Au creux des humides savanes, Ceint des herbes et des lianes Qui foisonnent dans les roseaux, Calme, à l'abri de la rafale, Le lac en plein soleil étale Le miroir de ses claires eaux.
Baignant dans les détours pleins d'ombre Leur manteau de velours vert sombre, Des bois au faîte ensoleillé, Dans ces profondeurs qui nous trompent, Si frais et si moelleux s'estompent, Que l'oeil en est émerveillé.
Vienne le crépuscule rouge, La mare noire, où rien ne bouge, Aux feux du ciel occidental Brasille ; et c'est une surprise De voir le frisson de la brise Courir sur ce flambant cristal.
Deçà, delà, les demoiselles Du preste éclair bleu de leurs ailes Sillonnent le fouillis des joncs. La truite, entre deux eaux, frétille, Et, pour saisir l'aile qui brille, Fait mille sauts, mille plongeons.
Assis au fond de la pirogue, Le pêcheur, silencieux, vogue En pagayant à petit bruit, Tandis que l'appât nacré glisse Et roule, miroitante hélice, Dans le sillage d'or qui fuit.
Un cuivre au lointain sonne encore : C'est le chasseur. L'écho sonore Redit trois fois, cinq fois : Taïaut ! À travers la bruine qui voile Monts et bois, la première étoile Scintille au ciel comme un joyau.
On n'entend qu'un doux bruit de feuille. La solitude se recueille. Bercé par un luth idéal, Sans cesse et sans cesse, en cadence, Autour du pôle étoilé danse Le météore boréal.
À peine un cri d'oiseau s'élève Et flotte, vague comme un rêve, Sur le clavier des flots déserts. Déployant son vol circulaire, La vaporeuse aube polaire Glisse en silence par les airs.
Bientôt tout bruissement tombe. Près des grands feux clairs de la combe Veillent chasseurs et forestiers. Seuls les élans roux, qui ruminent, Avec leurs compagnes cheminent Dans le clair-obscur des sentiers.
Derrière une blanche nuée Au moindre souffle remuée, Cachant son pâle front changeant, La lune dort : la chasseresse Sur l'eau qu'un vent léger caresse A laissé choir son arc d'argent.
Sors de ta chrysalide, ô mon âme, voici L’Automne. Un long baiser du soleil a roussi Les étangs ; les lointains sont vermeils de feuillage, Le flexible arc-en-ciel a retenu l’orage Sur sa voûte où se fond la clarté d’un vitrail ; La brume des terrains rôde autour du bétail Et parfois le soleil que le brouillard efface Est rond comme la lune aux marges de l’espace. Mon âme, sors de l’ombre épaisse de ta chair C’est le temps dans les prés où le silence est clair, Où le vent, suspendant son aile de froidure, Berce dans les rameaux un rêve d’aventure Et fait choir en jouant avec ses doigts bourrus La feuille jaune autour des peupliers pointus. La libellule vole avec un cri d’automne Dans ses réseaux cassants ; la brebis monotone A l’enrouement fêlé des branches dans la voix ; La lumière en faisceaux bruine sur les bois. Mon âme en robe d’or faite de feuilles mortes Se donne au tourbillon que la rafale apporte Et chavire au soleil sur la pointe du pied Plus vive qu’en avril le sauvage églantier ; Cependant que de loin elle voit sur la porte, Écoutant jusqu’au seuil rouler des feuilles mortes, Mon pauvre corps courbé dans son châle d’hiver. Et mon âme se sent étrangère à ma chair. Pourtant, docilement, lorsque les vitres closes Refléteront au soir la fleur des lampes roses, Elle regagnera le masque familier, Et, servante modeste avec un tablier, Elle trottinera dans les chambres amères En retenant des mains le sanglot des chimères.
Elle débute par une naissance, premiers sourires Premiers câlins, premiers mots, premiers pas L'entrée à l'école, apprendre à lire A écrire, à compter, premiers copains Première boum, premier flirt, un amoureux Un baiser, parfois un premier chagrin, on est jeune
Puis vient l'amour, et c'est le mariage La naissance des enfants, les joies, les soucis Les bons moments, les sorties, les vacances Les repas en famille, entre amis, on en profite. Y a la vie de tous les jours, le travail, la cuisine Le ménage, parfois le chômage et puis la maladie
C'est aussi la joie d'être grands-parents, petits êtres qui nous font comprendre qu'on avance dans l'âge Arrive la retraite, comme le temps a passé vite, trop vite Une nouvelle vie va commencer, voyages, autres loisirs On va prendre plus soin de soi, profiter de la famille Ou tout simplement se reposer, vivre au jour le jour
Puis malheureusement souvent la maladie s'installe C'est la perte de sa compagne ou compagnon La solitude, la détresse, c'est la vieillesse Ce serait bien si l'on pouvait arrêter les aiguilles Puis vient le grand départ vers ce monde inconnu Où nous reposerons en paix
Les îles Les îles Au large, dans l'attrait d'un fier isolement, Apparaissent les îles Où parfois en rêveur, en chasseur, en amant À la sourdine on file.
