A TOI MON FILS CHERI, EN CETTE FIN D'ANNEE, le 19 DECEMBRE 2008, IL Y A 7 ANS....
UNE LARME..
Soudain elle surgit venue des profondeurs, sa valeur est inestimable tant elle est vraie. Plus riche qu'un trésor, elle perle au gré du moment, scintillante de vérité et pourtant si indéchiffrable qu'aucun n'eut pu la comprendre.
Merveille qu'elle est, elle s'écoule vivement pour laisser fuir l'autre qui la suit. Rempli de mélancolie, seul l'être qui la laisse filer peut la comprendre car elle crie ton nom dans le silence.
Où il y a une larme, il y a un coeur. Et dans le mien, tu lui manques tellement, tu me manques atrocement,c'est inacceptable de vivre sans toi , c'est pas facile de continuer mon chemin sans l'amour de ma vie...et comment puis-je exister sans amour puisque tu n'es plus là?
Oh! larme de mon coeur torturé,je te cherche mon fils adoré,je te sens, je te vois, tu n'étais que poèsie et je reste sans voix, je voudrais te prendre dans mes bras, je t'ai aimé,guidé, aidé dans tes premiers pas;.je respire ton odeur, ce parfum si délicat de ta peau toute de douceur ,blottie là dans mes bras. Toi si cher à mon coeur,comment pourrai-je oublier tous ces moments de bonheur, nos gestes,nos baisers. Dans le creux de ma main ta tête reposant, ton regard si mutin,qui disait tant et tant,et là le souvenir,qui me brise le coeur de t'avoir vu partir vers ailleurs...
Oh! images cruelles je ne peux vous effacer....reviens , reviens mon amour je t'en supplie ne serait-ce qu'un moment, qu'un seul jour,qu'une seule nuit... qu'un tout petit instant.mais reviens, pour te serrer très fort et imprégner en moi la marque de ton corps, l'image de ton joli visage; reviens nous serons toi et moi si heureux ...ah, qu'il est terrible d'écrire ! mais pour toi mon amour je le fais, tu pourrais me maudire si je ne l'avais fait.... Je n'ai plus que des larmes à t'offrir, mon ange, je t'aime dans l'infini paradis où tu es parti depuis sept ans déjà...Je pense toujours à toi... Éternellement, je t'aime! Je t'aime, je t'aime àme fendre le coeur. Je n'ose pas te demander de l'aide, mon trésor et c'est à moi de prendre soin de toi... mais j'ai tellement besoin de toi mon fils... Je ne sais plus comment vivre cette peine. J'ai trop de douleur dans la poitrine. Comment avoir une vie heureuse sans toi. C'estimpossible... J'écris des poèmes en espérant ton retour...Des mots de solitude où tu es présent en chaque vers..... Tu me manques trop... Quand je me lève, je pense a toi... Quand je rêve, je rêve de toi... Quand je parle avec mes amis, je parle de toi... Tu es dans toutes mes pensées. J'ai l'impression que sans toi, je ne peux plus vivre... La nuit s'achève, Tu me manques. Même quand je veille, Tu me manques, . Lejour se lève, Tu me manques. Les yeux mi-clos, Tu me manques. Je ne dors plus, Tu me manques... Dans mes rêves du paradis nous marchons main dans la main... Je t'aime.... Pourquoi sans prévenir un jour tout s'arrête et vous laisse encore plus seul sur terre sans savoir quoi faire... L’absence d’un être aimé est une grande souffrance pour celui qui reste seul. Tu m’as quitté mais je ne peux t’oublier. . Sans toi ma vie a perdu tout son sens. Je meurs de ton absence.
Malgré la douleur , la souffrance de mes "Tu me manques"... tellement insensés .Je pense à toi,. Plus je pense à toi et plus encore je m'aperçois que le temps qui passe ne me guérira pas. Rien ne te remplace, je manque de toi, je meurs de toi, Et je m'aperçois que tu manques à l'espace.Tu me manques et jamais je ne t'oublierai!
C'est difficile à dire les choses qu'on a en soi. Je voudrais te les écrire mais les mots ne se forment pas. Alors je me demande quoi d'autre inventer. pour qu'enfin revienne en moi la sérénité. Est-ce que tu m'entends lorsque je te parle? Est-ce que tu vois mes larmes qui coulent toujours pour toi. Est-ce que tu entends mon coeur battre tout à l'envers?
Quand la solitude vient m’embrasser et étreindre durement mon corps, je te vois là à mes côtés… ! Je ne cesserai jamais de t'aimer. Je pense sans cesse à toi... Tu étais ma plus belle saison et je t'ai perdu. Tu étais une fleur qui maintient toutes les saveurs. Tu es à l’origine de toutes les alchimies de mon coeur. Celles qui me transforment et me rendent plus forte. Je ne comprends pas pourquoi tu n'es plus là. Je ne t'ai jamais dit adieu. Je ne t'ai jamais dis vas t-en. Je t'attends. Reviens-moi quand tu veux. Je ne t'ai jamais dit adieu...
Tu me manques... Je réalise combien tu comptes dans ma vie... Tu habites dans mes pensées... Tu as fait naître en moi l'envie de t'envoyer ce poème pour te dire tout simplement que je t'aime."J'apprends à survivre sans toi mon amour..."
« Jamais, je ne pourrais m’acquitter de la dette que j’ai envers votre fils »
Un riche amateur d’art et son fils aimaient à collectionner quantité de chefs-d’œuvre de grands maîtres, de Raphaël à Picasso.
Ils se retrouvaient souvent pour admirer les tableaux de leur collection.
Lorsque la guerre éclata, le fils partit au front.
Très courageux, il trouva la mort en sauvant la vie d’un de ses camarades.
À cette nouvelle, le père fut très affligé.
Environ un mois plus tard, quelques jours avant Noël, quelqu’un vint frapper à sa porte.
En ouvrant, il vit un jeune homme qui tenait à la main un gros paquet.
? Vous ne me connaissez pas, Monsieur, dit le jeune homme en guise d’introduction, je suis le soldat que votre fils a sauvé en sacrifiant sa vie.
Il avait déjà sauvé plusieurs de nos camarades, ce jour-là : j’étais blessé, et il me mettait à l’abri lorsqu’une balle l’a touché en plein cœur.
Il est mort sur le coup.
Il parlait souvent de vous et de votre passion pour la peinture.
Il tendit le paquet qu’il tenait à la main et ajouta :
? Je sais que ce n’est pas grand chose, et je ne suis pas très doué comme artiste, mais je crois que votre fils aurait voulu que vous ayez ceci.
Le paquet contenait un portrait du fils peint par le soldat.
Le père examina le portrait et admira pendant un long moment la façon dont l’artiste avait saisi sa personnalité.
