Envoie-nous des fous qui s'engagent à fond, qui oublient, qui aiment autrement qu'en paroles, qui se donnent pour de vrai et jusqu'au bout.
Il nous faut des fous,
Des déraisonnables, des passionnés, Capables de sauter dans l'insécurité: l'inconnu est toujours plus béant que la pauvreté. Il nous faut des fous du présent, Epris de vie simple,
Amants de paix, Purs de compromission,
Décidés à ne jamais trahir, ni hair Fous d'amour, de la vie Capables d'accepter n'importe quelle tâche, De partir n'importe où : A la fois libres et obéissants, Spontanés et tenaces
Doux et forts.
Oui, Envoie nous vite des fous... (de Louis-Joseph Lebret)
créateur du centre de recherche et d'action en économie "Economie et humanisme "
et un grand nombre d'associations pour le développement économique et social à travers le monde, dont l’Irfed à Paris.)
Espoir
La beauté du silence... la gloire de la lumière... le mystère de la pénombre... la force de la flamme... le pouvoir de l'eau... la douceur de l'air... la force tranquille de la terre... l'amour qui se trouve aux racines des choses. Tout spécialement le don de ne pas trop t'en faire avec les contraintes de la vie. Tire les leçons de tes peines et tes erreurs. Surtout, je te souhaite le courage qui, en général, s'occupe du reste.
Poème Du Jour Le 11 Novembre 2015 " Au Champs D' Honneur "Par : John Mcrae John McCrae, Auteur Du Poème Au Champ D'honneur Source: John Alexander McCrae est un médecin militaire né au Canada. Il est connu comme l'auteur du poème Au champ d'honneur. Wikipédia Le lieutenant-colonel John McCrae et son chien Bonneau, vers 1914 John McCrae, originaire de Guelph en Ontario et vétéran de la Guerre des Boërs (1899-1902), a commencé la Première Guerre mondiale à titre de chirurgien au sein de la première brigade de l'Artillerie royale canadienne, 1ère Division du Canada. Après leur baptême du feu en mars 1915 à Neuve Chapelle, France, les Canadiensse sont rendus en Flandres à la mi-avril pour y prendre position sur les saillants entourant la ville belge d'Ypres. Les 22 et 23 avril, au cœur de leur première bataille importante, les Canadiens se sont distingués en résistant, alors que les autres autour d'eux s'enfuyaient, à la première attaque au gaz lancée par les Allemands au cours de la guerre. M. McCrae était le médecin responsable d'un poste médical situé dans un abri creusé à même les berges du canal de l'Yser, à quelques kilomètres au nord d'Ypres. Le 2 mai, le meilleur ami de John McCrae, le lieutenant Alexis Helmer, âgé de 22 ans, d'Ottawa, tomba sous le feu de l'artillerie ennemie. Après avoir déposé ses restes dans une couverture, M. McCrae a lui même conduit le service funèbre. Le lendemain, John McCrae, qui publiait de la poésie depuis bien des années, termina le poème Au champ d'honneur. Les détails des témoignages oculaires varient, mais tous s'entendent pour dire qu'il a travaillé sur le poème alors qu'il était assis sur la marche arrière d'une ambulance, près de son poste médical. Dans le champ qui l'entourait, des croix marquaient les tombes des soldats morts, y compris celle d'Alexis Helmer et des autres Canadiens tués la veille. Selon les dires, les coquelicots poussaient dans la région à ce moment et, dans ses propres notes, John McCrae faisait référence aux oiseaux qui chantaient en dépit des bruits de la bataille. John McCrae mit le poème de côté pour se concentrer sur les soins des blessés d'Ypres. Ce n'est qu'à l'automne qu'il l'a repris, après son départ du saillant d'Ypres afin de servir dans des circonstances relativement plus calmes à l'Hôpital général canadien n°3, à Boulogne. Après avoir retravaillé le poème jusqu'à ce qu'il en soit satisfait, il l'envoya à la revue britannique Spectator qui le rejeta. Il l'envoya ensuite à la revue Punch qui le publia de façon anonyme dans son numéro du 8 décembre 1915. Le poème Au champ d'honneur est rapidement devenu populaire auprès des soldats dans les tranchés car il évoquait avec éloquence leur vision de la guerre. Ce sentiment grandi tout au long de la guerre jusqu'à ce que son image soit devenue «un motif éternel, une partie de la mémoire collective de la guerre» pour reprendre et traduire les mots d'un écrivain. Son auteur, dont on a eu tôt fait d'apprendre l'identité, a continué de pratiquer la médecine jusqu'à ce qu'il mourût, accablé par la fatigue et le stress, d'une pneumonie à Wimereux, en France, le 28 janvier 1918.
