Poésies,contes et légendes.

Par Yannick Fondin - 1 il y a 10 années 4 mois
29/03/2019 - 17:45
La Légende De Carrouges - Ou La Fée De La Fontaine -
Par - Sami Chaiban – 1859- Hippolyte Sauvage -

Le château de Carrouges est un château du XIVᵉ siècle situé dans la régionNormandie, dans le département de l'Orne, sur la commune de Carrouges. Wikipédia

J’ai souvent visité Carrouges. Cette petite ville, qui est la dernière de la Normandie, est située... Sur le sommet d’une belle colline, au pied de laquelle, à peu de distance, existe un château légendaire, bien connu. L’un de ses magnifiques salons fut occupé par le roi Louis XI, et ses possesseurs actuels ont fait de cette pièce un curieux musée... Dans lequel ils montrent avec bonheur les armures et les insignes d’honneur de leurs ancêtres, ainsi que des ornements sacrés, dont le
monarque fit hommage au cardinal Le Venneur.

Ce manoir fut construit par le comte Ralph qui avait épousé la comtesse Louise de la Motte, jeune personne du voisinage, douée de toutes les qualités de l’esprit et du coeur. Six années s’étaient déjà écoulées et leur union était toujours restée
stérile. Aussi quelle fut la joie du comte quand son épouse lui apprit qu’elle serait bientôt mère !

Ralph au comble du bonheur invita tous ses vassaux et les seigneurs voisins àcélébrer l’heureuse naissance de l’enfant que la comtesse allait lui donner.
Les réjouissances durèrent douze jours, et, comme c’était la coutume, la chasse fut le principal plaisir auquel on se livra. Par une belle matinée d’été, on vit les portes du château s’ouvrir devant les valets et la meute impatiente. Bientôt les seigneurs éperonnant leurs coursiers disparurent dans la forêt voisine, à la poursuite du cerf. Toute la journée les échos des vallons répétèrent alternativement les joyeuses fanfares et les cris animés des chiens. Déjà le soleil commençait à refuser sa lumière et les veneurs se rendaient au château ; le comte seul, emporté par une bouillante ardeur, s’était égaré dans les épaisses futaies. Après avoir parcouru en divers sens les allées de la forêt, il arriva enfin près d’une clairière. C’est une petite vallée bien sauvage et bien fraîche qui semble complètement isolée du reste du monde. Figurez-vous un ravin d’un quart de lieue environ d’étendue, renfermé entre deux collines couvertes de magnifiques arbres; au milieu des deux collines un ruisseau, dont les flots se divisent en mille rameaux... Puis se réunissent en un seul canal, qui va marier ses eaux avec celles d’une fontaine ombragée par un massif de saules, et vous aurez une idée de cette clairière. Il faut aller bien loin avant de découvrir une seule habitation, avant d’apercevoir la fumée d’une chaumière, et si rencontrant un homme de la contrée vous lui demandiez le chemin de cette solitude,c’est à peine s’il pourrait vous indiquer
l’étroit sentier qui y mène.
En arrivant dans ces lieux, le comte entendit les sons mélodieux d’une voix humaine, on eût dit une sirène qui attirait le navigateur par la douceur de son chant ; Alors il se dirigea vers l’endroit d’où partait cette voix et vit au bord de la fontaine une jeune fille vêtue de blanc.
Curieux de connaître cette étrange beauté, qui venait à cette heure enchanter ce séjour, Ralph descend de sa monture et s’avance vers elle. La belle inconnue sembla ne pas s’être aperçue de la présence de ce nouvel hôte, et elle continua de baigner ses pieds dans l’onde transparente. Le comte, attiré par uneforce invincible, s’approchait toujours, et quand il fut près d’elle, il tomba à genoux, plongé dans un morne silence. La nymphe de la fontaine se levant alors : « Jeune étranger, dit-elle, d’où te vient cette témérité d’oser troubler cette solitude ? Sache qu’on ne vient point impunément en ces lieux. » Elle tâchait de couvrir sous ces paroles menaçantes la joie qui débordait de son coeur. Ralph effrayé lui répondit... « Déesse de ce séjour enchanteur, ayez pitié d’un voyageur que la nuit asurpris dans la forêt, soyez sensible aux malheurs d’un père, d’un époux. » A peine avait-il parlé que la jeune nymphe, levant ses beaux yeux, lui sourit gracieusement, et tout à coup commença avec lui une danse fantastique ; Plus ils dansaient, plus la danse s’animait; leurs pieds ne faisaient
qu’effleurer le gazon et pliaient à peine les fleurs qui ornent le rivage.
Enfin l’infatigable danseuse l’enlevant de terre se précipita avec lui sous les eaux. L’onde s’agita un instant et reprit bientôt son ancienne tranquillité.

