Poésies,contes et légendes.

Par Yannick Fondin - 1 il y a 10 années 4 mois
17/09/2015 - 14:56
Le mythe du vent
Quand le vent tonnait et résonnait violemment
Quand il ferma la porte de sa maison derrière lui
À l'Agora, les guetteurs de vent l'attendaient
Allait-il enfin se ranger, pour mériter considération ?
Chacun des sages préparait un beau dit
Pour que le vent mît fin à ses allées et venues ombrageuses.
Les guetteurs de vent étaient tous là
Ils s'étaient donc réunis pour lui dire:
Si tu pouvais écouter les conseils de Dieu
Tu laisserais tranquilles les arbres
Tu ne secouerais et ne soufflerais trop fort
Que sur ceux qui sont bien enracinés.
Voici les paroles du vent:
Comme je fais, personne n'est jamais content !
Quand je me lève, vous me dites: Couche-toi !
Quand je me couche, vous me dites: Lève-toi !
Dites-moi,qui a pu vanner tout seul ?
Qui fait ployer doucement les blés des champs ?
Voici les paroles du nuage:
Là où tu vas, j'irai avec toi
Que ce soit l'été ou l'hiver
Que le ciel soit clair ou brouillé
Notre chemin est dans les airs
Et quand j'aurai le coeur gros, je me mettrai à pleurer
17/09/2015 - 10:40

Faire confiance






Il y a du monde à qui on fait confiance
Des gens qui dans notre vie font la différence
Ce sont des gens, qui souvent parlent bien peu
Et avec qui pourtant, on se sent le mieux

Ce sont des êtres qui nous aiment aussi
Qui seront toujours précieux dans notre vie
Ces gens, qui ont su gagner notre confiance
Mérite vraiment notre reconnaissance

Car en celui qui nous aura déjà trahis
On n’aura pas confiance, ou juste à demi
Il est plus difficile je pense aujourd’hui
De compter, même sur nos meilleurs amis

On fait confiance, mais on se méfie
On fait confiance, mais on vérifie
La joie, le bonheur, sont des choses précieuses
Il en faut beaucoup pour faire une vie heureuse

Ne plus se fier à la personne qui nous entoure
Diminue les chances que subsiste l’amour
Celui qui tient promesse, a notre admiration
Sans aucune restriction dans notre relation

Dommage que celui qui assure notre gouvernance
Soit celui-ci, en qui on a le moins confiance
 
Claude Marcel Breault

17/09/2015 - 09:24


Il meurt lentement celui qui devient esclave de l'habitude, refaisant tous
les jours les mêmes chemins, celui qui ne change jamais de repère, ne
se risque jamais à changer la couleur de ses vêtements ou qui ne parle
jamais à un inconnu, celui qui évite la passion, celui qui ne change
jamais de cap, celui qui ne prend pas de risques pour réaliser ses
rêves, celui qui pas une seule fois dans sa vie, n'a fui les conseils
sensés...


Il meurt lentement celui qui ne voyage pas, celui qui lit pas, celui qui
n'écoute pas de musique, celui qui ne sait pas rire de lui-même...


Auteur :  Poétesse Brésilienne Martha Medeiros



George Davidson:"Cette vidéo se concentre sur la relation amoureuse triste entre Erik et Christine. Il n'a pas de paroles, car je pense que l'amour n'a pas besoin de mots. Ce très doux et triste, et il capture l'essence de leur amour".