Avec les progrès de l’automne la campagne se rembrunit et, par endroits, saigne et jaunit dans son verdoiement monotone. Puis, rafales, froid, ciel en pleurs ! Encore se métamorphosent, s’altèrent et se décomposent ces fouillis d’ombre et de couleurs. Ces doux pastel qui se défont, ces aquarelles presque éteintes, ces colories vagues, ces teintes d’un fané toujours plus profond. Lorsque la brume se déchire, on voit luire au soleil peureux des jaunes d’un vert douloureux, d’immortelle, d’ocre et de cire. Des rouges- vin, des rouges- sang, de mauvais roses de phtisie, tendre et funèbre poésie des pauvres feuilles trépassant ! ( Maurice Rollinat )
Pourquoi souvent sommes-nous si tristes ? Pourquoi dites-moi pourquoi ? Pourquoi aimer si on doit souffrir ? Pourquoi aimer, si parfois nous faisons souffrir? Pourquoi il faut toujours pardonner Quand quelqu'un nous fait mal ? Pourquoi ,pourquoi ? Pourquoi il faut accepter la maladie ? Pourquoi , pourquoi ? Pourquoi tant souffrir d'une terrible maladie ? Pourquoi souffrir quand ça touche nos proches ? Pourquoi les voir souffrir à en mourir ? Pourquoi vivre si on doit mourir ? Pourquoi se battre si on n'a rien à y gagner Pourquoi chercher si on ne trouve rien ? Pourquoi, pourquoi ? @copyright Théma
Lorsqu’il avait treize ans, mon grand frère s’était trouvé une occupation originale.
Nous avions coutume d’appeler ça le furetage de fin d’année.
Non loin de chez nous, il y avait un campus universitaire qui accueillait des étudiants originaires des quatre coins du pays.
À la fin de l’année, ils se débarrassaient de tout ce qu’ils ne voulaient pas emmener chez eux, et dans le tas on pouvait parfois trouver des trésors.
Mon frère avait su tirer parti de cette opportunité.
Or, un jour, il ramena une «Poupée chinoise» (plante verte qu’on appelle également «frêne d’intérieur» NDLT.), qu’il eut la gentillesse de m’offrir.
Ma mère, qui avait la main verte, affirma qu’il s’agissait là d’une excellente trouvaille.
Je lui fis une place dans ma chambre, maisde temps à autre je la plaçais sous la véranda pour qu’elle reçoive un peu de soleil.
Au bout de quelques mois, cependant, les feuilles commencèrent à se faner puis à tomber.
Au bout de quelques semaines, il n’en restait plus une seule.
Je demandai donc à ma mère ce qui n’allait pas et elle me répondit que la plante était sans doute entrée en hibernation.
Comme cette plante dégarnie ne présentait plus pour moi aucun intérêt, je la remisai au fond du jardin avec les autres vieux pots de ma mère.
Elle y demeura pas mal de temps, dépouillée, misérable.
Un jour, ma mère m’apporta une plante dans ma chambre. Eh bien oui, vous l’avez deviné : c’était la Poupée chinoise. Mais à présent, aux extrémités de chacune de ses petites branches, elle s’ornait de minuscules bourgeons.
En l’espace de quelques semaines, les bourgeons donnèrent naissance à de nouvelles tiges et de nouvelles feuilles.
Si bien que ma plante ne tarda pas à retrouver sa splendeur initiale.
Et ce cycle se reproduisit toutes les années qui suivirent.
Je finis par quitter la demeure familiale et je laissai ma Poupée chinoise aux bons soins de l’experte jardinière qu’était maman.
Elle m’écrivit un peu plus tard : «J’ai pensé que ta Poupée chinoise avait finalement rendu l’âme. J’étais à deux doigts de la mettre au rebut mais, comme tu le sais, j’ai horreur de jeter les plantes. J’ai donc attendu un peu avant de le faire, et, ça n’a pas manqué, voilà qu’elle a repris de plus belle!»
Dès le printemps suivant, je rendis visite à ma mère. Maintenant que la plupart de ses enfants avaient quitté la maison, elle avait davantage de temps à consacrer au jardinage.
Le fond du jardin étaitdevenu magnifique, ils’était peuplé de rosiers parfumés, orné de charmilles et de treillages qui croulaient sous les abondantes floraisons.
Et là, sous la véranda, transplantée dans un pot géant, trônait ma Poupée chinoise, qui devait mesurer pas loin de un mètre cinquante de hauteur.
On dit que ce que jettent les uns fait le bonheur des autres.
Cette Poupée chinoise aura toujours une place privilégiée dans mon cœur, non pas que je sois sentimentale à l’égard des plantes, mais parce que celle-ci m’aura appris à espérer.
Certaines choses semblent être en état d’hibernation:certains rêves, certains projets...
Mais attendait un petit moment avant de les jeter au rebus.
L'espoir c'est cela; c'estfaire confiance même quand il n'a a plus de repère!
