Poésies,contes et légendes.

Par Yannick Fondin - 1 il y a 10 années 4 mois
27/02/2016 - 11:43


CHANTS  D’OISEAUX

 quand nous chantons nos amours,

les vieux chênes sont-ils sourds

non sans doute,

mais à leurs pieds par bonheur,

dans l’ombre un beau promeneur nous écoute!

…..

 On le devine à ses yeux,

c’est un amant soucieux,

las d’attendre.

Charmez oiseaux son ennui,

et trouvez un chant pour lui,

vif et tendre!

…..

 Battez de l’aile , on entend

deux soupirs à chaque unstant

se confondre.

Voilà, voilà le fruit d’un baiser,

 il va sans plus s’apaiser, vous répondre.

 (victor hugo)




 
27/02/2016 - 07:45

Satan et le sultan

Une vieille légende orientale nous raconte
l’histoire d’un grand sultan connu pour sa
piété. Or, un matin, il oublia de se
réveiller. Lorsque le Démon s’aperçut que
c’était l’heure de sa prière matinale, vite,
il arracha le sultan de son sommeil et le
pressa de se lever pour prier.

— Qui es-tu? s’enquit le sultan, réveillé
en sursaut et se frottant les yeux.

— Oh! quelle importance? fit le sinistre
individu. L’important, c’est que je t’ai
réveillé à l’heure. Autrement, tu aurais
manqué tes prières, et ce pour la première
fois depuis dix ans. N’est-ce pas là une
bonne action que de prier?

— Tu as raison! répartit le sultan. Je ne
pourrais jamais imaginer manquer ma prière.
Pas même une seule fois!… Mais, attends
voir!… Je crois te connaître. Assurément,
je reconnais ton visage. Bien sûr, tu es
Satan, et pour m’être ainsi apparu, à n’en
pas douter, tu dois nourrir quelque mauvais
propos!

— Je ne suis pas aussi méchant que tu le
penses! se défendit l’intrus. Après tout,
autrefois, je n’étais pas moins que le bras
droit de Dieu.

— J’entends bien, fit remarquer le sage
sultan, mais tu es aussi le Trompeur; et
c’est ton rôle! J’exige donc, au Nom de Dieu,
que tu me fasses savoir pourquoi tu veux que
je me lève pour prier!

— Eh bien, finit par grommeler le Diable,
fâché et impatient d’une telle insistance,
si tu veux le savoir, je m’en vais te le dire.
Si tu avais dormi et oublié de prier, tu en
aurais été si contrit que tu aurais fait
pénitence. Cela t’aurait humilié et rapproché
de Dieu. Mais si, à l’exemple de ces dix
dernières années, tu ne manques jamais la
moindre prière, tu finiras par en tirer
vanité.
À tel point qu’il serait préférable que tu
manques, ne serait-ce qu’une seule fois, ta
prière et demandes pardon à Dieu. Car Dieu
préfère de loin ta faiblesse, accompagnée
de repentance, à ta vertu assaisonnée
d’orgueil!


A VRAI-DIRE, IL EST BON, parfois, que nous
commettions des fautes, parce qu’autrement
l’orgueil et l’autosuffisance risquent fort
de nous faire croire que nous n’avons pas
besoin des autres. En réalité, lorsqu’on
est orgueilleux, satisfait de soi, on n’est
pas plus proche de Dieu, mais plutôt imbu de
soi-même.

Dans notre monde d’aujourd’hui, l’orgueil est
souvent présenté comme une vertu. Mais Dieu le
voit vraiment comme il est: un péché
profondément ancré dans l’âme humaine!  

La Bible affirme que ”l’orgueil précède la
ruine”, et que ”Dieu s’oppose aux orgueilleux
mais Il accorde Sa grâce aux humbles”
(Proverbes 16:18; Jacques 4:6).

Bien souvent, Dieu se sert de nos fautes pour
contrôler notre orgueil, pour nous garder
humbles, et nous provoquer à dépendre de Sa
bonté et de Sa force plutôt que des nôtres.

Il bénit l’humilité. Il comble les
humbles de Ses grâces, et Il promet d’habiter
avec « celui qui est abattu et d’un esprit
contrit » (1 Pierre 5:5; Esaïe 57:15).

Quelqu’un disait un jour: «de ce qui semble
défaite, Il sait tirer certaines de Ses plus
glorieuses victoires».

«Mais quel genre de victoire?», demandez-vous.

Très souvent, Il utilisera des expériences
humiliantes pour nous rendre meilleurs — plus
compréhensifs, plus compatissants à l’égard
des autres, plus patients, plus affectueux.

