Maintenant, plus d’azur clair, plus de tiède haleine, Plus de concerts dans l’arbre aux lueurs du matin : L’œil ne découvre plus les pourpres de la plaine Ni les flocons moelleux du nuage argentin. Les rayons ont pâli, leurs clartés fugitives S’éteignent tristement dans les cieux assombris. La campagne a voilé ses riches perspectives. L’orme glacé frissonne et pleure ses débris. Adieu soupirs des bois, mélodieuses brises, Murmure éolien du feuillage agité. Adieu dernières fleurs que le givre a surprises, Lambeaux épars du voile étoilé de l’été. Le jour meurt, l’eau explore et la terre agonise. Les oiseaux partent. Seul, le roitelet, bravant Froidure et neige, reste, et son cri s’harmonise Avec le sifflement monotone du vent.
Les caresses des yeux sont les plus adorables ; Elles apportent l'âme aux limites de l'être, Et livrent des secrets autrement ineffables, Dans lesquels seul le fond du coeur peut apparaître.
Les baisers les plus purs sont grossiers auprès d'elles ; Leur langage est plus fort que toutes les paroles ; Rien n'exprime que lui les choses immortelles Qui passent par instants dans nos êtres frivoles.
Lorsque l'âge a vieilli la bouche et le sourire Dont le pli lentement s'est comblé de tristesses, Elles gardent encor leur limpide tendresse ;
Faites pour consoler, enivrer et séduire, Elles ont les douceurs, les ardeurs et les charmes ! Et quelle autre caresse a traversé des larmes ?
Simple unique modeste Ton rouge flamboyant Dans le décor funeste De la plaine souffrant Coquelicot fragile fleur Tu fus la triste compagne Belle du ruisseau de sang Coulant en campagne De soldats combattants Regard éteint plaie au cœur*
Ce poème reflète la dernière fleur vue dans la plaine où mouraient les poilus, elle est le symbole de la ville de Ypres en Belgique.
1914-1918 Jour du souvenir En cette belle journée d'amour, Nous nous rappelons du jour, Où les soldats sont partis, En bataille pour leur pays. Nous nous rappelons de ceux, Qui ont sacrifié leur vie, Et qui sont partis vers Dieu, Et tout ça pour leur pays. En cette journée nous pensons, A ce qu'ils ont fait pour nous, Et dans nos cœurs nous gardons, Une mémoire d'amour de tous. À ceux qui sont encore en vie, Ils sont des personnes bien aimées. Ils sont de vrais héros rempli, De paix, d'amour et d'amitié. À tous ceux qui ont donné, Leur vie précieuse si aimée, Je les vois comme des amis, Et je les en remercie!
Le soir descend Quel est ce passant Là-bas qui vient ? C'est un bohémien ; Des gens m'ont dit qu'il dévoilait De l'avenir, les mille et un secrets... Holà... gitan Auprès de moi, viens-t'en : Révèle moi Ce que tu vois
Lis-moi dans la main, Tzigane Dis-moi quel est mon destin : Richesse, honneurs, Amour, bonheur, Tous les rêves de mon cœur Lis-moi dans la main, Tzigane Surtout, ne me cache rien : De toi ce soir, Je veux savoir Si je dois garder l'espoir... A l'idée que je vais tout connaître, Je frémis de joie et de frayeur... Lis-moi dans la main, TziganeCapturecc_1.png Dis-moi quel est mon destin : Richesse, honneurs, Amour, bonheur, Tous les rêves de mon cœur
Je sens en moi, Monter un émoi... Ce n'est qu'un jeu, Mais je tremble un peu, Tu réfléchis bien longuement, Me prédis-tu des joies ou des tourments ? Il faut parler Il faut me révéler Tous les secrets Que tu connais...
Lis-moi dans la main, Tzigane Dis-moi quel est mon destin : Richesse, honneurs, Amour, bonheur, Tous les rêves de mon cœur Lis-moi dans la main, Tzigane
Surtout, ne me cache rien : De toi ce soir, Je veux savoir Si je dois garder l'espoir... Soudain quel effroi sur ton visage ! Verrais-tu le signe du malheur... Lis-moi dans la main, Tzigane Dis-moi quel est mon destin ; Tu vois, j'attends Le cœur battant... Non ! .ne parles pas va t’en..
