Comme un enfant Nos âmes, en parcelles d’éternité Restent en extase à la vie renouvelée Figent à jamais dans un éclat diamanté Un crépuscule aux couleurs de beauté
Sur les gradins du temps Rien ne remplace Dans le regard d’un enfant La magie mise en place
Nos vies en présents émerveillés S’étiolent en vains combats répétés Sur les ruisseaux en sang du sol imbibé Au Colisée des mensonges d’un pouvoir déguisé
Dans les couloirs du temps En échange de grimaces Se réverbèrent les rires d’enfants Que n’ombre aucune menace
Nos rêves en peintures projetées Esquissent les premiers pas d’un ballet Qui s’effondre en pierres de réalité Comme un ange aux ailes brisées
Dans les jardins du temps Le cache-cache se fait efficace Quand fleurissent les jeux d’enfants En farandole de baisers dédicaces
Nos amours avec toujours ne sont plus rimés Nos cœurs pratiquent les terres brûlées Où se consume une transparente fragilité En champs de sentiments fossilisés
Dans la mémoire du temps Patientent les fées sagaces Qui au-dessus du berceau des enfants Emiettent les étincelles d’audace
Pouvoir garder en nous cette capacité Comme un enfant, cette envie d’être charmé Par le monde et tous ses attraits Et en sortir à chaque fois régénérés…
Un Haïku Est Une Forme Poétique Très Codifiée D'Origine Japonaise... O, feuilles... Demandez à la brise... Laquelle d'entre-vous... Quittera la première... L'arbre encore verdoyant...
Tumulte Ronfle si calme si grave Houle souffle et foule la vague Brave rafle largue étouffe l'épave Rage tumulte séisme troublant émoi vous narguent Ouragan sifflant pervers colère de terre mystère de mer Roule soule coule amer tel un flot d'injures Puis large soupir ruisselle sombre et fier Soudain légere lame telle une épure S'estompe éthérée opaque Enfin s'épuise et craque Flaque
Demain, dès l’aube, à l’heure où blanchit la campagne, Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m’attends. J’irai par la forêt, j’irai par la montagne. Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps. Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées, Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit, Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées, Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit. Je ne regarderai ni l’or du soir qui tombe, Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur, Et quand j’arriverai, je mettrai sur ta tombe Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.
T'as vieilli, mon vieux, ça y est, T'es enfin devenu sérieux, T'es en fin de course, victorieux Mais Dieu que ce fut laborieux. Ta jeunesse brillait de mille feux Et peu à peu, tu y as mis le feu, Une famille? T'étais à mille lieux, A part peut-être avec une milf. Après une gifle? Est-ce qu'on doit tendre l'autre joue Ou poussé à bout, est-ce qu'on doit sortir les griffes? Débrief: faut-il une vie modèle de bout en bout Ou faut-il par les deux bouts brûler la chandelle? Maintenant, tu peines à tenir debout Quand il y a de la boue sous tes semelles. Au boulot, de tes peines, au bout, Les stylos, les semaines, avoue Qu'au final, ils ne valent surtout Que lorsqu'il y a une mine au bout. Tu finiras à la bourre, à l'abord du trou, Où y a jamais personne d'autre que nous Et l'amour qui nous met à genoux Ne permet que de passer de je à nous. Tu t'es fait acheter alors que t'étais en chantier, En entier, faut tout refaire, y a plus qu'à tout jeter,
Eh, ouais, mon vieux, t'as vieilli, Tu rentres plus dans ton treillis, Tu te rends compte que t'as failli, Qu'en fin de compte, tu t'es trahi. T'as bluffé à tapis mais ton stack était tout petit, T'as fait peur à personne et tout le monde t'a suivi. Tu sais que t'aurais dû fold Mais maintenant que t'es devenu old, Tes critères sont en soldes, ton caractère en bold. Cataracte en point de mire, la prostate pour avenir, Pour avenir? Pour ave? Pire, la mort pourrait ne pas venir. A l'état d'épave, d'esclave, d'entrave, d'ex-cave, Qui passe son temps à sucrer les betteraves, Ça pourrait être plus grave, il pourrait y avoir plus de viagra. Vieil ingrat, la vie aggrave ton cas de paria, Persona non grata, desideratas et plaisirs que tu ratas, Quadra, quinqua, sexa, septua, octo, nona, c'est là que ça dégénère, A peine amer, à bout de nerfs, à quoi ça sert? The end is near, Ad honorem, t'en trouveras même, la crème de la crème, qui vont jusqu'à post-mortem, Mais pour toi qui as été étouffé dans l'oeuf, c'est tout vu, c'est même pas la peine, C'est pas pour rien qu'à 39 révolus, on te met en quarantaine.