Dans leur vie hélas, trop de gens s’ennuient Et n’espèrent plus grand-chose de leur vie-. De ce temps qu’ils pourraient passer à aimer, Ils le passent malheureusement à s’ennuyer. Je me demande à quoi ils rêvaient étant enfants. Faisaient-ils de beaux rêves étant adolescents? N’ont-ils jamais développé une passion? N’avaient-ils pas un seul moyen d’évasion? La vie, ce n’est pas seulement travailler-. Y’a des moments ou il faut s’amuser. Aussi explorer nos possibilités humaines, Agir, faire souvent des choses qu’on aime. Car, une personne heureuse après tout A-t-elle vraiment beaucoup plus que nous? Elle n’a pas nécessairement plus d’argent, Ne dispose pas de beaucoup plus de temps. On pourrait obtenir ce qui nous plait tant, Mais, serions-nous plus heureux pour autant? Mieux vaut faire la paix avec nous-même, Nous répéter souvent, que oui on s’aime. Être heureux, c’est une définition de l’esprit. On pourrait tous être heureux dans notre vie Si on s’attardait moins sur nos faiblesses Si on admirait plutôt nos belles richesses. Beaucoup de gens un jour, sont devenus heureux, Parce qu’ils ont cessé ce jour-là de penser à eux. Claude Marcel Breault
Vous croyez que les pirates des siècles derniers ne sillonnaient que les mers lointaines? Et si je vous disais que la baie des Chaleurs, qui sépare la péninsule gaspésienne du Nouveau-Brunswick, a aussi compté son lot de pirates, seriez-vous surpris ? Le plus connu d’entre eux fut sans aucun doute le capitaine Craig.
L’histoire que je vous raconte se passe au dix-huitième siècle. À l’époque, de nombreux navires venaient dans la baie des Chaleurs faire du commerce. Il n’y avait pas encore de phares, de bouées ou de quais. À l’approche de la côte, les bateaux devaient hisser un drapeau pour demander à un pilote expérimenté de monter à bord et de les guider jusqu’au rivage en évitant les récifs et autres obstacles. Une fois le bateau ancré en sécurité, ses occupants allaient passer la journée sur la terre ferme, cherchant surtout à atteindre les villages indiens, où ils pouvaient échanger leurs verroteries et leurs marchandises sans valeur contre de précieuses fourrures.
Le capitaine Craig était le pire de tous ces visiteurs. Il n’hésitait pas à exploiter, voler et même kidnapper. Il visitait des villages des environs chaque année. Quand il arriva en vue de la côte, cette année-là comme les autres, il demanda un pilote. L’homme qui répondit à l’appel était connu pour être habile, fort et courageux. Il mena facilement le bateau à bon port. Le capitaine et son équipage passèrent la journée sur la terre ferme à accomplir leurs méfaits, puis ils regagnèrent leur bateau et demandèrent au pilote de les guider jusqu’à la mer.
Dès que le navire se fut éloigné de la terre, le pilote entendit des bruits étranges venant de la cale. Inquiet, il tendit l’oreille : pas de doute, des cris et des gémissements s’élevaient jusqu’à lui. Il exigea de fouiller le bateau. Le capitaine et son premier lieutenant refusèrent, évidemment, mais à force de menaces, l’imposant pilote réussit à se faire obéir. Il découvrit avec horreur deux jeunes Indiennes, ligotées et cachées sous des piles de fourrures. Sans aucun scrupule, le capitaine Craig avait saoulé les Indiens avant de piller tout le village et de kidnapper les deux jeunes filles.
Le pilote raccompagna les deux Indiennes jusqu’à la terre ferme. Tremblantes, encore sous le coup de la peur, elles le remercièrent vivement. Lorsqu’il voulut aller terminer son travail et conduire le bateau du capitaine Craig hors de la zone de navigation dangereuse, elles le supplièrent de ne pas y aller. Elles affirmèrent avoir jeté un sort au navire. Le pilote, n’y croyant qu’à moitié, retourna sur le pont du bateau.
Il y était depuis quelques minutes à peine lorsqu’un orage terrible se leva. Les vagues étaient immenses et le bateau était ballotté de tous côtés. Il finit par se fracasser contre les rochers, tuant du même coup tous les membres de l’équipage, à part le capitaine Craig et son premier lieutenant. Ces derniers tentèrent de regagner la rive à la nage, mais se noyèrent rapidement. Un seul homme fut sauvé : le pilote. Il nagea jusqu’au rivage, porté par les vagues qui semblaient vouloir lui venir en aide.
Depuis ce jour, quand le temps est orageux, les habitants de Bathurst voient souvent apparaître un navire en feu sur la mer. Plusieurs témoins jurent avoir vu, au large, le mystérieux vaisseau en flammes pendant de longues minutes. Certains entendent même parfois les cris de l’équipage et voient le drapeau hissé pour appeler un pilote. Mais rien ni personne ne pourra plus les sauver, désormais. Le bateau du capitaine Craig et tout son équipage sont condamnés à errer sur les eaux pour l’éternité.
