L,AUTOMNE Voici que la saison décline, L’ombre grandit, l’azur décroît, Le vent fraîchit sur la colline, L’oiseau frissonne, l’herbe a froid. Août contre septembre lutte ; L’océan n’a plus d’alcyon ; Chaque jour perd une minute, Chaque aurore pleure un rayon. La mouche, comme prise au piège, Est immobile à mon plafond ; Et comme un blanc flocon de neige, Petit à petit, l’été fond.
Le jardin mouillé La croisée est ouverte; il pleut Comme minutieusement, À petit bruit et peu à peu, Sur le jardin frais et dormant. Feuille à feuille, la pluie éveille L'arbre poudreux qu'elle verdit; Au mur, on dirait que la treille S'étire d'un geste engourdi. L'herbe frémit, le gravier tiède Crépite et l'on croirait là-bas Entendre sur le sable et l'herbe Comme d'imperceptibles pas. Le jardin chuchote et tressaille, Furtif et confidentiel; L'averse semble maille à maille Tisser la terre avec le ciel. Il pleut, et les yeux clos, j'écoute, De toute sa pluie à la fois, Le jardin mouillé qui s'égoutte Dans l'ombre que j'ai faite en moi.
Pas de boucherie, pas de charcuterie Juste une toute petite alimentation Où l'on trouvait un peu de tout A quelques pas de là une boulangerie Sur la place trônait l'église On entendait les cloches sonnaient Donnant l'heure aux paysans Quand ils se trouvaient dans les champs Tous les dimanches il y avait messe Nous les jeunes on chantait Accompagnés à l'harmonium Par une toute petite dame Il y avait également un cercle Les hommes venaient y taper la belote D'autres jouaient au billard En dégustant une fillette de vin blanc Je revois le forgeron, petit bonhomme Activant son énorme soufflet Et ce Monsieur, appuyé, contre le mur Lui, il passait sa journée à discuter Et la petite école communale Avec son poêle au centre de la classe Je revois mon instituteur sévère Qui nous disait toujours "travaille" Meunier tu dors...Meunier.... Deux moulins à eau existaient Où le paysan y portait son blé En échange de bons pour le pain Une fois l'an, l'alambic s'installait L'agriculteur lui amenait du vin Pour obtenir ce breuvage divin Ce "petit canard" qui l'aidait à digérer Sans parler du lavoir Lieu privilégié aux bavardages Hélas la venue de la mère Denis A coupé court à tous les commérages Voilà les années ont passées La petite alimentation a fermé ses volets Le soufflet du forgeron s'est arrêté Seules la boulangerie et l'école sont restées Le prêtre ne vient presque plus Même pas pour accompagner les défunts Les grenouilles de bénitier se font rares Les cloches sont mécanisées, plus de sacristain Les paysans ont quitté la campagne Les roues des moulins se sont tues L'alambic dort au fond d'une grange Le cercle lui aussi est déserté Ce joli petit village Niché dans un écrin de verdure C'est le village de mon enfance.
Texte anonyme. ( le sort de beaucoup de petits villages )
Ils disent qu'elle est sensible et ils lui font mal Ils disent qu'elle est gentille et on lui tourne le dos Ils disent qu'ils la connaissent bien et ils la font souffrir Ils disent qu'elle pardonne toujours et ils la blessent davantage Ils disent qu'ils resteront toujours à ses côtés mais ils partent sans préavis… Ils oublient qu'elle a une âme . Ils oublient qu'elle garde le silence pour ne pas faire mal . Ils oublient qu'elle a une volonté de fer . Ils oublient que les années et les souffrances l'on rendu plus forte Ils oublient que plus rien ne la surprend depuis des années..
De fines perles de rosée scintillent Sur les dernières roses du jardin; La fraîcheur de la nuit, s'estompe, Cédant sa place au doux matin Vêtu, de son long manteau de brume; Les oiseaux sur l'arbre voisin En piaillements discrets, s'éveillent... Début d'un jour calme et serein Où, l'automne, petit à petit, s'installe Avec son cortège de tons carmins; L'ambiance de ce joli décor automnal, Me fait commencer la journée avec entrain !