T'as vieilli, mon vieux, ça y est, T'as plus qu'à valider ton billet, Les valeurs que, plus jeune, tu reniais Sont les nouvelles balles dans ton barillet. Tu es la somme de tes sommeils, ose et prends toute l'oseille, Tu déboucheras des bouteilles, ça sera à la carte mais vermeil, A ton réveil, c'est toujours pareil, ta lampe devient ton soleil Et comme la veille, ton oeil aveugle fait encore la sourde oreille Mais ton disque est rayé, brayé, ça y est, tu te mets à bégayer, Pour t'égayer, t'appuies sur play et rien n'y fait, T'es bloqué sur pause et ton doigt s'ankylose, Cent kilos, illico, mais aussi fragile qu'un pétale de coquelicot, Quiproquo, pourquoi y a de l'écho quand tu causes? Et pourquoi ton corps se recouvre de plus en plus souvent d'ecchymoses? Équitable, intraitable, ton sort est désormais inéluctable, Impalpable, transplantable, périssable, le palpitant se met enfin à table, Tu pètes un câble, t'es implacable et impeccable mais une à une, toutes les preuves t'accablent, Il est temps que la morale vienne parachever cette putain de fable, C'est pas normal que tu aies si mal derrière le lobe temporal, Le grand oral, tu préfèrerais te sectionner l'artère fémorale Et tu dévores, et tu avales, l'homme est un animal omnivore, Gamin, tu rêvais de château-fort but you should always be careful what you wish for,(mais vous devriez toujours faire attention à ce que vous souhaitez,) Engoncé dans ton confort, tu ne te fends plus du moindre effort, T'as toujours tort, ton corps se tord mais tu bombes encore le torse ce soir Mais y a plus d'histoire, y a plus de mouchoir, y a plus de mystère illusoire, Tu vas t'asseoir, seul dans le noir, à repasser le film d'une vie dérisoire, Le rideau va devoir se fermer sur un reflet qui laisse entrevoir Des remords, des regrets et une main qui cherche dans un tiroir, Une baignoire, un cauchemar, une trajectoire et la tranche d'une lame de rasoir, Mais tu t'égares et tu repars sans crier gare dans l'épaisseur de ton brouillard, T'es qu'un vieillard, c'est bien trop tard, t'as espéré tout le stock que t'avais d'espoir, Un dernier regard, l'oeil hagard, sans t'apercevoir que c'est moi que tu vois dans le miroir.
Ne verse point de pleurs, de Pierre Corneille «Ne verse point de pleurs sur cette sépulture, Passant ; ce lit funèbre est un lit précieux, Où gît d'un corps tout pur la cendre toute pure ; Mais le zèle du cœur vit encore en ces lieux. Avant que de payer le droit de la nature, Son âme, s'élevant au-delà de ses yeux, Avait au Créateur uni la créature ; Et marchant sur la terre elle était dans les cieux. Les pauvres, bien mieux qu'elle, ont senti sa richesse L'humilité, la peine, étaient son allégresse ; Et son dernier soupir fut un soupir d'amour. Passant, qu'à son exemple un beau feu te transporte ; Et, loin de la pleurer d'avoir perdu le jour, Crois qu'on ne meurt jamais quand on meurt de la sorte.»
Ce commentaire a été modifié le 02/11/2018 à 08:18
Par delà l'ouatée blanc des nuages, Dans l'étendue bleue du ciel, Un paradis de paix rayonne Où, dit on, la vie est éternelle ! En ce jour, de cet autre monde, Nous vient, une douce ritournelle. Les anges aux voix cristallines Jouant du violoncelle, Entourés de la grande ronde De ceux, qui partis, nous rappellent Que ce jour n'est pas triste, Que, sur cette musique spirituelle Ils sont en paix dans un joli royaume.
