A la sauce aux fruits L’autre jour (je ne me rappelle plus la datte, mamangue est rentrée du travail avec les jambes en compote (son métier, c’est de coller des prunes, c’est-à-dire des amandes, aux bananes qui se garent mal).
Aussitôt, elle m’a raconté une histoire complètement tarte.
« Ecoute ça, Clémentine : dans un coing du square Olivier-Machin (un célèbre avocat), je vois un chat tout pelé qui s’apprête à cueillir un drôle d’oiseau (orange, avec la prunelle des yeux pistache).
L’oiseau mange des graines près du bassin, sans se casser le citron ; il n’aura sûrement pas le temps de faire un zeste ; pas de quartiers, le chat lui fera la peau et le mettra en marmelade !
Petit pépin : au moment où le chat saute, café l’oiseau ?
Il s’est envolé pour se percher en haut d’un mûre !
Résultat ? Plouf, au jus, le chat !
Il a failli se noyer !
Cerise sur le gâteau, il est ressorti tout marron !
Si, c’est vrai, gelée vu ! »
Hi, hi, hi, au régime, le chat !
J’imagine ce coco tout déconfit !
Epi zut, bien fait pour lui, il n’avait qu’à pas ramener sa fraise.
Un texte de Jacques Prévert sur l'automne. Chanson des escargots qui vont à l'enterrement......
À l'enterrement d'une feuille morte Deux escargots s'en vont Ils ont la coquille noire Du crêpe autour des cornes... Ils s'en vont dans le soir Un très beau soir d'automne Hélas quand ils arrivent C'est déjà le printemps... Les feuilles qui étaient mortes Sont toutes ressuscitées Et les deux escargots Sont très désappointés... Mais voilà le soleil Le soleil qui leur dit Prenez prenez la peine La peine de vous asseoir Prenez un verre de bière... Si le coeur vous en dit Prenez si ça vous plaît L'autocar pour Paris Il partira ce soir Vous verrez du pays ... Mais ne prenez pas le deuil C'est moi qui vous le dit Ça noircit le blanc de l'oeil Et puis ça enlaidit Les histoires de cercueils C'est triste et pas joli... Reprenez vos couleurs Les couleurs de la vie Alors toutes les bêtes Les arbres et les plantes Se mettent à chanter À chanter à tue-tête ... La vraie chanson vivante La chanson de l'été Et tout le monde de boire Tout le monde de trinquer C'est un très joli soir Un joli soir d'été... Et les deux escargots S'en retournent chez eux Ils s'en vont très émus Ils s'en vont très heureux Comme ils ont beaucoup bu Ils titubent un petit peu... Mais là-haut dans le ciel La Lune veille sur eux...
S’approcher de ce monstre rutilant Sentir dans son corps battre le sang Fermement sur sa selle s’enfourcher Préparer fébrilement la sauvage équipée
D’un doigt, réveiller son coeur vibrant L’essence qui excite son corps trépidant Le tremplin de l’aventure de cette Honda Vive griserie pour s’élancer et monter là
L’acier oripeau miroite sous le soleil Accentuation du polychrome de son aile Chevaux galopants aux routes pour éblouir Promesses votives d’extases et de plaisir
Au long de la route, le rire vert des arbres Dos, cuisses et épaules de plaisir se cabrent Poumons inhalants la douceur des pimprenelles Tout est beau, c’est la renaissance universelle
Tu m’amènes, Honda, où le monde est doux L’air de la vie est bien meilleur et de partout Tu glisses sur moi musique et fleurs d’or Tu es renaissance pour l’âme et le corps
Les cheveux ondulent, tournent à tout vent Visage radieux, sourires et bras tout vibrants L’air, l’azur, les nuages sont les oriflammes Sous eux, je te couvre comme une femme
Sur la croupe union de force, de vibrations Douleur ou plaisir sont les vives sensations Un désir de chair, de réciprocité sensuelle C’est ta peau qui se fait douce et cruelle
Ma Honda glisse dans le baume du vent Ignorance de la mort, ignorance du temps Se sentir vivre, rouler, foncer en immortel Heureux, s’épouser, faire corps avec elle
Furieusement la mort est tue, je l’empale Sa couche peut rester au fond des dédales Devenir un conquistador qui va au combat Pour ta peau, ton souffle, ta vie, ma Honda Bertino le Pascalois Publié par chatalarose
Poésie : plus on vieillit, plus on ressemble à un ordinateur ....
