Les dernières minutes flamboient À l’agonie tremblante du soir Quand le jour arrogant cède enfin Dont les dernières lueurs se fanent
Les belles de nuit fleurissent À la sonate de la lune claire Harmonie subtile des heures sombres Aux notes sourdes de la voie lactée
Alors
Sur le tremplin des souvenirs enfouis En l’antre encombré de l’esprit Surgissent des paroles incertaines Qui telles des vagues d’opalines Viennent éclabousser de rêves Le rivage des poèmes inachevés
L'Empereur Charlemagne avait l'habitude de séjourner dans les Vosges : il possédait une résidence à Champ-le-Duc et chassait dans les environs, comme à Cornimont où il aurait perdu sa « corne » de chasse. On raconte que, émerveillé par la taille exceptionnelle d'un brochet qu'il venait de pêcher dans le Lac de Longemer, Charlemagne lui fît grâce et lui noua autour du cou le collier et la clochette d'or de son lévrier. De nos jours, par de beaux soirs d'été, en écoutant bien, on l'entendrait encore tinter...
L'allée du jardin L'allée fleurie du jardin Est embaumée dès le matin Par les fleurs, aux doux parfums ! L'après midi, au soleil, Roses et tulipes s'éveillent Et offrent avec merveille Leur beauté sans pareil ! Le crépuscule est arrivé, Les charmantes se sont fermées, Attendant sous la nuit étoilée L'aube d'une nouvelle journée !
L'heure du bal, enfin, se fait entendre, Le plaisir sonne, et tu le fais attendre ! Depuis huit jours, il a pris pour signal L'heure du bal.
Où sont les fleurs dont l'éclat étincelle ? Elles mourront en te voyant si belle. Mais, sous ta main, je vois rouler des pleurs... Où sont les fleurs ?
Il est absent ! l'espérance est voilée, Ou, pour le suivre, elle s'est envolée. Je le devine à ton plaintif accent : Il est absent !
Je n'irai pas ! la danse, mon amie, Est, sans l'Amour, une Grâce endormie. Loin de la fête il enchaîne tes pas : Je n'irai pas !
Le Poésie Du Mardi En Matinée Il y a des personnes qui te lisent comme un livre ouvert... Qui te ferme comme un livre lu... Qui t’écrivent comme un livre blanc, qui perdent le signet... Qui voulait te lire, mais les émotions n’étaient pas en solde... Qui t’ont déballé et placé sur une étagère... Qui t’ont amené à la maison et mis dans la bibliothèque... Peut-être qu’un jour quelqu’un te lira sérieusement... De la couverture à la dernière page et qui... Te gardera avec lui comme un cadeau précieux...
(Francesco P.Ettari)
Ce commentaire a été modifié le 10/07/2018 à 09:01
Voyons, d'où vient le verbe ? Et d'où viennent les langues ? De qui tiens-tu les mots dont tu fais tes harangues ? Écriture, Alphabet, d'où tout cela vient-il ? Réponds.
Platon voit l'I sortir de l'air subtil ; Messène emprunte l'M aux boucliers du Mède ; La grue offre en volant l'Y à Palamède ; Entre les dents du chien Perse voit grincer l'R ; Le Z à Prométhée apparaît dans l'éclair ; L'O, c'est l'éternité, serpent qui mord sa queue ; L'S et l'F et le G sont dans la voûte bleue, Des nuages confus gestes aériens ; Querelle à ce sujet chez les grammairiens : Le D, c'est le triangle où Dieu pour Job se lève ; Le T, croix sombre, effare Ézéchiel en rêve ; Soit ; crois-tu le problème éclairci maintenant ? Triptolème, a-t-il fait tomber, en moissonnant, Les mots avec les blés au tranchant de sa serpe ? Le grec est-il éclos sur les lèvres d'Euterpe ? L'hébreu vient-il d'Adam ? le celte d'Irmensul ? Dispute, si tu veux ! Le certain, c'est que nul Ne connaît le maçon qui posa sur le vide, Dans la direction de l'idéal splendide... Les lettres de l'antique alphabet, ces degrés Par où l'esprit humain monte aux sommets sacrés, Ces vingt-cinq marches d'or de l'escalier Pensée.
Eh bien, juge à présent. Pauvre argile insensée, Homme, ombre, tu n'as point ton explication ; L'homme pour l'oeil humain n'est qu'une vision ; Quand tu veux remonter de ta langue à ton âme, Savoir comment ce bruit se lie à cette gamme...