Il était irrésistiblement attiré par le regard de son fils, à tel point que ses yeux finirent par se remplir de larmes.
Il remercia le jeune homme et voulut le payer pour le tableau.
? Il n’en est pas question, Monsieur, je vous l’offre !
Je sais que jamais je ne pourrai m’acquitter de la dette que j’ai envers votre fils.
Le père accrocha le tableau dans l’entrée au-dessus de sa cheminée.
Chaque fois qu’il avait des visiteurs, il leur montrait le portrait de son fils avant même de leur montrer sa collection de chefs-d’œuvre.
À la mort du père, on publia un avis informant le public que sa collection d’œuvres d’art serait mise aux enchères.
De nombreuses personnalités et amateurs d’art fortunés vinrent assister à la vente, chacun espérant acquérir un ou plusieurs chefs-d’œuvre de la collection.
Sur un chevalet près de l’estrade, on avait placé le portrait du fils.
Le commissaire-priseur abaissa son marteau.
? Nous allons démarrer les enchères avec ce portrait du fils.
Quelqu’un veut-il faire une offre pour ce portrait ?
Silence. Puis, du fond de la salle, quelqu’un s’écria :
? Nous voulons voir les tableaux des maîtres !
Est-ce qu’on pourrait sauter celui-là ?!
Imperturbable, le commissaire-priseur répéta sa question :
? Quelqu’un veut-il faire une offre pour ce portrait ?
Les enchères commencent à 100 dollars.
Y a-t-il preneur à cent dollars ?
? Nous ne sommes pas venus voir ce portrait.
Nous sommes venus pour les Van Gogh et les Rembrandt.
Procédons à la vraie vente maintenant ! s’exclama quelqu’un d’autre sur un ton d’impatience.
Le commissaire, toujours impassible, renouvela sa question :
? Le fils … y a-t-il preneur pour le fils ?
Finalement une voix se fit entendre du fond de la salle.
C’était le jardinier qui avait été longtemps au service de la famille :
? Je suis preneur pour dix dollars !
Il avait un peu honte de proposer une somme aussi dérisoire, mais c’est tout ce que le pauvre homme pouvait se permettre.
? Nous avons preneur à 10 dollars. Qui dit 20 dollars ?
? Donnez-lui le tableau pour 10 dollars.
De grâce, passons aux tableaux des maîtres !
? L’enchère est à 10 dollars …
qui dit 20 dollars ?
Le public commençait à perdre patience.
Ils n’étaient pas venus pour ce portrait.
? 10 dollars une fois … dix dollars deux fois … adjugé, vendu !
déclara le commissaire-priseur en frappant la table de son marteau.
? Bon ! Maintenant j’espère qu’on va pouvoir passer à la collection !
s’écria un homme assis au premier rang.
Mais le commissaire posa son marteau et annonça :
? Mesdames et messieurs, la vente aux enchères est maintenant terminée.
? Comment ça « terminée » ? …. et les tableaux ?
? Je regrette, mais la vente est terminée.
Lorsque cette vente m’a été confiée, j’ai pris connaissance d’une clause secrète figurant dans le testament du propriétaire, clause que j’étais tenu de ne pas révéler jusqu’à cette heure :
seul le portrait du fils serait mis aux enchères.
Le testament stipulait que la personne qui l’achèterait hériterait de tous les biens du propriétaire y compris les tableaux de grands maîtres.
La personne qui a pris le fils hérite de tout !
Le Fils de Dieu est mort pour nous il y a deux mille ans.
Comme le commissaire-priseur, Dieu nous pose la question : « Qui veut du fils ? »
Car voyez-vous, celui qui prend le Fils héritera de tout !
En souvenir d'une quinzaine difficile pour les Français Un haïku japonais contemporain Hier est déjà passé
Aujourd'hui va bientôt passer aussi
La chouette d'été
Eïji Haschimoto (h)
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On trouve un caractère double dans certaines croyances populaires au Japon, où les chouettes sont des symboles positifs ou négatifs en fonction de leur espèce. Les chouettes effraies sont démoniaques alors que les chouettes hulottes sont plutôt considérées comme des messagères des dieux . Elles servent d'intermédiaire entre les dieux et les hommes. Pour les chrétiens, la chouette signifie traditionnellement le Diable, les puissances du mal, les mauvaises nouvelles, la destruction. De même, dans l'Ancien Testament, la chouette est une créature impure et une figure de désolation.
Au Moyen Âge, la chouette est associée à à la tromperie et à la sorcellerie. En effet, on voit dans le rapace sa capacité à profiter de la nuit pour chasser, au moment où ses proies sont souvent "aveugles" et démunies, tandis qu'elle y voit clair.
Ma cabane au Canada Est blottie au fond des bois On y voit des écureuils Sur le seuil Si la porte n'a pas de clé C'est qu'il n'y a rien a voler Sous le toit de ma cabane au Canada Elle attend, engourdie sous la neige Elle attend le retour du printemps Ma cabane au Canada C'est le seul bonheur pour moi La vie libre qui me plaît La forêt A quoi bon chercher ailleurs Toujours l'élan de mon cœur Reviendra vers ma cabane au Canada Mais je rêve d' y emmener Celui qui voudra me suivre Viens avec moi si tu veux vivre Au cher pays où je suis née Ma cabane au Canada J'y reviendrai avec toi Nous rallumerons le feu Tous les deux Nous n'aurons pas de voisins Parfois seul un vieil indien Entrera dans ma cabane au Canada Je te dirai le nom des fleurs sauvages Je t'apprendrai le chant de la forêt Ma cabane au Canada Tant que tu y resteras Ce sera le paradis Mon chéri À quoi bon chercher ailleurs Je sais bien que le bonheur Il est là, dans ma cabane au Canada Line Renaud
DEMANDE SPÉCIALE D'UN SOLDAT À toi mon bon vieux Père Noel Toi le messager du ciel Je te demande en cadeau cette année Je demande une paix éternelle Je ne veux jamais plus jouer à la guerre Ma vie de soldat me pèse Loin de mes proches en cette belle période Je vis en ce moment Que de terreur , je ne vois que des horreurs Comme petit cadeau Père Noel Je te demande que: J'arrête de jouer à ce jeu d'enfer Je refuse de tuer des humains innocents Je refuse d'y laisser ma vie Je suis encore jeune et une belle vie devant moi Je me refuse même soldat De détruire des maisons de bois ou de béton Que me demande ma vie de soldat Non je ne suis pas un lâche Je suis un petit soldat Qui a choisi de servir son pays Quitte à y laisser sa vie Moi je désire vivre , j'aime trop la vie Je suis un petit soldat Mais pas prêt d'aller voir Dieu au Paradis @copyright Théma
Pluie du soir Il mouille et les trottoirs brillent Où la lueur des réverbères jaunâtres Se fane tristement Sous le bruit sourd de la pluie Qui efface le firmament Un piéton au pas lourd Courbe le dos où coule l’eau Qui dégouline avec gravité Dans les flaques luisantes Mais glauques Dans le désert de la rue Quand la ville s’endort Mille chuintements aqueux Joignent le martèlement Des gouttes gluantes Elles s’abandonnent Avec leurs teintes ocre sale Sur le trottoir aveugle D’où l’homme disparait Sous un porche noir... Malices 15/12/2015
Amitié qui es-tu, toi dont on parle tant ? Que l’on cite à tout va dans journaux et romans, Toi qui fais des miracles, ou du moins le dit-on, Les grands de notre monde ne parlent qu’en ton nom.