Il pleut. J'entends le bruit égal des eaux ; Le feuillage, humble et que nul vent ne berce, Se penche et brille en pleurant sous l'averse ; Le deuil de l'air afflige les oiseaux.
La bourbe monte et trouble la fontaine, Et le sentier montre à nu ses cailloux. Le sable fume, embaume et devient roux ; L'onde à grands flots le sillonne et l'entraîne.
Tout l'horizon n'est qu'un blême rideau ; La vitre tinte et ruisselle de gouttes ; Sur le pavé sonore et bleu des routes Il saute et luit des étincelles d'eau.Le long d'un mur, un chien morne à leur piste, Trottent, mouillés, de grands bœufs en retard ; La terre est boue et le ciel est brouillard ; L'homme s'ennuie : oh ! que la pluie est triste !
Il pleure dans mon cœur
Comme il pleut sur la ville ;
Quelle est cette langueur
Qui pénètre mon cœur ?
Ô bruit doux de la pluie
Par terre et sur les toits !
Pour un cœur qui s'ennuie,
Ô le chant de la pluie !
Il pleure sans raison
Dans ce cœur qui s'écœure.
Quoi ! nulle trahison ?...
Ce deuil est sans raison.
C'est bien la pire peine
De ne savoir pourquoi
Sans amour et sans haine
Mon cœur a tant de peine !
Paul VERLAINE
1844 - 1896
Maintenant, plus d’azur clair, plus de tiède haleine,
Plus de concerts dans l’arbre aux lueurs du matin :
L’œil ne découvre plus les pourpres de la plaine
Ni les flocons moelleux du nuage argentin.
Les rayons ont pâli, leurs clartés fugitives
S’éteignent tristement dans les cieux assombris.
La campagne a voilé ses riches perspectives.
L’orme glacé frissonne et pleure ses débris.
Adieu soupirs des bois, mélodieuses brises,
Murmure éolien du feuillage agité.
Adieu dernières fleurs que le givre a surprises,
Lambeaux épars du voile étoilé de l’été.
Le jour meurt, l’eau explore et la terre agonise.
Les oiseaux partent. Seul, le roitelet, bravant
Froidure et neige, reste, et son cri s’harmonise
Avec le sifflement monotone du vent.
Nérée Beauchemin,
Les caresses des yeux sont les plus adorables ;
Elles apportent l'âme aux limites de l'être,
Et livrent des secrets autrement ineffables,
Dans lesquels seul le fond du coeur peut apparaître.
Les baisers les plus purs sont grossiers auprès d'elles ;
Leur langage est plus fort que toutes les paroles ;
Rien n'exprime que lui les choses immortelles
Qui passent par instants dans nos êtres frivoles.
Lorsque l'âge a vieilli la bouche et le sourire
Dont le pli lentement s'est comblé de tristesses,
Elles gardent encor leur limpide tendresse ;
Faites pour consoler, enivrer et séduire,
Elles ont les douceurs, les ardeurs et les charmes !
Et quelle autre caresse a traversé des larmes ?
Auguste Angellier.
Simple unique modeste
Ton rouge flamboyant
Dans le décor funeste
De la plaine souffrant
Coquelicot fragile fleur
Tu fus la triste compagne
Belle du ruisseau de sang
Coulant en campagne
De soldats combattants
Regard éteint plaie au cœur*
Ce poème reflète la dernière fleur vue dans la plaine où mouraient les poilus, elle est le symbole de la ville de Ypres en Belgique.
1914-1918
Jour du souvenir
En cette belle journée d'amour,
Nous nous rappelons du jour,
Où les soldats sont partis,
En bataille pour leur pays.
Nous nous rappelons de ceux,
Qui ont sacrifié leur vie,
Et qui sont partis vers Dieu,
Et tout ça pour leur pays.