Au marché des sorcières, On vend de tout un peu, De verts crapauds baveux Et des nœuds de vipères ; On vend des basilics, À l’œil fixe et glacé Sous leur lourde paupière, Des chèvres, des aspics, Des onguents mystérieux. Au marché des sorcières, On vend de gros chats noirs À queue blanche, à l’œil bleu, Aux moustaches de feu Qui s’allument le soir, Et des chauves-souris S’agrippant aux cheveux Chaudrons ! Chauds, les chaudrons ! Les plus vieux, les plus laids ! Voyez mes prix ! Qui n’a pas son balai ?
Le soir, dans le noir, Il est des monstres qui viennent me voir Car ils espèrent bien me faire peur. Quand c'est un dragon vert Qui vient me voir Avec ses narines fumantes et son air méchant Je l'image en rose bonbon Et en caleçon à petits cœurs Quand c'est un méchant loup Qui vient me voir Avec ses griffes et ses grandes dents Je l'imagine en danseuse espagnole Avec des chaussures à claquettes et des castagnettes. Quand c'est une sorcière Qui vient me voir Avec son nez crochu et son chapeau pointu Je l'imagine en petit rat de l'opéra Avec un tutu et des ballerines. Quand c'est un ogre Qui vient me voir Avec son grand couteau et sa fourchette Je l'imagine en bébé Cadum Avec une couche et une sucette. Quand c'est un fantôme Qui vient me voir Avec son drap blanc et ses houhou Je l'imagine en costume d'Elmer A carreaux de toutes les couleurs. Le soir quand il fait tout noir Il est des monstres qui viennent me voir Mais à moi ils ne me font pas peur. Allez hop dans le placard les cauchemars !
Comme un enfant
Nos âmes, en parcelles d’éternité
Restent en extase à la vie renouvelée
Figent à jamais dans un éclat diamanté
Un crépuscule aux couleurs de beauté
Sur les gradins du temps
Rien ne remplace
Dans le regard d’un enfant
La magie mise en place
Nos vies en présents émerveillés
S’étiolent en vains combats répétés
Sur les ruisseaux en sang du sol imbibé
Au Colisée des mensonges d’un pouvoir déguisé
Dans les couloirs du temps
En échange de grimaces
Se réverbèrent les rires d’enfants
Que n’ombre aucune menace
Nos rêves en peintures projetées
Esquissent les premiers pas d’un ballet
Qui s’effondre en pierres de réalité
Comme un ange aux ailes brisées
Dans les jardins du temps
Le cache-cache se fait efficace
Quand fleurissent les jeux d’enfants
En farandole de baisers dédicaces
Nos amours avec toujours ne sont plus rimés
Nos cœurs pratiquent les terres brûlées
Où se consume une transparente fragilité
En champs de sentiments fossilisés
Dans la mémoire du temps
Patientent les fées sagaces
Qui au-dessus du berceau des enfants
Emiettent les étincelles d’audace
Pouvoir garder en nous cette capacité
Comme un enfant, cette envie d’être charmé
Par le monde et tous ses attraits
Et en sortir à chaque fois régénérés…
Mélenea
O, feuilles...
Demandez à la brise...
Laquelle d'entre-vous...
Quittera la première...
L'arbre encore verdoyant...
Auteur Du Haïku...
Natsumé Soseki...
CLIC.....................Richard Clayderman - Love Story from Sangoi San on Vimeo.
Tumulte
Ronfle si calme si grave
Houle souffle et foule la vague
Brave rafle largue étouffe l'épave
Rage tumulte séisme troublant émoi vous narguent
Ouragan sifflant pervers colère de terre mystère de mer
Roule soule coule amer tel un flot d'injures
Puis large soupir ruisselle sombre et fier
Soudain légere lame telle une épure
S'estompe éthérée opaque
Enfin s'épuise et craque
Flaque
@copyright Marie-Hélène
Laurits Andersen Ring, Route à Naestved, 1890
Demain, dès l’aube, à l’heure où blanchit la campagne,
Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m’attends.
J’irai par la forêt, j’irai par la montagne.
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.
Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.