Plus on vieillit, plus on ressemble à des ordinateurs
On manque de mémoire... On gèle plus souvent... On est moins rapide qu'avant... On "bug" pour des riens... On manque d'énergie... On attrape des virus... On fait des petits séjours à l'hôpital.. On devient vite dépassé par les jeunes... On cherche où sont rendues nos petites affaires... Des jours, ça ne marche pas fort, fort... On a besoin d'un petit tune up de temps en temps... On est heureux quand même et on vit avec nos petites misères !
Ce commentaire a été modifié le 20/08/2018 à 15:06
Le joli liseron qui voulait toujours aller plus haut…
Rampante, grimpante… rien, hormis la main du jardinier, ne l’arrête dans ses fulgurantes ascensions : pas de doute, cette « Belle du jour » a été créée dans un but unique, celui d’aller toujours plus haut ! Toléré par les uns mais surtout détesté par le plus grand nombre, le liseron ne demande pourtant pas tant d’attention si ce n’est qu’on le laisse croître en paix… Par ce texte tout en poésie, Michèle tente à son tour de redorer le blason de ce malaimé chronique !
Jamais je ne m’en lasse Car tel est mon destin. Encore et encore, il faut que je m’enlace A tout ce qui se trouve sur mon chemin.
Mais, pour atteindre la haute sphère, Une béquille, un tuteur sain, À mon envol sont nécessaires Mon ascension, ma course folle Vers la lumière dont j’ai besoin.
Hélas, je suis fort mal aimé. Tenace, envahissante mauvaise herbe Toujours renouvelée. Sempiternels reproches À mon endroit formulés Récriminations obsédantes Pour beaucoup de jardiniers !
Si vous essayez de m’arracher A mon support convenez-en De gros dégâts c’est vous qui ferez Et, sans doute très mécontents Alors vous serez. Tandis que moi, je ne fais que me hisser, M’appuyer sans faire de mal Histoire de paraître un peu moins bancal.
Pourtant, si de guerre lasse, Une sage décision vous preniez Cessant de toujours contre nature vous heurter De m’octroyer généreusement une petite place Parmi vos accueillants jardinets.
J’aurai tôt fait d’agrémenter vos clôtures De mes petits pavillons blancs, c’est sûr ! Apportant par là même aux délicats papillons Ce nectar si prisé, cet hydromel si pur Voilà qui serait de réjouissante facture !
Et nous pourrions enfin, si tel était le cas Vivre en bonne entente, tranquilles, vous et moi !
A présent, apaisés de tous nos maux Nous nous tutoyons, au diable les gros mots ! J’aime tant quand tu m’appelles par mon petit nom Et me murmure tout bas « Bienvenue chez moi, joli petit liseron » !
Refuge Je navigues en eaux troubles dans un navire éteint ... Et J'erre dans la nuit au hasard des grands vents... Ma chaloupe alourdie de si pesants tourments... S'échouera tôt ou tard sur des sables lointains... Cette barque sans voile, s'enfonce dans le néant... C'est un épais brouillard fait de mélancolie... Et de souvenirs passés, et de peines enfouies... Une brume de pleurs, couleur rouge sang... J'entends parfois au loin par jour de tempête... Le tonnerre du chagrin qui cherche la bagarre... Où mon esquif sans mât veut reprendre la barre... Pour tenter de sauver ma seule île déserte... C'est un lieu de refuge où je trouve la paix... Sur des berges fines aux douceurs de la soie... Ici nul ne viendra m'appeurer ou me tuer... Car mon île secrète et si belle, c'est toi !
A la sauce aux fruits
L’autre jour (je ne me rappelle plus la datte, mamangue est rentrée du travail avec les
jambes en compote (son métier, c’est de coller des prunes, c’est-à-dire des amandes,
aux bananes qui se garent mal).
Aussitôt, elle m’a raconté une histoire complètement tarte.