Les ombres luttaient encore avec la lumière, quelques rares étoiles brillaient toujours sur l’azur des cieux ;
Mais déjà l’orient était couvert d’un manteau d’or et de pourpre lorsque le comte rentra au château. Sur les demandes empressées des seigneurs, il raconta qu’égaré dans la forêt il avait passé la nuit dans la cabane d’un bûcheron. Comme c’était un événement fort commun à cette époque, personne n’en fut étonné et les fêtes recommencèrent avec plus d’ardeur. Chaque soir lorsque tout dormait au château Ralph sortait furtivement, et se rendait au séjour enchanteur de la fée.
Il en fut ainsi pendant plusieurs semaines et personne ne le savait. Mais lorsque la comtesse s’aperçut...
Des absences nocturnes de son époux, de graves soupçons vinrent agiter son âme, et elle résolut d’épier ses sorties. Une nuit que le comte avait, comme de coutume, quitté le château, Louise s’élance de sa chambre, et court sur ses traces. C’était une de ces nuits d’orage qui effraient les campagnes, un vent violent soufflait du nord et le tonnerre grondait au sein d’une nue
sillonnée d’éclairs.
Arrivée à la clairière, la comtesse aperçoit son époux exécuter une danse fantastique... Avec une jeune fille, revêtue d’un long voile blanc, et s’élancer avec elle dans l’onde de la fontaine. A cette vue la rage s’empare de son coeur, et elle retourne au château, bien résolue de venger l’infidélité d’un époux.
Le lendemain la comtesse se coucha comme de coutume et feignit de savourer un profond sommeil, mais ...
Lorsqu’elle vit le comte sortir encore du château, elle saisit un poignard et se dirigea à l’endroit où elle avait vu la belle fée. La nuit était pure et sereine, l’astre du soir se montrait au-dessus des arbres, apportant avec lui une brise embaumée... Tantôt il suivait sa course azurée, tantôt il reposait sur un groupe de nues ; parfois... On le voyait dans les intervalles des grands hêtres, et sa lumière pénétrait dans les plus épaisses ténèbres. Le ruisseau qui coulait avec un doux murmure, tour à tour disparaissait dans les bois, tour à tour reparaissait brillant des feux qu’il reflétait dans son sein. La jeune nymphe reposait au bord de la fontaine ; tout à coup une goutte de sang jaillit de son sein, une autre la suivit... Puis une autre, et bientôt sa blanche tunique fut souillée de nombreuses taches sanglantes. Après s’être convulsivement débattue sur le gazon, elle s’élança dans l’onde,en faisant entendre un long gémissement, et tout rentra dans le silence.

Le lendemain matin, on trouva à l’entrée du château le corps du comte étendu sur le sol ; Un poignard lui traversait le coeur et près de la blessure on vit un billet sur lequel étaient écrits ces mots... « Je suis vengée. »
Lorsqu’on voulut annoncer à la comtesse la mort de son époux, on la trouva étendue sur son lit et dévorée par une fièvre ardente; Mais tout à coup ses suivantes reculèrent d’horreur et sortirent précipitamment en poussant de grands cris. Louise surprise porte instinctivement la main à sa tête et s’aperçoit qu’une tache de sang maculait son front. Cet incident agita tellement son âme, que deux jours après elle était au bord de la tombe. Ce fut dans ces circonstances qu’elle donna le jour à un bel enfant.