Je ne regarderai ni l’or du soir qui tombe,
Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,
Et quand j’arriverai, je mettrai sur ta tombe
Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.
Victor Hugo
T'as vieilli, mon vieux, ça y est,
T'es enfin devenu sérieux,
T'es en fin de course, victorieux
Mais Dieu que ce fut laborieux.
Ta jeunesse brillait de mille feux
Et peu à peu, tu y as mis le feu,
Une famille? T'étais à mille lieux,
A part peut-être avec une milf.
Après une gifle? Est-ce qu'on doit tendre l'autre joue
Ou poussé à bout, est-ce qu'on doit sortir les griffes?
Débrief: faut-il une vie modèle de bout en bout
Ou faut-il par les deux bouts brûler la chandelle?
Maintenant, tu peines à tenir debout
Quand il y a de la boue sous tes semelles.
Au boulot, de tes peines, au bout,
Les stylos, les semaines, avoue
Qu'au final, ils ne valent surtout
Que lorsqu'il y a une mine au bout.
Tu finiras à la bourre, à l'abord du trou,
Où y a jamais personne d'autre que nous
Et l'amour qui nous met à genoux
Ne permet que de passer de je à nous.
Tu t'es fait acheter alors que t'étais en chantier,
En entier, faut tout refaire, y a plus qu'à tout jeter,
Eh, ouais, mon vieux, t'as vieilli,
Tu rentres plus dans ton treillis,
Tu te rends compte que t'as failli,
Qu'en fin de compte, tu t'es trahi.
T'as bluffé à tapis mais ton stack était tout petit,
T'as fait peur à personne et tout le monde t'a suivi.
Tu sais que t'aurais dû fold
Mais maintenant que t'es devenu old,
Tes critères sont en soldes, ton caractère en bold.
Cataracte en point de mire, la prostate pour avenir,
Pour avenir? Pour ave? Pire, la mort pourrait ne pas venir.
A l'état d'épave, d'esclave, d'entrave, d'ex-cave,
Qui passe son temps à sucrer les betteraves,
Ça pourrait être plus grave, il pourrait y avoir plus de viagra.
Vieil ingrat, la vie aggrave ton cas de paria,
Persona non grata, desideratas et plaisirs que tu ratas,
Quadra, quinqua, sexa, septua, octo, nona, c'est là que ça dégénère,
A peine amer, à bout de nerfs, à quoi ça sert? The end is near,
Ad honorem, t'en trouveras même, la crème de la crème, qui vont jusqu'à post-mortem,
Mais pour toi qui as été étouffé dans l'oeuf, c'est tout vu, c'est même pas la peine,
C'est pas pour rien qu'à 39 révolus, on te met en quarantaine.
T'as vieilli, mon vieux, ça y est,
T'as plus qu'à valider ton billet,
Les valeurs que, plus jeune, tu reniais
Sont les nouvelles balles dans ton barillet.
Tu es la somme de tes sommeils, ose et prends toute l'oseille,
Tu déboucheras des bouteilles, ça sera à la carte mais vermeil,
A ton réveil, c'est toujours pareil, ta lampe devient ton soleil
Et comme la veille, ton oeil aveugle fait encore la sourde oreille
Mais ton disque est rayé, brayé, ça y est, tu te mets à bégayer,
Pour t'égayer, t'appuies sur play et rien n'y fait,
T'es bloqué sur pause et ton doigt s'ankylose,
Cent kilos, illico, mais aussi fragile qu'un pétale de coquelicot,
Quiproquo, pourquoi y a de l'écho quand tu causes?
Et pourquoi ton corps se recouvre de plus en plus souvent d'ecchymoses?
