Poésies,contes et légendes.

Par Yannick Fondin - 1 il y a 10 années 4 mois
20/11/2015 - 09:13

Comme aux âges naïfs
Comme aux âges naïfs, je t'ai donné mon cœur,
Ainsi qu'une ample fleur,
Qui s'ouvre pure et belle aux heures de rosée ;
Entre ses plis mouillés ma bouche s'est posée.
 
La fleur, je la cueillis avec des doigts de flamme,

Ne lui dis rien : car tous les mots sont hasardeux

C'est à travers les yeux que l'âme écoute une âme.
 
La fleur qui est mon cœur et mon aveu,
Tout simplement, à tes lèvres confie
Qu'elle est loyale et claire et bonne, et qu'on se fie
Au vierge amour, comme un enfant se fie à Dieu.
 
Laissons l'esprit fleurir sur les collines
En de capricieux chemins de vanité,
En faisons simple accueil à la sincérité

Qui tient nos deux cœurs vrais en ses mains cristallines
Et rien n'est beau comme une confession d'âmes
L'un à l'autre, le soir, lorsque la flamme
Des incomparables diamants
Brûle comme autant d'yeux
Silencieux
Le silence des firmaments.


Émile Verhaeren
20/11/2015 - 06:40
*** Le petit cheval bossu *** - conte russe -
 


Conte de la littérature russe, écrit en vers en 1834 par Piotr Erchov,
d’après le folklore russe. Cette œuvre a inspiré des ballets et des
films.

Ce conte fut publié d’abord par extraits dans la revue mensuelle pétersbourgeoise La Bibliothèque pour la lecture et en entier en 1856. Dès le début, il fut apprécié par Pouchkine à qui Erchov et Senkovski l’avaient fait lire.
Le Petit Cheval bossu ou la Fille-tsar Adapté d’un conte de Piotr Erchov  est un ballet en 4 actes et 9 tableaux
d’Arthur Saint Léon (chorégraphie et livret )musique de Cesare Pugni
représenté pour la première fois le 3 décembre 1864 au Théatre Bolchoï
Kamenny  de Saint Pétersbourg




Un paysan avait trois fils, Daniel intelligent, Gabriel dans la moyenne et
Ivan plutôt simplet. Ils vendaient leur froment en ville, mais ils
remarquent un jour que les grains ont été foulés par quelqu’un. Ils
décident de monter la garde à tour de rôle. Cependant les aînés,
craignant le froid de la nuit, abandonnent leur garde, tandis que le
cadet, lorsque son tour arrive, voir arriver à minuit une
magnifique jument blanche avec une crinière d’or. Il l’attrape, la
jument lui dit alors que s’il la libère, elle lui donnera les trois
poulains à qui elle va bientôt donner naissance. Les deux premiers
seront très beaux et il pourra les vendre et le troisième, tout bossu
pourra être son meilleur ami.




Trois jours après la jument donne naissance aux trois poulains promis. Daniel
et Gabriel par hasard trouvent les deux premiers chevaux magnifiques
avec une belle crinière d’or et décident de les vendre. S’apercevant du
méfait en arrivant le soir, Ivan est fort contrarié.

.


Le Petit Cheval bossu lui raconte ce qui s’est passé et le mène à ses deux
frères. Ceux-ci décident donc d’aller tous les trois en ville pour se
partager le produit de la vente. En chemin, ils aperçoivent de loin une
petite lueur. Daniel demande à son frère Ivan de lui en rapporter une
étincelle, et ce dernier enfourche son Petit Cheval bossu. Arrivé près
du feu, il s’aperçoit que cela ne brûle, ni ne fait de fumée…




Le Petit Cheval bossu lui explique qu’il s’agit en fait de l’Oiseau de
feu, et qu’il vaut mieux ne pas le toucher, sinon cela porte malheur,
mais Ivan ne suit pas son conseil : il prend une plume de l’oiseau qu’il
cache dans son chapeau et retourne vers ses frères sans rien dire.

Arrivés le lendemain matin dans la capitale, les frères vont au marché aux
chevaux. Un dignitaire prévient le tsar que de magnifiques chevaux sont
en vente et celui-ci vient les acheter sur le champ.