Amitié où es-tu, moi je ne te vois pas Mais je vois dans la rue des gens qui meurent sans toi, Des poètes affamés que personne n’écoute Et qui se retrouvent seuls sur une bien triste route.
Ceux-là ont tout tenté et frappé à ta porte, Mais leurs cris déchirants sont restés lettre morte. Ils te cherchent partout, ils ont besoin de toi Et ne te trouvent pas car l’égoisme est roi.
Amitié, Amitié, lorsque le canon tonne, Est-ce aussi en ton nom que la mort se donne Et s’il en est ainsi pourquoi donc parlons-nous, Puisque, dans notre bouche, les mots deviennent fous ?
Peut-être un jour viendra où c’est avec le cœur Que nous nous comprenons, alors là plus de leurre Car le cœur c’est l’amour et l’amour c’est tout, Amitié, Amitié, où es-tu ? dis-le nous.
** LA PASTORALE DE GALAGU ** - conte de Jean-Claude RENOUX -
Galagu appartient vraiment à l'imaginaire provençal et n'est autre que Gargantua !
Dans une maison, vieille maison offerte à tous les vents, restait il y a bien longtemps une vieille, vieille femme qu'on appelait la mamet Jaumette.
La vie n'avait guère épargné la vieille, et elle n'avait plus de famille qu'un petit-fils. Et encore : l'enfant qui s'appelait Olivier était si petit, si maigre, si pâle, que le voyant chacun retenait sa respiration de crainte de le voir s'affaisser comme un château de cartes. La vieille avait en charge la bergerie du château de la Baume qui se trouvait tout à côté de la maison, vieille maison offerte à tous les vents. Un jour un médecin passant par là, vit l'enfant si petit, si maigre, si pâle. Il dit à la vieille femme qu'elle devrait mieux le conduire à l'hôpital. Au regard qu'échangèrent la mamet Jaumette et son petit-fils, il sut que rien ne pourrait séparer ces deux-là. Alors il proposa à la vieille de faire coucher l'enfant dans la bergerie, et non dans la vieille maison offerte à tous les vents :
- La chaleur des moutons le protégera du froid, et avec un peu de chance peut-être se portera-t-il mieux. Et le médecin s'en fut là où l'on payait ses services. La vieille femme aménagea un coin pour l'enfant, à l'écart des moutons, et la vie continua comme par le passé. Mais Olivier ne s'en portait pas mieux. La fièvre dévorait ses grands yeux, et il ne quittait plus guère la bergerie. Vint la période de Noël. Olivier, pour passer le temps, confectionna une crèche, et y mit tous les santons que la mémé Jaumette lui avait offerts les Noëls précédents :
Le tout petit enfant dans son nid de paille, Joseph et Marie, le boeuf et l'âne, les rois mages, l'ange Boufareu soufflant dans sa trompette, le berger et son chien, un petit pâtre qui portait un agneau, l'aveugle et son fils, un banc d'allumettes, les amoureux Mireille et Vincent se cachant derrière un buisson de mousse, Roustide et sa lanterne cherchant les amoureux, le Ravi s'extasiant tout en levant les bras, le garde champêtre et le boumian, la poissonnière et son pistachier de mari, le rémouleur, qu'on appelle amoulaïre en Provence, le meunier qui s'était chargé d'un sac énorme de farine fraîchement moulue, un montreur d'ours et sa bête... Olivier se dit que l'âne et le boeuf ne suffiraient peut-être pas à réchauffer le tout petit enfant, et il découpa une étoile de papier jaune qu'il accrocha tout en haut de la crèche. Puis il songea que peut-être l'agneau du pastouret aurait soif, et il confectionna un gros nuage bleu avec du carton qu'il suspendit non loin de l'étoile de papier jaune. Quand il eut fini d'aménager la crèche, il se rappela les contes de la mamet Jaumette, et de Galagu, le géant du légendaire provençal. Alors avec un peu d'argile, il fit une figurine, plus grande que les autres, qu'il plaça non loin du pastouret et de l'agneau. Et puisqu'il lui restait du temps, puisqu'il avait sous la main bien des boites en carton, et beaucoup de planches, il fabriqua, à quelques pas de la crèche, un petit village provençal, avec ses maisons, ses rues commerçantes et ses ruelles tortueuses, sa place et sa fontaine... il n'y manquait que le mont du Castelas et l'étang de l'olivier pour que le village ressemblât à Istres, en ce temps-là ! Il eut terminé pour Noël. La mamet Jaumette vint lui apporter un grand plat de lentille, en guise de réveillon, et admira la crèche, et le village à quelques pas de là. - Surtout ferme bien les portes : il fait si froid que les loups approchent du village. Bientôt on les verra gratter aux portes des bergeries. Ils pourraient manger les moutons, et toi par dessus le marché ! Olivier promit, et la vieille s'en fut vers la maison offerte à tous les vents. L'enfant contemplait la crèche, quand tout à coup voilà qu'elle s'anima : Le tout petit enfant dans son petit nid de paille souriait à Joseph et Marie, le boeuf et l'âne soufflaient à qui mieux peut, les rois mages se félicitaient d'être arrivés à temps au bout de leur voyage, l'ange Boufareu reprenait son souffle, le berger caressait le chien qui remuait la queue, l'agneau se pressait contre le pastouret en regardant Galagu, le fils de l'aveugle faisait asseoir le vieux sur le banc d'allumettes, les amoureux Mireille et Vincent s'embrassaient derrière le buisson de mousse, pendant que Roustide balayait l'obscurité de sa lanterne pour les chercher, le Ravi s'extasiait tout en levant les bras et en regardant les amoureux : " Que le monde est beau ", le garde champêtre roulait une cigarette pour le boumian, et le boumian proposait au garde champêtre de partager avec lui la dinde qu'il avait volé à Roustide, la poissonnière surveillait son pistachier de mari, le rémouleur, qu'on appelle amoulaïre en Provence, affûtait un couteau, le meunier posait le sac énorme de farine fraîchement moulue pour s'éponger le front, le montreur d'ours faisait danser sa bête... Galagu bailla bien fort, et déclara aux uns aux autres, qu'il avait bien faim et qu'il s'offrirait bien un agneau. Quand il fit un pas vers celui du pastouret, tous s'émurent. Mais le géant eut vite fait de bouléguer les uns, les autres, d'aganter le couteau du rémouleur, et de courir après le petit pâtre qui se sauvait de toutes ses courtes jambes d'argile vers le village provençal, à quelques pas de là, sous le regard étonné d'Olivier : - Ne bouge pas, lui dit l'ange Boufareu, ou tu deviendrais santon parmi les santons ! Le pastouret et Galagu coururent entre les maisons de bois et de carton, au hasard des rues et des ruelles tortueuses...