Dieu se sert de nos faiblesses pour nous
enseigner des tas de choses que nous ne
pourrions sans doute pas apprendre autrement.

N’est-il pas encourageant de réaliser que nos
échecs peuvent contribuer à notre bien?

Pour qu'il puisse en tirer un bien, nous
devons, bien entendu, être honnêtes avec
nous-mêmes, être prêts à reconnaître nos
fautes et nous efforcer de les corriger.

Les mots les plus difficiles à prononcer,
dans n’importe quelle langue, sont:

           "J’ai eu tort!”

Ceux-ci requièrent le genre d’humilité que
lui seul peut donner, car il est dans la
nature humaine de vouloir apparaître parfait,
infaillible, et, par conséquent, d’avoir du
mal à reconnaître ses faiblesses.

Mais si nous désirons la vérité et ses
bénédictions, nous admettrons,
honnêtement, humblement, nos fautes et nos
échecs. Alors nous nous consolerons à l’idée
d’avoir acquis de la sagesse. Contrairement
à l’opinion reçue, un aveu d’erreur est signe
de force plutôt que de faiblesse.

D’ailleurs, Dieu sait bien que vous êtes
loin d’être parfait. En fait, Il sait qu’il
vous est impossible d’être parfait et que
vous ne le serez jamais.

Ainsi donc, lorsque, après avoir commis une
bévue, vous serez tenté de vous démoraliser,
rappelez-vous la leçon du sultan: Dieu préfère
votre faiblesse, accompagnée de repentance,
à votre vertu assaisonnée d’orgueil!


27/02/2016 - 07:38
La Marie Conteuse Raconte...

Guillaume Et Le Grain De Maïs 1 1 - Version Sonore
Guillaume et le grain de maïs 1
Copyright © La Marie-Conteuse
2-Transcription
 
Tacatac tacatac tacatac (cuillères musicales)
Je vais vous raconter l’histoire de Guillaume, un vieux garçon de 24 ans qui habitait dans les environs.
Pauvre Guillaume, il avait pas grand chose dans la vie. Il avait pas de sous,
pas de maison, pas de meuble. Il avait rien, je vous dis. Puis en plus,
il avait pas trouvé de femme. C’est pas parce qu’il avait pas essayé,
mais ça avait jamais marché… Fait qu’il s’était dit qu’il continuait
puis que peut-être qu’un jour, ça arriverait.

Alors pour gagner sa vie, notre Guillaume travaillait dans les maisons
privés, un p’tit peu partout, puis dans les commerces environnants.
Guillaume habitait à Saint-Henri. Dans ce temps-là, c’était pas
développé comme aujourd’hui.

Alors un matin, Guillaume s’est levé pour aller travailler à Verdun sur une
ferme. Il y avait même des fermes à Verdun, dans ce temps-là. Puis sur
son chemin, il a trouvé un p’tit grain de maïs par terre. Il s’est dit :
 » Ah, un p’tit grain de maïs. Il est bien beau, tout jaune, tout doré.
J’ai pas grand chose, moi, dans la vie. Tiens, je vais le garder, ça va
me faire un porte-bonheur! « 

Il l’a mis dans sa poche puis il s’est en allé à Verdun chez Rose-Aimée,
une fermière qui produisait des légumes. Il est arrivé là puis il a dit :
 » Aujourd’hui Rose-Aimée, j’ai quelque chose de spécial, j’ai un p’tit
grain de maïs puis j’voudrais pas le perdre.

C’est mon porte-bonheur, c’est tout ce que j’ai dans la vie. « – Mets
ça sur le bord de la fenêtre… qu’elle a dit.Il l’a mis sur le bord de la
fenêtre puis il est allé travailler. Au bout de quelques heures, ses
paniers étaient bien pleins de pommes de terre, de choux, de carottes,
de navets.

Il s’en revenait puis il voit-tu pas ma Rose-Aimée qui s’en vient toute énervée :
– Guillaume, Guillaume, mon coq ! Mon coq !
– Qu’est-ce qu’il a ton coq ?
– Mon coq ! Mon coq !
– Qu’est-ce qu’il a ?
– Mon coq a sauté sur le bord de la fenêtre puis il a mangé ton grain de maïs !
– Ah non ! Pas mon grain de maïs. C’était mon porte-bonheur, c’est tout
ce que j’avais dans la vie, moi, un grain de maïs. Écoute Rose-Aimée,
ton coq, donne-moi-le !

Rose-Aimée a rechigné un p’tit peu mais comme elle connaissait Guillaume depuis
longtemps puis qu’elle l’aimait pas mal, elle a dit...