Le vent mélodieux chante dans les pins sombres Dont les larges bras noirs bougent parmi les ombres Le ciel s'est étoilé lentement. La forêt Voit mille yeux bleus s'ouvrir sur son dôme discret, Et, sur le sol moelleux que vêt la feuille brune, Luire de fins rayons et des flaques de lune. Parfois vibre un bruit d'aile, et furtif, égaré, Un oiseau somnambule apparaît, effaré. Le soir tendre en chantant, doux comme une âme blanche Baise et fait frissonner chaque nid sur la branche. C'est grand comme la nuit et frais comme elle encor. Et je songe à Vigny, quand éclate le cor !
La nuit mystérieuse éveille en nous des rêves, De beaux rêves rêvés le long des jaunes grèves, Qui s'élèvent aux clairs de lune familiers Comme les papillons nocturnes par milliers. Lourds encor du sommeil dont leurs ailes sont pleines, Ils montent incertains vers les lueurs sereines Et disparaissent. Puis, d'autres essaims bientôt Les joignent, qui s'en vont se perdre aussi là-haut... Mais le ciel nous les rend, le grand ciel magnanime, Car il sait que le coeur souvent le plus sublime Doit à quelque vieux rêve obstinément rêvé Sa force, et qu'il mourrait s'il en était privé.
La lune a mauvais teint ce soir, la lune est jaune. Elle ne charmera pas cette nuit le faune Qui danse à sa lueur, autour des troncs moussus. Tous les hôtes joyeux des bois seront déçus. Les oiseaux familiers blottis dans les ténèbres, À sa clarté n'auront que des songes funèbres. Ah ! Madame la Lune, avec vos traits flétris Vous ne réjouirez que les chauves-souris ! Mais peut-être aurez-vous sur le cerveau de l'homme Une influence heureuse, et, durant son long somme, Pour changer le plomb noir qui l'avilit encor, Voudrez-vous lui verser au coeur des rayons d'or...
O Lune, qui ce soir a l'air d'une malade, Lune pâlement bleue, astre cher au nomade, Lampe d'or du poète et soleil des hiboux, O Lune ! qu'as-tu donc à pleurer comme nous ! Car ce sont bien tes pleurs, Lune triste et superbe, Qui perlent au matin à la pointe de l'herbe... Lune languide et blême, en ton beau ciel de nuit Être hantée ainsi d'un indicible ennui ; Au vaste paradis des divines étoiles Gémir comme une femme éplorée en ses voiles ! Ah ! Lune, nous pouvons nous lamenter un peu Quand tu pleures, si haut, nous, si loin du ciel bleu !.. Auteur: Albert Lozeau
Le Dieu Bon avait fait la lumière, avait achevé le ciel et la terre, les plantes et les animaux et Il Se trouvait maintenant au Paradis en train de peindre les plumes des oiseaux et d’embellir les êtres.
De Ses mains s’envolaient des papillons,des colombes, poussaient des lys,des roses et du muguet.
Le soir venu, Dieu se mit à créer un petit oiseau gris.
- N’oublies pas – lui dit le Seigneur gentiment– tu t’appelles rouge-gorge. Et en mettant l’oiseau sur Sa paume, le laissa s’envoler dans le monde.
Le rouge-gorge s’envola joyeusement afin de voir la terre et ses merveilles.
Dans le miroir d’un petit ruisseau qui s’écoulait parmi les fleurs, il se découvrit et remarqua que son corps était gris. Il n’avait aucune plume rouge, pas même sur sa gorge.
Il retourna alors voir Dieu et, volant à autour de Lui, Lui dit timidement: - Seigneur, comment puis-je m’appeler rouge-gorge alors que je n’ai aucune plume rouge? Le Seigneur lui répondit avec gentillesse: -Je t’ai donné le nom de rouge-gorge et c’est ainsi que tu dois t’appeler! Tu peux gagner de par toi-même les plumes rouges sur ta gorge!
L’oiseau se mit alors à réfléchir à la manière dont il pouvait colorer ses plumes en rouge.
En voyant un églantier il fit son nid dans ses branches piquantes, en espérant qu’un pétale pourrait se coller à sa gorge et y rester comme une tache rouge.
Mais rien de tout ça n’arriva.
Le temps passa et le petit oiseau se mit à aimer passionnément, en espérant que la flamme de l’amour allait faire rougir son plumage.
Il chanta à tue-tête, espérant que cela allait colorer en rouge ses plumes. Il lutta avec d’autres oiseaux, pensant que par son courage ses plumes allaient devenir rouges, mais rien n’y fit.
Ni le premier rouge-gorge, ni ses descendants n’atteignirent leur but.
Un rouge-gorge qui avait son nid dans un églantier se trouvant sur une colline sise face à la ville de Jérusalem racontait cette histoire à ses petits.
Il s’arrêta tout à coup, car une foule sortait par la porte de la ville de Jérusalem, et se dirigeait vers la colline où se trouvait son nid.
Il y avait des chevaliers sur des montures majestueuses, des soldats portant de longues lances, des serviteurs avecdes marteaux et des clous, des prêtres fiers et des juges au visage rude, des femmes qui pleuraient et toutes sortes de gens qui criaient.