Néant. Ton propre fil en toi-même est rompu. En toi, dans ton cerveau, tu n'as pas encor pu Ouvrir ta propre énigme et ta propre fenêtre... Tu ne te connais pas, et tu veux le connaître, LUI ! Voyant sans regard, triste magicien, Tu ne sais pas ton verbe et veux savoir le sien !
Les cuivres ont sonné dans le ciel de Séville, Réveillant les ardeurs des fougueux Andalous, Séduisants Hidalgos au regard qui pétille, Aux lèvres mi-closes cachant des dents de loup. De ces loups assoiffés du sang de leur victime, Pauvre bête élevée pour n’avoir qu’un seul sort, Et qui en un seul jour, en un combat ultime, N’a jamais qu’un seul choix : y rencontrer la mort .
Il arrive au galop au centre de l’arène, Effrayé par les cris qui montent des gradins sa tête balance au son des tambourins. Il regarde au lointain les capes couleur d’or, Qu’agitent devant lui les banderilleros, Il entend annoncer l’entrée du picador, Qu’accueillent les vivats des aficionados.
Il ressent, au garrot, une brûlure intense, Que provoque la pique enfoncée dans sa chair, Douleur qui disparaît, puis revient la souffrance La banderille a jailli semblable à l'éclair. Le sang suinte alors de l’échine luisante Du robuste animal , face au grand matador Mesurant du regard cette masse puissante, Qui gratte du sabot le sable au reflet d’or.
Puis se déclenche enfin une danse infernale, La rouge muleta voltige devant lui, Comme pour endormir cette force brutale, Dissimulant le fer sur qui le soleil luit. Le brillant torero place les véroniques, Faisant virevolter le pauvre être affolé, Tandis que dans les airs s’élève la musique , Paso Doble endiablé que rythme les "Olé!".
Le silence est tombé, voilà que devant nous, L'estocade a soudain fait tonner les bravos, Quand devant son vainqueur il plie les deux genoux, Qui nous dira jamais, ce que sent le taureau.
Les dernières minutes flamboient
À l’agonie tremblante du soir
Quand le jour arrogant cède enfin
Dont les dernières lueurs se fanent
Les belles de nuit fleurissent
À la sonate de la lune claire
Harmonie subtile des heures sombres
Aux notes sourdes de la voie lactée
Alors
Sur le tremplin des souvenirs enfouis
En l’antre encombré de l’esprit
Surgissent des paroles incertaines
Qui telles des vagues d’opalines
Viennent éclabousser de rêves
Le rivage des poèmes inachevés
(Malices)
12/02/2017
L'Empereur Charlemagne avait l'habitude de séjourner dans les
Vosges : il possédait une résidence à Champ-le-Duc
et chassait dans les environs, comme à Cornimont où il aurait perdu
sa « corne » de chasse. On raconte que, émerveillé par la taille
exceptionnelle d'un brochet qu'il venait de pêcher dans le Lac de
Longemer, Charlemagne lui fît grâce et lui noua autour du cou le collier
et la clochette d'or de son lévrier. De nos jours, par de beaux soirs
d'été, en écoutant bien, on l'entendrait encore tinter...
Le lac de Longemer
L'allée fleurie du jardin
Est embaumée dès le matin
Par les fleurs, aux doux parfums !
L'après midi, au soleil,
Roses et tulipes s'éveillent
Et offrent avec merveille
Leur beauté sans pareil !
Le crépuscule est arrivé,
Les charmantes se sont fermées,
Attendant sous la nuit étoilée
L'aube d'une nouvelle journée !
Michelle
L'heure du bal, enfin, se fait entendre,
Le plaisir sonne, et tu le fais attendre !
Depuis huit jours, il a pris pour signal
L'heure du bal.
Où sont les fleurs dont l'éclat étincelle ?
Elles mourront en te voyant si belle.
Mais, sous ta main, je vois rouler des pleurs...
Où sont les fleurs ?
Il est absent ! l'espérance est voilée,
Ou, pour le suivre, elle s'est envolée.
Je le devine à ton plaintif accent :
Il est absent !
Je n'irai pas ! la danse, mon amie,
Est, sans l'Amour, une Grâce endormie.
Loin de la fête il enchaîne tes pas :
Je n'irai pas !
Marcelline Desbordes-Valmore (1786-1859)
Il y a des personnes qui te lisent comme un livre ouvert...
Qui te ferme comme un livre lu...
Qui t’écrivent comme un livre blanc, qui perdent le signet...
Qui voulait te lire, mais les émotions n’étaient pas en solde...
Qui t’ont déballé et placé sur une étagère...
Qui t’ont amené à la maison et mis dans la bibliothèque...
Peut-être qu’un jour quelqu’un te lira sérieusement...
De la couverture à la dernière page et qui...
