C'est d'avoir peur de regarder devant soi C'est de passer des nuits d'horreurs Paralysée par l'incertitude C'est vouloir crier si fort quand personne ne vous entend C'est se craindre et trembler depuis déjà trop longtemps C'est s'oublier avec le temps et regretter d'avoir aimé autant C'est d'avoir peur qu'on ne vous voie plus comme avant.
La Solitude
C'est souhaiter mourir à la pensée qu'il doit partir C'est essayer de se retrouver pour ne plus souffrir. C'est vouloir si fort être avec lui C'est rêver à l'infini suppliant un dernier sursis C'est refuser d'être consolée... Fermer les yeux et se voir immolée C'est ne pas comprendre autre chose que l'attente.
La Solitude
C'est sentir qu'on mord dans votre chair C'est ne pas faire la différence entre le rêve et l'éphémère C'est ne savoir ni aimer, ni haïr, mais vouloir en finir C'est souffrir en silence C'est détester l'indifférence C'est vouloir se jeter à la mer pour le déraciner de sa chair Et ne plus jamais penser qu'un jour il vous a aimé.
La Solitude
C'est vouloir mourir sans avoir au moins fait le tour de sa prison C'est vouloir se pardonner toutes ses passions C'est refuser de se souvenir de tout ce qui vous a fait trembler... Oublier ses émotions et sur sa souffrance ne plus mettre un nom Autre que le tien en se disant peut-être encore qu'il m'appartient.
La Solitude
C'est moi en survie C'est lui à l'infini C'est ne plus chercher à comprendre C'est se sentir blessée, fermer les yeux sur l'indifférence Pardonner pour ne pas regretter et lui garder sa confiance C'est réclamer son âme jusqu'au matin Puisqu'il la tient dans ses mains C'est vouloir lui crier je t'aime et ne plus se sentir soi-même C'est avoir envie de lui, fermer les yeux tristement En sachant qu'il est parti.
La Solitude
C'est moi...c'est lui... À sombrer dans l'oubli .
- Auteure : Claire De La Chevrotière - Tous Droits Réservés
Dans ma valise en cuir clair Il y a des vagues et de l'air Du bleu et le parfum de la mer Si tu ouvres son couvercle
Pose-la sur un coin de sable L'écume s'en écoulera, caresse indomptable En soie douce, en satin blanc Les oiseaux s'envoleront au vent
Baisers légers sur la brume du temps Surtout referme la doucement Pour ne pas éteindre le soleil Accroché à sa doublure vermeille
Et rapporte ma petite malle En salle des "pas perdus", aux belles âmes À ceux qui sauront sa valeur Sans en voler le petit bonheur Car c'est tout ce que je possède
Sous les marques du temps, La vieillesse est la mauvaise blague d'une vie, Isolant les personnes de l'intérieur, Elles regardent dans le vide avec un regard étrange....
Regardez-les !
Oubliez les marques du temps, Et traversez le fond de leurs prunelles oranges ! Ils revivent avec fureur, Un Amour infini, Avec un coeur qui bat la chamade....
Regardez-les !
Leurs pensées s'envolent dans un passé de matador, Où un petit garçon y partage son enfance. La pluie s'éfface pour laisser place, au soleil sénior, D'un jeune marié, dans son costume blanc, Enonçant la promesse de toute une vie, Faisant fuire les folies de l'adolescence. La poudreuse se gèle sur la noire du solfège, Un papa assis sur un banc, Applaudit les exploits de ses enfants. Les saules pleureurs se déhanches dans le corridor, Où les couronnes de fleurs se dérident en perce-neige, Dans la chaleur d'un nuage, aux sourires, d'un vieil homme sponsor, Dont la nostalie d'une douceur laisse ses cheveux neige, Danser, sous les caresses de ses petits anges.
Et son corps se creuse, sous les marques du temps, Et son coeur pleure, sous les marques du temps. En bouche, reste l'unique goût amer, De la perte d'un être cher. Et dans sa tête le refrain, d'un voyage d'un amour infini.
Regardez-le !
A présent, c'est un grand-père, Avec ses rêves d'hier, Il cherche dans le vide un camarade, Avec un coeur, tout comme lui, qui bat la chamade,
Pour regarder ensemble dans le vide avec un regard étrange.....