Le fils de la comtesse eut six enfants, et tous portèrent au front ce stigmate de punition.
Ce n’était d’abord qu’un petit point rougeâtre, puis vers sept ans ce point s’élargissait et ressemblait enfin à du sang. Ce signe distingua pendant sept générations la postérité de la comtesse. Enfin Radolphe, le dernier des Ralph... N’eut qu’une fille. Sans doute la colère de la fée était apaisée ; aucune trace sanglante ne souilla le front pur de cette enfant.
Si l’on en croit la tradition, cette localité aurait reçu le nom de Carrouges, pour rappeler la triste punition...
Qui avait pendant si longtemps affligé l’illustre famille des Ralph, etle mot Carrouge signifierait chair ensanglantée (caro chair, rubra
rouge).
Souvent, disent les habitants de Carrouges, l’on a vu la jeune comtesse, ornée d’un voile noir, venir au pied d’un vieux hêtre pleurer son crime. Si vous interrogez les habitants du voisinage, ils vous diront aussi que, fréquemment ils ont aperçu... Par une tiède nuit d’été, la belle fée sur le bord de la fontaine, revêtue d’une tunique ensanglantée.
29/03/2019 - 05:55


 
Il y a une poésie

Il y a une poésie
Qui n’est plus,
Il y a une poésie
Qui a disparu.
Une poésie du cœur
Où les vers se sont tus.
Une poésie qui se chante
Sur la lyre des Muses.
Une poésie qui éveille
L’âme discrète et tendre,
L’âme douce et aimante.

Il y a une poésie perdue
Une poésie qui ne sera plus !

Patrick Etienne

28/03/2019 - 17:01


27/03/2019 - 15:59


Attraits suscités, ivresse d'aimer, instants torrides de jeux interdits.
Don de soi au cœur de la nuit qui laisse abasourdi.
Deux corps entremêlés et gourmands,
Lèvres avides qui parlent avec égarement.
Découvertes de courbes qui succombent d'un bonheur audacieux
Aux plaisirs charnels d'instants vaporeux.
Désirs en langages des sens en accords
De s'aimer jusqu'à l'indécence encore et encore.
Peau insatiable, caresses libertines
Qui conduisent  à la petite mort divine.
Corps qui ondule et réclame ton hommage, raison suspendue
Qui murmure l'aveu d'un regard supplicié pour la jouissance absolue
Dans l'abandon du brasier de ton âme,
Qui décuple mon ardeur de femme
Harmonies de couleurs alanguies,
Prélude délicieux d'avoir croqué le fruit.
Goûter le plaisir jusqu'à l'ivresse
Sous la pleine lune être devenue ta maîtresse.


@copyright Claudie

 
26/03/2019 - 10:34
 
 

L' ANE, UN GENTIL COMPAGNON .


L'intelligence de l'âne

Un jour, l'âne d'un fermier est tombé dans un puits. L'animal  gémissait
pitoyablement pendant des heures et le fermier se demandait  quoi faire.

Finalement, il a décidé que l'animal était vieux et le puits devait  disparaître
detoute façon, ce n'était pas rentable pour lui de récupérer l'âne.

Il a invité tous ses voisins à venir et à l'aider. Ils ont tous  saisi une pelle et
ont commencé à enterrer le puits.

Au début, l'âne a réalisé ce qui se produisait et se mit à crier 
terriblement. Puis, à la stupéfaction de chacun, il s'est tu. Quelques 
pelletées plus tard, le fermier a finalement regardé dans le fond du 
puits et a été étonné de ce qu'il a vu.

Avec chaque pelleté de terre qui tombait sur lui, l'âne faisait  quelque
chose de stupéfiant. Il se secouait pour enlever la terre de son dos et
montait dessus.
Pendant que les voisins du fermier continuaient à  pelleter sur l'animal,
il sesecouait et montait dessus. Bientôt, chacun a été stupéfié que l'âne
soit hors du puits et se mit à trotter!