Le pauvre oiseau tremblait de peur sur le rebord de son nid. Mais il oublia le danger qui le guettait, lui et ses petits – ils pouvaient être écrasés à tout moment–, terrifié par ce que la foule faisait subir aux trois condamnés à mort.
- Que les gens sont méchants!– se dit-il.
Ils ont battu ces trois pauvres hommes, et en plus ils ont mis une couronne d’épines sur la tête de celui qui se trouve au milieu.
Les épines lui ont piqué le front et le sang jaillit. Que cet homme est beau et que son regard est doux! Son tourment me brise le cœur!
- Si j’étais fort comme l’aigle– se dit l’oiseau– je lui enlèverais les clous des mains.
En voyant le sang couler du front du condamné à la couronne d’épines, le rouge-gorge décida de faire quelque chose afin d’alléger sa souffrance.
Il vola jusqu’à lui et enleva avec son bec une épine qui s’était enfoncée dans le front du condamné.
Quand l’épine sortit, une goutte de sang jaillit sur la poitrine de l’oiseau qui se l’étala de suite, si bien que toutes lesplumes de la gorge furent teintes de rouge.
Alors le crucifié lui dit:- C’est pour ta miséricorde que tu as reçu ce que tes aïeux ont toujours essayé d’obtenir, sans y parvenir.
Quand l’oiseau rentra au nid,ses petits se mirent à crier: - Ta gorge est toute rouge! Les plumes de ta gorge sont plus rouges que les roses!
- C’est une goutte de sang du front du pauvre crucifié – répondit-il – et cela va disparaître dès que je vais me baigner dans l’eau d’une source.
Mais malgré toutes les baignades, sa gorge restait rouge.
En grandissant, les plumes de ses petits devinrent rouges elles-aussi.
C’est depuis le jour de la crucifixion du Seigneur que le rouge-gorge a les plumes de sa gorge toutes rouges. Avec la contribution de: Blueween pour l'inspiration, Flourac pour le texte, et Lison1200 pour l'art!)
Envoie-nous des fous
qui s'engagent à fond,
qui oublient, qui aiment autrement qu'en paroles,
qui se donnent pour de vrai et jusqu'au bout.
Il nous faut des fous,
Des déraisonnables, des passionnés,
Capables de sauter dans l'insécurité:
l'inconnu est toujours plus béant que la pauvreté.
Il nous faut des fous du présent,
Epris de vie simple,
Amants de paix,
Purs de compromission,
Décidés à ne jamais trahir, ni hair
Fous d'amour, de la vie
Capables d'accepter n'importe quelle tâche,
De partir n'importe où :
A la fois libres et obéissants,
Spontanés et tenaces
Doux et forts.
Oui, Envoie nous vite des fous...
(de Louis-Joseph Lebret)
créateur du centre de recherche et d'action en économie "Economie et humanisme "
et un grand nombre d'associations pour le développement économique et social à travers le monde, dont l’Irfed à Paris.)
Espoir
La beauté du silence...
la gloire de la lumière...
le mystère de la pénombre...
la force de la flamme...
le pouvoir de l'eau...
la douceur de l'air...
la force tranquille de la terre...
l'amour qui se trouve aux racines des choses.
Tout spécialement le don de ne pas trop t'en faire avec les contraintes de la vie.
Tire les leçons de tes peines et tes erreurs.
Surtout, je te souhaite le courage qui, en général, s'occupe du reste.
Le 11 Novembre 2015
" Au Champs D' Honneur "Par : John Mcrae
John McCrae, Auteur Du Poème Au Champ D'honneur
Source: John Alexander McCrae est un médecin militaire né au Canada. Il est connu comme l'auteur du poème Au champ d'honneur. Wikipédia
Le lieutenant-colonel John McCrae et son chien Bonneau, vers 1914
John McCrae, originaire de Guelph en Ontario et vétéran de la Guerre des
Boërs (1899-1902), a commencé la Première Guerre mondiale à titre de
chirurgien au sein de la première brigade de l'Artillerie royale
canadienne, 1ère Division du Canada. Après leur baptême du feu en mars 1915 à Neuve Chapelle,
France, les Canadiensse sont rendus en Flandres à la mi-avril pour y prendre position sur
les saillants entourant la ville belge d'Ypres.
Les 22 et 23 avril, au cœur de leur première bataille importante, les
Canadiens se sont distingués en résistant, alors que les autres autour
d'eux s'enfuyaient, à la première attaque au gaz lancée par les
Allemands au cours de la guerre. M. McCrae était le médecin responsable
d'un poste médical situé dans un abri creusé à même les berges du canal
de l'Yser, à quelques kilomètres au nord d'Ypres. Le 2 mai, le meilleur
ami de John McCrae, le lieutenant Alexis Helmer, âgé de 22 ans,
d'Ottawa, tomba sous le feu de l'artillerie ennemie. Après avoir déposé
ses restes dans une couverture, M. McCrae a lui même conduit le service
funèbre.