16/09/2015 - 16:23



Tu ne ressembles à personne depuis que je t'aime.
Laisse-moi t'étendre parmi les guirlandes jaunes. 
Qui inscrit ton nom avec des lettres
de fumée parmi les étoiles du Sud ?
Ah laisse-moi me souvenir comment
tu étais alors, quand tu n'existais pas encore. [...] 
Maintenant, maintenant aussi, petite,
tu m'apportes du chèvrefeuille, 
et jusqu'à tes seins en sont parfumés.
Pendant que le vent triste galope en tuant des papillons 
moi je t'aime, et ma joie mord ta bouche de prune. 
Ce qu'il t'en aura coûté de t'habituer à moi, 
à mon âme esseulée et sauvage, à mon nom que tous chassent. 
Tant de fois nous avons vu s'embraser 
l'étoile du Berger en nous baisant les yeux 
et sur nos têtes se détordre
les crépuscules en éventails tournants. 
Mes paroles ont plu sur toi en te caressant.
Depuis longtemps j'ai aimé ton corps 
de nacre ensoleillée. 
Je te crois même reine de l'univers. 
Je t'apporterai des fleurs joyeuses 
des montagnes, des copihues, 
des noisettes foncées, et des paniers 
sylvestres de baisers. 
Je veux faire avec toi 
ce que le printemps fait avec 
les cerisiers.

(extrait, L'AMOUR EN RIME)
16/09/2015 - 09:12
Le marchand de Chaussures

Un marchant de chaussures était occupé à réorganiser la devanture
de sa vitrine avec de nouveaux articles qu'il venait juste de recevoir,
sous les yeux émerveillés d'un jeune garçon sur le trottoir.
L'année scolaire touchait à sa fin et les chaussures de sports étaient en demande.
Bien que ces chaussures fussent assez chères, le magasin, malgré sa petite taille,
avait une clientèle régulière.
Pendant qu'il mettait quelques unes des plus belles paires bien en évidence,
l'enfant se rapprocha un peu plus près de la vitrine pour les admirer.
Il avait quelques difficultés pour se déplacer à cause de son handicap
et se servait de béquilles...
Le marchand le regarda plus attentivement pour s'apercevoir qu'une partie
de sa jambe gauche était manquante sous le pantalon du garçon.
De plus, l'enfant semblait très attiré par une des paires présentée dans la vitrine.
L'enfant resta un petit moment à la contempler avant de partir.
A ce moment là, le marchand sortit précipitamment de son magasin
pour appeler le jeune garçon:
"Hé, fiston, es-tu intéressé par une de ces paires de chaussures?
Ces modèles sont très à la mode cette année!"
Se retournant, l'enfant, avec un sourire, lui explique qu'il aime
beaucoup les chaussures,
mais qu'une de ses jambes est handicapée depuis sa naissance.
"Peu importe!" lui dit le marchand, "dans ce monde personne n'est parfait!
Certains ont une main manquante, d'autres une jambe manquante,
et d'autres n'ont pas de cervelle, et beaucoup d'autres n'ont pas la foi."
L'enfant resta bouche bée devant l'homme.
Le marchand lui dit encore:
" C'est mieux de ne pas avoir de jambe que d'être sans la foi."
L'enfant ne sait pas quoi répondre.
S'approchant de l'homme il lui demande:
"Je ne comprends pas, qu'est-ce que cela veut dire?"
"C'est très simple!" lui dit le marchand,
"Si on a n'a pas la foi, nous ne pouvons pas aller au Paradis.
S’il nous manque une jambe, ce n'est pas important.
Quoi qu'il nous manque, il nous sera donné en plus.
A ce moment là,
l'handicapé sera plus béni que celui qui est en bonne santé..."
L'enfant sourit. Il sent que la douleur dont il a souffert
toute la journée a disparu.
Le marchand montre la vitrine à l'enfant et lui dit:
"Cette paire de chaussures t'ira parfaitement! Veux-tu l'essayer?"
L'enfant secoue la tête:
"Elles coûtent 30 euros, je ne peux pas l'acheter!"
"Pour toi, je vais commencer le saison des soldes
en peu plus tôt cette année.
Cela te coûtera seulement 20 euros.
Comme tu n'as besoin que d'une seule chaussure,
ça te fera 10 euros!"
L'enfant réfléchit un moment pour répondre:
"Oui, mais qui va acheter l'autre chaussure?"
"Tu as raison" répond le marchand en souriant.
"Je la vendrais à un enfant qui n'a plus de pied droit."
Le jeune enfant ayant compris, le marchand lui dit encore:
"D'ailleurs, tu vas à l'école, n'est-ce pas?"
"Je suis en CE1 et je vais passer en CE2 bientôt."
"D'accord! Comme tu es écolier, je vais te donner 5 euros de remise
et comme il ne te reste plus que 5 euros à payer
et que c'est la marge de mon bénéfice, je te l'offre,
la chaussure est à toi! C'est une affaire et c'est vendu!"
L'enfant émerveillé par toutes ces nouvelles,
rentre dans le magasin où des étagères entières
sont remplies de chaussures comme il les aime.
Le marchand attrape la paire de chaussures dans la vitrine,
celle que l'enfant désire tellement.
Ayant pris un tabouret, il s'assoit près du garçon
pour l'aider à mettre sa chaussure.
Montrant du doigt la vieille chaussure qu'il vient juste de retirer,
il dit au garçon: "Mon travail de vendeur est terminé,
je serais très content si tu pouvais me la vendre!"
"Vous plaisantez!"  L’enfant répond avec surprise.
"Il y a des trous dans la semelle et une vielle chaussure
comme cela n'a aucune valeur?"
"Tu es très ignorant mon jeune ami", dit le marchand.
N'as-tu jamais entendu parler des choses anciennes
qui ont de la valeur. D'ailleurs, plus elles sont anciennes
et plus leur valeur augmente.
Je pense que ta chaussure vaut au moins 30 ou 40 euros."
L'enfant semble avoir compris ce que l'homme essaie de faire,
bien que cela ressemble plus à un rêve qu'à la réalité pour lui.
C'est sûrement le plus beau rêve qu'il a jamais fait.
Il regarde les billets que le marchand vient juste de lui donner,
les serrant fort dans sa main, encore ému par l'émotion.
Après avoir réfléchi un petit peu,
Il rend un billet de 10 euros au marchand.
"Je pense que 20 euros c'est assez!" dit l'enfant.
L'homme ne veut pas blesser le cœur de l'enfant.
Il accepte l'argent et l'embrasse gentiment sur la joue,
ému par cette décision.
Même s'il n'a pas réalisé une grande vente aujourd'hui,
il ne s'est jamais senti aussi heureux.
Lentement, l'enfant se lève pour partir.
Il semble qu'il n'a plus besoin de ses béquilles maintenant.
Avec un immense sourire sur son visage,
il remercie le marchand pour sa gentillesse.
Avant de quitter le magasin, l'enfant lui dit :
"Mon père a dit vrai! Il m'a dit qu'il n'y a aucune raison
pour que je sois mal-à-l'aise de mon handicap!"
                         *****
15/09/2015 - 08:16