La vie va essayer de t'engloutir de toutes sortes d'ordures. Le truc pour
se sortir du trou est de se secouer pour avancer. Chacun de tes ennuis
est une pierre qui permet de progresser. Nous pouvons sortir des puits
les plus profonds en n'arrêtant jamais... Il ne faut jamais abandonner!
Secoue-toi et fonce!

Rappelle-toi, les cinq règles simples! Pour être heureux:

1.Libère ton coeur de la haine.
2.Libère ton esprit des inquiétudes.
3.Vis simplement.
4.Donne plus.
5.Attends moins.

A ne jamais oublier, surtout dans les moments les plus sombres.

Merci d'être là...

Clic........http://horse-village.com/races/les-anes-du-monde
24/03/2019 - 07:03
Mon rêve familier.



Poète : Paul Verlaine (1844-1896)
Recueil : Poèmes saturniens (1866).

Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant
D'une femme inconnue, et que j'aime, et qui m'aime
Et qui n'est, chaque fois, ni tout à fait la même
Ni tout à fait une autre, et m'aime et me comprend.

Car elle me comprend, et mon coeur, transparent
Pour elle seule, hélas ! cesse d'être un problème
Pour elle seule, et les moiteurs de mon front blême,
Elle seule les sait rafraîchir, en pleurant.

Est-elle brune, blonde ou rousse ? - Je l'ignore.
Son nom ? Je me souviens qu'il est doux et sonore
Comme ceux des aimés que la Vie exila.

Son regard est pareil au regard des statues,
Et, pour sa voix, lointaine, et calme, et grave, elle a
L'inflexion des voix chères qui se sont tues.

Paul Verlaine.


22/03/2019 - 08:06

 
Vous me croyez douce et soumise 
Mais malgré vos yeux grands ouverts,
Moi, je vous échappe à ma guise
Et je joue la fille de l'air.

Fille de l'air, enfant du songe,
Je pars au gré de mon caprice,
Sur une brise je m'allonge,
Dans un courant d'air je me glisse.

Quand je suis lasse, je repose 
Sur un blanc coussin de nuage, 
Avec le parfum de la rose 
Sur l'aile du vent je voyage.


'Jacques Charpentreau'

 
21/03/2019 - 10:55
Les paysages poétiques de Judy Wilford.























Ce commentaire a été modifié le 22/03/2019 à 08:05
21/03/2019 - 10:46

 
Soyez les poètes de votre vie.
Osez chaque jour mettre du bleu
dans votre regard,
et de l'orange à vos doigts,
des rires à votre gorge et surtout,
surtout une tendresse  renouvelée
à chacun de vos gestes.

   Jacques Salomé

 


Ce commentaire a été modifié le 21/03/2019 à 10:50
19/03/2019 - 09:46



Petit oiseau qui m'enchantes,
Je t'écoute de ma fenêtre.
Tu as construit ton lit au fond des halliers, 
Au prix d'efforts, quels ! Je n'ose me le demander.
Petit oiseau qui m'enchantes,
Je t'écoute de ma fenêtre.
 
Petit oiseau qui me chantes
L’amour du pays natal,
Je te porterai à manger les graines que je choisirai
Et qu’il te plaira de croquer,
Petit oiseau qui me chantes
L’amour du pays natal.
 
Petit oiseau qui m’amuses
Je t’enseignerai la musique
Et toutes phrases que tu diras
Tu les auras apprises de moi.
Petit oiseau qui m’amuses,
Je t’enseignerai la musique.
 
Petit oiseau qui te tourmentes,
Je consolerai tes chagrins
Et t’apprendrai la vraie sagesse,
La sagesse de mes anciens.
Petit oiseau qui te tourmentes,
Je consolerai tes chagrins.
 
 
 (Ce poème de Paul Niger est cité par Léopold Sédar-Senghor dans Anthologie de la nouvelle poésie nègre et malgache)