En cette journée nous pensons,
A ce qu'ils ont fait pour nous,
Et dans nos cœurs nous gardons,
Une mémoire d'amour de tous.
À ceux qui sont encore en vie,
Ils sont des personnes bien aimées.
Ils sont de vrais héros rempli,
De paix, d'amour et d'amitié.
À tous ceux qui ont donné,
Leur vie précieuse si aimée,
Je les vois comme des amis,
Et je les en remercie!
Leigh Beaulieu
Le soir descend
Quel est ce passant
Là-bas qui vient ?
C'est un bohémien ;
Des gens m'ont dit qu'il dévoilait
De l'avenir, les mille et un secrets...
Holà... gitan
Auprès de moi, viens-t'en :
Révèle moi
Ce que tu vois
Lis-moi dans la main, Tzigane
Dis-moi quel est mon destin :
Richesse, honneurs,
Amour, bonheur,
Tous les rêves de mon cœur
Lis-moi dans la main, Tzigane
Surtout, ne me cache rien :
De toi ce soir,
Je veux savoir
Si je dois garder l'espoir...
A l'idée que je vais tout connaître,
Je frémis de joie et de frayeur...
Lis-moi dans la main, TziganeCapturecc_1.png
Dis-moi quel est mon destin :
Richesse, honneurs,
Amour, bonheur,
Tous les rêves de mon cœur
Je sens en moi,
Monter un émoi...
Ce n'est qu'un jeu,
Mais je tremble un peu,
Tu réfléchis bien longuement,
Me prédis-tu des joies ou des tourments ?
Il faut parler
Il faut me révéler
Tous les secrets
Que tu connais...
Lis-moi dans la main, Tzigane
Dis-moi quel est mon destin :
Richesse, honneurs,
Amour, bonheur,
Tous les rêves de mon cœur
Lis-moi dans la main, Tzigane
Surtout, ne me cache rien :
De toi ce soir,
Je veux savoir
Si je dois garder l'espoir...
Soudain quel effroi sur ton visage !
Verrais-tu le signe du malheur...
Lis-moi dans la main, Tzigane
Dis-moi quel est mon destin ;
Tu vois, j'attends
Le cœur battant...
Non ! .ne parles pas va t’en..
Devant ma porte les feuilles tombent
Quel décor vraiment gracieux
La douceur des couleurs d'automne
Fait vibrer mon cœur et mes yeux
Avec cette saison je rêve
J'ai un peu de mélancolie
Les beaux dimanches d'été s'achèvent
L'automne toujours change ma vie
Dernière randonnée dans la plaine
Avant la venue des grands froids
Déjà l'autre saison s'amène
Le rideau se ferme une autre fois
Devant ma porte les feuilles tombent
Quel décor vraiment gracieux
La douceur des couleurs d'automne
Fait vibrer mon cœur et mes yeux
Dans la nature le ruisseau chante
Mais il se voit bien délaissé
La fleur frileuse maintenant tremble
L'oiseau s'en va se réchauffer
Devant ma porte les feuilles tombent
Quel décor vraiment gracieux
La douceur des couleurs d'automne
Fait vibrer mon cœur et mes yeux.
( Georges Hamel )
Il pleut. J'entends le bruit égal des eaux ;
Le feuillage, humble et que nul vent ne berce,
Se penche et brille en pleurant sous l'averse ;
Le deuil de l'air afflige les oiseaux.
La bourbe monte et trouble la fontaine,
Et le sentier montre à nu ses cailloux.
Le sable fume, embaume et devient roux ;
L'onde à grands flots le sillonne et l'entraîne.
Tout l'horizon n'est qu'un blême rideau ;
La vitre tinte et ruisselle de gouttes ;
Sur le pavé sonore et bleu des routes
Il saute et luit des étincelles d'eau.Le long d'un mur, un chien morne à leur piste,
Trottent, mouillés, de grands bœufs en retard ;
La terre est boue et le ciel est brouillard ;
L'homme s'ennuie : oh ! que la pluie est triste !
René-François Sully Prudhomme (1839-1907)