On trouve dans les monts des lacs de quelques toises, Purs comme des cristaux, bleus comme des turquoises, Joyaux tombés du doigt de l'ange Ithuriel, Où le chamois craintif, lorsqu'il vient pour y boire, S'imagine, trompé par l'optique illusoire, Laper l'azur du ciel.
Ces limpides bassins, quand le jour s'y reflète, Ont comme la prunelle une humide paillette ; Et ce sont les yeux bleus, au regard calme et doux, Par lesquels la montagne en extase contemple, Forgeant quelque soleil dans le fond de son temple, Dieu, l'ouvrier jaloux !
Belle nature ! L’air embaumait les fleurs des montagnes ! Dans un écrin de broussailles et de roseaux La petite source joyeusement coulait … Le babil cristallin du ruisseau Dans le petit matin, traversait Les feuillages et faisait Scintiller la surface de l’eau. De plus en plus lumineux, le ciel Se teintait de rose, de gris et d’orange pâle !
Le coeur ( Anna de Noailles) Mon coeur tendu de lierre odorant et de treilles, Vous êtes un jardin où les quatre saisons Tenant du buis nouveau, des grappes de groseilles Et des pommes de pin, dansent sur le gazon. – Sous les poiriers noueux couverts de feuilles vives Vous êtes le coteau qui regarde la mer, Ivre d’ouïr chanter, quand le matin arrive, La cigale collée au brin de menthe amer. – Vous êtes un vallon escarpé ; la nature Tapisse votre espace et votre profondeur De mousse délicate et de fraîche verdure. – Vous êtes dans votre humble et pastorale odeur Le verger fleurissant et le gai pâturage Où les joyeux troupeaux et les pigeons dolents Broutent le chèvrefeuille ou lissent leur plumage. – Et vous êtes aussi, coeur grave et violent, La chaude, spacieuse et prudente demeure Pleine de vins, de miel, de farine et de riz, Ouverte au bon parfum des saisons et des heures, Où la tendresse humaine habite et se nourrit.
Souvent pour s'amuser, les hommes d'équipage Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers, Qui suivent, indolents compagnons de voyage, Le navire glissant sur les gouffres amers.
A peine les ont-ils déposés sur les planches, Que ces rois de l'azur, maladroits et honteux, Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches Comme des avirons, traîner à côté d'eux.
Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule ! Lui naguère si beau, qu'il est comique et laid ! L'un agace son bec avec un brûle-gueule, L'autre mime, en boitant, l'infirme qui volait !
Le Poète est semblable au prince des nuées Qui hante la tempête et se rit de l'archer ; Exilé sur le sol au milieu des huées, Ses ailes de géant l'empêchent de marcher.
N'utilisez jamais : Je ne peux pas... Je ne veux pas... Je doute que... J'ai peur que... Rien ne pourra... Pas sûr que... Je ne peux pas...
Utilisez toujours : Je peux.... Je veux... Je suis sûr que... J'ai confiance... Tout pourra... C'est sûr que... Je vais y arriver.. .Je veux pour tous le bonheur..... Et la vie un sentier de fleurs ...
Quelques fleurs parsemées sur la jetée... Les pétales envolés avec le bonheur ... Parler devient interdit .. Se taire est toujours permis ... Alors en silence, j'écris... Je parle à la mer, Mille lieux sous terre ... Et je dessine la vague divine Je rêve en bleu ... Parmi des milliers de fleurs, elle ne passe pas inaperçue. En un seul clin d'oeil, tout de suite on l'a vue... C'est la fleur blanche.... Amoureuse du paradis, mais profitant de la vie, elle a des centaines d'amis.... Avec elle, on parle, on écoute ou on rit... C'est la fleur blanche..
Des notes de musique Dansent dans mes rêves ! Un air, une mélodie unique, Un refrain une chanson brève Fait tourbillonner mes pensées ! Qu'est devenu le beau danseur De mes 20 ans...du temps passé ? Au regard bleu, au sourire ravageur Qui hante mes jours et mes nuits, Qui fait danser mes souvenirs Et revivre des instants enfuient Dans les brumes... pour finir Dans ce petit bal de samedi soir Où nous avons dansé, dansé, dansé Heureux, aimants, avec l'espoir Que cette danse dure toute une éternité Elle fut hélas...inachevée !