Cependant les chevaux s’échappent des écuries du tsar et viennent retrouver Ivan.
Le tsar dans sa sagesse décide alors d’engager Ivan comme maître des
écuries. Il accepte et fait venir ses frères à qui il donne de l’argent.
Les frères se trouvent chacun une épouse et vivent paisiblement. Quant à
Ivan il continue de travailler pour les écuries, mais il suscite la
jalousie d’un boyard qui en était le maître autrefois. Celui-ci décide
une nuit d’espionner Ivan, car il avait remarqué qu’il ne venait jamais
lui-même nettoyer les écuries et soigner les chevaux, alors qu’ils
étaient bien nourris et bien tenus.




Cependant les chevaux s’échappent des écuries du tsar et viennent retrouver Ivan.
Le tsar dans sa sagesse décide alors d’engager Ivan comme maître des
écuries. Il accepte et fait venir ses frères à qui il donne de l’argent.
Les frères se trouvent chacun une épouse et vivent paisiblement. Quant à
Ivan il continue de travailler pour les écuries, mais il suscite la
jalousie d’un boyard qui en était le maître autrefois. Celui-ci décide
une nuit d’espionner Ivan, car il avait remarqué qu’il ne venait jamais
lui-même nettoyer les écuries et soigner les chevaux, alors qu’ils
étaient bien nourris et bien tenus.

En se cachant, le boyard aperçoit alors Ivan entrer dans les écuries et,
tirant de son chapeau la plume de l’Oiseau de Feu, il obtient de la
lumière pour pouvoir nettoyer l’endroit et s’occuper des chevaux. Le
lendemain, le boyard va tout raconter au tsar qui fait venir auprès de
lui Ivan, pour qu’il lui donne cet Oiseau de Feu. Ivan est désemparé et
demande de l’aide au Petit Cheval bossu.




Il part avec son petit cheval vers la forêt profonde retrouver l’Oiseau.
Au bout d’une semaine, ils y arrivent. Dans une clairière, ils trouvent
une colline d’argent. Le Petit Cheval bossu explique à Ivan que l’Oiseau
de Feu y habite. Ivan répand alors des graines et laisse du vin que lui
avait donné le tsar pour le voyage, afin d’attirer l’Oiseau. Il réussit
à s’en emparer et l’apporte au tsar. Rempli de joie, il nomme Ivan
Grand écuyer.




Au bord de l’océan, habite une jeune et belle princesse, que l’on disait
fille de la lune et sœur du soleil, qui chante et joue de la musique. Le
boyard suggère au tsar d’y envoyer Ivan, afin qu’il la mène au tsar. Le
Petit Cheval bossu conseille à Ivan de demander au tsar de lui donner
deux draps, une tente brodée d’or, de beaux couverts et toute sorte de
friandises. Ils arrivent enfin au bord de l’océan, dressent la tente et
disposent les friandises. Au bout de quelque temps, poussé par la
curiosité, la belle princesse arrive près de la tente, y entre en
chantant et en jouant de la cithare. Ivan se saisit d’elle. Mais touché
par ses chants, il ne la mène au tsar que le lendemain.




Arrivée à la Cour, elle est présentée au tsar qui décide de l’épouser le
lendemain, mais elle demande qu’auparavant on aille lui chercher son
anneau qui est resté au fond de l’océan. Le tsar y envoie Ivan et la
princesse demande à Ivan de saluer pour elle sa mère la lune et son
frère le soleil.

En arrivant à l’océan, Ivan et le Petit Cheval bossu rencontrent une
grande baleine échouée, avec un village sur le dos, qui apprenant qu’ils
allaient au palais du soleil leur fait promettre de demander pourquoi
elle avait été condamnée à être échouée.




Ils promettent et se rendent au térème (maison traditionnelle) de la princesse, où le soleil habite la nuit et où la
lune se repose le jour. Apprenant que le tsar veut épouser sa fille, la
lune entre dans une grande colère et déclare qu’elle ne donnera la
princesse qu’à un beau jeune homme et non point à un vieux tsar. Quant à
la baleine, elle avait été condamnée à rester prisonnière sur le bord
de l’océan, car, dix ans plus tôt, elle avait avalé trois dizaines de
navires. Elle ne serait pardonnée que si elle les libérait et pourrait
alors retourner dans les profondeurs de la mer.