Ce soleil dans ma vie C’est à toi que je le dois Tu fais de ma vie un rêve Dès que j’entends ta voix Jours après jour Tu transperces mon âme Affleure une douce lueur Dans mon regard de femme Si j’étais écrivain J’en ferais une belle histoire Mais je n’en ferais rien Je n’ai pas cette gloire Cette histoire est à nous Je la mets en écrin Et je l’ouvre chaque soir Quand la lumière s’éteint
Le verger Simone, allons au verger Avec un panier d'osier. Nous dirons à nos pommiers, En entrant dans le verger : Voici la saison des pommes, Allons au verger, Simone, Allons au verger. Les pommiers sont pleins de guêpes, Car les pommes sont très mûres : Il se fait un grand murmure Autour du vieux doux-aux-vêpes. Les pommiers sont pleins de pommes, Allons au verger, Simone, Allons au verger. Nous cueillerons le calville, Le pigeonnet et la reinette, Et aussi des pommes à cidre Dont la chair est un peu doucette. Voici la saison des pommes, Allons au verger, Simone, Allons au verger. Tu auras l'odeur des pommes Sur ta robe et sur tes mains, Et tes cheveux seront pleins Du parfum doux de l'automne. Les pommiers sont pleins de pommes, Allons au verger, Simone, Allons au verger. Simone, tu seras mon verger Et mon pommier de doux-aux-vêpes ; Simone, écarte les guêpes De ton cœur et de mon verger. Voici la saison des guêpes, Allons au verger, Simone, Allons au verger.
SOLEIL D'OCTOBRE Les Soleils d' Octobre ! Aux jours où les feuilles jaunissent, Aux jours où les soleils finissent, Hélas ! nous voici revenus ; Le temps n’est plus, ma-bien-aimée, Où sur la pelouse embaumée Tu posais tes pieds blancs et nus.
L’herbe que la pluie a mouillée Se traîne frileuse et souillée ; On n’entend plus de joyeux bruits Sortir des gazons et des mousses ; Les châtaigniers aux branches rousses Laissent au vent tomber leurs fruits.
Sur les coteaux aux pentes chauves, De longs groupes d’arbustes fauves Dressent leurs rameaux amaigris ; Dans la forêt qui se dépouille, Les bois ont des teintes de rouille ; L’astre est voilé, le ciel est gris.
Cependant, sous les vitres closes, Triste de la chute des roses, Il n’est pas temps de s’enfermer ; Toute fleur n’est pas morte encore ; Un beau jour, une belle aurore Au ciel, demain, peut s’allumer.
La terre, ô ma frileuse amie ! Ne s’est point encore endormie Du morne sommeil de l’hiver… Vois ! la lumière est revenue : Le soleil, entr’ouvrant la nue, Attiédit les moiteurs de l’air.
Sous la lumière molle et sobre De ces soleils calmes d’octobre, Par les bois je voudrais errer ! L’automne a de tièdes délices : Allons sur les derniers calices, Ensemble, allons les respirer !
Je sais dans la forêt prochaine, Je sais un site au pied du chêne Où le vent est plus doux qu’ailleurs ; Où l’eau, qui fuit sous les ramures, Échange de charmants murmures Avec l’abeille, avec les fleurs.
Dans ce lieu plein d’un charme agreste, Où pour rêver souvent je reste, Veux-tu t’asseoir, veux-tu venir ? Veux-tu, sur les mousses jaunies, Goûter les pâles harmonies De la saison qui va finir ?
Partons ! et, ma main dans la tienne, Qu’à mon bras ton bras se soutienne ! Des bois si l’humide vapeur Te fait frissonner sous ta mante, Pour réchauffer ta main charmante Je la poserai sur mon cœur.
Et devant l’astre qui décline, Debout sur la froide colline, Et ton beau front penché sur moi, Tu sentiras mille pensées, Des herbes, des feuilles froissées Et des bois morts, monter vers toi.
Et devant la terne verdure, Songeant qu’ici-bas rien ne dure, Que tout passe, fleurs et beaux jours, A cette nature sans flamme Tu pourras comparer, jeune âme, Mon cœur, pour toi brûlant toujours !
Mon cœur, foyer toujours le même, Foyer vivant, foyer qui t’aime, Que ton regard fait resplendir ! Que les saisons, que les années, Que l’âpre vent des destinées Ne pourront jamais refroidir !
Et quand, noyés de brume et d’ombre, Nous descendrons le coteau sombre, Rayon d’amour, rayon d’espoir, Un sourire, ô ma bien-aimée ! Jouera sur ta lèvre embaumée Avec les derniers feux du soir.
C'est le troubadour...
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C'EST LE TROUBADOUR
QUI CHANTE LA NUIT ET LE JOUR
C'EST LE TROUBADOUR.
Oui, c'est le troubadour, mesdames,
Qui rime et chante à vos genoux
Pour entretenir la flamme
Qui brille dans vos yeux si doux.