  » Bon, c’est correct, je vais te donner mon coq. Après tout, c’est
lui qui a mangé ton grain de maïs.  » Alors mon Guillaume est reparti
avec son coq sous le bras...À Suivre
26/02/2016 - 17:19

Un à un, les grains de sable s'écoulent,

Un à un les moments passent ;

Certains vont, certains viennent :

Ne tentez point de tous les saisir.

 (Adelaïde A. Procter)
 



Nous nous causons tant de stress et de mécontentement en n'acceptant pas les choses
pour ce qu'elles sont,
et en essayant de les transformer en ce qu'elles ne pourront jamais être.

 
Si la vie peut t'enlever quelqu'un que tu n'avais jamais pensé perdre,
elle peut  t'apporter  quelqu'un que tu n'avais  jamais rêvé d'avoir.

 Parfois,  elle  fermera  des portes parce qu'il est temps de prendre une nouvelle direction.

Et cela peut être  est une bonne chose parce que, 
souvent, nous ne bougeons pas sauf si des circonstances nous y obligent.


Un à un, les grains de sable s'écoulent,
Un à un les moments passent ;
Certains vont, certains viennent :
Ne tentez point de tous les saisir.


 

Charlie, Dessine moi le paradis.
26/02/2016 - 14:45

Les crêpes à la confiture
            (Par Misty Kay)

Pour la énième fois, mes deux aînés, de 9 et 10 ans, vinrent se plaindre à moi :
? Maman, Sophie me prend tous les legos!
? C’est toujours Julien qui ramasse les meilleurs en premier !
Christie, ma petite dernière de 5 ans, se mit de la partie :
? Ce n’est pas juste, je veux construire un avion mais eux ne veulent pas,
pleurnicha-t-elle.
De toute l’après-midi, ils n’avaient cessé de se chamailler. Et tous les prétextes étaient bons.
Ce ne sont pourtant pas les jouets qui manquent, mais ils ne savent pas s’amuser.
Et là, de toute évidence, ils passaient à côté de quelque chose.
Au fond de moi-même, je fis monter une petite prière pour demander à Dieu de
m'aider: comment leur faire comprendre ce qui n’allait pas ?
? Qui aime les crêpes sans rien dessus ?
Lançai-je.
Les enfants se figèrent, surpris de me voir brusquement changer de sujet.
? Qui aime les crêpes sans rien dessus ?
Répétai-je. Les crêpes toutes sèches qui vous restent en travers de la gorge ?
? Pas moi ! s’écrièrent-ils en chœur.
? Je vois, je vois… Donc, hier, quand vous m’avez demandé de faire des crêpes,
vous ne vouliez pas de crêpes sans rien dessus : vous vouliez des crêpes à la confiture.
La veille, c’était la Fête des Pères, et nous avions préparé un petit déjeuner spécial.
Au menu, nous avions, entre autres, des crêpes à la confiture.
Elles vous fondaient dans la bouche, c’était délicieux.
Alors je continuai :
? Quand vous me dites que vous voulez vous amuser avec des jouets, ce n’est
pas seulement ça que vous voulez.
Comme pour les crêpes, vous ne voulez pas des crêpes nature sans rien dessus.
C’est la confiture qui fait toute la différence.
Eh bien, l’amitié et la bonne entente, c’est un peu comme la confiture.
Sans elles, ce n’est pas très amusant de jouer. Même avec tous les legos du monde.
Ce qui rend les choses intéressantes, c’est de jouer ensemble, en harmonie. Les crêpes ne
suffisent pas, il faut de la confiture.
Les enfants saisirent parfaitement la comparaison et décidèrent de bien jouer ensemble.
Ce fut magique. Pendant les jours qui suivirent, le mauvais temps nous obligea à rester enfermés
dans la maison, mais personne ne parut s’en plaindre.
Les enfants jouèrent à tous les jeux qu’ils pouvaient trouver. Chaque fois que je remarquais la moindre
saute d’humeur, je me contentais de leur dire :
? Tiens, il faudrait rajouter un peu de confiture !
Plus tard, je compris que cette leçon n’était pas seulement destinée à mes enfants.
Parfois, dans mon travail, je fais de gros efforts pour atteindre les objectifs que je me suis fixés, et j’en
arrive à considérer tout le reste comme une distraction.
«Il faut absolument que je termine ça !»
J’aime pouvoir travailler sans être interrompue. Mais ensuite, je me demande pourquoi mon travail me paraît
si fastidieux, pourquoi il m’apporte aussi peu de satisfactions…
Cela vous arrive-t-il d’essayer de manger des crêpes sans rien dessus ?
Nous accordons tant d’importance à nos occupations que nous oublions que nos crêpes seraient meilleures
avec un bon nappage. Ne laissons pas notre travail ou nos loisirs étouffer l’amitié qui donne du « piment » à notre vie.
Donc, si vous êtes submergé par les soucis, le stress, les pressions du travail, si vous avez l’impression d’avoir perdu
la petite étincelle de joie, si vous vous sentez un peu vide, il vous suffit peut-être de reprendre un peu de confiture.
Ça redonnera de la saveur à votre vie.
26/02/2016 - 08:21
Beauté cristallisée
Quelle splendeur!
Ce matin, la nature est d’une beauté singulière;
Je suis éblouie par ce mystère ;
C’est extraordinaire !
Toute la neige s’est recouverte de glace transparente.
Ce n’est pas une vision courante.
Toute cette poésie est due à la pluie verglaçante;
Les arbres sont habillés de cristal.
C’est une vraie magie!
La neige cristallisée scintille de mille étoiles;
C’est tout un spectacle!
 