N'importe où l'on aborde, avidement on fait Le tour de son royaume, Et la tente, sitôt dressée, est un palais Que l'atmosphère embaume.
On se trouve lié d'instinct aux voyageurs De tout bateau qui passe. On a de l'intérêt pour les hérons guetteurs Grimpés sur leurs échasses.
On muse sur la grève, on fauche pour son lit Les rouges salicaires Par quoi l'île transforme en élégants replis Marais et fondrières.
L'éloignement du monde infuse dans l'air pur Un subtil aromate. On écoute en son cœur, près de l'eau, sous l'azur Chanter une sonate.
On s'en revient les yeux fixés là-bas, et tel Qu'aux jours de sa bohème ; Heureux d'avoir été, dans le calme archipel, Splendidement soi-même.
C’est la saison Ou les arbres prennent les teintes des maisons Comme d’étranges habitations de feuilles Désertes et, on dirait, pleines d’abandons Avant que le crépuscule les endeuille.
C’est la saison Ou l’ouest porte les vents frais qu’accompagnent Des averses violentes et cinglantes L’Yser déborde et inonde la campagne, Miroir ou se reflètent les nues changeantes.
C’est la saison Ou les oiseaux cessent de chanter et partent, Les vanesses se réfugient dans les greniers, La tégénaire entre, l’enfant s’alerte Dans le chaud giron câlin il vient se nicher.
C’est la saison Ou est dit « le temps est drôle », ce qu’il n’est pas; Ce soir, comme le soleil chute plus vite, Que le programme de télé ne nous plaît pas, Mon amour, dans la chambre montons de suite.
L'automne ... Salut ! bois couronnés d'un reste de verdure ! Feuillages jaunissants sur les gazons épars ! Salut, derniers beaux jours ! Le deuil de la nature Convient à la douleur et plaît à mes regards !
Je suis d'un pas rêveur le sentier solitaire, J'aime à revoir encore, pour la dernière fois, Ce soleil pâlissant, dont la faible lumière Perce à peine à mes pieds l'obscurité des bois !
Oui, dans ces jours d'automne où la nature expire, A ses regards voilés, je trouve plus d'attraits, C'est l'adieu d'un ami, c'est le dernier sourire Des lèvres que la mort va fermer pour jamais !
Ainsi, prêt à quitter l'horizon de la vie, Pleurant de mes longs jours l'espoir évanoui, Je me retourne encore, et d'un regard d'envie Je contemple ses biens dont je n'ai pas joui !
Terre, soleil, vallons, belle et douce nature, Je vous dois une larme aux bords de mon tombeau ; L'air est si parfumé ! la lumière est si pure ! Aux regards d'un mourant le soleil est si beau !
Je voudrais maintenant vider jusqu'à la lie Ce calice mêlé de nectar et de fiel ! Au fond de cette coupe où je buvais la vie, Peut-être restait-il une goutte de miel ?
Peut-être l'avenir me gardait-il encore Un retour de bonheur dont l'espoir est perdu ? Peut-être dans la foule, une âme que j'ignore Aurait compris mon âme, et m'aurait répondu ? ...
La fleur tombe en livrant ses parfums au zéphir ; A la vie, au soleil, ce sont là ses adieux ; Moi, je meurs, et mon âme, au moment qu'elle expire, S'exhale comme un son triste et mélodieux.
Au creux des humides savanes,
Ceint des herbes et des lianes
Qui foisonnent dans les roseaux,
Calme, à l'abri de la rafale,
Le lac en plein soleil étale
Le miroir de ses claires eaux.
Baignant dans les détours pleins d'ombre
Leur manteau de velours vert sombre,
Des bois au faîte ensoleillé,
Dans ces profondeurs qui nous trompent,
Si frais et si moelleux s'estompent,
Que l'oeil en est émerveillé.
Vienne le crépuscule rouge,
La mare noire, où rien ne bouge,
Aux feux du ciel occidental
Brasille ; et c'est une surprise
De voir le frisson de la brise
Courir sur ce flambant cristal.
Deçà, delà, les demoiselles
Du preste éclair bleu de leurs ailes
Sillonnent le fouillis des joncs.
La truite, entre deux eaux, frétille,
Et, pour saisir l'aile qui brille,
Fait mille sauts, mille plongeons.