Sur le chemin du retour, Ivan rapporte les mots de la lune à la baleine qui
aussitôt libère les navires ; les habitants qui vivaient sur son dos la
quittent alors immédiatement. Enfin libre, elle retourne en mer, mais
auparavant elle demande à Ivan comment le remercier. Ivan lui dit
d’aller chercher l’anneau de la princesse. La baleine envoie alors
ses huîtres et ses coquillages le chercher au fond de la mer. Au bout de
longues heures, ils le trouvent et le donnent à Ivan qui, victorieux,
le rapporte à la capitale.

Le tsar offre l’anneau à la princesse, mais elle refuse une nouvelle fois de l’épouser, l’estimant trop âgé pour elle.



Elle lui donne toutefois un moyen pour retrouver la jeunesse : il suffit
d’apporter trois chaudrons, l’un d’eau froide, l’autre d’eau chaude et
le dernier d’eau bouillante et de se baigner dedans. Le tsar se méfie et
demande à Ivan de passer le premier. Le Petit Cheval bossu lui apporte
son aide en se trempant la tête, la queue et en hennissant vers Ivan,
c’est seulement après qu’il peut se tremper lui aussi. Après le
troisième chaudron, il se transforme en prince magnifique.

Aussitôt le tsar se précipite en voyant le beau résultat, mais il meurt…
ébouillanté ! Le peuple alors reconnaît la belle princesse comme sa
tsarine. Elle prend la main d’Ivan et le place sous la couronne du
marié. Les noces commencent et le peuple danse et se réjouit avec ses
nouveaux souverains.

.


20/11/2015 - 06:20
*** L'homme que n'aimaient pas les chiens ***
 
Il avait marché longtemps. On ne sut jamais ni son nom, ni quel pays
l'avait vu naître, ni d'où il venait, ni à quel saint, quelle religion
il se vouait, ni ce qu'il faisait dans ce chaos de montagnes
déchiquetées, dépecées par les vents, calcinées par le soleil, dévorées
jusqu'aux os par la neige.
 

Quoique jamais ni les vents, ni le soleil, ni la neige n'eussent soumis le pays
à telle violence que le temps lui-même : les montagnes témoignaient de
blessures immémoriales, ce n'étaient que chairs meurtries, froissées, os
brisés mille fois, en un fatras pantelant de rochers blancs, gris,
couche sur couche, déchiré tel un titanesque jeu de cartes pour dieux ou
pour géants... Drainé par les vallats, la pâte des monts environnants
nourrissait une ferme, quelques prés, un jardin, protégés par les
faïsses de la pugnacité du temps...