Le vent se lève,
La terre est en extase;
Son chant soupire et se lamente;
Sa voix vibre avec intensité ou avec douceur;
Ô vent ! Tu remplis mes heures;
Ce n’est pas d’abominables pleurs;
Autour de mon pays, tu fais la farandole.
La mélodie du vent anime le cœur des poètes.
C’est l’heure de l’inspiration!
C’est sublime comme une respiration…
«Attention aux leçons du vent»

©Copyright Lise Gingras


25/02/2016 - 12:42
                     
L'amitié est une preuve de confiance,
Où naissent nos plus belles confidences,
À l'ami des secrets ainsi dévoilés,
De peines enfouies restées inavouées.

Une épaule amie sur laquelle se reposent,
Nos peines, nos chagrins qui explosent,
Partager ensemble nos joies, nos douleurs,
Cet arc-en-ciel de toutes les couleurs.

Un ami se doit d'être loyal, fidèle,
Au fil du temps, au cours des ans,
Notre amitié n'en sera que plus belle,
Comme un jardin secret fleurissant.

L'amitié se dit sincère, de toute confiance,
Sans nul désir de reconnaissance.
Douce écoute réchauffant un coeur,
D'une âme en détresse qui conte malheur.

L'amitié raisonne nos idées folles,
Et l'ami vient ainsi vous conseiller,
De la sagesse dans ses paroles,
Et ce désir noble de vous aider.


                   
25/02/2016 - 07:37


Qu’est-ce donc que le bonheur
 
Qu’est-ce donc que le bonheur,
Sinon des petits riens,
Qui font chanter nos heures,
Et bercent le quotidien.
 
Se satisfaire de peu,
Pour être riche de soi,
Et sourire aux envieux,
Qui ne sentent plus la joie.
 
Le plaisir est partout,
Mais ose tendre ta main,
Vis les heures sans tabous,
Ni penser à demain.
 
À parfois trop vouloir,
On peut trouver le moins,
On oublie les regards,
Qui chassent le chagrin.
 
Intègre la nature,
Et prends soin de ton être,
Dépose ton armure,
Tu te sentiras naître.
 
Mets l’amour en ton âme,
Qu’il éclaire ta voie,
Le malheur se désarme,
Face au bien qui est là.
 
Les poésies de Jean-Claude Neunerpère
24/02/2016 - 20:33
                                               
Mon ami, Que ta nuit soit douce ! Que ton sommeil soit paisible et réparateur
Que de beaux rêves d’amour et d’amitié te bercent et te couvrent de douceur
Fais de beaux rêves, dors comme un beau bébé qui sait qu’il est aimé
Que Morphée, déesse des nuits, t’offre une nuit de paix et de sérénité
Mes mots d’amitié t’accompagnent dans ce grand voyage du doux repos
Dormir est un besoin, dormir est un plaisir, dormir permet le renouveau
Bonne nuit mon amie, que ta nuit soit détente et relaxation
Bonne soirée mon amie, que cette fin de journée soit une poésie
Bonsoir à toi que j’aime, ce poème te rappelle mon affection
Repose-toi le cœur en paix, repose toi, retrouve ta belle énergie
Quand revient l’heure du sommeil on pense aux personnes aimées
Quand vient l’heure du coucher, nos pensées deviennent belles
Mes sentiments d’amitié et d’amour en cette nuit font t’accompagner
Bonne soirée, Bonsoir, Bonne nuit, mots pour un doux sommeil
La nuit revient chaque fin de journée pour nous couvrir de son manteau
Poème pour souhaiter une bonne nuit, Poésie de bon soir par de doux mots
Mon ami, Que ta nuit soit douce ! Que ton sommeil soit paisible et réparateur
Que de beaux rêves d’amour et d’amitié te bercent et te couvrent de douceur
24/02/2016 - 07:32

 
L’invitation à dîner
 
Au bout de 21 ans de mariage, j’ai découvert une
nouvelle formule pour conserver à notre amour
toute sa fraîcheur.
 
