Poésies,contes et légendes.

Par Yannick Fondin - 1 il y a 10 années 4 mois
01/07/2020 - 10:12

 
Pour emblaver ces champs, quelques sas ont suffi
Ils n’ont jeté que quelques poignées de semence
Mais le miracle blond de l’Eté s’accomplit
Cent faucheurs sont penchés sur la moisson immense.

De chaque grain tombé dans la nuit du sillon
Un bel épi s’est élancé vers la lumière
Et nul ne peut, sous le vol bleu des faucillons
Compter tous les épis de la récolte entière.

O vous, plus isolés encor que les semeurs
Qui sont passés dans la plaine au temps des emblaves,
En la nuit des cerveaux et l’intensité des cœurs
Jetez votre bon grain sur Je champ des Esclaves.

Fiers semeurs de l’Ida, jetez votre bon grain.
il dormira comme le blé dort dans la terre.
Mais innombrable, aux beaux jours de l’Eté prochain,
Votre moisson resplendira dans la lumière

Gaston Couté

30/06/2020 - 13:21
Juin



Les prés ont une odeur d'herbe verte et mouillée,
Un frais soleil pénètre en l'épaisseur des bois,
Toute chose étincelle, et la jeune feuillée
Et les nids palpitants s'éveillent à la fois.

Les cours d'eau diligents aux pentes des collines
Ruissellent, clairs et gais, sur la mousse et le thym ;
Ils chantent au milieu des buissons d'aubépines
Avec le vent rieur et l'oiseau du matin.

Les gazons sont tout pleins de voix harmonieuses,
L'aube fait un tapis de perles aux sentiers,
Et l'abeille, quittant les prochaines yeuses,
Suspend son aile d'or aux pâles églantiers.

Sous les saules ployants la vache lente et belle
Paît dans l'herbe abondante au bord des tièdes eaux ;
La joug n'a point encor courbé son cou rebelle,
Une rose vapeur emplit ses blonds naseaux.

Et par delà le fleuve aux deux rives fleuries
Qui vers l'horizon bleu coule à travers les prés,
Le taureau mugissant, roi fougueux des prairies,
Hume l'air qui l'enivre, et bat ses flancs pourprés.

La Terre rit, confuse, à la vierge pareille
Qui d'un premier baiser frémit languissamment,
Et son oeil est humide et sa joue est vermeille,
Et son âme a senti les lèvres de l'amant.

O rougeur, volupté de la Terre ravie !
Frissonnements des bois, souffles mystérieux !
Parfumez bien le coeur qui va goûter la vie,
Trempez-le dans la paix et la fraîcheur des cieux !

Assez tôt, tout baignés de larmes printanières,
Par essaims éperdus ses songes envolés
Iront brûler leur aile aux ardentes lumières
Des étés sans ombrage et des désirs troublés.

Alors inclinez-lui vos coupes de rosée,
O fleurs de son Printemps, Aube de ses beaux jours !
Et verse un flot de pourpre en son âme épuisée,
Soleil, divin Soleil de ses jeunes amours !

Charles-Marie Leconte de Lisle.

29/06/2020 - 14:10
La légende du cyprès.



La légende conte:  Un jeune enfant Cyparissus  s'occupait d'un cerf aux cornes d'or et au cou orné de colliers de pierres précieuses. Cyparissus adorait cette bête.
Malheureusement, un jour, par accident il la blessa avec un javelot et le cerf mourut de cette blessure. Cyparissus fut inconsolable et demanda aux dieux de le faire mourir aussi. Devant leur refus il supplia de verser des larmes éternelles. Le cyprès devint le symbole de la douleur et du souvenir et prit place dans les cimetières.

Platon croyait que le bois du cyprès était plus durable que le bronze ce qui en faisait un symbole d'éternité. Chez les Perses, il était l'arbre primitif du paradis iranien, était planté devant tous les temples et tous les palais, chez les Grecs plusieurs bois de cyprès avaient gardé un caractère sacré. Ces croyances ont beaucoup contribué à répandre cet arbre en France.

En Provence où le cyprès fait partie du paysage, les propriétaires des mas plantaient deux cyprès à l'entrée de la propriété.Ces cyprès étaient destinés en plus de la marque d'entrée dans la propriété à devenir les futures poutres maîtresses du toit du mas quand viendrait le temps de refaire la toiture.
28/06/2020 - 15:08


Cliquez sur Télécharger «  pour regarder le PPS Poésies.
27/06/2020 - 14:14
Dans un champ de lavande .



Dans un champ de lavande au pays du soleil
J'ai trouvé que la vie avait un goût de miel.
 
Chaque cigale en fête agitait sa crécelle
Et le vent du midi dansait la tarentelle.
 
On moissonnait les fleurs. Leur parfum me grisait
Je m'enivrais de joie et je déraisonnais.
 
Dans la lavande bleue au soleil de Provence
Je voulais prendre un bain d'amour et de jouvence.
 