Les rois mages n'avaient encore rien dit, rien fait pour empêcher Galagu de s'emparer de l'agneau. Mais figurez-vous que le soir de Noël chacun d'eux a droit à un voeu ! Gaspard tendit le doigt vers les araignées qui regardaient toute cette animation, suspendues aux poutres maîtresses de la charpente de la bergerie. Les araignées descendirent à toutes pattes et tentèrent de maîtriser en le ligotant de leurs fils le géant en furie. Elles se décarcassèrent tant et plus, mais malgré la peine qu'elles y prirent, le géant eut tôt fait de se libérer. Melchior tendit alors la main vers le nuage de carton bleu, et voilà que celui-ci déversa l'eau en quantité telle que bientôt les pas du géant se firent plus pesant, ses pieds ne se décollèrent plus qu'avec difficulté. Bientôt il ne put plus avancer, puis il ramollit, et se transforma en un tas informe d'argile humide, tout en haut du village de bois et de carton, pendant que l'eau dévalait les rues et les ruelles, pour former une mare en contrebas. Balthazar, qui ne voulait pas être de reste, tendit le doigt vers l'étoile de papier jaune, et voilà que les araignées affluèrent à nouveau, et entreprirent de la hisser tout en haut de la plus grosse des poutres maîtresses de la charpente de la bergerie. Là, l'étoile se mit à briller, à briller, à briller, alors que l'ange Boufareu, avant d'emboucher sa trompette, s'adressait à l'enfant pour lui dire : - Eh bien, qu'attends-tu pour ouvrir toutes grandes les portes de la bergerie ? C'est Noël pour tous ce soir ! Puis chacun reprit la pause : Le tout petit enfant dans son nid de paille, Joseph et Marie, le boeuf et l'âne, les rois mages, l'ange Boufareu soufflant dans sa trompette, le berger et son chien, le petit pâtre portant l'agneau, l'aveugle et son fils, les amoureux Mireille et Vincent derrière un buisson de mousse, Roustide et sa lanterne, le Ravi levant les bras, le garde champêtre et le boumian, la poissonnière et son pistachier de mari, le rémouleur, qu'on appelle amoulaïre en Provence, le meunier et son sac énorme de farine fraîchement moulue, le montreur d'ours et sa bête... Olivier ouvrit la porte ! Une première paire d'yeux s'allumèrent dans l'obscurité, et un loup rentra en montrant les dents, puis un autre, et un troisième. Mais au lieu de courir aux moutons, ils s'adoucissaient en pénétrant plus avant, et en passant sous l'étoile. Les voilà assis tout autour du plat de lentille ! Ensuite se fut au tour des renards, puis des blaireaux de prendre place dans la bergerie. Les lapins, les écureuils suivirent. Les animaux des bois, des combes et des collines se pressaient autour du plat, et plus ils en mangeaient, autant il y en avait. Le plat semblait ne devoir jamais diminuer. Quand ils furent assadoulés, ils partirent. Les loups d'abord, puis les renards et les blaireaux, suivis des lapins et des écureuils, et de tous les animaux qui peuplent les bois, les combes et les collines d'Istres. Lorsqu'au matin la mamet Jaumette se rendit à la bergerie, sa gorge se noua en voyant les portes grandes ouvertes. Elle eut peur pour les moutons, bien sûr, mais surtout pour Olivier, si petit, si maigre, si pâle, incapable de résister à l'appétit des loups ! Ce furent des bêlements amicaux qui l'accueillirent, au lieu du carnage qu'elle redoutait voir. Tout à côté de la crèche, l'enfant dormait. La fièvre semblait être tombée. La vieille, vieille femme s'étonna de voir que le village de cartons et de bois comptait maintenant un mont qui ressemblait à celui du Castelas ; et un étang lui baignait les pieds, qu'on aurait pris pour celui de l'olivier : c'était bien Istres, tel qu'il était en ce temps-là. Un rayon de soleil rentra derrière la vieille. Mille fils d'or scintillèrent, mille fils d'or qui convergeaient vers l'étoile qui brillait, tout là-haut, suspendue à la plus grosse des poutres maîtresse de la charpente de la bergerie.
VEILLÉE D'HIVER
Dehors le vent hurle
À travers les ramures
Dans le vieux chalet
Le feu crépite dans la cheminée
Assise sur un banc la tête penchée
La vieille femme bercée
Par le ronflement de son rouet
Semble être dans ses pensées
Ses doigts agiles s'agitent sur le fil
Son petit chat fripon
Joue avec sa laine et tourne en rond
Avec son chien endormi sur le tapis
Sont ses seuls compagnons
Elle se souvient d'une chanson
Que son mari jouait au violon
L'horloge égrène les heures
Elle se remémore son bonheur
Des larmes coulent sur ses joues
Elle se souvient des doux bisous
La vieille femme incline la tête
Elle regarde l'heure au cadran
La fileuse songe à son passé
Et à ses bonnes veillées d'antan
@CopyrightVizzavona2A
A TOI MON FILS CHERI, EN CETTE FIN D'ANNEE, le 19 DECEMBRE 2008, IL Y A 7 ANS....
UNE LARME..
Soudain elle surgit venue des profondeurs, sa valeur est inestimable tant elle
est vraie. Plus riche qu'un trésor, elle perle au gré du moment,
scintillante de vérité et pourtant si indéchiffrable qu'aucun n'eut pu
la comprendre.
Merveille qu'elle est, elle s'écoule vivement pour laisser fuir l'autre qui la
suit. Rempli de mélancolie, seul l'être qui la laisse filer peut la
comprendre car elle crie ton nom dans le silence.
Où il y a une larme, il y a un coeur. Et dans le mien, tu lui manques tellement,
tu me manques atrocement,c'est inacceptable de vivre sans toi , c'est pas facile
de continuer mon chemin sans l'amour de ma vie...et comment puis-je exister sans amour
puisque tu n'es plus là?