« Ecoute ça, Clémentine : dans un coing du square Olivier-Machin (un célèbre avocat), je
vois un chat tout pelé qui s’apprête à cueillir un drôle d’oiseau (orange, avec la prunelle
des yeux pistache).
L’oiseau mange des graines près du bassin, sans se casser le citron ; il n’aura sûrement
pas le temps de faire un zeste ; pas de quartiers, le chat lui fera la peau et le mettra en
marmelade !
Petit pépin : au moment où le chat saute, café l’oiseau ?
Il s’est envolé pour se percher en haut d’un mûre !
Résultat ? Plouf, au jus, le chat !
Il a failli se noyer !
Cerise sur le gâteau, il est ressorti tout marron !
Si, c’est vrai, gelée vu ! »
Hi, hi, hi, au régime, le chat !
J’imagine ce coco tout déconfit !
Epi zut, bien fait pour lui, il n’avait qu’à pas ramener sa fraise.
Gilles Barraqué
Un texte de Jacques Prévert sur l'automne.
Chanson des escargots qui vont à l'enterrement......
À l'enterrement d'une feuille morte
Deux escargots s'en vont
Ils ont la coquille noire
Du crêpe autour des cornes...
Ils s'en vont dans le soir
Un très beau soir d'automne
Hélas quand ils arrivent
C'est déjà le printemps...
Les feuilles qui étaient mortes
Sont toutes ressuscitées
Et les deux escargots
Sont très désappointés...
Mais voilà le soleil
Le soleil qui leur dit
Prenez prenez la peine
La peine de vous asseoir
Prenez un verre de bière...
Si le coeur vous en dit
Prenez si ça vous plaît
L'autocar pour Paris
Il partira ce soir
Vous verrez du pays ...
Mais ne prenez pas le deuil
C'est moi qui vous le dit
Ça noircit le blanc de l'oeil
Et puis ça enlaidit
Les histoires de cercueils
C'est triste et pas joli...
Reprenez vos couleurs
Les couleurs de la vie
Alors toutes les bêtes
Les arbres et les plantes
Se mettent à chanter
À chanter à tue-tête ...
La vraie chanson vivante
La chanson de l'été
Et tout le monde de boire
Tout le monde de trinquer
C'est un très joli soir
Un joli soir d'été...
Et les deux escargots
S'en retournent chez eux
Ils s'en vont très émus
Ils s'en vont très heureux
Comme ils ont beaucoup bu
Ils titubent un petit peu...
Mais là-haut dans le ciel
La Lune veille sur eux...
Jacques Prévert ("Paroles")
De sa parure d’ocre et d’or
il se défait
l’arbre à l’automne
qui se défeuille
De sa vêture immatérielle
feuille à feuille
ma timide âme égarée
tu vins dévêtir
Aux doux feux de ton amour
elle s’est dénudée
mais la froidure est revenue
avec ton départ
De sa parure de bonheur
elle est démise
tel l’arbre l’hiver venu
nu et défeuillé
demeure
Malices
10 août 2018
Ma Honda
S’approcher de ce monstre rutilant
Sentir dans son corps battre le sang
Fermement sur sa selle s’enfourcher
Préparer fébrilement la sauvage équipée
D’un doigt, réveiller son coeur vibrant
L’essence qui excite son corps trépidant
Le tremplin de l’aventure de cette Honda
Vive griserie pour s’élancer et monter là
L’acier oripeau miroite sous le soleil
Accentuation du polychrome de son aile
Chevaux galopants aux routes pour éblouir
Promesses votives d’extases et de plaisir
Au long de la route, le rire vert des arbres
Dos, cuisses et épaules de plaisir se cabrent
Poumons inhalants la douceur des pimprenelles
Tout est beau, c’est la renaissance universelle
Tu m’amènes, Honda, où le monde est doux
L’air de la vie est bien meilleur et de partout
Tu glisses sur moi musique et fleurs d’or
Tu es renaissance pour l’âme et le corps
Les cheveux ondulent, tournent à tout vent
Visage radieux, sourires et bras tout vibrants
L’air, l’azur, les nuages sont les oriflammes
Sous eux, je te couvre comme une femme
Sur la croupe union de force, de vibrations
Douleur ou plaisir sont les vives sensations
Un désir de chair, de réciprocité sensuelle
C’est ta peau qui se fait douce et cruelle
Ma Honda glisse dans le baume du vent
Ignorance de la mort, ignorance du temps
Se sentir vivre, rouler, foncer en immortel
Heureux, s’épouser, faire corps avec elle
Furieusement la mort est tue, je l’empale
Sa couche peut rester au fond des dédales
Devenir un conquistador qui va au combat
Pour ta peau, ton souffle, ta vie, ma Honda
Bertino le Pascalois
Publié par chatalarose
Plus on vieillit, plus on ressemble à des ordinateurs
On manque de mémoire...