Tous les mots séduisants que je n'avais pas dits
Se formaient dans mon coeur en joyeux gazouillis.
 
Dans cet air embaumé j'imaginais une âme
 Je lui donnais un corps fait de braise et de flamme.
 
Bien au chaud dans ses bras je croyais au bonheur
Et son regard de feu me caressait le coeur.
 
Ce champ bleu nous offrait une odorante couche !
Et je buvais les sons qui sortaient de sa bouche.
 
Dans ce site enchanté vaporeusement flou
Ne pouvant pas le voir je le sentais partout.
 
 Et je ne souffrais pas de cette incohérence
Puisque de son amour je saisissais l'essence.
 
 Sous l'emprise des fleurs, j'ai fait de grands projets
 Qui petit à petit se changeaient en regrets...
 
J'avais glané pour lui des épis de lavande
Passant près d'un calvaire à Dieu j'en fis offrande
 
Blanche MAYNADIER ( Femme de Lettres et poétesse française)
26/06/2020 - 14:20
En rouge et noir.


Vêtu de noir et de rouge,
il a l'esprit rebelle,
comme les fleurs des champs qui l'entourent.
il vit loin du paraître,
des faux semblants.
Il sait que le présent n'est pas éternel.
Il en profite.
Il se sait éphémère.
Poète des champs,
il se satisfait du jour qui décline.
Du talus,
il médite sur le rouge, le noir,
la vie, la mort.
Couleur éclatante de la Vie,
cœur couleur de la mort...
Un jour l"une,
le lendemain, l'autre.
La fin d'une Vie.
 
Jordan Ray
25/06/2020 - 15:07
En sourdine



Calmes dans le demi-jour
Que les branches hautes font,
Pénétrons bien notre amour
De ce silence profond.

Fondons nos âmes, nos cours
Et nos sens extasiés,
Parmi les vagues langueurs
Des pins et des arbousiers.

Ferme tes yeux à demi,
Croise tes bras sur ton sein,
Et de ton cour endormi
Chasse à jamais tout dessein.

Laissons-nous persuader
Au souffle berceur et doux
Qui vient à tes pieds rider
Les ondes de gazon roux.

Et quand, solennel, le soir
Des chênes noirs tombera,
Voix de notre désespoir,
Le rossignol chantera.

Extrait de: Recueil : Fêtes galantes
24/06/2020 - 16:10

 
La glèbe, à son réveil, verte et toute mouillée,
Autour du bourg couvert d’une épaisse feuillée
Où les toits assoupis fument tranquillement ;
Dans la plaine aux replis soyeux que rien ne cerne,
Parmi les lins d’azur, l’oeillette et la luzerne,
Berce les jeunes blés pleins de frissonnement.

Sereine et rafraîchie aux brumes dilatées,
Sous l’humide baiser de leurs traînes lactées,
Elle semble frémir dans l’ivresse des pleurs,
Et, ceinte des trésors dont son flanc large abonde,
Sourire à l’éternel époux qui la féconde,
Au grand soleil qui sort, vibrant, d’un lit de fleurs.

L’astre vermeil ruisselle en sa gerbe éclatante ;
Chaque fleur, alanguie aux langueurs de l’attente,
Voluptueusement, vers le foyer du jour
Tourne sa tige et tend son avide calice,
Et boit ton charme, Aurore, et rougit de délice…
Et le germe tressaille aux chauds rayons d’amour.

Juillet 1871.
Jules Breton
23/06/2020 - 14:49
Soleil d’été



Soleil d’été
Tu viens caresser ma peau
c’est la plus douce des sensations
que je puisse sentir

Soleil d’été
Tu illumines les jours les plus beaux
et le chemin des passions
à venir

Soleil d’été
Tu te couches à l’horizon
au dessus d’une mer qui ne peut
que rougir

Soleil d’été
Tu brilles avec l’Amour
comme si l’éternité était avant
l’Avenir.



Elodie Santos, 2009
22/06/2020 - 14:45
La légende de l'érable


Grandement apprécié jadis en Alsace pour ses vertus médicinales :
L'érable est connu pour soutenir les traitements contre l'asthénie, les affections pulmonaires, les rhumatismes, et pour redonner du tonus aux convalescents, car son énergie est puissante et dynamique. Le sirop d'érable est un excellent reconstituant.

Méditer sous cet arbre : Saura regonfler les esprits lassés des multiples épreuves de l'existence.

Autrefois, en Alsace, on attribuait à la chauve-souris la propriété de faire avorter les œufs de cigogne ; dès qu’elle les avait touchés, ils étaient frappésde stérilité. Pour s’en préserver, la cigogne plaçait dans son nid quelques rameaux d’érable, et la seule puissance de cet arbre redouté eninterdisait l’entrée au "vespertilion" nom donné a certaines espèces de chauve-souris. On plaçait aussi des branches d’érable au-dessus de l’entrée des maisons que l’on voulait soustraire aux visites de la chauve-souris.

Ce commentaire a été modifié le 22/06/2020 à 14:46