Le lendemain, John McCrae, qui publiait de la poésie depuis bien des
années, termina le poème Au champ d'honneur. Les détails des témoignages
oculaires varient, mais tous s'entendent pour dire qu'il a travaillé
sur le poème alors qu'il était assis sur la marche arrière d'une
ambulance, près de son poste médical. Dans le champ qui l'entourait, des
croix marquaient les tombes des soldats morts, y compris celle d'Alexis
Helmer et des autres Canadiens tués la veille. Selon les dires, les
coquelicots poussaient dans la région à ce moment et, dans ses propres
notes, John McCrae faisait référence aux oiseaux qui chantaient en dépit
des bruits de la bataille.
John McCrae mit le poème de côté pour se concentrer sur les soins des
blessés d'Ypres. Ce n'est qu'à l'automne qu'il l'a repris, après son
départ du saillant d'Ypres afin de servir dans des circonstances
relativement plus calmes à l'Hôpital général canadien n°3, à Boulogne.
Après avoir retravaillé le poème jusqu'à ce qu'il en soit satisfait, il
l'envoya à la revue britannique Spectator qui le rejeta. Il l'envoya
ensuite à la revue Punch qui le publia de façon anonyme dans son numéro
du 8 décembre 1915.
Le poème Au champ d'honneur est rapidement devenu populaire auprès des
soldats dans les tranchés car il évoquait avec éloquence leur vision de
la guerre. Ce sentiment grandi tout au long de la guerre jusqu'à ce que
son image soit devenue «un motif éternel, une partie de la mémoire
collective de la guerre» pour reprendre et traduire les mots d'un
écrivain.
Son auteur, dont on a eu tôt fait d'apprendre l'identité, a continué de
pratiquer la médecine jusqu'à ce qu'il mourût, accablé par la fatigue et
le stress, d'une pneumonie à Wimereux, en France, le 28 janvier 1918.
Les feuilles mortes .
Avec les progrès de l’automne la campagne se rembrunit et, par endroits,
saigne et jaunit dans son verdoiement monotone.
Puis, rafales, froid, ciel en pleurs ! Encore se métamorphosent,
s’altèrent et se décomposent ces fouillis d’ombre et de couleurs.
Ces doux pastel qui se défont, ces aquarelles presque éteintes,
ces colories vagues, ces teintes d’un fané toujours plus profond.
Lorsque la brume se déchire, on voit luire au soleil peureux
des jaunes d’un vert douloureux, d’immortelle, d’ocre et de cire.
Des rouges- vin, des rouges- sang, de mauvais roses de phtisie,
tendre et funèbre poésie des pauvres feuilles trépassant !
( Maurice Rollinat )
POURQUOI, POURQUOI ?
Pourquoi souvent sommes-nous si tristes ?
Pourquoi dites-moi pourquoi ?
Pourquoi aimer si on doit souffrir ?
Pourquoi aimer, si parfois nous faisons souffrir?
Pourquoi il faut toujours pardonner
Quand quelqu'un nous fait mal ?
Pourquoi ,pourquoi ?
Pourquoi il faut accepter la maladie ?
Pourquoi , pourquoi ?
Pourquoi tant souffrir d'une terrible maladie ?
Pourquoi souffrir quand ça touche nos proches ?
Pourquoi les voir souffrir à en mourir ?
Pourquoi vivre si on doit mourir ?
Pourquoi se battre si on n'a rien à y gagner
Pourquoi chercher si on ne trouve rien ?
Pourquoi, pourquoi ?
@copyright Théma
La poupée chinoise
La Poupée chinois
Bonita Hele
Lorsqu’il avait treize ans, mon grand frère s’était trouvé une occupation originale.
Nous avions coutume d’appeler ça le furetage de fin d’année.
Non loin de chez nous, il y avait un campus universitaire qui accueillait des
étudiants originaires des quatre coins du pays.
À la fin de l’année, ils se débarrassaient de tout ce qu’ils ne voulaient pas emmener
chez eux, et dans le tas on pouvait parfois trouver des trésors.
Mon frère avait su tirer parti de cette opportunité.
Or, un jour, il ramena une «Poupée chinoise» (plante verte qu’on appelle également
«frêne d’intérieur» NDLT.), qu’il eut la gentillesse de m’offrir.
Ma mère, qui avait la main verte, affirma qu’il s’agissait là d’une excellente trouvaille.
Je lui fis une place dans ma chambre, maisde temps à autre je la plaçais sous la
véranda pour qu’elle reçoive un peu de soleil.
Au bout de quelques mois, cependant, les feuilles commencèrent à se faner puis à tomber.
Au bout de quelques semaines, il n’en restait plus une seule.
Je demandai donc à ma mère ce qui n’allait pas et elle me répondit que la
plante était sans doute entrée en hibernation.
Comme cette plante dégarnie ne présentait plus pour moi aucun intérêt, je la remisai
au fond du jardin avec les autres vieux pots de ma mère.
Elle y demeura pas mal de temps, dépouillée, misérable.
Un jour, ma mère m’apporta une plante dans ma chambre.