L'homme avait frappé à la porte du mas. La source de Palières était gelée : ce
n'était pas un temps à laisser un chrétien dehors. Le père Peiredon lui
avait offert un bol de soupe, le vagabond avait marqué son contentement
d'un claquement de langue, le fermier lui avait proposé de rester, pour
l'hiver, de se rendre utile : il y avait du bois à couper, de petits
travaux pour meubler le temps en attendant le printemps... Quand les
beaux jours égayèrent les grands arbres secs de premiers bourgeons,
alors que les champs, les prairies, se couvraient de fleurs, que l'herbe
dégouttante de sève verte frissonnait au moindre ventolet, l'homme
s'était rendu indispensable : sans jamais prononcer le moindre mot, sans
jamais rire ni sourire, sans jamais s'exprimer autrement que par un
petit claquement de langue pour marquer son contentement, son
irritation, sa frustration, il oeuvrait, se levant avec les poules, se
couchant avec le soleil... Deux ans plus tard, il occupait toujours le
même coin de grange, mangeant à la table des Peiredon ! Il inquiétait,
avec ses gros yeux bleus qui lui sortaient des orbites, qui vous
regardaient fixement, vous glaçant l'âme, vous contraignant à détourner
le regard. C'étaient les seules choses qui semblassent vivantes dans ce
visage taillé à coups de serpe, avec tous ses poils noirs qui
s'extravasaient à foison des narines, des oreilles, et l'énorme limace
noire des sourcils, velue, d'un seul tenant. Les cheveux étaient roux,
comme le teint de l'homme, le bas du visage gris d'une barbe qu'il ne
parvenait jamais à raser tout à fait... Il marchait en allongeant la
foulée, sans que le haut du corps ne bougeât. Les piquets des deux bras
pendaient, interminables. On ne s'était jamais habitué à sa présence, il
ne faisait pas partie de la famille, comme à la longue les valets, les
servantes. C'était quelque chose comme une bête de somme, qui devançait
les ordres, obéissait sans broncher ! Sans le père Peiredon, il y a beau
temps que les filles, la maîtresse, l'auraient chassé. Pour les femmes,
il était le Diable. Elles en donnaient pour preuve le comportement des
chiens : dès qu'il paraissait, le bâtard rouge et noir à longs poils du
maître grondait. Lorsqu'il approchait d'une ferme, les chiens mis en
fureur tiraient sur leur chaîne, s'étranglaient à moitié pour se jeter
sur lui. Ça tenait à son odeur, ou parce qu'il n'aimait pas les chiens :
les bêtes gueulaient. Le regard bleu devenait glacé, les mâchoires se
serraient, les dents crissaient, un peu de bave dégoulinait au coin des
lèvres étroites que souillait parfois un mince filet de sang, le teint
tournait gris, du même gris que le menton jamais rasé... Le maître
laissait dire les femmes. Il égrenait la litanie des travaux auxquels
elles devraient s'atteler si l'homme n'était pas là. Il concluait
toujours par : " La saison prochaine, je lui donnerai congé ! "
Un beau jour, le maître céda ! L'autre partit sans un mot faire son
baluchon : quand il revint, les muscles de sa main blanchissaient à
force de serrer la serpe. Rien n'y fit, ni les supplications, ni les
plaintes, ni les râles, ni les coups : l'homme semblait insensible, de
corps et d'âme. Quand il déposa enfin la serpe sur la table où l'on
avait dressé le souper, le mas comptait neuf cadavres : le maître, la
femme, les trois filles, le gendre, la servante, les deux valets !
L'homme referma soigneusement la porte, il aspira un grand coup, il
ajusta son baluchon sur l'épaule. Il repartit, en allongeant la foulée,
sans que le haut du corps ne bougeât, les bras comme des piquets,
interminables... Le chien de la maison hurla à la mort ! Il se secoua,
comme s'il sortait d'un long, long, long sommeil. Il fit demi-tour,
marcha sur la bête qui gueula de terreur. Les chiens des mas
environnants lui firent écho... D'un coup de pierre, l'homme l'assomma.
Il s'acharna sur le cadavre jusqu'à n'en laisser qu'une bouillie
informe... Il reprit la route, pressé de laisser entre lui et les
meurtres le plus de distance possible : avec un peu de chance, en se
cachant des hommes, en se nourrissant d'écorces, de petits animaux, il
gagnerait la Suisse, il s'y ferait oublier, quelques années...



Il marchait vite. Dans le bois de Laune le piège à loups se referma sur sa
cheville, lui arrachant sa première plainte, depuis des mois, ou des
années. Le soir n'était plus loin, la colère avait consummé ses forces :
il ne parvenait pas à desserrer les mâchoires qui lui broyaient la
cheville, les dents d'acier plantées dans les os... Les loups se
mettraient bientôt en chasse. Il hurla de terreur, comme une bête. Les
chiens, à cinq lieues à la ronde, lui firent écho : ceux des Capelans,
les chiens à loups de la Calquière, les bergers de la Remise, les
chasseurs des Malines, le gros roux du moulin de Vitou, le borgne du
Bijournet, le boiteux des Curières ! Plus il hurlait, mieux les chiens
répondaient. Les appels approchaient... Le noir et feu du Martinet se
dressa non loin d'un châtaignier, les bergers de la Remise déboulèrent
de derrière un massif de hêtres... Deux cents gueules dégouttaient de
bave et de haine. Quatre cents yeux rouges flambaient dans l'obscurité
naissante. Le gros roux du moulin de Vitou, d'un bref claquement de
mâchoire, donna le signal de la curée... L'homme rit, pour la première
fois : les loups n'auraient pas sa peau !