Oh! larme de mon coeur torturé, je te cherche mon fils adoré,je te sens, je te vois,
tu n'étais que poèsie et je reste sans voix, je voudrais te prendre dans mes bras,
je t'ai aimé,guidé, aidé dans tes premiers pas;.je respire ton odeur, ce parfum si délicat
de ta peau toute de douceur ,blottie là dans mes bras. Toi si cher à mon
coeur,comment pourrai-je oublier tous ces moments de bonheur, nos
gestes,nos baisers. Dans le creux de ma main ta tête reposant, ton
regard si mutin,qui disait tant et tant,et là le souvenir,qui me brise
le coeur de t'avoir vu partir vers ailleurs...
Oh! images cruelles je ne peux vous effacer....reviens , reviens mon amour
je t'en supplie ne serait-ce qu'un moment, qu'un seul jour,qu'une seule
nuit... qu'un tout petit instant.mais reviens, pour te serrer très fort
et imprégner en moi la marque de ton corps, l'image de ton joli visage;
reviens nous serons toi et moi si heureux ...ah, qu'il est terrible
d'écrire ! mais pour toi mon amour je le fais, tu pourrais me maudire si
je ne l'avais fait....
Je n'ai plus que des larmes à t'offrir, mon ange, je t'aime dans l'infini paradis
où tu es parti depuis sept ans déjà...Je pense toujours à toi...
Éternellement, je t'aime! Je t'aime, je t'aime àme fendre le coeur.
Je n'ose pas te demander de l'aide, mon trésor et c'est à moi de prendre soin de toi...
mais j'ai tellement besoin de toi mon fils... Je ne sais plus comment vivre cette peine.
J'ai trop de douleur dans la poitrine. Comment avoir une vie heureuse sans toi.
C'estimpossible...
J'écris des poèmes en espérant ton retour...Des mots de solitude où tu es présent en chaque vers.....
Tu me manques trop...
Quand je me lève, je pense a toi... Quand je rêve, je rêve de toi... Quand je
parle avec mes amis, je parle de toi... Tu es dans toutes mes pensées.
J'ai l'impression que sans toi, je ne peux plus vivre...
La nuit s'achève, Tu me manques. Même quand je veille, Tu me manques, .
Lejour se lève, Tu me manques. Les yeux mi-clos, Tu me manques. Je ne
dors plus, Tu me manques...
Dans mes rêves du paradis nous marchons main dans la main... Je t'aime....
Pourquoi sans prévenir un jour tout s'arrête et vous laisse encore plus seul sur terre
sans savoir quoi faire...
L’absence d’un être aimé est une grande souffrance pour celui qui reste seul.
Tu m’as quitté mais je ne peux t’oublier. . Sans toi ma vie a perdu tout
son sens. Je meurs de ton absence.
Malgré la douleur , la souffrance de mes "Tu me manques"... tellement insensés
.Je pense à toi,. Plus je pense à toi et plus encore je m'aperçois que
le temps qui passe ne me guérira pas. Rien ne te remplace, je manque de
toi, je meurs de toi, Et je m'aperçois que tu manques à l'espace.Tu me
manques et jamais je ne t'oublierai!
C'est difficile à dire les choses qu'on a en soi. Je voudrais te les écrire
mais les mots ne se forment pas. Alors je me demande quoi d'autre
inventer. pour qu'enfin revienne en moi la sérénité. Est-ce que tu
m'entends lorsque je te parle? Est-ce que tu vois mes larmes qui coulent
toujours pour toi. Est-ce que tu entends mon coeur battre tout à
l'envers?
Quand la solitude vient m’embrasser et étreindre durement mon corps, je te
vois là à mes côtés… ! Je ne cesserai jamais de t'aimer. Je pense sans
cesse à toi...
Tu étais ma plus belle saison et je t'ai perdu. Tu étais une fleur qui
maintient toutes les saveurs. Tu es à l’origine de toutes les alchimies
de mon coeur. Celles qui me transforment et me rendent plus forte. Je ne
comprends pas pourquoi tu n'es plus là. Je ne t'ai jamais dit adieu. Je
ne t'ai jamais dis vas t-en. Je t'attends. Reviens-moi quand tu veux.
Je ne t'ai jamais dit adieu...
Tu me manques... Je réalise combien tu comptes dans ma vie... Tu habites
dans mes pensées... Tu as fait naître en moi l'envie de t'envoyer ce
poème pour te dire tout simplement que je t'aime."J'apprends à survivre
sans toi mon amour..."
QUI VEUT DU FILS ?
« Jamais, je ne pourrais m’acquitter
de la dette que j’ai envers votre fils »
Un riche amateur d’art et son fils
aimaient à collectionner quantité de
chefs-d’œuvre de grands maîtres, de
Raphaël à Picasso.
Ils se retrouvaient souvent pour
admirer les tableaux de leur
collection.
Lorsque la guerre éclata, le fils
partit au front.
Très courageux, il trouva la mort
en sauvant la vie d’un de ses
camarades.
À cette nouvelle, le père fut très
affligé.
Environ un mois plus tard, quelques
jours avant Noël, quelqu’un vint
frapper à sa porte.
En ouvrant, il vit un jeune homme
qui tenait à la main un gros paquet.
? Vous ne me connaissez pas, Monsieur,
dit le jeune homme en guise
d’introduction, je suis le soldat
que votre fils a sauvé en sacrifiant
sa vie.
Il avait déjà sauvé plusieurs de nos
camarades, ce jour-là : j’étais blessé,
et il me mettait à l’abri lorsqu’une
balle l’a touché en plein cœur.
Il est mort sur le coup.
Il parlait souvent de vous et de votre
passion pour la peinture.
Il tendit le paquet qu’il tenait à la
main et ajouta :
? Je sais que ce n’est pas grand chose,
et je ne suis pas très doué comme artiste,
mais je crois que votre fils aurait voulu
que vous ayez ceci.
Le paquet contenait un portrait du fils
peint par le soldat.
Le père examina le portrait et admira
pendant un long moment la façon dont
l’artiste avait saisi sa personnalité.
Il était irrésistiblement attiré par
le regard de son fils, à tel point que
ses yeux finirent par se remplir de larmes.
Il remercia le jeune homme et voulut
le payer pour le tableau.
? Il n’en est pas question, Monsieur,
je vous l’offre !
Je sais que jamais je ne pourrai
m’acquitter de la dette que j’ai envers
votre fils.
Le père accrocha le tableau dans l’entrée
au-dessus de sa cheminée.
Chaque fois qu’il avait des visiteurs, il
leur montrait le portrait de son fils
avant même de leur montrer sa collection
de chefs-d’œuvre.