Eh bien oui, vous l’avez deviné : c’était la Poupée chinoise. Mais à présent, aux extrémités de chacune
de ses petites branches, elle s’ornait de minuscules bourgeons.
En l’espace de quelques semaines, les bourgeons donnèrent naissance à de
nouvelles tiges et de nouvelles feuilles.
Si bien que ma plante ne tarda pas à retrouver sa splendeur initiale.
Et ce cycle se reproduisit toutes les années qui suivirent.
Je finis par quitter la demeure familiale et je laissai ma Poupée chinoise
aux bons soins de l’experte jardinière qu’était maman.
Elle m’écrivit un peu plus tard :
«J’ai pensé que ta Poupée chinoise avait finalement rendu l’âme. J’étais à deux doigts de la mettre
au rebut mais, comme tu le sais, j’ai horreur de jeter les plantes.
J’ai donc attendu un peu avant de le faire, et, ça n’a pas manqué, voilà qu’elle a repris de plus belle!»
Dès le printemps suivant, je rendis visite à ma mère. Maintenant que la plupart de ses enfants avaient
quitté la maison, elle avait davantage de temps à consacrer au jardinage.
Le fond du jardin étaitdevenu magnifique, ils’était peuplé de rosiers
parfumés, orné de charmilles et de treillages qui croulaient sous les abondantes floraisons.
Et là, sous la véranda, transplantée dans un pot géant, trônait ma Poupée chinoise, qui devait
mesurer pas loin de un mètre cinquante de hauteur.
On dit que ce que jettent les uns fait le bonheur des autres.
Cette Poupée chinoise aura toujours une place privilégiée dans mon cœur, non pas que je sois
sentimentale à l’égard des plantes, mais parce que celle-ci m’aura appris à espérer.
Certaines choses semblent être en état d’hibernation:certains rêves, certains projets...
Mais attendait un petit moment avant de les jeter au rebus.
L'espoir c'est cela; c'estfaire confiance même quand il n'a a plus de repère!
Dans leur vie hélas, trop de gens s’ennuient
Et n’espèrent plus grand-chose de leur vie-.
De ce temps qu’ils pourraient passer à aimer,
Ils le passent malheureusement à s’ennuyer.
Je me demande à quoi ils rêvaient étant enfants.
Faisaient-ils de beaux rêves étant adolescents?
N’ont-ils jamais développé une passion?
N’avaient-ils pas un seul moyen d’évasion?
La vie, ce n’est pas seulement travailler-.
Y’a des moments ou il faut s’amuser.
Aussi explorer nos possibilités humaines,
Agir, faire souvent des choses qu’on aime.
Car, une personne heureuse après tout
A-t-elle vraiment beaucoup plus que nous?
Elle n’a pas nécessairement plus d’argent,
Ne dispose pas de beaucoup plus de temps.
On pourrait obtenir ce qui nous plait tant,
Mais, serions-nous plus heureux pour autant?
Mieux vaut faire la paix avec nous-même,
Nous répéter souvent, que oui on s’aime.
Être heureux, c’est une définition de l’esprit.
On pourrait tous être heureux dans notre vie
Si on s’attardait moins sur nos faiblesses
Si on admirait plutôt nos belles richesses.
Beaucoup de gens un jour, sont devenus heureux,
Parce qu’ils ont cessé ce jour-là de penser à eux.
Claude Marcel Breault
Le Bateau Fantôme Du Capitaine Craig
Vous croyez que les pirates des siècles derniers ne sillonnaient que les
mers lointaines? Et si je vous disais que la baie des Chaleurs, qui
sépare la péninsule gaspésienne du Nouveau-Brunswick, a aussi compté son
lot de pirates, seriez-vous surpris ? Le plus connu d’entre eux fut
sans aucun doute le capitaine Craig.
L’histoire que je vous raconte se passe au dix-huitième siècle. À
l’époque, de nombreux navires venaient dans la baie des Chaleurs faire
du commerce. Il n’y avait pas encore de phares, de bouées ou de quais. À
l’approche de la côte, les bateaux devaient hisser un drapeau pour
demander à un pilote expérimenté de monter à bord et de les guider
jusqu’au rivage en évitant les récifs et autres obstacles. Une fois le
bateau ancré en sécurité, ses occupants allaient passer la journée sur
la terre ferme, cherchant surtout à atteindre les villages indiens, où
ils pouvaient échanger leurs verroteries et leurs marchandises sans
valeur contre de précieuses fourrures.
Le capitaine Craig était le pire de tous ces visiteurs. Il n’hésitait
pas à exploiter, voler et même kidnapper. Il visitait des villages des
environs chaque année. Quand il arriva en vue de la côte, cette année-là
comme les autres, il demanda un pilote. L’homme qui répondit à l’appel
était connu pour être habile, fort et courageux. Il mena facilement le
bateau à bon port. Le capitaine et son équipage passèrent la journée sur
la terre ferme à accomplir leurs méfaits, puis ils regagnèrent leur
bateau et demandèrent au pilote de les guider jusqu’à la mer.