Prenez du soleil Dans le creux des mains, Un peu de soleil Et partez au loin !
Partez dans le vent, Suivez votre rêve; Partez à l’instant, la jeunesse est brève ! Il est des chemins Inconnus des hommes, Il est des chemins Si aériens !
Ne regrettez pas Ce que vous quittez. Regardez, là-bas, L’horizon briller. Loin, toujours plus loin, Partez en chantant ! Le monde appartient A ceux qui n’ont rien ...
Je vis un ange blanc qui passait sur ma tête ; Son vol éblouissant apaisait la tempête, Et faisait taire au loin la mer pleine de bruit. - Qu'est-ce que tu viens faire, ange, dans cette nuit ? Lui dis-je. - Il répondit : - je viens prendre ton âme. - Et j'eus peur, car je vis que c'était une femme ; Et je lui dis, tremblant et lui tendant les bras : - Que me restera-t-il ? car tu t'envoleras. - Il ne répondit pas ; le ciel que l'ombre assiège S'éteignait... - Si tu prends mon âme, m'écriai-je, Où l'emporteras-tu ? montre-moi dans quel lieu. Il se taisait toujours. - Ô passant du ciel bleu, Es-tu la mort ? lui dis-je, ou bien es-tu la vie ? - Et la nuit augmentait sur mon âme ravie, Et l'ange devint noir, et dit : - Je suis l'amour. Mais son front sombre était plus charmant que le jour, Et je voyais, dans l'ombre où brillaient ses prunelles, Les astres à travers les plumes de ses ailes.
On trouve dans les monts des lacs de quelques toises,
Purs comme des cristaux, bleus comme des turquoises,
Joyaux tombés du doigt de l'ange Ithuriel,
Où le chamois craintif, lorsqu'il vient pour y boire,
S'imagine, trompé par l'optique illusoire,
Laper l'azur du ciel.
Ces limpides bassins, quand le jour s'y reflète,
Ont comme la prunelle une humide paillette ;
Et ce sont les yeux bleus, au regard calme et doux,
Par lesquels la montagne en extase contemple,
Forgeant quelque soleil dans le fond de son temple,
Dieu, l'ouvrier jaloux !
Théophile Gautier
1811 - 1872
L’air embaumait les fleurs des montagnes !
Dans un écrin de broussailles et de roseaux
La petite source joyeusement coulait …
Le babil cristallin du ruisseau
Dans le petit matin, traversait
Les feuillages et faisait
Scintiller la surface de l’eau.
De plus en plus lumineux, le ciel
Se teintait de rose, de gris et d’orange pâle !
Michelle
Mon coeur tendu de lierre odorant et de treilles,
Vous êtes un jardin où les quatre saisons
Tenant du buis nouveau, des grappes de groseilles
Et des pommes de pin, dansent sur le gazon.
– Sous les poiriers noueux couverts de feuilles vives
Vous êtes le coteau qui regarde la mer,
Ivre d’ouïr chanter, quand le matin arrive,
La cigale collée au brin de menthe amer.
– Vous êtes un vallon escarpé ; la nature
Tapisse votre espace et votre profondeur
De mousse délicate et de fraîche verdure.
– Vous êtes dans votre humble et pastorale odeur
Le verger fleurissant et le gai pâturage
Où les joyeux troupeaux et les pigeons dolents
Broutent le chèvrefeuille ou lissent leur plumage.
– Et vous êtes aussi, coeur grave et violent,
La chaude, spacieuse et prudente demeure
Pleine de vins, de miel, de farine et de riz,
Ouverte au bon parfum des saisons et des heures,
Où la tendresse humaine habite et se nourrit.
Souvent pour s'amuser, les hommes d'équipage
Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers,
Qui suivent, indolents compagnons de voyage,
Le navire glissant sur les gouffres amers.
A peine les ont-ils déposés sur les planches,
Que ces rois de l'azur, maladroits et honteux,
Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches
Comme des avirons, traîner à côté d'eux.
Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule !
Lui naguère si beau, qu'il est comique et laid !