Assis au fond de la pirogue,
Le pêcheur, silencieux, vogue
En pagayant à petit bruit,
Tandis que l'appât nacré glisse
Et roule, miroitante hélice,
Dans le sillage d'or qui fuit.
Un cuivre au lointain sonne encore :
C'est le chasseur. L'écho sonore
Redit trois fois, cinq fois : Taïaut !
À travers la bruine qui voile
Monts et bois, la première étoile
Scintille au ciel comme un joyau.
On n'entend qu'un doux bruit de feuille.
La solitude se recueille.
Bercé par un luth idéal,
Sans cesse et sans cesse, en cadence,
Autour du pôle étoilé danse
Le météore boréal.
À peine un cri d'oiseau s'élève
Et flotte, vague comme un rêve,
Sur le clavier des flots déserts.
Déployant son vol circulaire,
La vaporeuse aube polaire
Glisse en silence par les airs.
Bientôt tout bruissement tombe.
Près des grands feux clairs de la combe
Veillent chasseurs et forestiers.
Seuls les élans roux, qui ruminent,
Avec leurs compagnes cheminent
Dans le clair-obscur des sentiers.
Derrière une blanche nuée
Au moindre souffle remuée,
Cachant son pâle front changeant,
La lune dort : la chasseresse
Sur l'eau qu'un vent léger caresse
A laissé choir son arc d'argent.
Nérée Beauchemin. 1850-1931
Sors de ta chrysalide, ô mon âme, voici
L’Automne. Un long baiser du soleil a roussi
Les étangs ; les lointains sont vermeils de feuillage,
Le flexible arc-en-ciel a retenu l’orage
Sur sa voûte où se fond la clarté d’un vitrail ;
La brume des terrains rôde autour du bétail
Et parfois le soleil que le brouillard efface
Est rond comme la lune aux marges de l’espace.
Mon âme, sors de l’ombre épaisse de ta chair
C’est le temps dans les prés où le silence est clair,
Où le vent, suspendant son aile de froidure,
Berce dans les rameaux un rêve d’aventure
Et fait choir en jouant avec ses doigts bourrus
La feuille jaune autour des peupliers pointus.
La libellule vole avec un cri d’automne
Dans ses réseaux cassants ; la brebis monotone
A l’enrouement fêlé des branches dans la voix ;
La lumière en faisceaux bruine sur les bois.
Mon âme en robe d’or faite de feuilles mortes
Se donne au tourbillon que la rafale apporte
Et chavire au soleil sur la pointe du pied
Plus vive qu’en avril le sauvage églantier ;
Cependant que de loin elle voit sur la porte,
Écoutant jusqu’au seuil rouler des feuilles mortes,
Mon pauvre corps courbé dans son châle d’hiver.
Et mon âme se sent étrangère à ma chair.
Pourtant, docilement, lorsque les vitres closes
Refléteront au soir la fleur des lampes roses,
Elle regagnera le masque familier,
Et, servante modeste avec un tablier,
Elle trottinera dans les chambres amères
En retenant des mains le sanglot des chimères.
Cécile Sauvage
Elle débute par une naissance, premiers sourires
Premiers câlins, premiers mots, premiers pas
L'entrée à l'école, apprendre à lire
A écrire, à compter, premiers copains
Première boum, premier flirt, un amoureux
Un baiser, parfois un premier chagrin, on est jeune
Puis vient l'amour, et c'est le mariage
La naissance des enfants, les joies, les soucis
Les bons moments, les sorties, les vacances
Les repas en famille, entre amis, on en profite.
Y a la vie de tous les jours, le travail, la cuisine
Le ménage, parfois le chômage et puis la maladie
C'est aussi la joie d'être grands-parents, petits êtres
qui nous font comprendre qu'on avance dans l'âge
Arrive la retraite, comme le temps a passé vite, trop vite
Une nouvelle vie va commencer, voyages, autres loisirs
On va prendre plus soin de soi, profiter de la famille
Ou tout simplement se reposer, vivre au jour le jour
Puis malheureusement souvent la maladie s'installe
C'est la perte de sa compagne ou compagnon
La solitude, la détresse, c'est la vieillesse
Ce serait bien si l'on pouvait arrêter les aiguilles
Puis vient le grand départ vers ce monde inconnu
Où nous reposerons en paix
Baignant le paysage
D'une lumière exquise,
Le soleil frais du matin
Dardait ses rayons
Sur le feuillage automnal
Rouge et or des arbres !
Une mousseline de brume
Vaporeusement se dissipait...
Laissant place au jour
Dans la fraîcheur
Bienfaisante, d'une belle
Journée d'automne !
Michelle
Les îles Au large, dans l'attrait d'un fier isolement,
Apparaissent les îles
Où parfois en rêveur, en chasseur, en amant
À la sourdine on file.