Dès que le navire se fut éloigné de la terre, le pilote entendit des
bruits étranges venant de la cale. Inquiet, il tendit l’oreille : pas de
doute, des cris et des gémissements s’élevaient jusqu’à lui. Il exigea
de fouiller le bateau. Le capitaine et son premier lieutenant
refusèrent, évidemment, mais à force de menaces, l’imposant pilote
réussit à se faire obéir. Il découvrit avec horreur deux jeunes
Indiennes, ligotées et cachées sous des piles de fourrures. Sans aucun
scrupule, le capitaine Craig avait saoulé les Indiens avant de piller
tout le village et de kidnapper les deux jeunes filles.
Le pilote raccompagna les deux Indiennes jusqu’à la terre ferme.
Tremblantes, encore sous le coup de la peur, elles le remercièrent
vivement. Lorsqu’il voulut aller terminer son travail et conduire le
bateau du capitaine Craig hors de la zone de navigation dangereuse,
elles le supplièrent de ne pas y aller. Elles affirmèrent avoir jeté un
sort au navire. Le pilote, n’y croyant qu’à moitié, retourna sur le pont
du bateau.
Il y était depuis quelques minutes à peine lorsqu’un orage terrible se
leva. Les vagues étaient immenses et le bateau était ballotté de tous
côtés. Il finit par se fracasser contre les rochers, tuant du même coup
tous les membres de l’équipage, à part le capitaine Craig et son premier
lieutenant. Ces derniers tentèrent de regagner la rive à la nage, mais
se noyèrent rapidement. Un seul homme fut sauvé : le pilote. Il nagea
jusqu’au rivage, porté par les vagues qui semblaient vouloir lui venir
en aide.
Depuis ce jour, quand le temps est orageux, les habitants de Bathurst
voient souvent apparaître un navire en feu sur la mer. Plusieurs témoins
jurent avoir vu, au large, le mystérieux vaisseau en flammes pendant de
longues minutes. Certains entendent même parfois les cris de l’équipage
et voient le drapeau hissé pour appeler un pilote. Mais rien ni
personne ne pourra plus les sauver, désormais. Le bateau du capitaine
Craig et tout son équipage sont condamnés à errer sur les eaux pour
l’éternité.
Nocturnes
Le vent mélodieux chante dans les pins sombres
Dont les larges bras noirs bougent parmi les ombres
Le ciel s'est étoilé lentement. La forêt
Voit mille yeux bleus s'ouvrir sur son dôme discret,
Et, sur le sol moelleux que vêt la feuille brune,
Luire de fins rayons et des flaques de lune.
Parfois vibre un bruit d'aile, et furtif, égaré,
Un oiseau somnambule apparaît, effaré.
Le soir tendre en chantant, doux comme une âme blanche
Baise et fait frissonner chaque nid sur la branche.
C'est grand comme la nuit et frais comme elle encor.
Et je songe à Vigny, quand éclate le cor !
La nuit mystérieuse éveille en nous des rêves,
De beaux rêves rêvés le long des jaunes grèves,
Qui s'élèvent aux clairs de lune familiers
Comme les papillons nocturnes par milliers.
Lourds encor du sommeil dont leurs ailes sont pleines,
Ils montent incertains vers les lueurs sereines
Et disparaissent. Puis, d'autres essaims bientôt
Les joignent, qui s'en vont se perdre aussi là-haut...
Mais le ciel nous les rend, le grand ciel magnanime,
Car il sait que le coeur souvent le plus sublime
Doit à quelque vieux rêve obstinément rêvé
Sa force, et qu'il mourrait s'il en était privé.
La lune a mauvais teint ce soir, la lune est jaune.
Elle ne charmera pas cette nuit le faune
Qui danse à sa lueur, autour des troncs moussus.
Tous les hôtes joyeux des bois seront déçus.
Les oiseaux familiers blottis dans les ténèbres,
À sa clarté n'auront que des songes funèbres.
Ah ! Madame la Lune, avec vos traits flétris
Vous ne réjouirez que les chauves-souris !
Mais peut-être aurez-vous sur le cerveau de l'homme
Une influence heureuse, et, durant son long somme,
Pour changer le plomb noir qui l'avilit encor,
Voudrez-vous lui verser au coeur des rayons d'or...
O Lune, qui ce soir a l'air d'une malade,
Lune pâlement bleue, astre cher au nomade,
Lampe d'or du poète et soleil des hiboux,
O Lune ! qu'as-tu donc à pleurer comme nous !
Car ce sont bien tes pleurs, Lune triste et superbe,
Qui perlent au matin à la pointe de l'herbe...
Lune languide et blême, en ton beau ciel de nuit
Être hantée ainsi d'un indicible ennui ;
Au vaste paradis des divines étoiles
Gémir comme une femme éplorée en ses voiles !
Ah ! Lune, nous pouvons nous lamenter un peu
Quand tu pleures, si haut, nous, si loin du ciel bleu !..
Auteur: Albert Lozeau