Te gardera avec lui comme un cadeau précieux...
(Francesco P.Ettari)
Les cieux ( haïsha)
Les cieux, ce désir...
Le ciel se déchire.
Éternel souvenir...
Thierry Petibon
« Sur les routes de mon pays »2018
EMI
Expérience
Mort
Imminente
Excellence
Magnificence
Insolence
Encore
Météore
Indolore
Évidente
Menaçante
Inspirante
Expérience
Mort
Imminente
Thierry Petibon
Les vibrations de l’âme
III - Les invisibles
***L'Ascension vers l'empyrée de Hieronymus Bosch est associée par les chercheurs sur l'expérience de mort imminente aux aspects de la vision du tunnel.
Voyons, d'où vient le verbe ? Et d'où viennent les langues ?
De qui tiens-tu les mots dont tu fais tes harangues ?
Écriture, Alphabet, d'où tout cela vient-il ?
Réponds.
Platon voit l'I sortir de l'air subtil ;
Messène emprunte l'M aux boucliers du Mède ;
La grue offre en volant l'Y à Palamède ;
Entre les dents du chien Perse voit grincer l'R ;
Le Z à Prométhée apparaît dans l'éclair ;
L'O, c'est l'éternité, serpent qui mord sa queue ;
L'S et l'F et le G sont dans la voûte bleue,
Des nuages confus gestes aériens ;
Querelle à ce sujet chez les grammairiens :
Le D, c'est le triangle où Dieu pour Job se lève ;
Le T, croix sombre, effare Ézéchiel en rêve ;
Soit ; crois-tu le problème éclairci maintenant ?
Triptolème, a-t-il fait tomber, en moissonnant,
Les mots avec les blés au tranchant de sa serpe ?
Le grec est-il éclos sur les lèvres d'Euterpe ?
L'hébreu vient-il d'Adam ? le celte d'Irmensul ?
Dispute, si tu veux ! Le certain, c'est que nul
Ne connaît le maçon qui posa sur le vide,
Dans la direction de l'idéal splendide...
Les lettres de l'antique alphabet, ces degrés
Par où l'esprit humain monte aux sommets sacrés,
Ces vingt-cinq marches d'or de l'escalier Pensée.
Eh bien, juge à présent. Pauvre argile insensée,
Homme, ombre, tu n'as point ton explication ;
L'homme pour l'oeil humain n'est qu'une vision ;
Quand tu veux remonter de ta langue à ton âme,
Savoir comment ce bruit se lie à cette gamme...
Néant. Ton propre fil en toi-même est rompu.
En toi, dans ton cerveau, tu n'as pas encor pu
Ouvrir ta propre énigme et ta propre fenêtre...
Tu ne te connais pas, et tu veux le connaître,
LUI ! Voyant sans regard, triste magicien,
Tu ne sais pas ton verbe et veux savoir le sien !
Victor Hugo
La Corrida
Les cuivres ont sonné dans le ciel de Séville,
Réveillant les ardeurs des fougueux Andalous,
Séduisants Hidalgos au regard qui pétille,
Aux lèvres mi-closes cachant des dents de loup.
De ces loups assoiffés du sang de leur victime,
Pauvre bête élevée pour n’avoir qu’un seul sort,
Et qui en un seul jour, en un combat ultime,
N’a jamais qu’un seul choix : y rencontrer la mort .
Il arrive au galop au centre de l’arène,
Effrayé par les cris qui montent des gradins
sa tête balance au son des tambourins.
Il regarde au lointain les capes couleur d’or,
Qu’agitent devant lui les banderilleros,
Il entend annoncer l’entrée du picador,
Qu’accueillent les vivats des aficionados.
Il ressent, au garrot, une brûlure intense,
Que provoque la pique enfoncée dans sa chair,
Douleur qui disparaît, puis revient la souffrance
La banderille a jailli semblable à l'éclair.
Le sang suinte alors de l’échine luisante
Du robuste animal , face au grand matador
Mesurant du regard cette masse puissante,
Qui gratte du sabot le sable au reflet d’or.
Puis se déclenche enfin une danse infernale,
La rouge muleta voltige devant lui,
Comme pour endormir cette force brutale,
Dissimulant le fer sur qui le soleil luit.
Le brillant torero place les véroniques,
Faisant virevolter le pauvre être affolé,
Tandis que dans les airs s’élève la musique ,
Paso Doble endiablé que rythme les "Olé!".
Le silence est tombé, voilà que devant nous,
L'estocade a soudain fait tonner les bravos,
Quand devant son vainqueur il plie les deux genoux,
Qui nous dira jamais, ce que sent le taureau.
René Domenget