À la mort du père, on publia un avis
informant le public que sa collection
d’œuvres d’art serait mise aux enchères.
De nombreuses personnalités et amateurs
d’art fortunés vinrent assister à la
vente, chacun espérant acquérir un ou
plusieurs chefs-d’œuvre de la collection.
Sur un chevalet près de l’estrade, on
avait placé le portrait du fils.
Le commissaire-priseur abaissa son marteau.
? Nous allons démarrer les enchères avec
ce portrait du fils.
Quelqu’un veut-il faire une offre pour
ce portrait ?
Silence. Puis, du fond de la salle,
quelqu’un s’écria :
? Nous voulons voir les tableaux des maîtres !
Est-ce qu’on pourrait sauter celui-là ?!
Imperturbable, le commissaire-priseur répéta
sa question :
? Quelqu’un veut-il faire une offre pour ce
portrait ?
Les enchères commencent à 100 dollars.
Y a-t-il preneur à cent dollars ?
? Nous ne sommes pas venus voir ce portrait.
Nous sommes venus pour les Van Gogh et
les Rembrandt.
Procédons à la vraie vente maintenant !
s’exclama quelqu’un d’autre sur un ton
d’impatience.
Le commissaire, toujours impassible,
renouvela sa question :
? Le fils … y a-t-il preneur pour le fils ?
Finalement une voix se fit entendre du fond
de la salle.
C’était le jardinier qui avait été longtemps
au service de la famille :
? Je suis preneur pour dix dollars !
Il avait un peu honte de proposer une somme
aussi dérisoire, mais c’est tout ce que le
pauvre homme pouvait se permettre.
? Nous avons preneur à 10 dollars. Qui dit
20 dollars ?
? Donnez-lui le tableau pour 10 dollars.
De grâce, passons aux tableaux des maîtres !
? L’enchère est à 10 dollars …
qui dit 20 dollars ?
Le public commençait à perdre patience.
Ils n’étaient pas venus pour ce portrait.
? 10 dollars une fois … dix dollars deux fois …
adjugé, vendu !
déclara le commissaire-priseur en frappant
la table de son marteau.
? Bon ! Maintenant j’espère qu’on va pouvoir
passer à la collection !
s’écria un homme assis au premier rang.
Mais le commissaire posa son marteau et annonça :
? Mesdames et messieurs, la vente aux enchères
est maintenant terminée.
? Comment ça « terminée » ? …. et les tableaux ?
? Je regrette, mais la vente est terminée.
Lorsque cette vente m’a été confiée, j’ai pris
connaissance d’une clause secrète figurant dans
le testament du propriétaire, clause que j’étais
tenu de ne pas révéler jusqu’à cette heure :
seul le portrait du fils serait mis aux enchères.
Le testament stipulait que la personne qui
l’achèterait hériterait de tous les biens du
propriétaire y compris les tableaux de grands
maîtres.
La personne qui a pris le fils hérite de tout !
Le Fils de Dieu est mort pour nous il y a deux
mille ans.
Comme le commissaire-priseur, Dieu nous pose
la question : « Qui veut du fils ? »
Car voyez-vous, celui qui prend le Fils héritera
de tout !
? Auteur inconnu.
DANS LES BRAS DES VENTS EN QUATRE SAISONS
J’ai rêvé qu’un zéphyr tendre et doux me prenait dans ses bras,
Me déposait sur un lit de moelleux nuages clairs
Et m’emportait loin, très loin dans le temps,
Vers des terres vierges à la nature intacte.
J’y ai retrouvé la genèse de notre aventure humaine,
La naissance d’un monde purgé de toute pourriture.
J’ai rêvé qu’un sirocco à la fois violent, impétueux, passionné
M’emportait consentante vers des champs de plaisirs satisfaits.
La terre avait changé … déjà.
Perdue la luxuriance des forêts, la moiteur des sous-bois,
La splendeur des plaines, le roucoulement des sources claires et pures,
Le chant des oiseaux.
J’ai rêvé qu’un vent d’autan câlin et moqueur à la fois
Me chahutait et y prenait plaisir.
Quoi … ? Que s’était-il donc passé depuis mon dernier voyage.
Une abomination, un massacre à la tronçonneuse,
Une floraison malsaine de villes puantes aux mœurs dégénérées.
J’ai rêvé qu’un noroît méchant, brutal, voulait briser mes rêves.
Ils le furent, guerres et attentats, famine, maladie,
Il ne restait rien, juste un brin d’espérance en la conscience de l’homme.
Et j’ai vu le Passeur de la Mort , l’Ankou*,
Qui enfin allait me délivrer de mon enveloppe charnelle
Et m’emporter sur sa barque maudite,
Afin que j’oublie cet abominable rêve.
Marcelle Betbeder
*L’Ankou :En Bretagne, Passeur des âmes vers le grand Océan de l'Ouest, l'Ankou attend dans sa Barque de Nuit
les âmes des trépassés
En souvenir d'une quinzaine difficile pour les Français
Un haïku japonais contemporain
Hier est déjà passé
Aujourd'hui va bientôt passer aussi
La chouette d'été
Eïji Haschimoto (h)
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On trouve un caractère double dans certaines croyances populaires au
Japon, où les chouettes sont des symboles positifs ou négatifs en fonction de leur espèce.
Les chouettes effraies sont démoniaques alors que les
chouettes hulottes sont plutôt considérées comme des messagères des
dieux . Elles servent d'intermédiaire entre les dieux et les hommes.
Pour les chrétiens, la chouette signifie traditionnellement le Diable,
les puissances du mal, les mauvaises nouvelles, la destruction. De même,
dans l'Ancien Testament, la chouette est une créature impure et une
figure de désolation.
Au Moyen Âge, la chouette est associée à à la tromperie et à la
sorcellerie. En effet, on voit dans le rapace sa capacité à profiter de
la nuit pour chasser, au moment où ses proies sont souvent "aveugles" et
démunies, tandis qu'elle y voit clair.