Il y a quelque temps, j’ai entrepris de sortir avec
une autre femme. C’était d’ailleurs l’idée de mon
épouse. Un jour, à ma grande surprise, elle me dit :
 
? Je sais que tu l’aimes.
 
? Mais c’est toi que j’aime, protestai-je.
 
? Oui, mais je sais que tu l’aimes aussi.
 
Cette autre femme était ma mère, veuve depuis
19 ans. J’aimais ma mère, bien sûr, mais les
contraintes professionnelles et nos trois enfants
me laissaient peu de temps pour lui rendre visite.
 
Ce soir-là, je l’appelai pour l’inviter au restaurant
et au cinéma.
 
? Que se passe-t-il ? Il y a quelque chose qui ne
va pas ? s’enquit-elle.
 
Ma mère est de celles qui imaginent le pire quand
on les appelle tard le soir ou qu’on leur fait une
invitation surprise.
 
? J’ai pensé que ce serait sympa de passer un
petit moment avec toi, la rassurai-je. Rien que
nous deux.
 
? Ça me ferait très plaisir, me répondit-elle après
un moment de réflexion.
 
Ce vendredi-là, je passai la prendre en voiture à la
sortie de mon travail. À vrai dire, j’étais un peu
nerveux. En l’apercevant sur le pas de sa porte,
je notai, chez elle aussi, une pointe de nervosité.
Elle s’était fait une mise en plis et portait la robe
de son dernier anniversaire de mariage. Elle me
fit un sourire radieux, angélique.
 
? Quand j’ai dit à mes amies que j’allais sortir
avec mon fils, elles ont été très impressionnées,
me confia-t-elle en montant dans la voiture.
Elles sont impatientes que je leur raconte
comment ça s’est passé.
 
En sortant de la voiture, elle me prit par le bras
avec la fierté d’une première dame, et nous nous
dirigeâmes vers un petit restaurant. Il ne payait
pas de mine, mais l’ambiance y était plaisante et
chaleureuse. Nous prîmes place et je me mis à lire
le menu à voix haute, car ses yeux ne lui
permettaient plus que de lire les gros caractères.
 
J’en étais encore aux entrées lorsque, du coin de
l’œil, je remarquai qu’elle me dévisageait. Un
sourire nostalgique se dessinait sur ses lèvres.
 
? C’est moi qui devais te lire le menu quand tu
étais petit, fit-elle.
 
? Alors maintenant, c’est à toi de te reposer et
de me laisser te rendre la pareille, répliquai-je.
 
Tout au long du dîner, nous eûmes une très
agréable conversation. Rien qui sortît de
l’ordinaire, mais l’occasion de partager tout
ce qui s’était passé dans notre vie à tous deux
depuis notre dernière rencontre. Nous avions
tant à nous dire que nous en oubliâmes le film.
Enfin, je la reconduisis et elle me quitta sur
ces mots :
 
? J’aimerais beaucoup ressortir avec toi, mais
à condition que ce soit moi qui t’invite.
 
De retour à la maison, ma femme me demanda :
 
? Alors, comment s’est passée ta soirée ?
 
? Très bien, beaucoup mieux que je ne l’aurais
imaginé.
 
Quelques jours plus tard, ma mère mourut d’une
crise cardiaque. Tout arriva si vite que je ne pus
rien faire pour elle.
 
Dans le courant de la semaine suivante, une
enveloppe nous arriva, laquelle contenait un reçu
du restaurant où nous avions dîné. Un petit mot
l’accompagnait, rédigé de sa main :
 
« J’ai payé cette facture à l’avance. J’ai le
pressentiment que je ne pourrai pas venir,
mais j’ai quand même réglé deux repas :
pour toi et ta femme. Tu ne sauras jamais
ce que cette soirée a représenté pour moi.
Je t’aime. »
 
À cet instant, j’ai compris combien il est
important de savoir dire
                « Je t’aime »
au bon moment. Et d’accorder à ceux
qu’on aime le temps qu’ils méritent.