Voici venu le froid radieux de septembre : Le vent voudrait entrer et jouer dans les chambres ; Mais la maison a l’air sévère, ce matin, Et le laisse dehors qui sanglote au jardin. Comme toutes les voix de l’été se sont tues ! Pourquoi ne met-on pas de mantes aux statues ? Tout est transi, tout tremble et tout a peur ; je crois Que la bise grelotte et que l’eau même a froid. Les feuilles dans le vent courent comme des folles ; Elles voudraient aller où les oiseaux s’envolent, Mais le vent les reprend et barre leur chemin Elles iront mourir sur les étangs demain. Le silence est léger et calme ; par minute Le vent passe au travers comme un joueur de flûte, Et puis tout redevient encor silencieux, Et l’Amour qui jouait sous la bonté des cieux S’en revient pour chauffer devant le feu qui flambe Ses mains pleines de froid et ses frileuses jambes, Et la vieille maison qu’il va transfigurer Tressaille et s’attendrit de le sentir entrer.
L,AUTOMNE
Voici que la saison décline,
L’ombre grandit, l’azur décroît,
Le vent fraîchit sur la colline,
L’oiseau frissonne, l’herbe a froid.
Août contre septembre lutte ;
L’océan n’a plus d’alcyon ;
Chaque jour perd une minute,
Chaque aurore pleure un rayon.
La mouche, comme prise au piège,
Est immobile à mon plafond ;
Et comme un blanc flocon de neige,
Petit à petit, l’été fond.
Le jardin mouillé
La croisée est ouverte; il pleut
Comme minutieusement,
À petit bruit et peu à peu,
Sur le jardin frais et dormant.
Feuille à feuille, la pluie éveille
L'arbre poudreux qu'elle verdit;
Au mur, on dirait que la treille
S'étire d'un geste engourdi.
L'herbe frémit, le gravier tiède
Crépite et l'on croirait là-bas
Entendre sur le sable et l'herbe
Comme d'imperceptibles pas.
Le jardin chuchote et tressaille,
Furtif et confidentiel;
L'averse semble maille à maille
Tisser la terre avec le ciel.
Il pleut, et les yeux clos, j'écoute,
De toute sa pluie à la fois,
Le jardin mouillé qui s'égoutte
Dans l'ombre que j'ai faite en moi.
Henri de Régnier
Pas de boucherie, pas de charcuterie
Juste une toute petite alimentation
Où l'on trouvait un peu de tout
A quelques pas de là une boulangerie
Sur la place trônait l'église
On entendait les cloches sonnaient
Donnant l'heure aux paysans
Quand ils se trouvaient dans les champs
Tous les dimanches il y avait messe
Nous les jeunes on chantait
Accompagnés à l'harmonium
Par une toute petite dame
Il y avait également un cercle
Les hommes venaient y taper la belote
D'autres jouaient au billard
En dégustant une fillette de vin blanc
Je revois le forgeron, petit bonhomme
Activant son énorme soufflet
Et ce Monsieur, appuyé, contre le mur
Lui, il passait sa journée à discuter
Et la petite école communale
Avec son poêle au centre de la classe
Je revois mon instituteur sévère
Qui nous disait toujours "travaille"
Meunier tu dors...Meunier....
Deux moulins à eau existaient
Où le paysan y portait son blé
En échange de bons pour le pain
Une fois l'an, l'alambic s'installait
L'agriculteur lui amenait du vin
Pour obtenir ce breuvage divin
Ce "petit canard" qui l'aidait à digérer
Sans parler du lavoir
Lieu privilégié aux bavardages
Hélas la venue de la mère Denis
A coupé court à tous les commérages
Voilà les années ont passées
La petite alimentation a fermé ses volets
Le soufflet du forgeron s'est arrêté
Seules la boulangerie et l'école sont restées
Le prêtre ne vient presque plus
Même pas pour accompagner les défunts
Les grenouilles de bénitier se font rares
Les cloches sont mécanisées, plus de sacristain
Les paysans ont quitté la campagne
Les roues des moulins se sont tues
L'alambic dort au fond d'une grange
Le cercle lui aussi est déserté
Ce joli petit village
Niché dans un écrin de verdure
C'est le village de mon enfance.
Texte anonyme.