Il est vieux, cassé, pas ingambe,
Encombrera votre salon,
Mais il réjouira votre âme
Par des poèmes polissons.
Gardez lui une douce place,
Tout près, tout près de votre coeur.
Ne craignez pas qu'il embarrasse
Il n'est plus guère torpilleur.
Donnez-lui la clé de votre âme
Il en fera un beau jardin
Avec de savants épigrammes
A la façon des baladins.
C'EST LE TROUBADOUR
QUI CHANTE LA NUIT ET LE JOUR
C'EST LE TROUBADOUR...
J.A.
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Troubadour peut-être, téméraire sans doute.
Écrit et Présenté par J.A. Illustration internet).
Engagement à retirer l'image en cas de demande des ayants droit.
La Solitude
C'est d'avoir peur de regarder devant soi
C'est de passer des nuits d'horreurs
Paralysée par l'incertitude
C'est vouloir crier si fort quand personne ne vous entend
C'est se craindre et trembler depuis déjà
trop longtemps
C'est s'oublier avec le temps et regretter d'avoir aimé autant
C'est d'avoir peur qu'on ne vous voie plus
comme avant.
La Solitude
C'est souhaiter mourir à la pensée qu'il doit
partir
C'est essayer de se retrouver pour ne plus souffrir.
C'est vouloir si fort être avec lui
C'est rêver à l'infini suppliant un dernier sursis
C'est refuser d'être consolée...
Fermer les yeux et se voir immolée
C'est ne pas comprendre autre chose que l'attente.
La Solitude
C'est sentir qu'on mord dans votre chair
C'est ne pas faire la différence entre le rêve et l'éphémère
C'est ne savoir ni aimer, ni haïr, mais vouloir en finir
C'est souffrir en silence
C'est détester l'indifférence
C'est vouloir se jeter à la mer pour le déraciner de sa chair
Et ne plus jamais penser qu'un jour il vous a aimé.
La Solitude
C'est vouloir mourir sans avoir au moins fait le tour de sa prison
C'est vouloir se pardonner toutes ses passions
C'est refuser de se souvenir de tout ce qui vous a fait trembler...
Oublier ses émotions et sur sa souffrance ne plus mettre un nom
Autre que le tien en se disant peut-être encore qu'il m'appartient.
La Solitude
C'est moi en survie
C'est lui à l'infini
C'est ne plus chercher à comprendre
C'est se sentir blessée, fermer les yeux sur l'indifférence
Pardonner pour ne pas regretter et lui garder sa confiance
C'est réclamer son âme jusqu'au matin
Puisqu'il la tient dans ses mains
C'est vouloir lui crier je t'aime et ne plus se sentir soi-même
C'est avoir envie de lui, fermer les yeux tristement
En sachant qu'il est parti.
La Solitude
C'est moi...c'est lui...
À sombrer dans l'oubli .
- Auteure : Claire De La Chevrotière
- Tous Droits Réservés
Souvenir d'une amitié
Souvenir qui vivra toujours
Lorsque se noua le premier fil
Toi c'est mes yeux et c'est ma joie
Il dort en moi ton souvenir.
Une femme modeste de mon âge
Qui a saupoudré mon enfance
De ses tendres caresses
Un chapitre béni est gravé.
J'ai franchi l'autre rive
J'ai trouvé un bon pain et un beau visage
A la tête de ma vie
Mais où que je sois, tu es avec moi.
Il est mon roi, il est mon homme
Mais l'herbe douce de notre enfance
Me rappellera toujours nos rires
On dormait au pied de la même colline.
On mangeait si souvent ensemble
Puis, sans bruit, on se retirait
Histoire de nous adonner
A nos activités préférées.
Dont entre autres nous retrouvions nos amis les moineaux
Sous un grand chêne au milieu du bosquet
Ils attendaient leur pain quotidien
Ce souvenir sera toujours mien.
Marie_Louise.
Dans ma valise
Dans ma valise en cuir clair
Il y a des vagues et de l'air
Du bleu et le parfum de la mer
Si tu ouvres son couvercle
Pose-la sur un coin de sable
L'écume s'en écoulera, caresse indomptable
En soie douce, en satin blanc
Les oiseaux s'envoleront au vent
Baisers légers sur la brume du temps
Surtout referme la doucement
Pour ne pas éteindre le soleil
Accroché à sa doublure vermeille
Et rapporte ma petite malle
En salle des "pas perdus", aux belles âmes
À ceux qui sauront sa valeur
Sans en voler le petit bonheur
Car c'est tout ce que je possède
Adelaide
LES MARQUES DU TEMPS
Sous les marques du temps,
La vieillesse est la mauvaise blague d'une vie,
Isolant les personnes de l'intérieur,
Elles regardent dans le vide avec un regard étrange....