N'importe où l'on aborde, avidement on fait
Le tour de son royaume,
Et la tente, sitôt dressée, est un palais
Que l'atmosphère embaume.
On se trouve lié d'instinct aux voyageurs
De tout bateau qui passe.
On a de l'intérêt pour les hérons guetteurs
Grimpés sur leurs échasses.
On muse sur la grève, on fauche pour son lit
Les rouges salicaires
Par quoi l'île transforme en élégants replis
Marais et fondrières.
L'éloignement du monde infuse dans l'air pur
Un subtil aromate.
On écoute en son cœur, près de l'eau, sous l'azur
Chanter une sonate.
On s'en revient les yeux fixés là-bas, et tel
Qu'aux jours de sa bohème ;
Heureux d'avoir été, dans le calme archipel,
Splendidement soi-même.
Alphonse Beauregard
C'est la douce tiédeur des jours
Et Dame Nature, aux tons mordorés,
Qui donne à Octobre, cette ambiance feutrée !
Les arbres ont revêtus leur atours
D'automne, et bientôt vont se dénudés,
Pour affronter un hiver long et glacé.
Les aurores de brume, sont de retour,
Donnant au jour, l'envie de se lever
Pour que les matins se parent de beauté !
C'est au crépuscule déclinant...que le jour
A laissé sa place, à une nuit étoilée,
Pour que les rêves du sommeil, soient ensoleillés !
Michelle
C’est la saison
Ou les arbres prennent les teintes des maisons
Comme d’étranges habitations de feuilles
Désertes et, on dirait, pleines d’abandons
Avant que le crépuscule les endeuille.
C’est la saison
Ou l’ouest porte les vents frais qu’accompagnent
Des averses violentes et cinglantes
L’Yser déborde et inonde la campagne,
Miroir ou se reflètent les nues changeantes.
C’est la saison
Ou les oiseaux cessent de chanter et partent,
Les vanesses se réfugient dans les greniers,
La tégénaire entre, l’enfant s’alerte
Dans le chaud giron câlin il vient se nicher.
C’est la saison
Ou est dit « le temps est drôle », ce qu’il n’est pas;
Ce soir, comme le soleil chute plus vite,
Que le programme de télé ne nous plaît pas,
Mon amour, dans la chambre montons de suite.
(Malices)
L'automne ...
Salut ! bois couronnés d'un reste de verdure !
Feuillages jaunissants sur les gazons épars !
Salut, derniers beaux jours ! Le deuil de la nature
Convient à la douleur et plaît à mes regards !
Je suis d'un pas rêveur le sentier solitaire,
J'aime à revoir encore, pour la dernière fois,
Ce soleil pâlissant, dont la faible lumière
Perce à peine à mes pieds l'obscurité des bois !
Oui, dans ces jours d'automne où la nature expire,
A ses regards voilés, je trouve plus d'attraits,
C'est l'adieu d'un ami, c'est le dernier sourire
Des lèvres que la mort va fermer pour jamais !
Ainsi, prêt à quitter l'horizon de la vie,
Pleurant de mes longs jours l'espoir évanoui,
Je me retourne encore, et d'un regard d'envie
Je contemple ses biens dont je n'ai pas joui !
Terre, soleil, vallons, belle et douce nature,
Je vous dois une larme aux bords de mon tombeau ;
L'air est si parfumé ! la lumière est si pure !
Aux regards d'un mourant le soleil est si beau !
Je voudrais maintenant vider jusqu'à la lie
Ce calice mêlé de nectar et de fiel !
Au fond de cette coupe où je buvais la vie,
Peut-être restait-il une goutte de miel ?
Peut-être l'avenir me gardait-il encore
Un retour de bonheur dont l'espoir est perdu ?
Peut-être dans la foule, une âme que j'ignore
Aurait compris mon âme, et m'aurait répondu ? ...
La fleur tombe en livrant ses parfums au zéphir ;
A la vie, au soleil, ce sont là ses adieux ;
Moi, je meurs, et mon âme, au moment qu'elle expire,
S'exhale comme un son triste et mélodieux.
Quelques proverbes français ... à partager !
A père avare, enfant prodigue ; à femme avare, galant escroc. Proverbe français
A quelque chose malheur est bon. Proverbe français
A tout seigneur, tout honneur. Proverbe français
A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire. Proverbe français
Abondance de biens ne nuit pas. Proverbe français
Aide-toi, le ciel t'aidera. Proverbe français
Aime-toi et tu auras des amis. Proverbe français
Amour vainc tout et argent fait tout. Proverbe français
Amours nouvelles oublient les vieilles. Proverbe français
Après la pluie, vient le beau temps. Proverbe français