L'un agace son bec avec un brûle-gueule,
L'autre mime, en boitant, l'infirme qui volait !
Le Poète est semblable au prince des nuées
Qui hante la tempête et se rit de l'archer ;
Exilé sur le sol au milieu des huées,
Ses ailes de géant l'empêchent de marcher.
( Charles Baudelaire)
Deux ombres s’épousent
sous le soleil matinal
à l’envolée du jour
elles vont à quatre mains
esquisser légères
une danse à quatre pieds
au rythme de la brise
au chant du roitelet
les torses se rejoignent
les têtes se rapprochent
puis en un tourbillon
tout se confond
jusqu’à devenir
une seule ombre si claire
qu’elle s’évapore
Le vocabulaire de la victoire....
N'utilisez jamais :
Je ne peux pas...
Je ne veux pas...
Je doute que...
J'ai peur que...
Rien ne pourra...
Pas sûr que...
Je ne peux pas...
Utilisez toujours :
Je peux....
Je veux...
Je suis sûr que...
J'ai confiance...
Tout pourra...
C'est sûr que...
Je vais y arriver..
.Je veux pour tous le bonheur.....
Et la vie un sentier de fleurs ...
Quelques fleurs
parsemées sur la jetée...
Les pétales envolés
avec le bonheur ...
Parler devient interdit ..
Se taire est toujours permis ...
Alors en silence, j'écris...
Je parle à la mer,
Mille lieux sous terre ...
Et je dessine
la vague divine
Je rêve en bleu ...
Parmi des milliers de fleurs,
elle ne passe pas inaperçue.
En un seul clin d'oeil,
tout de suite on l'a vue...
C'est la fleur blanche....
Amoureuse du paradis,
mais profitant de la vie,
elle a des centaines d'amis....
Avec elle, on parle, on écoute ou on rit...
C'est la fleur blanche..
Des notes de musique
Dansent dans mes rêves !
Un air, une mélodie unique,
Un refrain une chanson brève
Fait tourbillonner mes pensées !
Qu'est devenu le beau danseur
De mes 20 ans...du temps passé ?
Au regard bleu, au sourire ravageur
Qui hante mes jours et mes nuits,
Qui fait danser mes souvenirs
Et revivre des instants enfuient
Dans les brumes... pour finir
Dans ce petit bal de samedi soir
Où nous avons dansé, dansé, dansé
Heureux, aimants, avec l'espoir
Que cette danse dure toute une éternité
Elle fut hélas...inachevée !
Michelle
Liberté !
Prenez du soleil
Dans le creux des mains,
Un peu de soleil
Et partez au loin !
Partez dans le vent,
Suivez votre rêve;
Partez à l’instant,
la jeunesse est brève !
Il est des chemins
Inconnus des hommes,
Il est des chemins
Si aériens !
Ne regrettez pas
Ce que vous quittez.
Regardez, là-bas,
L’horizon briller.
Loin, toujours plus loin,
Partez en chantant !
Le monde appartient
A ceux qui n’ont rien ...
(Maurice Carême)
1899-1978
Je vis un ange blanc qui passait sur ma tête ;
Son vol éblouissant apaisait la tempête,
Et faisait taire au loin la mer pleine de bruit.
- Qu'est-ce que tu viens faire, ange, dans cette nuit ?
Lui dis-je. - Il répondit : - je viens prendre ton âme. -
Et j'eus peur, car je vis que c'était une femme ;
Et je lui dis, tremblant et lui tendant les bras :
- Que me restera-t-il ? car tu t'envoleras. -
Il ne répondit pas ; le ciel que l'ombre assiège
S'éteignait... - Si tu prends mon âme, m'écriai-je,
Où l'emporteras-tu ? montre-moi dans quel lieu.
Il se taisait toujours. - Ô passant du ciel bleu,
Es-tu la mort ? lui dis-je, ou bien es-tu la vie ? -
Et la nuit augmentait sur mon âme ravie,
Et l'ange devint noir, et dit : - Je suis l'amour.
Mais son front sombre était plus charmant que le jour,
Et je voyais, dans l'ombre où brillaient ses prunelles,
Les astres à travers les plumes de ses ailes.