Regardez-les !
Oubliez les marques du temps,
Et traversez le fond de leurs prunelles oranges !
Ils revivent avec fureur,
Un Amour infini,
Avec un coeur qui bat la chamade....
Regardez-les !
Leurs pensées s'envolent dans un passé de matador,
Où un petit garçon y partage son enfance.
La pluie s'éfface pour laisser place, au soleil sénior,
D'un jeune marié, dans son costume blanc,
Enonçant la promesse de toute une vie,
Faisant fuire les folies de l'adolescence.
La poudreuse se gèle sur la noire du solfège,
Un papa assis sur un banc,
Applaudit les exploits de ses enfants.
Les saules pleureurs se déhanches dans le corridor,
Où les couronnes de fleurs se dérident en perce-neige,
Dans la chaleur d'un nuage, aux sourires, d'un vieil homme sponsor,
Dont la nostalie d'une douceur laisse ses cheveux neige,
Danser, sous les caresses de ses petits anges.
Et son corps se creuse, sous les marques du temps,
Et son coeur pleure, sous les marques du temps.
En bouche, reste l'unique goût amer,
De la perte d'un être cher.
Et dans sa tête le refrain, d'un voyage d'un amour infini.
Regardez-le !
A présent, c'est un grand-père,
Avec ses rêves d'hier,
Il cherche dans le vide un camarade,
Avec un coeur, tout comme lui, qui bat la chamade,
Pour regarder ensemble dans le vide avec un regard étrange.....
Copyright @ Onoma Gaïa
J'EN RÊVE ENCORE
Comme une étoile qui scintille
Sur un trophée d'académie
Comme des yeux qui s'écarquillent
Devant l'enfant que tu chéris
Comme un baiser qui me titille
Là où tu sais quand je faiblis
Comme ton parfum qui m'émoustille
Donnant l'envie d'avoir envie
J'adore,
J'adore et je t'adore.
J'adore,
J'adore et je t'adore.
Comme un champagne qui pétille
Vantant les succès de ta vie
Comme tes cheveux dans sa résille
Mettant à nu ta nuque amie
Comme tes lèvres au goût vanille
Me susurrant des mots exquis
Comme nos corps qui s'entortillent
Donnant l'envie d'avoir envie
J'adore,
J'adore et je t'adore.
J'adore,
J'adore et je t'adore.
Mais sache encore…
Comme un marteau sans sa faucille
Qui forge la démocratie
Comme un peloton qui fusille
La mort pour épargner la vie
Comme des grenades sans goupille
N'estropiant plus l'enfant chéri
Comme des nations sans pupille
Où l'agression serait bannie
Comme une France qui " nazille "
Sauvée par la voix populaire
Comme des jumelles qui brillent
Dans un Manhattan rétabli
Comme un drogué qui s'extasie
Devant l'arbre à canne proscrit
Comme une église qui distille
Sa richesse aux âmes meurtries
Comme une arène ouvrant ses grilles
Donnant l'envie de voir la vie
J'en rêve encore…
Quand je m'endors
J'en rêve encore…
Si notre amour nous émoustille
Au point de concevoir la vie
Et que ton ventre te fourmille
Quand le bonheur nous réunit,
C'est de douceur que je vacille
Touchant ton sein sève de vie
Loin des fusils et des torpilles
Je rêve, je vole et je prie
Sur une terre ou les charmilles
S'oxygènent hors des brûlis
Où les serins sur leur brindille
Sont libres de bâtir leur nid
Où les ruisseaux sains et tranquilles
Gazouillent au creux de leur lit
Bordé de verts tapis fleuris
Où gambadent mes rêveries
Près des pommiers et des morilles
Qui me fait succomber d'envie.
Dans cet univers sans bisbille
Notre enfant peut pousser son cri.
Dans un univers sans bisbille
Nos enfants aimeront la vie.
Comme une horloge sans aiguille
Qui ne fait plus courir le temps
Dans les artères de nos villes
Pour suspendre l'amour présent,
Je veux planer dans l'air du temps
Dévoiler la beauté des nues
Caresser le souffle du vent
Découvrir son monde inconnu
Partager mes rêves épris
D'intégrité et d'harmonie
Figer le bonheur de l'instant
Et le vivre, éternellement.
Jean-François
Ce soleil dans ma vie
C’est à toi que je le dois
Tu fais de ma vie un rêve
Dès que j’entends ta voix
Jours après jour
Tu transperces mon âme
Affleure une douce lueur
Dans mon regard de femme
Si j’étais écrivain
J’en ferais une belle histoire
Mais je n’en ferais rien
Je n’ai pas cette gloire
Cette histoire est à nous
Je la mets en écrin
Et je l’ouvre chaque soir
Quand la lumière s’éteint
MF
Le verger
Simone, allons au verger
Avec un panier d'osier.