 
19/11/2015 - 14:11

PARIS ( de Louis Aragon)

Où fait-il bon même au coeur de l’orage
Où fait-il clair même au coeur de la nuit
L’air est alcool et le malheur courage
Carreaux cassés l’espoir encore y luit
Et les chansons montent des murs détruits

Jamais éteint renaissant de la braise
Perpétuel brûlot de la patrie
Du Point-du-Jour jusqu’au Père-Lachaise
Ce doux rosier au mois d’août refleuri
Gens de partout c’est le sang de Paris

Rien n’a l’éclat de Paris dans la poudre
Rien n’est si pur que son front d’insurgé
Rien n’est ni fort ni le feu ni la foudre
Que mon Paris défiant les dangers
Rien n’est si beau que ce Paris que j’ai

Rien ne m’a fait jamais battre le coeur
Rien ne m’a fait ainsi rire et pleurer
Comme ce cri de mon peuple vainqueur
Rien n’est si grand qu’un linceul déchiré
Paris Paris soi-même libéré
18/11/2015 - 15:13
Perle d'espoir..






 Comme une petite étoile nichée dans la nuit.

Sans nom, et sans patrie

Elle file  dans le ciel comme  un  poète  sans trêve

 Qui  attend  que  le voile du doute se lève.

………. 

  Chaque soir,  si belle, elle brille dans la  nuit.

 Et Dès que le jour se lève, elle s’enfuit.

Avec patience elle attend  cet  être humain

Qui viendra   la cueilllir  dans  le creux de sa  main.

 ……….    

 Mais pour les humains, parfois promesse est sans valeur,

Rien que  la jolie Vénus a une  place dans leur coeur.

Elle a pourtant tant de charmes éclatants

et les astres se moquent bien  des ravages du temps.  

 
Dans la nuit noire , elle attend, elle espère  

Elle  sent s’élever de la terre comme une fièvre,

Quand soudain un  effroyable coup de tonnerre

Vient  ébranler toute  la terre entière. 

 
Et quand sonnent les coups de minuits ,là bas

Elle sursaute ,  elle  explose dans un grand fracas

Elle  chancelle,  elle  chavire,  elle tombe …..il est là !

Et Dans une étincelle , il lui tend ses deux bras.  
 



18/11/2015 - 07:36
"GARDEZ VOTRE FOURCHETTE"




C'était une jeune dame à qui on avait diagnostiqué une maladie incurable:
il ne lui restait que trois mois à vivre.

Comme elle mettait ses choses en ordre, elle contacta son pasteur
lui demandant de venir chez elle pour discuter de certains aspects de ses dernières volontés.

Elle lui donna quelques chants à faire interpréter à son service,
quelques textes qu'on devait y lire
et elle précisa dans quels vêtements elle voulait se faire enterrer.

Tout était en ordre et le pasteur s'apprêtait à la quitter lorsque, soudainement,
la jeune dame se souvint de quelque chose de très important pour elle.

"Il y a une autre chose que je voudrais"dit elle."Qu'est-ce que c'est?", demanda lepasteur. Ceci est très important, de continuer la jeune dame.
" Je voudrais être enterrée avec une fourchette dans ma main droite."



Le pasteur regarda la jeune dame, ne sachant que dire.
"Cela vous surprend, n'est-ce pas"?
demanda la jeune dame.
"Pour être honnête avec vous, je suis
perplexe" répondit le pasteur.
C'est alors que la jeune dame expliqua: Un jour, ma grand-mère me raconta cette histoire et depuis ce temps
j'ai toujours essayé de passer ce message à tous ceux que j'aime et à ceux qui ont besoin d'encouragement. Dans toutes mes années de bénévolat, dans la paroisse ou ailleurs, à l'occasion
des soupers,
je me souviens que toujours, lorsque l'on desservait le plat principal,

quelqu'un inévitablement se penchait et disait:

"Gardez votre fourchette!"

Ma phrase préférée, parce que je savais qu'il y avait quelque chose de
meilleur qui suivrait,
comme une délicieuse tarte aux pommes ou une succulente mousse au chocolat,

quelque chose de merveilleux et de consistant. Je veux que les gens me voient dans mon cercueil avec la fourchette à la main
et je veux qu'ils se demandent: pourquoi la fourchette?


Veuillez alors leur dire: "Gardez votre fourchette, le meilleur est à venir."


Le pasteur, les yeux pleins de larmes de joie,
serra la jeune dame dans ses bras en lui disant au revoir.
Il savait que c'était une des dernières fois qu'il la voyait.

Mais il savait aussi que cette jeune dame avait une meilleure compréhension
du ciel que lui
et que plusieurs personnes ayant deux fois son âge, son expérience et
ses connaissances.