Équitable, intraitable, ton sort est désormais inéluctable,
Impalpable, transplantable, périssable, le palpitant se met enfin à table,
Tu pètes un câble, t'es implacable et impeccable mais une à une, toutes les preuves t'accablent,
Il est temps que la morale vienne parachever cette putain de fable,
C'est pas normal que tu aies si mal derrière le lobe temporal,
Le grand oral, tu préfèrerais te sectionner l'artère fémorale
Et tu dévores, et tu avales, l'homme est un animal omnivore,
Gamin, tu rêvais de château-fort but you should always be careful what you wish for,(mais vous devriez toujours faire attention à ce que vous souhaitez,)
Engoncé dans ton confort, tu ne te fends plus du moindre effort,
T'as toujours tort, ton corps se tord mais tu bombes encore le torse ce soir
Mais y a plus d'histoire, y a plus de mouchoir, y a plus de mystère illusoire,
Tu vas t'asseoir, seul dans le noir, à repasser le film d'une vie dérisoire,
Le rideau va devoir se fermer sur un reflet qui laisse entrevoir
Des remords, des regrets et une main qui cherche dans un tiroir,
Une baignoire, un cauchemar, une trajectoire et la tranche d'une lame de rasoir,
Mais tu t'égares et tu repars sans crier gare dans l'épaisseur de ton brouillard,
T'es qu'un vieillard, c'est bien trop tard, t'as espéré tout le stock que t'avais d'espoir,
Un dernier regard, l'oeil hagard, sans t'apercevoir que c'est moi que tu vois dans le miroir.
Ne verse point de pleurs, de Pierre Corneille
«Ne verse point de pleurs sur cette sépulture,
Passant ; ce lit funèbre est un lit précieux,
Où gît d'un corps tout pur la cendre toute pure ;
Mais le zèle du cœur vit encore en ces lieux.
Avant que de payer le droit de la nature,
Son âme, s'élevant au-delà de ses yeux,
Avait au Créateur uni la créature ;
Et marchant sur la terre elle était dans les cieux.
Les pauvres, bien mieux qu'elle, ont senti sa richesse
L'humilité, la peine, étaient son allégresse ;
Et son dernier soupir fut un soupir d'amour.
Passant, qu'à son exemple un beau feu te transporte ;
Et, loin de la pleurer d'avoir perdu le jour,
Crois qu'on ne meurt jamais quand on meurt de la sorte.»
Par delà l'ouatée blanc des nuages,
Dans l'étendue bleue du ciel,
Un paradis de paix rayonne
Où, dit on, la vie est éternelle !
En ce jour, de cet autre monde,
Nous vient, une douce ritournelle.
Les anges aux voix cristallines
Jouant du violoncelle,
Entourés de la grande ronde
De ceux, qui partis, nous rappellent
Que ce jour n'est pas triste,
Que, sur cette musique spirituelle
Ils sont en paix dans un joli royaume.
Michelle
Au marché des sorcières,
On vend de tout un peu,
De verts crapauds baveux
Et des nœuds de vipères ;
On vend des basilics,
À l’œil fixe et glacé
Sous leur lourde paupière,
Des chèvres, des aspics,
Des onguents mystérieux.
Au marché des sorcières,
On vend de gros chats noirs
À queue blanche, à l’œil bleu,
Aux moustaches de feu
Qui s’allument le soir,
Et des chauves-souris
S’agrippant aux cheveux
Chaudrons ! Chauds, les chaudrons !
Les plus vieux, les plus laids !
Voyez mes prix !
Qui n’a pas son balai ?
Le soir, dans le noir,
Il est des monstres qui viennent me voir
Car ils espèrent bien me faire peur.
Quand c'est un dragon vert
Qui vient me voir
Avec ses narines fumantes et son air méchant
Je l'image en rose bonbon
Et en caleçon à petits cœurs
Quand c'est un méchant loup
Qui vient me voir
Avec ses griffes et ses grandes dents
Je l'imagine en danseuse espagnole
Avec des chaussures à claquettes et des castagnettes.
Quand c'est une sorcière
Qui vient me voir
Avec son nez crochu et son chapeau pointu
Je l'imagine en petit rat de l'opéra
Avec un tutu et des ballerines.
Quand c'est un ogre
Qui vient me voir
Avec son grand couteau et sa fourchette
Je l'imagine en bébé Cadum
Avec une couche et une sucette.
Quand c'est un fantôme
Qui vient me voir
Avec son drap blanc et ses houhou
Je l'imagine en costume d'Elmer
A carreaux de toutes les couleurs.
Le soir quand il fait tout noir
Il est des monstres qui viennent me voir
Mais à moi ils ne me font pas peur.
Allez hop dans le placard les cauchemars !
Marie-Hélène LAFOND