Nous dirons à nos pommiers,
En entrant dans le verger :
Voici la saison des pommes,
Allons au verger, Simone,
Allons au verger.
Les pommiers sont pleins de guêpes,
Car les pommes sont très mûres :
Il se fait un grand murmure
Autour du vieux doux-aux-vêpes.
Les pommiers sont pleins de pommes,
Allons au verger, Simone,
Allons au verger.
Nous cueillerons le calville,
Le pigeonnet et la reinette,
Et aussi des pommes à cidre
Dont la chair est un peu doucette.
Voici la saison des pommes,
Allons au verger, Simone,
Allons au verger.
Tu auras l'odeur des pommes
Sur ta robe et sur tes mains,
Et tes cheveux seront pleins
Du parfum doux de l'automne.
Les pommiers sont pleins de pommes,
Allons au verger, Simone,
Allons au verger.
Simone, tu seras mon verger
Et mon pommier de doux-aux-vêpes ;
Simone, écarte les guêpes
De ton cœur et de mon verger.
Voici la saison des guêpes,
Allons au verger, Simone,
Allons au verger.
Rémy de Gourmont
SOLEIL D'OCTOBRE
Les Soleils d' Octobre ! Aux jours où les feuilles jaunissent,
Aux jours où les soleils finissent,
Hélas ! nous voici revenus ;
Le temps n’est plus, ma-bien-aimée,
Où sur la pelouse embaumée
Tu posais tes pieds blancs et nus.
L’herbe que la pluie a mouillée
Se traîne frileuse et souillée ;
On n’entend plus de joyeux bruits
Sortir des gazons et des mousses ;
Les châtaigniers aux branches rousses
Laissent au vent tomber leurs fruits.
Sur les coteaux aux pentes chauves,
De longs groupes d’arbustes fauves
Dressent leurs rameaux amaigris ;
Dans la forêt qui se dépouille,
Les bois ont des teintes de rouille ;
L’astre est voilé, le ciel est gris.
Cependant, sous les vitres closes,
Triste de la chute des roses,
Il n’est pas temps de s’enfermer ;
Toute fleur n’est pas morte encore ;
Un beau jour, une belle aurore
Au ciel, demain, peut s’allumer.
La terre, ô ma frileuse amie !
Ne s’est point encore endormie
Du morne sommeil de l’hiver…
Vois ! la lumière est revenue :
Le soleil, entr’ouvrant la nue,
Attiédit les moiteurs de l’air.
Sous la lumière molle et sobre
De ces soleils calmes d’octobre,
Par les bois je voudrais errer !
L’automne a de tièdes délices :
Allons sur les derniers calices,
Ensemble, allons les respirer !
Je sais dans la forêt prochaine,
Je sais un site au pied du chêne
Où le vent est plus doux qu’ailleurs ;
Où l’eau, qui fuit sous les ramures,
Échange de charmants murmures
Avec l’abeille, avec les fleurs.
Dans ce lieu plein d’un charme agreste,
Où pour rêver souvent je reste,
Veux-tu t’asseoir, veux-tu venir ?
Veux-tu, sur les mousses jaunies,
Goûter les pâles harmonies
De la saison qui va finir ?
Partons ! et, ma main dans la tienne,
Qu’à mon bras ton bras se soutienne !
Des bois si l’humide vapeur
Te fait frissonner sous ta mante,
Pour réchauffer ta main charmante
Je la poserai sur mon cœur.
Et devant l’astre qui décline,
Debout sur la froide colline,
Et ton beau front penché sur moi,
Tu sentiras mille pensées,
Des herbes, des feuilles froissées
Et des bois morts, monter vers toi.
Et devant la terne verdure,
Songeant qu’ici-bas rien ne dure,
Que tout passe, fleurs et beaux jours,
A cette nature sans flamme
Tu pourras comparer, jeune âme,
Mon cœur, pour toi brûlant toujours !
Mon cœur, foyer toujours le même,
Foyer vivant, foyer qui t’aime,
Que ton regard fait resplendir !
Que les saisons, que les années,
Que l’âpre vent des destinées
Ne pourront jamais refroidir !
Et quand, noyés de brume et d’ombre,
Nous descendrons le coteau sombre,
Rayon d’amour, rayon d’espoir,
Un sourire, ô ma bien-aimée !
Jouera sur ta lèvre embaumée
Avec les derniers feux du soir.