s’y engagent, au risque d’être précipitées dans les flots,
qui déferlent à trois cent pieds au-dessous d’elles. Elles descendent de
roc en roc, se soutenant aux aspérités. Le seigneur a mis pied à terre
et les suit, mais il est lourd et gros et ne peut les rejoindre.
Oh bonheur ! Derrière une roche pointue, presque au sommet d’une sorte
d’aiguille de pierre, les trois fugitives aperçoivent par hasard une
crevasse très étroite.
« Cachons-nous là ! » disent-elles. Et, résolument, elles se glissent dans l’étroite
ouverture, juste assez large pour qu’elles y pénètrent. Elles se
trouvent à l’intérieur d’une toute petite grotte, où elles ont de la
peine à se tenir debout.
Elles entendent le seigneur qui continue ses recherches : plusieurs fois il
passe sans la voir devant l’entrée de la grotte. Il jure, il appelle, il
menace ... Personne ne lui répond. Fatigué, et pris de vertige devant
le précipice qui, béant, s’ouvre devant lui, il remonte sur le plateau.
Les trois sœurs, hélas ! n’étaient point sauvées. La nuit se passa ; au
matin, elles essayèrent de sortir de leur abri, mais, ô douleur ! elles
virent avec effroi que la porte était murée. Un éboulement s’était
produit, sans doute, comme cela est fréquent dans ces rocs calcaires ; à
la grotte il n’y avait plus aucune issue !
Les captives demeurèrent en ce lieu trois nuits et trois jours. On les
chercha, mais sans succès. Le soir du troisième jour, une vielle femme
qui ramassait des coquillages sur le grève vit s’élever du haut de la
falaise trois blanches colombes ; c’étaient les âmes des trois sœurs qui
s’envolaient vers le ciel.
Longtemps après, de hardis chasseurs découvrirent la fracture du rocher. Ils
enlevèrent les pierres qui l’encombraient , et, munis d’une lanterne,
explorèrent l’intérieur. Là, sur le sol recouvert de sable, ils
trouvèrent les restes des trois jeunes filles, mortes de faim, de
fatigue et de douleur.
Aussi longtemps qu’il vécut, le Baron de Fréfossé eut le remord du malheur
qu’il avait causé. Continuellement d’ailleurs il fut poursuivi par les
fantômes de ses innocentes victimes. Jour et nuit, elles lui
apparaissaient. Qu’il fût en promenade dans les champs, à la chasse dans
les bois, ou qu’il traversât les grandes salles du château, elles
surgissaient près de lui, et l’accompagnaient, muettes et vengeresses.
Aujourd’hui, la grotte tragique existe toujours : on l’appelle la chambre des
Demoiselles. Et parfois, dit-on, les soirs de brouillard, Catherinette,
Éléonor et Jacinthe reviennent encore, tout de blanc vêtues, implorer la
pitié et la prière des âmes compatissantes.
Le HAÏKU est d'origine japonnaise et représente un poème qui tente
de capter l'instant présent en seulement trois vers. La BaNQ, Bibliothèque
nationale du Québec situé à Montréal - Qc. à l'intersection des rues
Berri et Demaisonneuve vient d'exposer une instalation non loin de la
porte d'entrée principale et qui représente la passage du soleil par de
minuscules petites ouvertures qui caractérise également le passage du
temps. Cette instalation est inspirée de l'exposition ONE DAY PAVILLION .
« Le Poème Pavilion est une journée qui exploite la rotation de la terre
pour créer des "poèmes d'ombre" projetées à travers des centaines de
perforations dans l'abri en forme de dôme. » * C'est un projet de thèse
d'études supérieures de Jiyeon chanson dans la conception des
programmes des médias à l'Art Center College of Design de Pasadena.
*Jiyeon
Union !
Un homme sans femme
C’est la fin de l’humanité
Une femme sans homme
C’est la fin de la maternité
Dieu dans sa sagesse
Les a unis dans son amour
Avec des enfants !
Patrick Etienne
continuez
j'adore
je passerai des heures à vous lire
bravo à vous
Petite Alouette (André Theuriet 1833-1907)
Le jour commence à peine à blanchir les collines,
Dans la plaine qui dort encore,
Au long des prés bordés de sureau et d'épines,
Le soleil aux traits d'or
N'a pas encore changé la brume en perles fines.
Et déjà, secouant dans les sillons de blé
Tes ailes engourdies,
Alouette, tu pars, le gosier tout gonflé
De jeunes mélodies,
Et tu vas saluer le jour renouvelé.
Dans l'air te balançant, tu montes et tu chantes,
Et tu montes toujours.
Le soleil luit, les eaux frissonnent blanchissantes ;
Il semble qu'aux alentours
Ton chant ajoute encor(e) des clartés plus puissantes.
Plus haut, toujours plus haut, dans le bleu calme et pur,
Tu fuis allègre et libre,
Tu n'es plus pour mes yeux déjà qu'un point obscur,
Mais toujours ta voix vibre ;
On dirait la chanson lointaine de l'azur...
O charme aérien !... Alouette, alouette,
Est-ce du souffle heureux
Qui remue en Avril les fleurs de violettes
Ou du rythme amoureux
Des mondes étoilés, que ta musique est faite ?
Tout s'éveille à ta voix : le rude laboureur
Qui pousse sa charrue,
Le vieux berger courbé qui traverse rêveur
La grande friche nue,
Se sentent rajeunis et retrouvent du coeur.
Sur tes ailes tu prends les larmes de la terre
A chaque aube du jour,
Et des hauteurs du ciel par un joyeux mystère,
Tu nous rends en retour
Des perles de gaieté pleuvant dans ta lumière.
(La chanson des bois)
On Ne Prends Pas Le Temps D'aimer
Va faire ta vie
Va t'en d'ici
Disait mon père
Et puis reviens
Si t'as besoin
Disait ma mère
Monte tes manches
Même le dimanche
Disait mon père
Ménage toi
Prends garde à toi
Disait ma mère
Petits rideaux à la fenêtre du salon
Deux trois faïences quelques pigeons
Sur le balcon
On ne prend pas le temps d'aimer
On ne prend pas le temps de dire
On croit qu'ils ont l'éternité
Et qu'ils font semblant de vieillir
On leur reproche d'être vieux
D'avoir toujours les larmes aux yeux
Pour dire au revoir ils disent adieu
Parfois ça nous dérange un peu
Alors on y va quand on peut
Est-ce que chanter
C'est un métier
Disait mon père
Laisse le donc
Faire ses chansons
Disait ma mère
Près du plafond
La suspension
En bois verni
En aura vu
Et entendu
Toute une vie
Dans les fauteuils posés sur un linoléum
Tous deux attendent un téléphone
Qui ne sonne pas
On ne prend pas le temps d'aimer
On ne prend pas le temps de voir
On est dit qu'on est si mal garé
On dit qu'on reviendra plus tard
On leur dit tellement peu de choses
Que c'est le silence qui cause
On leur raconte des histoires
Pour dire adieu on dit au revoir
Et eux font semblant de nous croire
On ne prend pas le temps d'aimer
On ne prend pas le temps de dire
On a tellement peur du passé
Ils craignent si fort l'avenir
On voudrait mentir un peu mieux
Quand ils nous parlent du bout des yeux
De cet invité qu'ils redoutent
Qui doit être chemin sans doute
Et qui devra croiser leur route
Pierre Bachelet