Poésies,contes et légendes.

Par Yannick Fondin - 1 il y a 10 années 4 mois
10/04/2020 - 14:23
La santé.


Que sont tous les trésors auprès de la santé ?
Que sont de vains honneurs, la naissance,
Des décorations, la faveur, la puissance,
Les dignités, la gloire, et même la beauté ?

Près d'un morceau de pain qu'on mange en liberté,
Des biens d'opinion placés dans la balance,
Que pèsent-ils ? Rien. À qui vit de souffrance,
L'or ne peut procurer un instant de gaieté.

Privé des vrais plaisirs dont s'embellit la vie,
Son sort semble souvent être digne d'envie,
Quand l'ennui le dévore au fond de son palais.

Cesse donc, être ingrat, d'accuser la nature ;
Toi, qui d'elle a reçu le plus grand des bienfaits ;
De tout bonheur réel, la source la plus pure.

Lazare Carnot
09/04/2020 - 13:54
08/04/2020 - 21:01

 
Après l’hiver
N’attendez pas de moi que je vais vous donner
Des raisons contre Dieu que je vois rayonner ;
La nuit meurt, l’hiver fuit ; maintenant la lumière,
Dans les champs, dans les bois, est partout la première.

Je suis par le printemps vaguement attendri.
Avril est un enfant, frêle, charmant, fleuri ;
Je sens devant l’enfance et devant le zéphyre
Je ne sais quel besoin de pleurer et de rire ;

Mai complète ma joie et s’ajoute à mes pleurs.
Jeanne, George, accourez, puisque voilà des fleurs.
Accourez, la forêt chante, l’azur se dore,
Vous n’avez pas le droit d’être absents de l’aurore.

Je suis un vieux songeur et j’ai besoin de vous,
Venez, je veux aimer, être juste, être doux,
Croire, remercier confusément les choses,
Vivre sans reprocher les épines aux roses,

Être enfin un bonhomme acceptant le bon Dieu.
Ô printemps ! bois sacrés ! ciel profondément bleu !
On sent un souffle d’air vivant qui vous pénètre,
Et l’ouverture au loin d’une blanche fenêtre ;

On mêle sa pensée au clair-obscur des eaux ;
On a le doux bonheur d’être avec les oiseaux
Et de voir, sous l’abri des branches printanières,
Ces messieurs faire avec ces dames des manières.

26 juin 1878 - Victor Hugo.
07/04/2020 - 14:28
La mer.



Loin des grands rochers noirs que baise la marée,
La mer calme, la mer au murmure endormeur,
Au large, tout là-bas, lente s'est retirée,
Et son sanglot d'amour dans l'air du soir se meurt.

La mer fauve, la mer vierge, la mer sauvage,
Au profond de son lit de nacre inviolé
Redescend, pour dormir, loin, bien loin du rivage,
Sous le seul regard pur du doux ciel étoilé.

La mer aime le ciel : c'est pour mieux lui redire,
À l'écart, en secret, son immense tourment,
Que la fauve amoureuse, au large se retire,
Dans son lit de corail, d'ambre et de diamant.

Et la brise n'apporte à la terre jalouse,
Qu'un souffle chuchoteur, vague, délicieux :
L'âme des océans frémit comme une épouse
Sous le chaste baiser des impassibles cieux.

Nérée Beauchemin .

06/04/2020 - 13:58
La légende des hortensias.



D’après la légende, le roi de France Louis XIV demanda à ses hommes de chercher au-delà des mers de nouvelles variétés pour décorer les jardins de ses palais. Il semble qu’un mousse faible et fragile voyageait à bord du bateau qui prit le cap vers le Brésil, et que tout le monde se moquait de lui. En arrivant sur les côtes brésiliennes, le mousse, qui s’appelait Banet, fut capturé par les indigènes.

Après avoir réussi à le libérer, l’équipage réalisa que le jeune homme que tout le monde croyait faible et vulnérable était en réalité une femme magnifique, forte et décidée qui s’était déguisée pour quitter sa terre et connaître le monde. De retour en France, le roi prit connaissance de son odyssée et baptisa l’une des fleurs que le bateau avait rapportées du Brésil avec le vrai nom du faux mousse Banet : Hortensia.
Depuis, l’hortensia a un double sens : épuisement et vulnérabilité d’une part, féminité et tempérance d’autre part.

Ce commentaire a été modifié le 06/04/2020 à 14:00
05/04/2020 - 14:17
Le rameau bénit .



Profonde poésie et symbole sublime
De ces rameaux sacrés dont le vert éternel
Évoque, en nos parvis, l’hosanna solennel,
Le triomphe royal des palmes de Solyme !

Palmes qui couronnez l’hiver de nos climats,
Et qui, par la verdeur et par l’efflorescence,
S’apparentent, sans doute, à l’immortelle essence
Des cèdres du Carmel et des pins de Damas ?

En mouvante forêt, en larges théories,
Pour marquer le respect, l’allégresse et l’amour,
Palmes, agitez-vous, et saluez le jour
Que ramène, après deux mille ans, Pâques fleuries !

Agitez-vous aux mains de ce peuple de Dieu,
Qui vous vénère encore, et croit, d’une âme franche,
Que, pourvu qu’on l’expose avec foi, l’humble branche
Détourne le tonnerre, et la grêle, et le feu.

Et vous, rameaux anciens dont la feuille se fane,
Au cercueil, que l’ami vous dépose à genoux ;
Entre les doigts des morts, que s’exhale pour nous
Le baume amer et doux, qui de la sève émane !

Que la tombe, selon la légende d’Armor,
Accomplisse un prodige, et que votre poussière,
Ô rameaux, se ranime, et, gardant tout entière
L’âme de vos parfums, se change en rameaux d’or !

Nérée Beauchemin, Patrie Intime
04/04/2020 - 14:22
L'orchidée . ( un petit clin d'œil à M.Jeanne qui adore ces fleurs )



Eblouissante d’exquise sensualité,
Empreinte de profonde sensibilité,
Une charmante déesse en joli décolleté,
Savoure les secrets d’alcôve veloutée.
 
S’enivrant un matin de désirs suaves,
L’orchidée aux pétales concaves,
Verse une ambroisie amoureuse,
A l’onde diaphane de l’aube fiévreuse.
 
Tout au long de ces jours de tendresse,
Cette reine avec une belle délicatesse,
Embrasse la main douce qui la choie,
Bercée par les mots soufflés d’une voix.
 
Se dressant sur la pointe de ses racines,
Son corps mutin aux cambrures féminines,
S’illumine aux rais de soleil scintillants,
Au premier frôlement de l’aura bienveillant.
 
 Sa présence divine ouvrant mon regard,
Aux lueurs sereines sustentées de nectar,
Estompe le passé imposé à mes sens,
S’offrant en victime à ma conscience.


 
Corinne.
03/04/2020 - 13:44
02/04/2020 - 14:54


C'est le temps des lilas : les brises en sont ivres.
Un jour ils ont éclos, attendus et soudains.
L'année oublie encore les neiges et les givres.
C'est le temps de laisser les plumes et les livres,
Et d'aller respirer au soleil des jardins.
C'est le temps des lilas : tout le village embaume.
Mauves ou blancs, à peine ouverts ou déjà mûrs.
Ils font du moindre enclos un merveilleux royaume,
Et sur la tuile neuve ou sur l'antique chaume
Un flot de fleurs déferle au bord de tous les murs.

 
Fernand Gregh

02/04/2020 - 13:44
Proverbe illustré.



Lors que l'on est confronté à une difficulté, il est inutile de s'énerver.
Il faut au contraire faire preuve de patience et agir posément.