On gèle plus souvent...
On est moins rapide qu'avant...
On "bug" pour des riens...
On manque d'énergie...
On attrape des virus...
On fait des petits séjours à l'hôpital..
On devient vite dépassé par les jeunes...
On cherche où sont rendues nos petites affaires...
Des jours, ça ne marche pas fort, fort...
On a besoin d'un petit tune up de temps en temps...
On est heureux quand même et on vit avec nos petites misères !
haut…
Rampante, grimpante… rien, hormis la main du jardinier, ne l’arrête dans ses fulgurantes ascensions : pas de doute, cette « Belle du jour » a été créée dans un but unique, celui d’aller toujours plus haut !
Toléré par les uns mais surtout détesté par le plus grand nombre, le liseron ne demande pourtant pas tant d’attention si ce n’est qu’on le laisse croître en paix…
Par ce texte tout en poésie, Michèle tente à son tour de redorer le blason de ce malaimé chronique !
Jamais je ne m’en lasse
Car tel est mon destin.
Encore et encore, il faut que je m’enlace
A tout ce qui se trouve sur mon chemin.
Mais, pour atteindre la haute sphère,
Une béquille, un tuteur sain,
À mon envol sont nécessaires
Mon ascension, ma course folle
Vers la lumière dont j’ai besoin.
Hélas, je suis fort mal aimé.
Tenace, envahissante mauvaise herbe
Toujours renouvelée.
Sempiternels reproches
À mon endroit formulés
Récriminations obsédantes
Pour beaucoup de jardiniers !
Si vous essayez de m’arracher
A mon support convenez-en
De gros dégâts c’est vous qui ferez
Et, sans doute très mécontents
Alors vous serez.
Tandis que moi, je ne fais que me hisser,
M’appuyer sans faire de mal
Histoire de paraître un peu moins bancal.
Pourtant, si de guerre lasse,
Une sage décision vous preniez
Cessant de toujours contre nature vous heurter
De m’octroyer généreusement une petite place
Parmi vos accueillants jardinets.
J’aurai tôt fait d’agrémenter vos clôtures
De mes petits pavillons blancs, c’est sûr !
Apportant par là même aux délicats papillons
Ce nectar si prisé, cet hydromel si pur
Voilà qui serait de réjouissante facture !
Et nous pourrions enfin, si tel était le cas
Vivre en bonne entente, tranquilles, vous et moi !
A présent, apaisés de tous nos maux
Nous nous tutoyons, au diable les gros mots !
J’aime tant quand tu m’appelles par mon petit nom
Et me murmure tout bas
« Bienvenue chez moi, joli petit liseron » !
Michèle S.
Refuge
Je navigues en eaux troubles dans un navire éteint ...
Et J'erre dans la nuit au hasard des grands vents...
Ma chaloupe alourdie de si pesants tourments...
S'échouera tôt ou tard sur des sables lointains...
Cette barque sans voile, s'enfonce dans le néant...
C'est un épais brouillard fait de mélancolie...
Et de souvenirs passés, et de peines enfouies...
Une brume de pleurs, couleur rouge sang...
J'entends parfois au loin par jour de tempête...
Le tonnerre du chagrin qui cherche la bagarre...
Où mon esquif sans mât veut reprendre la barre...
Pour tenter de sauver ma seule île déserte...
C'est un lieu de refuge où je trouve la paix...
Sur des berges fines aux douceurs de la soie...
Ici nul ne viendra m'appeurer ou me tuer...
Car mon île secrète et si belle, c'est toi !
Auteur(e) Inconnu(e)
Tu te prépares
Puis tu te pares
On se sépare
Je me dépare
de toi
(Malices)
10/08/2018