( le sort de beaucoup de petits villages )
Ils disent qu'elle est sensible et ils lui font mal
Ils disent qu'elle est gentille et on lui tourne le dos
Ils disent qu'ils la connaissent bien et ils la font souffrir
Ils disent qu'elle pardonne toujours et ils la blessent davantage
Ils disent qu'ils resteront toujours à ses côtés mais ils partent sans préavis…
Ils oublient qu'elle a une âme . Ils oublient qu'elle garde le silence pour
ne pas faire mal . Ils oublient qu'elle a une volonté de fer .
Ils oublient que les années et les souffrances l'on rendu plus forte Ils
oublient que plus rien ne la surprend depuis des années..
Ils l'oublient...Mais elle n'oubliera jamais
Mumu
De fines perles de rosée scintillent
Sur les dernières roses du jardin;
La fraîcheur de la nuit, s'estompe,
Cédant sa place au doux matin
Vêtu, de son long manteau de brume;
Les oiseaux sur l'arbre voisin
En piaillements discrets, s'éveillent...
Début d'un jour calme et serein
Où, l'automne, petit à petit, s'installe
Avec son cortège de tons carmins;
L'ambiance de ce joli décor automnal,
Me fait commencer la journée avec entrain !
Michelle.
Voici venu le froid radieux de septembre :
Le vent voudrait entrer et jouer dans les chambres ;
Mais la maison a l’air sévère, ce matin,
Et le laisse dehors qui sanglote au jardin.
Comme toutes les voix de l’été se sont tues !
Pourquoi ne met-on pas de mantes aux statues ?
Tout est transi, tout tremble et tout a peur ; je crois
Que la bise grelotte et que l’eau même a froid.
Les feuilles dans le vent courent comme des folles ;
Elles voudraient aller où les oiseaux s’envolent,
Mais le vent les reprend et barre leur chemin
Elles iront mourir sur les étangs demain.
Le silence est léger et calme ; par minute
Le vent passe au travers comme un joueur de flûte,
Et puis tout redevient encor silencieux,
Et l’Amour qui jouait sous la bonté des cieux
S’en revient pour chauffer devant le feu qui flambe
Ses mains pleines de froid et ses frileuses jambes,
Et la vieille maison qu’il va transfigurer
Tressaille et s’attendrit de le sentir entrer.
Anna de Noailles, Le coeur innombrable
Ah! le parfum des coings
annonce d’automne
trois gouttes ce matin
le ciel qui frissonne
ce matin il fait beau
passent des écoliers
cartable sur le dos
quand sourit le peuplier
Mais le parfum des coings
encense la maison
trois moineaux ce matin
se moquent d’un chaton
(Malices)
03/09/2019
Oui, c’est encore l’été,
Cet été qui revient
Léger et parfumé
Si doux, l’été indien,
Les roses refleurissent
Et l’herbe reverdit,
Quelques feuilles jaunissent
Mais vite on les oublie,
Le fond de l’air est frais
Mais le ciel est tout bleu,
Oliviers et cyprès
Scintillent de mille feux,
On a cette impression
D’être encore en vacances,
Merveilleuse occasion
De réveiller nos sens.
Porte bonheur
Porte malheur
Vendredi treize
Un jour qui pèse
Dans les consciences,
Un jour de chance
Oui pourquoi pas
Si l’on y croit,
Ou de malchance
Mon cœur balance,
Superstitions?
Aberration?
Vendredi treize
Comme un malaise
Qui nous assaille
Où que l’on aille.
Pourtant ce jour
Suivra son cours
Comme hier le sien
Comme demain,
Alors riez
Chantez, dansez
Tout ira bien
Soyez serein.
Aujourd’hui les commères …
Se parlent par écran
Interposé, peuchère!
Ça fait passer le temps,
Ça ne les gêne pas
D’inventer des histoires,
De mentir à tout va,
Libre à vous de les croire.
C’est ainsi qu’elles remplissent
Les heures de leur vie,
Leur pauvre vie qui glisse
Aux frontières de l’ennui.
Si chacune balayait
Un peu devant sa porte,
Le monde serait moins laid,
Les commères m’insupportent
Que chacun balaye devant sa porte et le monde entier sera propre.
Johann Wolfgang von Goethe