Ma cabane au Canada
Est blottie au fond des bois
On y voit des écureuils
Sur le seuil
Si la porte n'a pas de clé
C'est qu'il n'y a rien a voler
Sous le toit de ma cabane au Canada
Elle attend, engourdie sous la neige
Elle attend le retour du printemps
Ma cabane au Canada
C'est le seul bonheur pour moi
La vie libre qui me plaît
La forêt
A quoi bon chercher ailleurs
Toujours l'élan de mon cœur
Reviendra vers ma cabane au Canada
Mais je rêve d' y emmener
Celui qui voudra me suivre
Viens avec moi si tu veux vivre
Au cher pays où je suis née
Ma cabane au Canada
J'y reviendrai avec toi
Nous rallumerons le feu
Tous les deux
Nous n'aurons pas de voisins
Parfois seul un vieil indien
Entrera dans ma cabane au Canada
Je te dirai le nom des fleurs sauvages
Je t'apprendrai le chant de la forêt
Ma cabane au Canada
Tant que tu y resteras
Ce sera le paradis
Mon chéri
À quoi bon chercher ailleurs
Je sais bien que le bonheur
Il est là, dans ma cabane au Canada
Line Renaud
DEMANDE SPÉCIALE D'UN SOLDAT
À toi mon bon vieux Père Noel
Toi le messager du ciel
Je te demande en cadeau cette année
Je demande une paix éternelle
Je ne veux jamais plus jouer à la guerre
Ma vie de soldat me pèse
Loin de mes proches en cette belle période
Je vis en ce moment
Que de terreur , je ne vois que des horreurs
Comme petit cadeau Père Noel
Je te demande que:
J'arrête de jouer à ce jeu d'enfer
Je refuse de tuer des humains innocents
Je refuse d'y laisser ma vie
Je suis encore jeune et une belle vie devant moi
Je me refuse même soldat
De détruire des maisons de bois ou de béton
Que me demande ma vie de soldat
Non je ne suis pas un lâche
Je suis un petit soldat
Qui a choisi de servir son pays
Quitte à y laisser sa vie
Moi je désire vivre , j'aime trop la vie
Je suis un petit soldat
Mais pas prêt d'aller voir Dieu au Paradis
@copyright Théma
Il mouille et les trottoirs brillent
Où la lueur des réverbères jaunâtres
Se fane tristement
Sous le bruit sourd de la pluie
Qui efface le firmament
Un piéton au pas lourd
Courbe le dos où coule l’eau
Qui dégouline avec gravité
Dans les flaques luisantes
Mais glauques
Dans le désert de la rue
Quand la ville s’endort
Mille chuintements aqueux
Joignent le martèlement
Des gouttes gluantes
Elles s’abandonnent
Avec leurs teintes ocre sale
Sur le trottoir aveugle
D’où l’homme disparait
Sous un porche noir...
Malices
15/12/2015
Amitié qui es-tu, toi dont on parle tant ?
Que l’on cite à tout va dans journaux et romans,
Toi qui fais des miracles, ou du moins le dit-on,
Les grands de notre monde ne parlent qu’en ton nom.
Amitié où es-tu, moi je ne te vois pas
Mais je vois dans la rue des gens qui meurent sans toi,
Des poètes affamés que personne n’écoute
Et qui se retrouvent seuls sur une bien triste route.
Ceux-là ont tout tenté et frappé à ta porte,
Mais leurs cris déchirants sont restés lettre morte.
Ils te cherchent partout, ils ont besoin de toi
Et ne te trouvent pas car l’égoisme est roi.
Amitié, Amitié, lorsque le canon tonne,
Est-ce aussi en ton nom que la mort se donne
Et s’il en est ainsi pourquoi donc parlons-nous,
Puisque, dans notre bouche, les mots deviennent fous ?
Peut-être un jour viendra où c’est avec le cœur
Que nous nous comprenons, alors là plus de leurre
Car le cœur c’est l’amour et l’amour c’est tout,
Amitié, Amitié, où es-tu ? dis-le nous.
- conte de Jean-Claude RENOUX -
Galagu appartient vraiment à l'imaginaire provençal et n'est autre que Gargantua !
Dans une maison, vieille maison offerte à tous les vents, restait il y a
bien longtemps une vieille, vieille femme qu'on appelait la mamet
Jaumette.
La vie n'avait guère épargné la vieille, et elle n'avait plus de famille
qu'un petit-fils. Et encore : l'enfant qui s'appelait Olivier était si
petit, si maigre, si pâle, que le voyant chacun retenait sa respiration
de crainte de le voir s'affaisser comme un château de cartes. La vieille
avait en charge la bergerie du château de la Baume qui se trouvait tout
à côté de la maison, vieille maison offerte à tous les vents.
Un jour un médecin passant par là, vit l'enfant si petit, si maigre, si
pâle. Il dit à la vieille femme qu'elle devrait mieux le conduire à
l'hôpital. Au regard qu'échangèrent la mamet Jaumette et son petit-fils,
il sut que rien ne pourrait séparer ces deux-là. Alors il proposa à la
vieille de faire coucher l'enfant dans la bergerie, et non dans la
vieille maison offerte à tous les vents :
- La chaleur des moutons le protégera du froid, et avec un peu de chance peut-être se portera-t-il mieux.
Et le médecin s'en fut là où l'on payait ses services.
La vieille femme aménagea un coin pour l'enfant, à l'écart des moutons, et
la vie continua comme par le passé. Mais Olivier ne s'en portait pas mieux.
La fièvre dévorait ses grands yeux, et il ne quittait plus guère la bergerie.
Vint la période de Noël. Olivier, pour passer le temps, confectionna une crèche, et y mit tous les santons
que la mémé Jaumette lui avait offerts les Noëls précédents :
Le tout petit enfant dans son nid de paille, Joseph et Marie, le boeuf et
l'âne, les rois mages, l'ange Boufareu soufflant dans sa trompette, le
berger et son chien, un petit pâtre qui portait un agneau, l'aveugle et
son fils, un banc d'allumettes, les amoureux Mireille et Vincent se
cachant derrière un buisson de mousse, Roustide et sa lanterne cherchant
les amoureux, le Ravi s'extasiant tout en levant les bras, le garde
champêtre et le boumian, la poissonnière et son pistachier de mari, le
rémouleur, qu'on appelle amoulaïre en Provence, le meunier qui s'était
chargé d'un sac énorme de farine fraîchement moulue, un montreur d'ours
et sa bête...
Olivier se dit que l'âne et le boeuf ne suffiraient peut-être pas à réchauffer
le tout petit enfant, et il découpa une étoile de papier jaune qu'il
accrocha tout en haut de la crèche. Puis il songea que peut-être
l'agneau du pastouret aurait soif, et il confectionna un gros nuage bleu
avec du carton qu'il suspendit non loin de l'étoile de papier jaune.
Quand il eut fini d'aménager la crèche, il se rappela les contes de la
mamet Jaumette, et de Galagu, le géant du légendaire provençal. Alors
avec un peu d'argile, il fit une figurine, plus grande que les autres,
qu'il plaça non loin du pastouret et de l'agneau. Et puisqu'il lui
restait du temps, puisqu'il avait sous la main bien des boites en
carton, et beaucoup de planches, il fabriqua, à quelques pas de la
crèche, un petit village provençal, avec ses maisons, ses rues
commerçantes et ses ruelles tortueuses, sa place et sa fontaine... il
n'y manquait que le mont du Castelas et l'étang de l'olivier pour que le
village ressemblât à Istres, en ce temps-là !