Écartelés
 
Spirale infernale,
           maelström démoniaque,
Volute céleste,
           tourbillon transcendantal,
Basculant entre le mal et le bien, bousculés,
Nous vaguons recherchant l’éternité fragile
Nous errons ici sans trouver le chemin des cieux
Hélas !
 
 
Vortex luminescent,
           révolution fantasque
Hélices noires,
           arabesques infernales
Hésitant entre grisailles et lumières
Nous marchons dans nos aveuglements infinis
Nous cherchons en vain ce que notre cœur possède
Déjà !

 
 (Malices)
14/09/2015

15/09/2015 - 08:13
Poésie drôle

Un jour un boa constrictor
Pénétra dans un cor de chasse
A l'intérieur de l'instrument
Le reptile se tasse
Comme il manquait de place
Il voulut revoir encore
Le grand air et l'espace
La forêt et ses beaux décors
Mais il eut beau faire
Maint et maint effort
Il ne put ressortir du cor
    
Moralité :
Comme il est triste le boa
Le soir au fond du cor !

14/09/2015 - 07:44

Sois heureux un instant, cet instant c'est ta vie
Vois, la brise a déchiré la robe de la rose,
De la rose dont le rossignol s'était enamouré ;
Faut-il pleurer sur elle, faut-il pleurer sur nous ?
La mort viendra nous effeuiller et d'autres roses refleuriront. 

Aujourd'hui, sur demain tu ne peux avoir prise.
Penser au lendemain, c'est être d'humeur grise.
Ne perds pas cette instant, si ton coeur n'est pas noir,
car nul ne sait comment nos demains se déguisent.