ELLE SAVAIT QUE QUELQUE CHOSE DE MEILLEUR L'ATTENDAIT.

 

 
18/11/2015 - 07:20

Lorsqu'on est seul, on peut toujours danser !



 



Le bateau de croisière était bondé...

Devant moi marchait
une vieille dame frêle et voûtée...


L'interphone du bateau fit alors jouer une vieille chanson d'Aznavour...

La dame, ignorant que je me trouvais derrière elle,
esquissa un pas de danse rapide et gracieux.


Lorsqu'elle arriva devant la porte de la salle à manger,
elle retrouva sa dignité et entra d'un pas sobre.


Beaucoup de jeunes croient que les gens d'un certain âge
ont fini d'aimer, de danser ou de rêver...


Ils les voient tels que l'âge les a rendus,
camouflés derrière les rides, les kilos en trop et les cheveux gris.


Personne ne se douterait de la jeune fille maigrelette qui se languissait
de connaître l'amour, de la jeune fille enjouée et espiègle qu'elle était.


Nous sommes tous comme cette dame en qui la musique trouve encore un écho.

Notre corps montre notre côté adulte mais il est toujours habité par
l'enfance rieuse, par l'adolescence timide, par la jeunesse rêveuse.


La musique nous fait encore vibrer.

Et lorsque nous sommes seuls, nous dansons...



18/11/2015 - 06:55
*** La mort du loup *** - Alfred de Vigny -
 
Les nuages couraient sur la lune enflammée
Comme sur l'incendie on voit fuir la fumée,
Et les bois étaient noirs jusques à l'horizon.
Nous marchions sans parler, dans l'humide gazon,
Dans la bruyère épaisse et dans les hautes brandes,
Lorsque, sous des sapins pareils à ceux des Landes,
Nous avons aperçu les grands ongles marqués
Par les loups voyageurs que nous avions traqués.
Nous avons écouté, retenant notre haleine
Et le pas suspendu. -- Ni le bois, ni la plaine
Ne poussait un soupir dans les airs ; Seulement
La girouette en deuil criait au firmament ;
Car le vent élevé bien au dessus des terres,
N'effleurait de ses pieds que les tours solitaires,
Et les chênes d'en-bas, contre les rocs penchés,
Sur leurs coudes semblaient endormis et couchés.
Rien ne bruissait donc, lorsque baissant la tête,
Le plus vieux des chasseurs qui s'étaient mis en quête
A regardé le sable en s'y couchant ; Bientôt,
Lui que jamais ici on ne vit en défaut,
A déclaré tout bas que ces marques récentes
Annonçait la démarche et les griffes puissantes
De deux grands loups-cerviers et de deux louveteaux.
Nous avons tous alors préparé nos couteaux,
Et, cachant nos fusils et leurs lueurs trop blanches,
Nous allions pas à pas en écartant les branches.
Trois s'arrêtent, et moi, cherchant ce qu'ils voyaient,
J'aperçois tout à coup deux yeux qui flamboyaient,
Et je vois au delà quatre formes légères
Qui dansaient sous la lune au milieu des bruyères,
Comme font chaque jour, à grand bruit sous nos yeux,
Quand le maître revient, les lévriers joyeux.
Leur forme était semblable et semblable la danse ;
Mais les enfants du loup se jouaient en silence,
Sachant bien qu'à deux pas, ne dormant qu'à demi,
Se couche dans ses murs l'homme, leur ennemi.
Le père était debout, et plus loin, contre un arbre,
Sa louve reposait comme celle de marbre
Qu'adorait les romains, et dont les flancs velus
Couvaient les demi-dieux Rémus et Romulus.
Le Loup vient et s'assied, les deux jambes dressées
Par leurs ongles crochus dans le sable enfoncées.
Il s'est jugé perdu, puisqu'il était surpris,
Sa retraite coupée et tous ses chemins pris ;
Alors il a saisi, dans sa gueule brûlante,
Du chien le plus hardi la gorge pantelante
Et n'a pas desserré ses mâchoires de fer,
Malgré nos coups de feu qui traversaient sa chair
Et nos couteaux aigus qui, comme des tenailles,
Se croisaient en plongeant dans ses larges entrailles, 
Jusqu'au dernier moment où le chien étranglé,
Mort longtemps avant lui, sous ses pieds a roulé.
Le Loup le quitte alors et puis il nous regarde.
Les couteaux lui restaient au flanc jusqu'à la garde,
Le clouaient au gazon tout baigné dans son sang ;
Nos fusils l'entouraient en sinistre croissant.
Il nous regarde encore, ensuite il se recouche,
Tout en léchant le sang répandu sur sa bouche,
Et, sans daigner savoir comment il a péri,
Refermant ses grands yeux, meurt sans jeter un cri.
J'ai reposé mon front sur mon fusil sans poudre,
Me prenant à penser, et n'ai pu me résoudre
A poursuivre sa Louve et ses fils qui, tous trois,
Avaient voulu l'attendre, et, comme je le crois,
Sans ses deux louveteaux la belle et sombre veuve
Ne l'eût pas laissé seul subir la grande épreuve ;
Mais son devoir était de les sauver, afin
De pouvoir leur apprendre à bien souffrir la faim,
A ne jamais entrer dans le pacte des villes
Que l'homme a fait avec les animaux serviles
Qui chassent devant lui, pour avoir le coucher,
Les premiers possesseurs du bois et du rocher.
Hélas ! ai-je pensé, malgré ce grand nom d'Hommes,
Que j'ai honte de nous, débiles que nous sommes !
Comment on doit quitter la vie et tous ses maux,
C'est vous qui le savez, sublimes animaux !
A voir ce que l'on fut sur terre et ce qu'on laisse
Seul le silence est grand ; tout le reste est faiblesse.
- Ah ! je t'ai bien compris, sauvage voyageur,
Et ton dernier regard m'est allé jusqu'au coeur !
Il disait : " Si tu peux, fais que ton âme arrive,
A force de rester studieuse et pensive,
Jusqu'à ce haut degré de stoïque fierté
Où, naissant dans les bois, j'ai tout d'abord monté.
Gémir, pleurer, prier est également lâche.
Fais énergiquement ta longue et lourde tâche
Dans la voie où le Sort a voulu t'appeler,
Puis après, comme moi, souffre et meurs sans parler. "