Il eut terminé pour Noël. La mamet Jaumette vint lui apporter un grand
plat de lentille, en guise de réveillon, et admira la crèche, et le
village à quelques pas de là.
- Surtout ferme bien les portes : il fait si froid que les loups
approchent du village. Bientôt on les verra gratter aux portes des
bergeries. Ils pourraient manger les moutons, et toi par dessus le
marché !
Olivier promit, et la vieille s'en fut vers la maison offerte à tous les vents.
L'enfant contemplait la crèche, quand tout à coup voilà qu'elle s'anima :
Le tout petit enfant dans son petit nid de paille souriait à Joseph et
Marie, le boeuf et l'âne soufflaient à qui mieux peut, les rois mages se
félicitaient d'être arrivés à temps au bout de leur voyage, l'ange
Boufareu reprenait son souffle, le berger caressait le chien qui remuait
la queue, l'agneau se pressait contre le pastouret en regardant Galagu,
le fils de l'aveugle faisait asseoir le vieux sur le banc d'allumettes,
les amoureux Mireille et Vincent s'embrassaient derrière le buisson de
mousse, pendant que Roustide balayait l'obscurité de sa lanterne pour
les chercher, le Ravi s'extasiait tout en levant les bras et en
regardant les amoureux : " Que le monde est beau ", le garde champêtre
roulait une cigarette pour le boumian, et le boumian proposait au garde
champêtre de partager avec lui la dinde qu'il avait volé à Roustide, la
poissonnière surveillait son pistachier de mari, le rémouleur, qu'on
appelle amoulaïre en Provence, affûtait un couteau, le meunier posait le
sac énorme de farine fraîchement moulue pour s'éponger le front, le
montreur d'ours faisait danser sa bête...
Galagu bailla bien fort, et déclara aux uns aux autres, qu'il avait bien faim
et qu'il s'offrirait bien un agneau. Quand il fit un pas vers celui du
pastouret, tous s'émurent. Mais le géant eut vite fait de bouléguer les
uns, les autres, d'aganter le couteau du rémouleur, et de courir après
le petit pâtre qui se sauvait de toutes ses courtes jambes d'argile vers
le village provençal, à quelques pas de là, sous le regard étonné
d'Olivier :
- Ne bouge pas, lui dit l'ange Boufareu, ou tu deviendrais santon parmi les santons !
Le pastouret et Galagu coururent entre les maisons de bois et de carton, au hasard
des rues et des ruelles tortueuses...
Les rois mages n'avaient encore rien dit, rien fait pour empêcher Galagu de
s'emparer de l'agneau. Mais figurez-vous que le soir de Noël chacun
d'eux a droit à un voeu ! Gaspard tendit le doigt vers les araignées qui
regardaient toute cette animation, suspendues aux poutres maîtresses de
la charpente de la bergerie. Les araignées descendirent à toutes pattes
et tentèrent de maîtriser en le ligotant de leurs fils le géant en
furie. Elles se décarcassèrent tant et plus, mais malgré la peine
qu'elles y prirent, le géant eut tôt fait de se libérer. Melchior tendit
alors la main vers le nuage de carton bleu, et voilà que celui-ci
déversa l'eau en quantité telle que bientôt les pas du géant se firent
plus pesant, ses pieds ne se décollèrent plus qu'avec difficulté.
Bientôt il ne put plus avancer, puis il ramollit, et se transforma en un
tas informe d'argile humide, tout en haut du village de bois et de
carton, pendant que l'eau dévalait les rues et les ruelles, pour former
une mare en contrebas. Balthazar, qui ne voulait pas être de reste,
tendit le doigt vers l'étoile de papier jaune, et voilà que les
araignées affluèrent à nouveau, et entreprirent de la hisser tout en
haut de la plus grosse des poutres maîtresses de la charpente de la
bergerie. Là, l'étoile se mit à briller, à briller, à briller, alors que
l'ange Boufareu, avant d'emboucher sa trompette, s'adressait à l'enfant
pour lui dire :
- Eh bien, qu'attends-tu pour ouvrir toutes grandes les portes de la bergerie ?
C'est Noël pour tous ce soir !
Puis chacun reprit la pause :
Le tout petit enfant dans son nid de paille, Joseph et Marie, le boeuf et
l'âne, les rois mages, l'ange Boufareu soufflant dans sa trompette, le
berger et son chien, le petit pâtre portant l'agneau, l'aveugle et son
fils, les amoureux Mireille et Vincent derrière un buisson de mousse,
Roustide et sa lanterne, le Ravi levant les bras, le garde champêtre et
le boumian, la poissonnière et son pistachier de mari, le rémouleur,
qu'on appelle amoulaïre en Provence, le meunier et son sac énorme de
farine fraîchement moulue, le montreur d'ours et sa bête...
Olivier ouvrit la porte ! Une première paire d'yeux s'allumèrent dans
l'obscurité, et un loup rentra en montrant les dents, puis un autre, et
un troisième. Mais au lieu de courir aux moutons, ils s'adoucissaient en
pénétrant plus avant, et en passant sous l'étoile. Les voilà assis tout
autour du plat de lentille ! Ensuite se fut au tour des renards, puis
des blaireaux de prendre place dans la bergerie. Les lapins, les
écureuils suivirent. Les animaux des bois, des combes et des collines se
pressaient autour du plat, et plus ils en mangeaient, autant il y en
avait. Le plat semblait ne devoir jamais diminuer. Quand ils furent
assadoulés, ils partirent. Les loups d'abord, puis les renards et les
blaireaux, suivis des lapins et des écureuils, et de tous les animaux
qui peuplent les bois, les combes et les collines d'Istres.
Lorsqu'au matin la mamet Jaumette se rendit à la bergerie, sa gorge se noua en
voyant les portes grandes ouvertes. Elle eut peur pour les moutons, bien
sûr, mais surtout pour Olivier, si petit, si maigre, si pâle, incapable
de résister à l'appétit des loups ! Ce furent des bêlements amicaux qui
l'accueillirent, au lieu du carnage qu'elle redoutait voir. Tout à côté
de la crèche, l'enfant dormait. La fièvre semblait être tombée. La
vieille, vieille femme s'étonna de voir que le village de cartons et de
bois comptait maintenant un mont qui ressemblait à celui du Castelas ;
et un étang lui baignait les pieds, qu'on aurait pris pour celui de
l'olivier : c'était bien Istres, tel qu'il était en ce temps-là. Un
rayon de soleil rentra derrière la vieille. Mille fils d'or
scintillèrent, mille fils d'or qui convergeaient vers l'étoile qui
brillait, tout là-haut, suspendue à la plus grosse des poutres maîtresse
de la charpente de la bergerie.