Hier étant révolu, ne l'évoque plus !
Ne te lamente pas, non plus, à propos d'un demain pas encore venu !
Ne te fonde ni sur le passé, ni sur le futur :
Vis joyeusement l'instant présent, ne gaspille point tes jours !


L'arbre de la tristesse, ne le plante pas dans ton cœur.
Relis chaque matin le livre de la joie.
La nuit n'est  que la paupière du jour.

 Omar Khayyâm poète persan.

13/09/2015 - 07:52
  Poète : Charles Baudelaire  (1821-1867) Recueil :   Les Fleurs Du Mal (1857)

Sonnet

Quand, les deux yeux fermés, en un soir chaud d'automne,
Je respire l'odeur de ton sein chaleureux,
Je vois se dérouler des rivages heureux
Qu'éblouissent les feux d'un soleil monotone ;

Une île paresseuse où la nature donne
Des arbres singuliers et des fruits savoureux ;
Des hommes dont le corps est mince et vigoureux,
Et des femmes dont l'oeil par sa franchise étonne.

Guidé par ton odeur vers de charmants climats,
Je vois un port rempli de voiles et de mâts
Encor tout fatigués par la vague marine,

Pendant que le parfum des verts tamariniers,
Qui circule dans l'air et m'enfle la narine,
Se mêle dans mon âme au chant des mariniers.

Charles Baudelaire

12/09/2015 - 08:56
LES DEUX BÉBÉS

—Auteur anonyme

Ils sont deux dans le ventre de la maman.
L’un des bébés demande à l’autre :

Tu y crois, toi,
à la vie après l’accouchement ?

Bien sûr que j’y crois,
répond le second.
Il faut bien qu’il y ait quelque chose
après l’accouchement. Il se pourrait
que nous soyons ici en préparation
pour ce que nous serons plus tard.

Ridicule, reprend le premier.
Il n’y a rien après l’accouchement !
Comment peut-on imaginer
une vie hors du ventre ?

Je n’en sais rien, mais je pense que,
de l’autre côté, il y aura plus
de lumière qu’ici.
Peut-être que nous nous servirons
de nos jambes pour marcher
et de notre bouche pour manger.
Peut-être même que nous aurons
de nouveaux sens, dont nous
n’avons aucune idée aujourd’hui.

C’est absurde, réagit le premier.
Marcher est impossible.
Quant à se servir de notre bouche
pour manger, ça n’a aucun sens !
Nous nous alimentons par le cordon
ombilical et on n’a besoin
de rien d’autre.
Et puis, si on se déplaçait,
le cordon ombilical ne serait
jamais assez long.
Non, pour être logique,
il faut exclure la vie
après l’accouchement.

A vrai dire, moi je crois
qu’il existe quelque chose,
insiste le second,
même si c’est différent
de notre vie actuelle.
Il se pourrait que nous
n’ayons plus besoin
de ce cordon physique...

Foutaises ! s’indigne le premier.
Et en plus, si c’est vrai
qu’il y a une vie qui nous attend,
comment se fait-il que personne
n’en soit jamais revenu ?
Après l’accouchement,
la vie c’est fini,
et dans l’au-delà,
il n’y a rien que ténèbres,
silence, inconscience...
 
Eh bien, répond le second,
je n’en suis pas aussi sûr
que toi. Je crois fermement
que nous rencontrerons Maman
et qu’Elle prendra soin de nous.

Maman ? S’insurge le premier.
Tu crois vraiment en Maman ?
Tu me fais rire. Si Maman
existait, alors, où est-ce
qu’elle serait maintenant ?

Tout autour de nous.
Nous sommes entourés par Elle.
Nous venons d’Elle.
C’est en Elle que nous vivons.
Sans Elle, ce monde
n’existerait pas,
rien ne saurait exister.

Eh bien moi, je ne La vois pas ;
donc pour moi logiquement,
Elle n’existe pas.

Et le second de lui
faire remarquer :
Parfois, lorsque, dans le silence,
tu fais très attention,
lorsque tu écoutes attentivement,
tu perçois Sa présence,
tu entends Sa voix pleine d’amour,
Sa voix qui t’appelle d’en haut…