17/11/2015 - 18:20
Aujourd'hui, dans la nuit du monde...

Aujourd'hui, dans la nuit du monde
et dans l'espérance, 
j'affirme ma foi dans l'avenir de l'humanité.
 
Je refuse de croire que les circonstances actuelles
rendent les hommes incapables
de faire une terre meilleure.
 
Je refuse de partager l'avis de ceux
qui prétendent l'homme 
à ce point captif de la noirceur.
 
Je refuse de penser que l'aurore de la paix
et de la fraternité 
ne pourra jamais devenir une réalité.
 
Je crois que la vérité et l'amour, sans conditions, 
auront le dernier mot, en fin de compte.
 
La vie, même vaincue provisoirement, 
demeure toujours plus forte que la mort
 
Je crois fermement qu'il reste
l'espoir d'un matin radieux.
 
Je crois que la bonté pacifique deviendra,un jour,
la LOI pour tous.
 
Chaque homme pourra s'asseoir sous son figuier, 
dans sa vigne et plus personne
n'aura aucune raison d'avoir peur
 
MARTIN LUTHER KING
17/11/2015 - 08:27




     Tendre colombe
 
La blanche colombe survolait paris
Tout n'était que quiétude plénitude
Fatiguée par ses longs voyages
Porteuse d'un seul message  
Paix sur le monde à l'infini
 
Ereintée par sa lourde tâche
Sur une branche d'arbre
Pour un repos mértié elle s'est posée
Avant de repartir vers d'autres horizons
Afin de sans cesse chanter union solidarité
 
Mais quels sont ces bruits et ces cris
Ici aussi aussi on assassine on meurtrit
Encore tant d'innocents vont payer de leur vie  
La barbarie la folie de ces monstes proscrits
 
Le bel oiseau blanc est anéanti
Mais son coeur crie supplie
Restez unis battez vous sans répit
La paix hélas n'est qu'à ce prix
Devant  la haine de ces cruels ennemis
 
L'oiseau a mis sa tête tremblante sous son aile
 De ses yeux rougis coulent des larmes de sang
Il frémit tant il est  dévasté  par son immense peine
Le froid envahit son pauvre petit corps mais il garde l'espoir
Intensément la paix reviendra c'est rédhibitoire
                                                         Esy